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postérité

Le succès tient beaucoup aux circonstances, un peu à nous-mêmes et pas du tout à la valeur intrinsèque de nos oeuvres. Charlotte Corday tue Marat : et voilà célèbre à toute éternité, parce que c'est Marat qu'elle a tué. Le même meurtre - et il s'en est certainement commis des milliers de cet ordre - exécuté avec le même courage, sous l'empire des mêmes mobiles, sur quelque tyran domestique, serait resté profondément inconnu. Tel fait d'armes héroïque, ayant des témoins, devient la proie de la renommée ; sans témoins, et partant plus héroïque encore, il demeure ignoré. un pamphlet médiocre, bien lancé et venant à point, soulève un peuple et ruine un empire. Et parfois, dans quelque recoin poudreux de bibliothèque, nous découvrons de merveilleuses pages, dont l'auteur, parfaitement obscur, avait certainement plus de génie que douze de nos romanciers à la mode.

Auteur: Dumur Louis

Info: Petits aphorismes, Sur le succès, 1, p.223, Mercure de France T. 4, Mars 1892

[ hasard ]

 

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nourriture

Les menus monastiques changent avec les saisons. L'été, un hôte a quelque chance de déguster de petites merveilles : la soupe à l'oseille, la soupe au lait froide et son sirop de menthe de l'abbaye, la soupe au vin de la vigne, l'omelette aux aubergines, les œufs castillans, brouillés avec tomates et poivrons, la tarte aux oignons, les tomates et les courgettes farcies à la viande de bœuf monastique, la viande de bœuf froide accompagnée de mayonnaise maison, agrémentée de ciboulette ou de persil, les tomates à la provençale, la ratatouille cuisinée avec les courgettes, les aubergines, les oignons, les poivrons, les tomates, le romarin et l'estragon du jardin, la fameuse charlotte Martin, les pommes cuites au four servies avec de la gelée de coing, les tartes aux pommes, aux paires, à la rhubarbe sont comme les strophes merveilleuses d'un poème gustatif sans fin.

Auteur: Diat Nicolas

Info: Le grand bonheur

[ repas ] [ gastronomie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Pour la première fois, il réfléchit sur l’être de la femme, sur l’essence du féminin. Il a la révélation que le charme de la femme, quand celle-ci n'est pas rabaissée par toutes sortes de conditions extérieures, vient de ce qu’elle est la magique transformatrice, virtuellement capable de tout retourner en grâce aérienne, et aucune tentative de l’avilir n’y peut rien. Elle est chair certes, mais combien cette chair se transmue sans cesse en murmures, en parfums, en radiance, en ondes infinies dont il importe de ne pas étouffer la musique. À bien y réfléchir, le corps de la femme incarne le plus ardent miracle de la nature. Ou, plus précisément, c’est la nature qui en elle se résume en miracle. N'est-il pas vrai que toute beauté de la nature s’y trouve : douce colline, secrète vallée, source et prairie, fleur et fruit ? Ne faut-il pas alors appréhender ce corps comme un paysage ?

Auteur: Cheng François

Info: L'éternité n'est pas de trop

[ étonnantes ] [ merveilleuses ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

moi supérieur

Maria il est quasi impossible de faire comprendre ça aux personnes qui ne l'ont pas expérimenté, y compris à des Voyageurs s'ils n'ont pas fait ce type de rencontre directe avec le higher self. Tu as essayé, mais c'est du temps et de l'énergie perdus. Pour détailler néanmoins le sujet, entre nous, tu verras sans doute que cette apparence présente plusieurs facettes imbriquées, comme des hologrammes dont on peut voir telle ou telle ''couche'' suivant le regard de la conscience, ou toutes les ''couches'' en même temps. Parfois le sur-être décide d'être sans forme communicable à ton retour dans l'incarnation, parfois il va se montrer sous un aspect sublimé de ton apparence physique actuelle, parfois il va se parer des apparences d'incarnations physiques passées, parfois il va prendre l'aspect d'un oiseau de paradis, ou d'un papillon céleste. Les apparences symboliques sous des formes non humaines sont particulièrement merveilleuses et intenses, l'être supérieur joue avec délice et dextérité sur la harpe cosmique au nombre infini de cordes.

Auteur: Auburn Marc

Info: grp FB de l'auteur, février 2021

[ atman ] [ ego astral ] [ insaisissable ] [ sur-être ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

poète

Lorsqu'il souriait, il lui semblait que pour amener ce sourire sur ses lèvres, il lui avait fallu au préalable, péniblement, l'extraire du plus profond d'une caverne rocheuse. (...) Alors qu'en lui l'homme désespérait, que son être saignait de mille blessures douloureuses, son art s'élevait comme un danseur richement paré, très haut, et là où Hölderlin sentait qu'il sombrait, sa musique et ses vers enchantaient. Il chantait la destruction et l'anéantissement de sa vie sur l'instrument de la langue qu'il parlait, dans de merveilleuses mélodies dorées. Il demandait justice pour son droit et son bonheur en miettes comme seuls demandent les rois, avec une fierté, une hauteur sans égale dans toute la littérature.

Les mains d'un pouvoir fatal l'arrachèrent au monde et à ses dimensions trop étriqués pour lui, et le jetèrent par-dessus le bord du saisissable, dans la folie, et il sombra comme un géant dans ses abîmes désirables et bienfaisantes, inondés de lumière, riche en feux follets, afin d'y somnoler pour toujours, dans une douce distraction et dans l'opaque.

Auteur: Walser Robert

Info: Hölderlin

[ éloge ] [ contraste ] [ portrait ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ethnosociologie

Ou alors, il est aussi possible que les juifs aient voulu ressembler aux Allemands pour se débarrasser de l'image du commerçant ventru, économe, mesquin, comptant ses sous, et être ainsi accepté par les Allemands... Ce n'est pas un hasard si beaucoup de juifs se sont assimilés totalement, ou presque, et certains en sont mêmes venus à détester le judaïsme, comme Marx, un juif qui haïssait les juifs... Ce qui est terrible, selon l'auteur de ces jugements si inquiétants, c'est que, pourtant, le rêve des Allemands était juste l'opposé : ressembler pour l'essentiel aux juifs, c'est-à-dire, être de sang et d'esprit purs comm elles juifs disaient l'être, se sentir supérieurs, comme les juifs de par leur condition de peuple élu de Dieu, être fidèles è une Loi millénaire, être un peuple, un Volk, comme disaient les nationaux-socialistes et, en possédant toutes ces caractéristiques merveilleuses, devenir indestructibles, comme les juifs avaient toujours survécu, bien qu'ils n'aient pas de patrie et qu'ils aient été mille fois menacés d'extinction. En résumé : être différents, uniques, singuliers, grâce à la protection divine.

Auteur: Padura Léonardo

Info:

[ intégration ] [ mimétisme inconscient ] [ peuples élus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vieillir

Dorothéa avait vieilli, sa perfection froide et sévèrement soignée, sa beauté célèbre, acclamée, s'était flétrie avec une telle et si constante rapidité au cours des dernières années que la femme en elle n'avait pu tenir pied à cette métamorphose. Rien, ni l'art ni les remèdes, pas mêmes les plus pénibles et les plus répugnants, qu'elle avait employés à combattre sa déchéance, n'avaient pu empêcher de s'éteindre le doux éclat de ses yeux bleu sombre, de se former au-dessous d'eux des poches de peaux flasque et jaunâtre, tandis que les merveilleuses fossettes de ses joues se creusaient en rides qui faisaient paraître d'autant plus dure et maigre la bouche fière et hautaine. Mais comme son coeur avait été aussi sévère que sa beauté et uniquement attaché à la conservation de cette beauté, comme sa beauté lui avait tenu lieu d'âme et qu'elle n'avait rien aimé ni voulu que l'effet exaltant de cette beauté, comme son coeur n'avait jamais battu pour rien ni pour personne, elle se trouvait à présent décontenancée et appauvrie, incapable de trouver en elle-même la force de se résigner à un nouvel état, et son équilibre mental en fut affecté.

Auteur: Mann Thomas

Info: Altesse Royale

[ dépression ] [ femme-par-homme ] [ égoïste ]

 

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Afrique

Ce n'est pas pour rien qu'on a surnommé Mopti "la Venise du Soudan" : toutes ses activités sont plus ou moins liées à la vie du fleuve et au rythme de ses crues. Les Bozos qui sont les plus anciens occupants du lieu, fabriquent à la main ces longues et merveilleuses pirogues que l'on voit fendre silencieusement les eaux et dont certaines sont capables de transporter des tonnes de marchandises. Peuple de pêcheurs et de chasseurs, ils sont les "maîtres de l'eau" traditionnels de toute la région. Dans cette zone de confluence des eaux noires et des eaux blanches, on rencontre des ethnies de diverses origines, des plus claires aux plus sombres. Après les Bozos, les plus anciennes sont les Songhaïs et les Peuls. Les Bambara et les Dogons n'y sont venus que plus tardivement. Toute la région de la Boucle du Niger constituait autrefois, dans sa partie ouest, un véritable réservoir des richesses du pays en matière d'agriculture, d'élevage, de pêche et de chasse, sans parler des traditions religieuses et culturelles. L'homme y vivait à l'aise et l'artisanat traditionnel y était particulièrement développé. Le Macina, où les Peuls vinrent se fixer jadis en raison de la richesse de ses pâturages, est situé au coeur de cette région dont Mopti est l'un des fleurons.

Auteur: Bâ Amadou Hampâté

Info: Amkoullel, l'enfant Peul

[ historique ]

 

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vieillard

J’ai connu un homme, un simple fermier, père de cinq fils,

A leur tour pères de fils, pères de fils à leur tour.



C’était un homme d’une vigueur, d’une beauté, d’une sérénité merveilleuses,

Le profil de son visage, le jaune pâlissant de ses cheveux, des poils de sa barbe, l’infinie profondeur de ses yeux noirs, la générosité affectueuse de son commerce

Etaient les buts de ma visite en allant le voir, et puis il avait la sagesse,

Cet homme de quatre-vingt ans, haut de six pieds, que ses fils costauds, barbus, soignés, hâlés, bien faits,

Ainsi que ses filles adoraient, d’ailleurs tout le monde l’adorait,

Ne l’adorait pas par obligeance mais d’un engagement personnel,

Il ne buvait que de l’eau, le sang pigmentait d’écarlate le cuivre clair de son teint,

Maniait fréquemment le fusil, la canne à pêche, il pilotait aussi son propre bateau, splendide voilier à lui offert en cadeau par un charpentier, et d’autres amis lui avaient fait présent de ses canardières,

Quand vous le voyiez partir chasser au milieu de ses cinq fils et sa horde de petits fils c’était sans conteste lui dont on remarquait en premier la beauté et la vigueur,

Ah quel immense plaisir de pouvoir marcher longtemps à ses côtés, de pouvoir s’asseoir dans le bateau et d’être en contact physique vous avec lui !

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Descendance d'Adam, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002

[ portrait ] [ admiration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Si tu n'avais pas d'enfants et une famille, tu serais une poétesse, Ekaterina, une grande poétesse, me disait-il souvent. L'élément sauvage et païen en toi jaillirait sous les formes verbales les plus merveilleuses, maîtrisée, ta féminité transmettrait par des rimes et le rythme de tes vers, la profondeur du sens étonnerait par des nuances et des détails inattendus. Tu créerais une musique, Ekaterina, une musique faite de mots tout comme, en ce moment, tu crées une harmonie et une musique à partir de cette demeure, Ekaterina, à partir de chaque instant où nous sommes ensemble. Tu es une magicienne, Ekaterina, tu transformes la vie ordinaire en poésie et en éternité, c'est pourquoi tu aurais dû être une poétesse, Ekaterina.

Moi je riais, évidemment, en entendant ses mots, mais en quoi les enfants m'empêchent-ils, Mina, d'être une grande poétesse, lui rétorquais-je pour plaisanter, si je pouvais créer des vers sublimes, rien ne pourrait m'arrêter.

Tu as du talent, Ekaterina, me disait votre père, tu ne dois pas le laisser sans bouffées d'air, tu ne dois pas l'étouffer sous le lourd fardeau de la maternité et des soins que tu nous prodigues, tu dois garder du temps pour toi, uniquement pour toi, et écrire, chaque jour tu dois écrire quelques pages dans ton journal intime, décrire l'essentiel, tes impressions, tes idées, tes sensations, tes rêves. Promets-moi, Ekaterina, que tu ne perdras pas ton talent à cause de nous.

C'est ainsi que me parlait votre père.

Auteur: Dimova Teodora

Info: Les dévastés

 

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Ajouté à la BD par miguel