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hommes-femmes

Dans l’amour, l’homme est véritablement aliéné à l’objet de son désir, au phallus. Mais, dans l’acte érotique, ce même phallus réduit pourtant la femme à être un objet imaginaire. C’est pourquoi, au sein même de la relation amoureuse la plus profonde, la plus intime, est maintenue chez l’homme la duplicité de l’objet. J’y ai bien souvent insisté quand je critiquais la fameuse relation génitale. 

De l’autre côté, le rapport de la femme à l’homme, que chacun se plaît à croire beaucoup plus monogamique, n’en présente pas moins la même ambiguïté – à ceci près que la femme trouve dans l’homme le phallus réel. Elle est donc en posture d’obtenir effectivement dans le couple une relation de jouissance qui satisfait son désir.

Mais justement, dans la mesure où la satisfaction du désir se produit sur le plan réel, l’amour de la femme, non pas son désir, se porte sur un être qui est, lui, au-delà de la rencontre du désir – à savoir l’homme en tant qu’il est privé du phallus, l’homme en tant que, précisément, de par sa nature d’être achevé, d’être parlant, il est châtré.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 159-160

[ sexualité ] [ injoignabilité ] [ quête éperdue ]

 

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parole

[...] le désir, loin de se confondre avec le sentiment d’une poussée obscure et radicale, le désir se situe dès lors au-delà.

Cette pulsion, ce cri, cette poussée, ne vaut pour nous, n’existe, n’est définie, n’est articulée que par Freud, que pour autant qu’elle est prise dans une séquence temporelle d’une nature spéciale, que nous appelons la chaîne signifiante. Celle-ci a des incidences marquées sur tout ce à quoi nous avons affaire comme à la poussée – la chaîne signifiante la déconnecte de tout ce qui la définit et la situe comme vitale, elle la rend séparable de tout ce qui l’assure dans sa consistance vivante, elle rend possible que [...] la poussée soit séparée de sa source, de son objet, et, si l’on peut dire, de sa tendance. La poussée elle-même est séparée d’elle-même, puisqu’elle est reconnaissable sous une forme inverse dans la tendance. Elle est primitivement, primordialement, décomposable, décomposée, et, pour tout dire, en une décomposition signifiante.

Le désir n’est pas cette séquence. Il est un repérage du sujet par rapport à cette séquence, d’où il se reflète dans la dimension du désir de l’Autre.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 560-561

[ subjectivation ]

 
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interprétation psychanalytique

L’important est dans la structure de l’ouvrage [Lolita de Nabokov], et précisément dans le contraste éclatant entre la première et la seconde partie, entre le caractère étincelant du désir tant qu’il est médité par le sujet durant quelque trente années de sa vie, et puis sa prodigieuse déchéance dans une réalité enlisée au cours du misérable voyage de ce couple à travers la belle Amérique, où le sujet se trouve démuni de tout moyen d’atteindre sa partenaire. C’est par là que Lolita présente toutes les caractéristiques de la relation du sujet au fantasme à proprement parler névrotique.

Ce qui est exemplaire, c’est la façon dont, par la seule vertu d’une cohérence constructive, le désir pervers se livre. Ce désir n’apparaît pas dans le héros, mais dans un autre qui est plus et bien autre chose que son double, qui est littéralement son persécuteur. Il apparaît en marge de l’aventure, comme si le désir dont il s’agit chez le sujet ne pouvait vivre que dans un autre, et là où il est littéralement impénétrable et tout à fait inconnu. Cette substitution est tout ce qu’il y a de plus avoué dans le livre.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 537

[ littérature ] [ névrose ] [ perversion ]

 

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structure incorporée du langage

Qu’est-ce que le désir du névrosé ?

