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anciens

Il savait que les vieux sages reviendraient plus tard dans la matinée s’asseoir sur le banc qu’il avait installé devant sa boutique à leur intention, lorsque le soleil aurait disparu derrière les maisons les plus proches. ils migreraient ensuite nonchalamment au cours de la journée vers un autre coin d’ombre, ou bien retourneraient au café, puis à la mosquée, avant de réapparaître en fin d’après-midi du côté de la boutique. A la fraîche les bavardages seraient plus amènes, les récits plus longs et plus anciens. Il en allait ainsi depuis l’époque de son père. Les vieillards se succédaient, qui allaient et venaient en traînant les pieds au gré des événements, mais le banc restait à sa place, et ne manquait jamais d’occupants.

Auteur: Abdulrazak Gurnah

Info: Adieu Zanzibar, p 35

[ vacants ] [ vaquant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

empathie

Quand je les rencontre pour la première fois, c'est toujours la même image que je cherche, celle de l'Avant. Derrière leur regard flou, leurs gestes incertains, leur silhouette courbée ou pliée en deux, comme on tenterait de deviner sous un dessin au vilain feutre une esquisse originelle, je cherche le jeune homme ou la jeune femme qu'ils ont été. Je les observe et je me dis : elle aussi, lui aussi a aimé, crié, joui, plongé, couru à en perdre haleine, monté des escaliers quatre à quatre, dansé toute la nuit. Elle aussi, lui aussi a pris des trains, des métros, marché dans la campagne, la montagne, bu du vin, fait la grasse matinée, discuté à bâtons rompus. Cela m'émeut, de penser à ça. Je ne peux pas m'empêcher de traquer cette image, de tenter de la ressusciter.

Auteur: Vigan Delphine de

Info: Les gratitudes ,Page 41, JCLattès, 2019

[ personnes âgées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Le 25 novembre 2020 Diego Armando Maradona, légende du sport footbalistique, prenait son  déjeuner chez lui à Tigre, ville de la province de Buenos Aires, où il se rétablissait après une opération à la tête subie début novembre. Une matinée où il ne se sentait pas en forme.  Après le repas, il déclara :

"Je me sens mal"

avant de retourner dans son lit. Six ambulances répondirent à l’appel de ses proches. A l'arrivée des médecins dans la pièce, Maradona respirait avec peine. On l'intuba, en vain. Très rapidement la nouvelle contamina la terre entière. Avec des titres comme "Dieu est mort" et "Diego éternel", le monde entier, particulièrement ses classes défavorisées, rendit hommage à Maradona.  Le gouvernement argentin décréta immédiatement un deuil national de trois jours et L'Église maradonienne (Iglesia Maradoniana, créée en 1998) proclama son immense désarroi.

Auteur: Internet

Info: Relaté par la chaîne de télévision argentine TN, compilé par Mg.

[ icone planétaire ] [ dieu vivant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

romantisme

Au temps où, âgé de six ans, il vivait auprès de sa mère, il possédait un petit lapin blanc. Au cours d'une cure qu'il faisait avec elle dans une de ces petites villes thermales démodées que compte la Bohême, le petit animal tomba malade. Rilke était inconsolable. Or, la ville d'eaux se trouvait sur l'un des domaines des Tour et Taxis et un jour, au passage de la princesse, à laquelle des paysans adressaient toutes sortes de doléances, le petit Rilke lâcha brusquement la main de sa mère, courut vers la princesse, qu'il croyait investie d'un pouvoir supérieur, et la pria de guérir son lapin.
Cette petite histoire d'enfant, émouvante et drôle, resta gravée dans la mémoire de la princesse, et c'est pourquoi, lorsque quelqu'un évoqua en sa présence le pauvre jeune poète, son visage s'éclaira, et elle se montra bien disposée à son égard.

Auteur: Burckhardt Carl Jacob

Info: Une matinée chez le libraire

[ animal domestique ]

 

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bagnole

L'Américain n'aime vraiment d'amour que son automobile : ni sa femme, ni son enfant, ni son pays, ni même son compte en banque en premier lieu... mais sa voiture. Parce que l'automobile est devenue (son) symbole sexuel national... Et c'est pourquoi il habitera dans un trou à rats, mais non seulement il la possèdera, de plus il la renouvellera chaque année dans sa virginité originelle, ne la prêtant à personne, ne laissant âme qui vive pénétrer dans la secrète intimité éternellement chaste et éternellement perfide de ses pédales et de ses leviers, n'ayant nulle part où aller lui-même dans cette voiture, et, même s'il y était forcé, il n'irait pas là où elle puisse être écorchée ou abîmée, passant toute la matinée du dimanche à la laver, à l'astiquer, à l'encaustiquer, parce que, en ce faisant, il caresse le corps de la femme, qui, depuis longtemps lui a refusé son lit.

Auteur: Faulkner William

Info: L'Intrus

[ fétichisme ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

travail

Peu à peu, Hacine avait pris le rythme, en regardant faire son aîné. II avait remarqué que Jacques obéissait à des rituels, pour souffler, fractionner sa journée. La clope de 8 heures, une autre à 10 heures avec le café. À 11 heures, il montait le son de la radio, parce que c'était l'heure de son émission. Il tâchait de faire le plus gros du taf pendant la matinée, pour être peinard l'après-midi. Même chose, il donnait le maximum en début de semaine. Il existait comme ça toute sorte de ruses pour surmonter le désert, cette étendue uniforme de temps qui vous attendait au saut du lit, et pour de bon, jusqu'à la retraite. Hacine avait compris ça. Son temps ne lui appartenait pas. Mais il était toujours possible de duper l'horloge. En revanche, il ne pouvait rien contre cette évidence : d'autres volontés que la sienne dictaient leurs règles à son corps. Il était devenu un outil, une chose. Il bossait.

Auteur: Nicolas Mathieu

Info: Leurs enfants après eux, Page 311, Actes Sud, 2018.

[ assujettissement ] [ organisation ] [ routine ]

 

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vieillir

Est-ce grotesque ? Est-il impossible de faire comprendre à autrui une illusion aussi subjective de la beauté ? En fait, dès l'instant où ils cessèrent d'avoir vingt-trois et dix-huit ans, c'est à dire dès l'année suivante, c'était devenu l'objectif essentiel de leur vie ou plutôt face à la vie. Ils mirent de l'acharnement à s'y tenir. Ils revenaient à leur première vision, autant de fois qu'il le fallait, et l'extraordinaire jeunesse de leur apparence les y aidait.

Pourtant, cette jeunesse avait des limites. Peu à peu, ils commençaient à éviter la lumière crue du jour, tout autant que la lumière artificielle de la nuit, pour préférer l'éclairage subtil du crépuscule ou de l'aube. Dans ces lueurs floues mais naturelles, l'homme de cinquante ans et la femme de quarante-cinq ans bénéficiaient de la délicatesse innée qui ne gardait de leur visage qu'un contour. Ils avaient compris que ce n'était que dans ce halo que la nature adoucissait la cruauté de ses lois, en maintenant dans sa fraîcheur le reflet de leur lointaine jeunesse, comme une aurore sur un flanc de montagne.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Une matinée d'amour pur

[ enlaidir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

maison close

Le maharadjah de Kapurthala était d'un autre style. Il avait un oeil de verre. Aussitôt arrivé, il choisissait deux ou trois filles. Les bouteilles de champagne valsaient. Puis, c'était une tradition, dès qu'il était rond, défoncé, il perdait son oeil. On me faisait appeler. Dans la chambre ou dans le salon, je trouvais mes trois femmes, fesses en l'air, en train de chercher l'oeil du prince hindou. A mon tour, je m'y mettais. La règle du jeu consistait à ne pas trouver le postiche qui, bien sûr, scintillait sur le tapis. Quand Karputhala en avait assez du spectacle, il disait:

- Je m'en vais. Si vous le trouvez, faites-le-moi porter au Ritz.

Et, il partait sans payer. Dans la matinée, je téléphonais à la réception du palace:

- Nous avons retrouvé l'oeil de son Altesse.

Invariablement, l'homme aux clés d'or me répondait:

- On ne peut pas déranger le prince qui est en prières.

Un moment plus tard, un groom arrivait au One avec l'argent de la nuit et des cadeaux pour chacune des chercheuses d'oeil.

Auteur: Jamet Fabenne

Info: One Two Two : 122, rue de Provence

[ singulière routine ] [ bordel de luxe ] [ insolite ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

surf

Ce matin j'ai découvert un reportage sur le physicien métaphysicien austro américain Heinz von Förster, ce qui eut pour effet de me faire découvrir ses travaux, sa passion de jeunesse pour Wittgenstein, ses avancées dans la cybernétique et le concept de réalité (Le système nerveux s'organise, ou est organisé, de manière à générer une réalité stable), ainsi que les connections avec William Ross Ashby, Maturana, Varela... Je suis allé bricoler au jardin et, quelques heures plus tard, reprenant ma promenade sur le web je suis tombé sur une interview de Jean-Marie Le Clezio dans laquelle il raconte comment il avait été amené à s'intéresser à la poétesse Letitia Elizabeth Landon. Puis il parla de son admiration pour Wittgenstein "comme lui je pense que n'existe que ce qui peut être nommé"... J'allais donc, en quelques clicks, me renseigner sur Letitia Elizabeth Landon et j'y appris qu'elle fut mariée à John Forster biographe et critique anglais, ami de Dickens.

Matinée mâtinée de coincidences patronymiques et de concepts, donc.

Même si ce Forster là n'avait absolument rien à voir avec le premier.

Auteur: Mg

Info: 22 octobre 2012

[ Internet ] [ coincidence ]

 

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femme-par-homme

Elle s'est déshabillée dans le noir, puis elle a sauté sur moi, comme prise de panique, mais ce n'était pas de la panique, c'était une joie atrocement violente et sincère. Je connais pas mal de filles, mais elles m'embêtent souvent, parce qu'elles répriment souvent leur plaisir à cause d'une curieuse vanité, ou parce qu'elles calculent tranquillement pour elles-mêmes leur plaisir, elles expriment leur plaisir parcimonieusement comme des chats, elles traduisent le langage du sexe dans le langage sans intérêt de l'esprit, elles lancent des formules romantiques qui sont complètement à côté de la plaque.

Mais cette quadragénaire était la plus féminine de toutes mes rencontres. Elle s'était fondue dans l'obscurité, comme la Voie lactée dans le ciel d'une nuit d'été, en dégageant une vague lumière laiteuse. Au milieu des sanglots, elle a pris mon visage plusieurs fois, comme dans un délire. Quand elle s'est assurée que j'étais bien là, elle m'a chuchoté d'une voix à peine audible : "Ryôsuke..."

À cause de la dope, je m'en moquais et je la caressais encore plus intensément. Elle a peut-être répété ce prénom masculin quatre ou cinq fois. Puis, comme pour vérifier ce nom, elle vérifiait ma peau.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Une matinée d'amour pur. Nouvelle.

[ baise ] [ décomplexée ] [ désinhibée ] [ sexe ] [ sensualité ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste