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contre-transfert

[…] un complexe me tient actuellement terriblement par les oreilles ; à savoir une patiente que j’ai tirée autrefois d’une très grave névrose avec un immense dévouement, et qui a déçu mon amitié et ma confiance de la manière la plus blessante que l’on puisse imaginer. Elle m’a fait un vilain scandale, uniquement parce que j’ai refusé le plaisir de concevoir un enfant avec elle. Je suis toujours resté envers elle dans les limites d’un gentleman, mais je ne me sens malgré tout pas très propre aux yeux de ma conscience un peu trop sensible, et c’est cela qui fait le plus de mal, car mes intentions ont toujours été pures. Mais vous savez bien que le diable peut employer les meilleures choses pour produire de la boue. J’ai appris un nombre indicible de choses, à cette occasion, en philosophie de la vie conjugale. Malgré toute l’auto-analyse, j’avais en effet, auparavant, de mes composantes polygames une connaissance tout à fait inadéquate. Maintenant je sais où et comment on saisit le diable. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: A propos de Sabina Spielrein, dans la "Correspondance Jung-Freud, tome 1 : 1906-1909", trad. de l'allemand et de l'anglais par Ruth Fivaz-Silbermann, éd. Gallimard, 1975, lettre du 7 mars 1909

[ médecin-patient ] [ flirt ] [ ambivalence ] [ repentance ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dernières paroles

"Jeff", dit-elle en sanglotant, "J'ai peur ! Je ne veux pas mourir ! Pas ... mourir pour toujours, et ..."

Il la serra fort, la berça dans ses bras et sentit ses propres larmes couler sur son visage. "Pense juste à la façon dont nous avons vécu. Pense à tout ce que nous avons fait, et essayons d'être reconnaissants pour cela."

"Mais nous aurions pu faire tellement plus. On aurait pu..."

"Chut," chuchota-t-il. "Nous avons fait tout ce que nous pouvions. Plus qu'aucun de nous n'a jamais rêvé quand nous avons commencé."

Elle se pencha en arrière, scruta ses yeux comme si elle les voyait pour la première fois, ou la dernière. "Je sais", soupira-t-elle. "C'est juste que... je m'étais tellement habituée aux possibilités infinies, au temps... à ne jamais être enchaînée par nos erreurs, à toujours savoir que nous pouvions revenir en arrière et changer les choses, les rendre meilleures. Mais on ne l'a pas fait, n'est-ce pas ? Nous avons seulement rendu les choses différentes."

Auteur: Grimwood Ken

Info: Replay

[ réconfort ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

culte de la performance

Dans les années 1960, les étudiants usaient de certaines substances pour planer, aujourd’hui ils ont recours à l’Adderall (un psychostimulant) et à la Ritaline pour améliorer leurs capacités d’apprentissage et de mémorisation, obtenir de meilleures notes et prendre l’avantage sur leurs condisciples. Contrairement à leurs prédecesseurs en quête de nouvelles expériences, les étudiants d’aujourd’hui ne cherchent qu’à mieux figurer dans la compétition générale. Ce faisant, ils trahissent moins leurs aînés libertaires, qu’ils ne subissent ce que ceux-ci ont préparé pour eux : quand la contestation des années 1960-1970 a fait voler en éclats ce qui subsistait des anciens cadres, ce qui en a résulté n’est pas un monde débarrassé de la compétition, mais une compétition débarrassée de ce qui pouvait encore la limiter – une extension et une intensification de la lutte. La décence voudrait qu’à tout le moins, on cesse de nous présenter le dopage cognitif comme un moyen d’épanouissement et d’émancipation de la personne, quand il ne s’agit que de mieux répondre aux exigences qu’un système emballé fait peser sur les individus.

Auteur: Rey Olivier

Info: Dans "Leurre et malheur du transhumanisme", page 44

[ conformation individuelle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cinéma

A mes débuts, tout le monde faisait composer la bande sonore de ses films par un compositeur. (...) et puis j'ai commencé à m'apercevoir qu'au montage, j'utilisais des disques et que finalement, je préférais ça. J'aime bien la sonorité des disques. En plus je peux en faire ce que je veux : bref, faire ma musique moi-même dans la salle de montage. Vous voyez, tous mes disques sont là : parmi les plus grands morceaux, les meilleures chansons du monde, je n'ai qu'à choisir. (...) Je sais par avance quelles musiques j'utiliserai. Par exemple, pour Manhattan, je savais que j'allais utiliser Gershwin. Et j'ai tourné des scènes qui ne signifiaient pas grand chose en elles-mêmes, mais qui ont bien marché avec une musique qui collait parfaitement. (...)
Je ne fais pas de post-synchro. Jamais en auditorium en tout cas. Depuis que je fais des films, il m'est arrivé d'y avoir recours pour deux ou trois mots que je n'aurais pas pu récupérer sans ça, à cause de graves accidents techniques. Mais généralement, je ne fais pas de post-synchro.