Comme nous l’indique tout le développement de l’œuvre de Freud, il est entièrement suspendu à la bonne fois du signifiant. Le sujet s’attache à cette garantie mythique pour pouvoir vivre autrement que dans le vertige. D’autre part, chacun sait qu’il y a un rapport étroit, historique, entre l’anatomie que le freudisme fait de ce désir, et les caractéristiques de l’époque que nous vivons, et dont nous ne pouvons pas savoir à quelle forme humaine, vaguement vaticinée par des prophètes de divers acabits, elle aboutira, ou sur laquelle elle achoppera.

[...] le désir du névrosé, dirai-je, est ce qui naît quand il n’y a pas de Dieu. [...]

Je dis que cette suspension du Garant suprême est ce que cache en lui le névrosé, et que c’est à ce niveau que se situe, s’arrête et se suspend le désir du névrosé. 

[...] le névrosé est toujours occupé à faire ses bagages, ou son examen de conscience – c’est la même chose – ou à organiser son labyrinthe – c’est la même chose. Il rassemble ses bagages, il en oublie ou il les met à la consigne, mais ce sont toujours des bagages pour un voyage qu’il ne fait jamais.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 541-542

[ description ] [ défini ]

 
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substitution

[...] le signifiant commence non pas à la trace, mais à ceci, qu’on efface la trace. Cependant, ce n’est pas la trace effacée qui constitue le signifiant. Ce qui inaugure le signifiant, c’est le fait qu’elle se pose comme pouvant être effacée. Autrement dit, Robinson Crusoé efface la trace du pas de Vendredi, mais que fait-il à la place ? S’il veut la garder, cette place du pied de Vendredi, il fait au minimum une croix, c’est-à-dire une barre et une autre barre sur celle-ci. Et ceci est le signifiant spécifique.

Le signifiant spécifique se présente à la fois comme pouvant être effacé, et comme pouvant, dans l’opération même de l’effacement, subsister comme tel. Je veux dire que le signifiant se présente déjà comme doté des propriétés propres au non-dit. Avec la barre, j’annule ce signifiant, mais aussi je le perpétue indéfiniment, j’inaugure la dimension du signifiant comme tel. Faire une croix, c’est faire ce qui, à proprement parler, n’existe dans aucune forme de repérage qui soit permise à l’animal.

[...] La barre est recouverte par une autre barre, indiquant que, comme telle, elle est effacée. Cette fonction du non du non, en tant qu’il est le signifiant qui s’annule lui-même, mérite assurément à soi tout seul un très long développement.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 103

[ abstraction ] [ défini ] [ linguistique ] [ refoulement ] [ spécificité humaine ] [ marquage ]

 
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détermination

Dans cette histoire [la fable des disques blancs et des disques noirs], un couple de signes distinctifs, blanc ou noir, permet de discriminer le rapport d’un sujet avec deux autres. Chaque sujet se repère en se référant à la recherche que font ces deux autres en fonction de ce qu’ils voient de lui-même et de l’un d’entre eux. Les trois passent par une succession d’oscillations synchrones qui finit par les déterminer de façon conclusive à ce que j’appellerai ici un Wahl, un choix fondamental, par quoi chacun décide de ce qu’il est effectivement, blanc ou noir, et s’avère prêt à le déclarer, ce pour quoi la fable est construite.

Eh bien, n’est-ce pas là ce qui nous est familier dans la structure de la pulsion ?

Nous y trouvons l’identification relative, la dénégation, le refus d’articuler, la défense, qui sont aussi cohérents avec la pulsion que l’envers et l’endroit d’une même chose. L’affaire se conclut par une décision qui devient pour le sujet la marque de ce que, en fait, il fait toujours le même choix, dans les mêmes situations. Ce pouvoir de répétition, nous l’appelons selon les sujets comme nous pouvons – une tendance masochiste, un penchant à l’échec, le retour du refoulé, l’évocation fondamentale de la scène primitive – il ne s’agit que d’une seule et même chose, la répétition, dans le sujet, d’un type de sanction dont les formes dépassent de beaucoup les caractéristiques du contenu.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 466

[ inconscient ]

 
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théâtre

Hamlet a dû être joué pour la première fois, à Londres, pendant la saison d’hiver 1601 – sans qu’on en soit absolument sûr, mais enfin, selon les recoupements les plus rigoureux. La fameuse première édition in-quarto du texte a été quasiment à l’époque ce que l’on appelle une édition pirate, à savoir qu’elle n’avait point été faite sous le contrôle de l’auteur, mais avait été empruntée à ce que l’on appelait les prompt-books, les livrets à l’usage du souffleur. Cette édition [...] est restée inconnue jusqu’en 1823, lorsqu’on a enfin mis la main sur un de ces exemplaires sordides, ce qui tient à ce qu’ils ont été beaucoup manipulés, emportés, probablement aux représentations. Et l’édition in-folio, la grande édition de Shakespeare, n’a commencé à paraître qu’après sa mort, en 1623, précédant la grande édition où l’on trouve la division en actes, ce qui explique que la division en actes soit beaucoup moins décisive et claire dans Shakespeare qu’ailleurs. En fait, on ne croit pas que Shakespeare ait songé à diviser ses pièces en cinq actes. Cela a son importance, parce que nous allons voir comment se répartit Hamlet.

L’hiver 1601, c’est deux ans avant la mort de la reine Élisabeth, et on peut considérer approximativement que la césure capitale que marque Hamlet entre deux versants de la vie du poète, redouble, si l’on peut dire, le drame de la jointure entre deux époques du royaume, car le ton change complètement lorsque apparaît sur le trône Jacques Ier.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 297-298

[ historique ] [ contexte ]

 

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psychanalyse

L’analyse n’est pas une simple reconstitution du passé, l’analyse n’est pas non plus une réduction à des normes préformées, l’analyse n’est pas un épos, l’analyse n’est pas un éthos. Si je devais la comparer à quelque chose, ce serait à un récit qui serait lui-même le lieu de la rencontre dont il s’agit dans le récit.

Le problème de l’analyse réside dans la situation paradoxale où se trouve le désir de l’Autre que le sujet a à rencontrer, notre désir, qui n’est que trop présent dans ce que le sujet suppose que nous lui demandons. En effet, le désir de l’Autre qu’est pour nous le désir du sujet, nous ne devons pas le guider vers notre désir, mais vers un autre. Nous mûrissons le désir du sujet pour un autre que nous. Nous nous trouvons dans la position paradoxale d’être les entremetteurs du désir, ou ses accoucheurs, ceux qui président à son avènement. [...]

Sans doute l’analyse est-elle une situation où l’analyste s’offre comme support à toutes les demandes et ne répond à aucune, mais est-ce seulement dans cette non-réponse – qui est bien loin d’être une non-réponse absolue – que se trouve le ressort de notre présence ? Ne faut-il pas faire une part essentielle à un élément qui est immanent à la situation, et qui se reproduit à la fin de chaque séance ? J’entends, ce vide auquel notre désir doit se limiter, cette place que nous laissons au désir pour qu’il s’y situe – bref, la coupure.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 572

[ difficulté ] [ distanciation ] [ sans mémoire sans désir ]

 

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principe psychanalytique

Reprenons par exemple le Wo Es war, soll Ich warden, traduit Là où C’était, là Je dois devenir.

Ceci est très précis. il s’agit du Ich, qui n’est pas das Ich, le moi. Ich est ici utilisé comme sujet de la phrase. Là où C’était, c’est là où ça parle, c’est-à-dire où, à l’instant d’avant, quelque chose était qui est le désir inconscient.

C’est là que Je dois me désigner, où Je dois être. Ce Je est le but, la fin, le terme, de l’analyse avant qu’il se nomme, se forme, s’articule – si tant est qu’il le fasse jamais, car aussi bien le soll Ich werden de la formule freudienne doit-il être entendu comme un dois-Je devenir. Le Je est le sujet d’un devenir, d’un devoir qui vous est proposé.

