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récurrence

Pour tenir et contrôler le pouvoir il faut soit une mentalité de gangster, soit en utiliser. La seconde proposition est la moins risquée. Les exemples sont multiples, comme aux USA lorsque Roosevelt installa Joseph Kennedy Sr. au contrôle des finances (SEC). Il mettait le plus connaisseur et le plus retors au meilleur endroit. De même on engage de nos jours les meilleurs hackers pour développer la sécurité informatique...
La première proposition a été exposée avec cynisme par Cioran, qui prétend que l'Eglise catholique tenait mieux son monopole alors que ses haut dignitaires organisaient des partouzes tous azimuts.
Nous avons là toutes les problématiques du pouvoir, de sa conservation, et des garde-fous qu'il nécessite ou génère. Nous sommes ici dans un domaine où les forces et faiblesses humaines sont les plus évidentes, mises à profit par les plus malins et les plus travailleurs. Un monde ondoyant où naïveté et bonne volonté sont des termes creux. Un monde où règnent des notions comme cautèle, ambiguïté, trahison, astuce, duplicité, fausseté, finesse, méfiance.
Le monde des hommes.

Auteur: Mg

Info: 29 mai 2014

[ domination ] [ influence ] [ rapports humains ] [ machiavélisme ] [ manipulation ]

 

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charité

Cette sacrée Rotonde, on allait là comme si on rentrait chez soi ; on se sentait en famille. Le papa Libion était bien le meilleur des hommes, et il les aimait, ses galopins d'artistes.

Il s'y passait des scènes vraiment curieuses.

Par exemple, à l'heure où on livrait le pain, la grande famille des affamés était au complet.

On apportait une vingtaine de pains immenses que la porteuse mettait dans une espèce de panier en osier, près du bar, mais les pains étaient trop longs et il y en avait un bon tiers qui dépassait : oh ! pas pour longtemps. Le temps de se retourner - et papa Libion avait toujours à s'absenter pendant quelques secondes à ce moment-là -, le temps de se retourner et tous les pains étaient décalottés en un clin d'œil.

Puis d'un air détaché, tout le monde sortait avec son bout de pain dans la poche. Et c'était toujours la même chose !

Papa Libion se mettait à tempêter, à parler de représailles, de police... et le lendemain, ça recommençait.

Auteur: Kiki de Montparnasse Alice Prin

Info: Souvenirs retrouvés

[ anecdote ] [ aumône ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

cauchemar

Ma mère, dont je ne parle qu'avec terreur, me mettait en feu.
Et ce feu est resté dans mes veines. Le jour, il dort, mais, la nuit, il s'éveille, et j'ai des rêves effroyables. En présence de M. Lepic qui lit son journal et ne nous regarde même pas, je prends ma mère qui s'offre et je rentre dans ce sein d'où je suis sorti. Ma tête disparaît dans sa bouche. C'est une jouissance infernale. Quel réveil douloureux, demain, et comme toute la journée je serai triste ! Aussitôt après, nous redevenons ennemis. C'est maintenant moi le plus fort. De ces bras dont je l'enlaçais passionnément, je la jette à terre, l'écrase ; je la piétine, et je lui broie la figure sur les carreaux de la cuisine.
Mon père inattentif continue de lire son journal.
Je jure que, si je savais que cette nuit encore je ferai ce rêve, au lieu de me coucher et de m'endormir je m'enfuirais de ma maison. Je marcherais jusqu'à l'aurore, et je ne tomberais pas de fatigue, car la peur me tiendrait debout, tout suant et tout courant.

Auteur: Renard Jules

Info: journal 18 oct 1896

[ angoisse ] [ littérature ]

 

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famille

J'ai pensé à leur rencontre. J'ai frotté mes parents comme du cuivre ancien pour en effacer le noir. Redressé leur têtes, aminci leurs corps, rallumé leurs yeux. Ils avaient dû s'aimer l'espace d'un instant, quand ils avaient tournoyé sous les lampions du 14 juillet, à moins qu'ils ne soient restés fixes pendant que le reste se mettait à tourner. Ton père était beau, avait dit ma mère, et il était doux, et il dansait comme un dieu. J'ai pensé à leur rencontre mille fois, le plus souvent la nuit, quand j'avais l'impression d'étouffer. Il fallait qu'ils se soient aimés, sinon quelle raison j'avais d'exister, moi, de respirer, de prendre la place d'un autre ? Mais alors, il était parti où, cet amour ? Je l'ai cherché sous mon lit, dans les murs froids, dans la forêt, dans les yeux de ma mère puis dans ceux d'autres femmes, et j'ai fini par comprendre qu'il s'était changé en pierre. Elle avait dû rouler quelque part, passer par le trou d'une poche, et peut-être même qu'ils l'avaient un peu cherchée, mais va-t'en retrouver une pierre dans la caillasse du monde.

Auteur: Andrea Jean-Baptiste

Info: Cent millions d'années et un jour

[ géniteurs ] [ ascendants directs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hommes-entre-eux

Il ne perçut l'impact des événements que plus tard, à l'adolescence, à l'école militaire, où le pire que vous pouviez être était une pédale, une tante, où chaque fois qu'un garçon se faisait traiter de pédale, de tante, de gay ou d'homo, Bishop serrait les poings, et cela arrivait souvent car la seule façon que les garçons connaissaient de montrer qu'ils n'en étaient pas était de se moquer des autres, de surenchérir en les traitant d'énormes pédales, de grosses tantes, en le disant bien fort pour que tout le monde entende. Cela devint la spécialité de Bishop. Il se montra particulièrement impitoyable avec son camarade de chambrée de deuxième année, un garçon vaguement efféminé nommé Brandon. Chaque fois que Brandon mettait un pied dans les douches communes, Bishop lançait quelque chose du genre : "Attention, les gars, accrochez-vous à vos savonnettes." Ou bien, avant d'aller au lit, il demandait : "Faut que je me mette du scotch sur le trou du cul ce soir ou bien tu vas réussir à te retenir ?" Ce genre de choses, le cas typique de harcèlement bien viril de la fin des années quatre-vingt.

Auteur: Hill Nathan

Info: Les fantômes du vieux pays

[ armée ] [ homosexualité ]

 

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irréversible

Je réécoute la radio.

Je la réécoute avec le sérieux et l'attention d'avant la coupure des quatre mois, prenant intérieurement des notes, prenant la température.

Je me souviens que pendant ces quatre mois, elle (la radio) s'était éloignée dans le temps, rendant un son de crincrin type années 1950, pas crédible, annulée par le présent, son irruption puissante comme jamais, sa fraîcheur, tout ce qu'il mettait cul par-dessus tête dans la minute. Un scandale.

On ne peut brouiller ce scandale que par un autre scandale (tel animateur bien connu traversant l'un des lieux du scandale, la place, dans le but de s'en faire expulser et d'en produire en retour la condamnation : voyez, comme ils sont intolérants).

Pendant quatre mois je n'ai plus été dans le temps comme dans ce passé bon, vieux de cinquante ans et sans limite, ni vers l'amont, ni vers l'aval.

Commencement.

Ça commence.

En septembre, j'ai cru que l'été avait repassé tout ça, après m'être dit, fin juin, jamais l'été qui vient ne fera que ce qui s'est passé ne se soit pas passé.

C'est resté...

Auteur: Quintane Nathalie

Info: in "Un oeil en moins", éd. P.O.L., p.141-142

[ rupture ] [ nuits debout ] [ médias ] [ engagement ] [ révolte ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

femmes-hommes

Georges était venu ; et, comme si la barre d’appui lui eût paru trop courte, il prit Nana par la taille, il appuya la tête à son épaule. Le temps avait brusquement changé, un ciel pur se creusait, tandis qu’une lune ronde éclairait la campagne d’une nappe d’or. C’était une paix souveraine, un élargissement du vallon s’ouvrant sur l’immensité de la plaine, où les arbres faisaient des îlots d’ombre, dans le lac immobile des clartés. Et Nana s’attendrissait, se sentait redevenir petite. Pour sûr, elle avait rêvé des nuits pareilles, à une époque de sa vie qu’elle ne se rappelait plus. Tout ce qui lui arrivait depuis sa descente de wagon, cette campagne si grande, ces herbes qui sentaient fort, cette maison, ces légumes, tout ça la bouleversait, au point qu’elle croyait avoir quitté Paris depuis vingt ans. Son existence d’hier était loin. Elle éprouvait des choses qu’elle ne savait pas. Georges, cependant, lui mettait sur le cou de petits baisers câlins, ce qui augmentait son trouble. D’une main hésitante, elle le repoussait comme un enfant dont la tendresse fatigue, et elle répétait qu’il fallait partir. Lui, ne disait pas non ; tout à l’heure, il partirait tout à l’heure.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 9 : Nana