Auteur: Allen Woody

Info:

[ image-son ]

 

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société de contrôle

Nous vivons à une bien étrange époque et constatons avec surprise que le progrès s'allie à la barbarie. En Russie soviétique, on a entrepris d'assurer à un peuple d'environ cent millions d'âmes, maintenu dans l'oppression, de meilleures conditions d'existence. Les autorités furent assez audacieuses pour le sevrer du narcotique de la religion et assez sages pour lui accorder une dose raisonnable de liberté sexuelle. En même temps, cependant, on le soumettait à la plus cruelle des contraintes en lui enlevant toute liberté de penser librement. C'est avec une brutalité analogue qu'on a inculqué aux Italiens le goût de l'ordre et le sentiment du devoir. On se sent réellement soulagé quand on constate que, pour le peuple allemand, la régression vers une barbarie presque préhistorique peut se faire indépendamment de toute idée de progrès. Quoi qu'il en soit, nous constatons aujourd'hui que les démocraties conservatrices sont devenues les gardiennes du progrès de la civilisation et, chose curieuse, que l'Église catholique oppose au péril une forte résistance, elle qui avait été jusqu'ici l'ennemie implacable de la liberté de pensée et des progrès de la connaissance !

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, pages 75-76

[ pulsion de mort ] [ pessimisme ] [ propagande ] [ pouvoir ]

 

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déclarations d'amour

Tu es toute belle, mon amie, et en toi il n'y a point de défaut. Viens avec moi du Liban, ma fiancée, viens du Liban avec moi ; regarde du sommet de l'Amana, du sommet du Senir et de l'Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards. Tu m'as ravi le coeur, ma soeur, ma fiancée ; tu m'as ravi le coeur par l'un de tes yeux, par l'un des colliers de ton cou.
Que de charme ont tes amours, ma soeur, ma fiancée ! Que tes amours sont meilleures que le vin, et l'odeur de tes parfums plus que tous les aromates !. Tes lèvres, ma fiancée, distillent le miel ; sous ta langue il y a du miel et du lait, et l'odeur de tes vêtements est comme l'odeur du Liban. Tu es un jardin clos, ma soeur, ma fiancée, une source fermée, une fontaine scellée. Tes plants sont un paradis de grenadiers et de fruits exquis, de henné et de nard, de nard et de safran, de roseau odorant et de cinnamome, avec tous les arbres à encens ; de myrrhe et d'aloès, avec tous les principaux aromates.

Auteur: Cantique des Cantiques

Info: Extraits du chapitre 4, 7 à 14

 

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mémoire

Tout finit par s'oublier, de toute manière. D'abord, on oublie tout ce qu'on a appris : les dates de la guerre de Cent Ans, le théorème de Pythagore. On oublie surtout tout ce qu'on n'a pas vraiment appris mais juste mémorisé la veille au soir. On oublie les noms de pratiquement tous ses profs à part un ou deux, qu'on finira par oublier eux aussi. On oublie son emploi du temps de première, sa place dans la classe, le numéro de téléphone de son meilleur ami et les paroles de cette chanson qu'on a bien écoutée un million de fois. Pour moi, c'en était une de Simon & Garfunkel. Qui sait laquelle ça sera pour toi ? Et finalement, mais lentement, tellement lentement, on oublie ses humiliations... même celles qui semblaient indélébiles finissent par s'effacer. On oublie qui était branché et qui ne l'était pas, qui était beau, intelligent, sportif ou pas. Qui est allé dans une bonne fac. Qui donnait les meilleures fêtes. Qui pouvait vous trouver de l'herbe. On les oublie tous. Même ceux qu'on disait aimer, et ceux qu'on aimait vraiment. Ceux-là sont les derniers à disparaître. Et ensuite, une fois qu'on a suffisamment oublié, on aime quelqu'un d'autre.

Auteur: Zevin Gabrielle

Info: Je ne sais plus pourquoi je t'aime

[ éloignement ] [ disparition ] [ amnésie ]

 

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recherche

L'image de la méthode scientifique élaborée par la philosophie moderne est très différente des conceptions traditionnelles. Disparu l'idéal d'un univers dont le parcours suit des règles strictes, d'un cosmos prédéterminé qui se déroule comme une horloge. Disparu l'idéal du scientifique qui connaît la vérité absolue. Les événements de la nature sont plus comme des dés qui roulent plus que comme des étoiles tournantes. Ils sont contrôlés par des lois de probabilité, non par causalité, et le scientifique ressemble plus à un joueur qu'à un prophète. Il ne peut vous expliquer ses meilleures positions - et ne sait jamais auparavant si elles vont se réaliser. Il est cependant un meilleur joueur que l'homme à la table verte, parce que ses méthodes statistiques sont supérieures. Et son but est fixé plus haut - le but de prédire les dés roulants du cosmos. S'il lui est demandé pourquoi il suit ces méthodes, avec quel titre il fait ses prédictions, il ne peut pas répondre avoir une connaissance irréfutable de l'avenir. Il ne peut que poser de meilleurs paris. Et il peut prouver qu'ils sont meilleurs, que les produire est le mieux qu'il puisse faire - et que si un homme fait de son mieux, que pouvez-vous lui demander de plus ?

Auteur: Reichenbach Hans

Info: L'élévation de la philosophie scientifique, 1951, 1973, 248-9. Collecté in James Louis Jarrett and Sterling M. McMurrin, Philosophie contemporaine: Un livre de lectures, 1954, 376

[ évolution ] [ historique ] [ objectivité élargie ]

 

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peinture

Ce n’est pas simplement par ingénuité ou par ignorance des moyens optiques que la miniature persane n’utilise pas la perspective donnant l’illusion d’un espace à trois dimensions, ni le modelage des corps par la lumière et les ombres. De même, la sculpture zoomorphe que l’on rencontre parfois dans le monde de l’Islam se tient toujours dans les limites d’une stylisation en quelque sorte héraldique; ses œuvres ne sauraient être confondus avec des créatures animées.[…] D’une manière générale, la miniature persane — nous l’envisageons ici dans ses meilleures phases — ne cherche pas à représenter le monde extérieur tel qu’il s’offre communément aux sens, avec toutes ses dissonances et accidences. Ce qu’elle décrit indirectement ce sont les "essences immuables" (al-'ayân ath-thâbita) des choses qui font qu’un cheval ne représente pas seulement tel individu de son espèce mais le cheval par excellence, et de même pour tout. C’est la qualité typique que l’art de la miniature cherche à capter. Si les "essences immuables", les archétypes des choses, ne peuvent pas être appréhendées parce qu’elles sont supra-formelles, elles ne se reflètent pas moins dans l’imagination contemplative. D’où le caractère de songe — non de rêverie — propre aux plus belles miniatures : c’est un songe clair et transparent et comme illuminé de l’intérieur.

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Dans "L'art de l'islam"

[ portée métaphysique ] [ dessin symbole ]

 

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entendement

La conscience humaine est à peu près le dernier mystère qui subsiste. Un mystère est un phénomène auquel on ne sait pas encore penser. Il y a eu d'autres grands mystères : le mystère de l'origine de l'univers, le mystère de la vie et de la reproduction, le mystère de la conception de la nature, les mystères du temps, de l'espace et de la gravité. Il ne s'agissait pas seulement de domaines d'ignorance scientifique, mais de zones de perplexité et d'émerveillement. Nous n'avons pas encore les réponses définitives aux questions de la cosmologie et de la physique des particules, de la génétique moléculaire et de la théorie de l'évolution, mais nous savons comment y réfléchir. Les mystères n'ont pas disparu, mais ils ont été apprivoisés. Ils n'écrasent plus nos efforts de réflexion sur les phénomènes, car nous savons maintenant distinguer les questions mal posées des bonnes questions, et même s'il s'avère que nous nous trompons lourdement sur certaines des réponses actuellement acceptées, nous savons comment nous y prendre pour trouver de meilleures réponses. En ce qui concerne la conscience, cependant, nous sommes toujours dans une terrible confusion.

De nos jours, la conscience est un sujet qui souvent déconcerte et laisse perplexe même les penseurs les plus sophistiqués. Et, comme pour tous les mystères antérieurs, nombreux sont ceux qui insistent - et espèrent - qu'elle ne sera jamais démystifiée.

Auteur: Dennett Daniel C.

Info: La conscience expliquée (1991), 21-22.

[ énigme ]

 

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