[...] Mais la question se pose – avant que ceci ne soit fait, qu’est-ce qui nous désigne, là où ça était, la place du Je qui doit venir au jour ? C’est, très exactement, l’index du désir. J’entends, du désir en tant que fonction et terme de ce dont il s’agit dans l’inconscient, le désir soutenu par la coexistence et l’opposition des deux termes, le S barré et le petit a.

A cette limite où l’inconscient commence, le sujet se perd. Il n’y a pas là, purement et simplement, privation de quelque chose qui s’appellerait la conscience. C’est une autre dimension qui commence, où il n’est plus possible au sujet de savoir ni qui, ni où il est. Ici s’arrête pour lui toute possibilité de se nommer.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 447

[ indice ] [ intermédiaire ] [ accès indirect ] [ signification ]

 
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géopolitique

En 1050 av. J.-C., les Zhou, originaires de l’ouest de la Chine (actuelle province du Shanxi), renversent la première dynastie chinoise des Shang. Tout en restant très proches, culturellement, de leurs prédécesseurs, les Zhou instaurent un système de contrôle de leur nouveau territoire différent de celui de la dynastie des Shang. Alors que l’État-domaine des Shang ne s’étendait guère au-delà de quelques centaines de kilomètres autour de leur dernière capitale Anyang, les Zhou mettent en place un système de fiefs qui leur permet d’asseoir leur pouvoir sur un territoire beaucoup plus vaste.  [...]

Les princes auxquels sont octroyés les premiers fiefs sont des membres proches de la famille royale. Plus tard, d’autres fiefs seront octroyés aux chefs des familles ayant combattu aux côtés des Zhou, mais qui ne porteront pas le même nom que la famille régnante. Une hiérarchie de cinq titres nobiliaires est instaurée. Le rang de chacun est lié au nombre de générations d’ancêtres Zhou auxquelles ils peuvent rendre un culte. Seul le roi (wang) a le privilège de célébrer le culte de l’ancêtre divin, fondateur de la dynastie. [...]

Le contrôle exercé par la dynastie des Zhou sur les fiefs octroyés se relâche progressivement. Ce relâchement se fait d’abord sentir dans les territoires les plus éloignés du domaine royal. Les liens familiaux entre le clan des Zhou et les seigneurs feudataires sont de plus en plus ténus. [...]

Sans cesse obligés de faire appel à l’aide des seigneurs feudataires pour résister aux agressions des peuples nomades, les Zhou se trouvent rapidement à la merci des plus puissants d’entre eux. [...]

Alors que les fiefs étaient accordés par le roi Zhou en récompense, ils deviennent, rapidement, possessions héréditaires des familles des seigneurs feudataires. Le chef de la dynastie des Zhou a cessé d’être la source unique et sacrée du pouvoir, chaque famille possède désormais sa propre légitimité. [...]

De nouvelles principautés, situées aux marches du vieux berceau de la civilisation chinoise et beaucoup plu vaste que les anciens fiefs, montent en puissance, à l’instar des principautés de Wu [...], de Chu [...], de Yue [...] ou de Qin [...]. [...]

L’enrichissement des principautés et la montée en puissance de certaines d’entre elles, joints à la chute de prestige de la dynastie des Zhou, favorisent la multiplication des conflits. La guerre, désormais, domine les affaires de l’État. Il ne s’agit plus uniquement de lutter contre les incursions barbares, mais d’attaquer et de se défendre contre les principautés voisines dans un processus continu d’absorption et d’expansion qui se poursuit jusqu’à l’unification de l’empire, en 221 av. J.-C. De 722 à 453 av. J.-C., le nombre de principautés passe de 150 à 12.

Auteur: Niquet Valérié

Info: Introduction à "L'art de la guerre" de Sun Zi, éditions de la Martinière, 2022, pages 12 à 14

[ historique ] [ orient ]

 
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