[ femme-par-homme ] [ envoûtée ] [ dépaysée ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Je fantasmais depuis toujours sur l'idée de faire l'amour avec deux hommes. Un jour, j'en ai parlé à mon ami, comme ça, juste pour partager cette idée. Il m'a proposé de la réaliser. Je n'étais pas très chaude, j'ai réfléchi longtemps et j'ai fini par dire, plusieurs mois après : " pourquoi pas ? " Cela ne m'excitait pas spécialement, mais je pensais que ça pourrait être une expérience intéressante, vu que je fantasmais dessus depuis longtemps. Et je n'ai pas d'inhibitions du tout, donc, oui, pourquoi pas ? Et on l'a fait. Cela s'est moyennement bien passé, parce qu'on a dû trouver quelqu'un évidemment. Pas un proche ni un ami, un inconnu. Et je n'ai pas du tout accroché avec lui. Il me faisait un peu peur, me mettait mal à l'aise. Le problème, c'est que depuis ce jour-là, je n'ai plus envie de mon ami. Je me bloque complètement quand il s'approche de moi, je me rétracte. Je n'arrive pas à comprendre. Je crois que cette expérience m'a choquée dans le fond. Pourtant, j'étais épanouie sexuellement avec lui, et je l'aime. Il se mord les doigts de m'avoir proposé ça. Et on ne sait plus quoi faire pour s'en sortir.

Auteur: témoignage d'Eliane

Info: http://www.aufeminin.com

[ pensée-de-femme ] [ fantasmant ] [ traumatisée ]

 

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orgie

Pourtant, j'en ai pas fait beaucoup, des études ! mariée à dix-sept ans, tu parles ! ton père, un drôle de pistolet, tu aurais du mal à t'imaginer! des nuits entières! le délire, les hurlements! partout sa bite il me la mettait! aucun orifice n'était épargné! il fallait que je m'ouvre de partout! il en est mort, il aimait trop l'amour, cet homme-là...[...] Oh, ces nuits! les giclées! tout ça, tu peux pas t'imaginer, t'as pas la moindre idée, mon pauvre vieux, nous on rigolait, oh la la, les jouissances, les z'appétits grossiers, les parties de trouducul, et je peux t'assurer qu'on pensait pas à toi ! [...] Mais les giclées, les morsures, les griffes dans le dos, les fesses qui se ratatinent, le trou du cul qui n'en peut plus et qui s'abandonne, tu peux pas imaginer, t'as pas la moindre idée, mon pauvre chéri... tu veux savoir, eh bien, je la sens encore remuer en moi, tu m'entends, espèce de crétin, je LA SENS! après plus de cinquante ans... la bête immonde continue à me dévorer le ventre ! c'est beau, l'amour, tu sais, fiston, c'est la seule chose qui vaille à peu près le coup dans cette saloperie de merde de putain d'existence !

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ couple ] [ sodomie ] [ misère ] [ obsédé ]

 

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homme-femme

Tout d'abord, j'allais à la pêche. Je prenais mon poisson à l'arbalète, juste ce qu'il fallait pour deux personnes. A cette heure-là la mer sentait le goémon, les coquillages et les étoiles, elle pénétrait dans ma bouche et laissait ces odeurs dans ma mémoire. Encore sous l'eau, je sentais le goût qu'aurait mon poisson, accompagné d'un vin "sang de lièvre" et de la salade piquante que préparait Barbara. Son petit restaurant, flanqué d'un kiosque à musique, était dans les pins, juste derrière la plage.

"Barbara, tu veux bien me faire frire ce poisson ?" lui demandais-je. Elle regardait les bords de mes talons couverts de résine, mes cheveux parsemés d'aiguilles de pin, et elle humait le vent salé que je portais dans mes narines. On venait dans son restaurant quand on était las de faire la fête. Elle mettait une vraie passion à accommoder le produit de ma pêche. Elle connaissait par coeur mes vêtements et mes chaussures et la couleur de mes chemises. Tandis que je dînais, assis à une petite table dans un coin où l'on entendait le bruit de la mer, elle me regardait à travers ses cils, par-dessus le comptoir, et elle sentait dans ma bouche le goût du poisson qu'elle venait de faire cuire.

Auteur: Pavic Milorad

Info: In "Les chevaux de Saint-Marc", éd. Belfond, p. 59-60

[ cuisine ] [ appétit ] [ complicité ] [ femme-par-homme ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama