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personnage

Tous furent d’abord frappés – et ils le disaient –par sa manière de porter des costumes d’homme et un chapeau incliné : elle fixait ses cheveux roux à la gomina, cintrait sa veste, dénouait la cravate, ce qui mettait en valeur ses yeux verts brillant d’impertinence derrière ses longs cils. Beaucoup furent déconcertés plus tard – et n’en dirent rien –par leur incapacité à la cerner : contrairement à ce qu’ils avaient cru au départ, sa tenue ne semblait pas traduire ses préférences sexuelles – autrement dit, elle ne semblait pas être lesbienne –, mais, pour ce qu’on en savait, parmi les nombreux hommes à avoir essayé, aucun n’avait réussi à la mettre dans son lit – ni même à l’allonger sur un fauteuil. Alors les rumeurs avaient redoublé : certains déçus justifièrent leur échec en proclamant que la fille "n’était pas normale", comme si la normalité aurait consisté à coucher avec eux.

Auteur: Caparros Martin

Info: Tout pour la patrie

[ femme-par-hommes ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

marchandisation

Le marché évince la morale. Prenez cet exemple d’une crèche où certains parents arrivaient trop souvent en retard pour reprendre leurs enfants. La crèche réagit et pense résoudre le problème en infligeant des sanctions monétaires aux retardataires. Le résultat fût à l’exact opposé. On assista à une multiplication des retards. En effet, dès lors que le retard se monnaye, on change le système de valeurs qui règle la relation des parents à la crèche. Avant, les parents se sentaient liés par un contrat moral. Être en retard les mettait dans une situation fort inconfortable : ils se savaient en dette à l’égard des personnels de la crèche sans avoir aucun moyen simple pour se libérer de cette dette. Cependant, dès lors qu’ils sont autorisés à payer, la situation se transforme radicalement. La dette peut être annulée. Cet exemple montre bien que la marchandisation véhicule certaines valeurs qui viennent se substituer aux valeurs antérieures.

Auteur: Sandel Michael

Info: Ce que l’argent ne saurait acheter, Seuil

[ amorale ] [ consumérisme ] [ immoral ]

 

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portrait

Il semblait que le père de Léone eût été un respectable petit bourgeois qui la battait chaque fois qu’elle sortait avec un admirateur ; mais, si elle sortait, c’était uniquement parce que sa plus grande joie était d’être assise à la terrasse d’une petite pâtisserie et de plonger sa cuillère dans une glace tout en jetant sur les passants des regards "distingués". Bien que l’on ne pût vraiment affirmer qu’elle n’était pas sensuelle, il faudrait dire, dans la mesure où on en a le droit, qu’elle se montrait, dans ce domaine comme dans les autres, plutôt paresseuse et peu encline au travail. Chaque excitation, dans son interminable corps, mettait un temps infini à atteindre le cerveau, et il arrivait qu’au milieu de la journée, sans aucune raison, ses yeux commençaient à fondre, alors que, pendant la nuit, ils étaient restés fixés sans bouger sur un point du plafond comme pour y observer une mouche. 

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 36

[ jeune femme ] [ flegmatique ] [ frigide ] [ femme-par-homme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences

Quand Edison avait une aiguille à trouver dans une meule de foin, il commençait immédiatement, avec la diligence d'une abeille, à examiner, paille après paille toute la grange, jusqu'à ce qu'il ait trouvé l'objet de sa recherche. J'étais témoin désolé de tout cela, sachant qu'une petite théorie et un peu de calcul lui auraient épargné quatre-vingt-dix pour cent de ce travail.

(Edison fut de loin celui ayant le plus de succès et, probablement, le dernier usant d'une méthode de recherche purement empirique. Tout ce qu'il a accompli est le résultat d'essais et d'expériences persistants, souvent réalisés au hasard, mais qui témoignent toujours d'une vigueur et d'une ingéniosité extraordinaires. Partant de quelques éléments connus, il faisait leurs combinaisons et leurs permutations, les mettait en tableau et parcourait toute la liste, effectuant essai après essai avec une rapidité incroyable jusqu'à ce qu'il obtienne un indice. Son esprit était dominé par une seule idée, celle de ne rien négliger, d'épuiser toutes les possibilités.*)

Auteur: Tesla Nikola

Info: *"Tesla Says Edison Was an Empiricist", The New York Times (19 Oct 1931), 25

[ tâtonnement ] [ théorie-pratique ] [ ratissage ] [ quête ]

 

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plage

Gwenn, pilleuse d'épaves, allait à la marée glaner sur le sable jaune des vieux morceaux de bois blanchis et rongés par le sel, mille fois poncés par le ressac, en ramassait un, examinait sa forme à la lumière hivernale. On se foutait d'elle, qui vidait ses poches pleines de cailloux bizarres et de débris de verre tintinnabulant dans ses mains. Elle encombrait la table de la cuisine de pieuvres de bois mort alors qu'on prenait l'apéro au retour de la plage. Imaginez le tableau, des os de goélands, c'était cradingue, elle nous les mettait sous le nez, et les plumes avec, ça schlinguait la marée et c'était Bysance
Oh, petite fille de la mer, ma sirène aux cheveux d'or, aux yeux trempés dans le ciel défiant le Grand Astre, obstinée, espiègle, ma soeur des après-midi d'été, quand je te vois arpenter la grève blanche à marée basse, penchée sur le sable, ma complice des tapages nocturnes et des danses barbares, je viens te dire adieu.

Auteur: Bellec Hervé

Info: La nuit blanche

[ enfance ] [ eulogie ]

 

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nostalgie

Gwenn, pilleuse d'épaves, allait à la marée glaner sur le sable jaune des vieux morceaux de bois blanchis et rongés par le sel, mille fois poncés par le ressac, en ramassait un, examinait sa forme à la lumière hivernale. On se foutait d'elle, qui vidait ses poches pleines de cailloux bizarres et de débris de verre tintinnabulant dans ses mains. Elle encombrait la table de la cuisine de pieuvres de bois mort alors qu'on prenait l'apéro au retour de la plage. Imaginez le tableau, des os de goélands, c'était cradingue, elle nous les mettait sous le nez, et les plumes avec, ça schlinguait la marée et c'était Bysance

Oh, petite fille de la mer, ma sirène aux cheveux d'or, aux yeux trempés dans le ciel défiant le Grand Astre, obstinée, espiègle, ma sœur des après-midi d'été, quand je te vois arpenter la grève blanche à marée basse, penchée sur le sable, ma complice des tapages nocturnes et des danses barbares, je viens te dire adieu.

Auteur: Bellec Hervé

Info: La nuit blanche

[ enfance ] [ deuil ] [ copine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femme

Au cours de son adolescence et de sa prime jeunesse, José Bento venait souvent s'installer, le temps d'une saison, dans la maison Teixeira. Aurora avait un faible pour lui, malgré les mises en garde de sa soeur :
- Ne t'attache donc pas autant à ce garçon. Un jour, il tournera les talons et ne reviendra plus.
- Je sais. Amour d'enfant se garde comme l'eau dans un panier. Mais j'ai plaisir à m'occuper de lui et à le voir content.
Elle lui repassait ses chemises avec un soin extrême, en prenant garde de ne laisser ni faux plis ni boutons branlants. C'était une femme qui mettait sa sensualité dans de petits dévouements sans cesse recommencés, dans des insignifiances rituelles que jamais ne toucherait l'esprit de changement. Sa douceur cachait une bonne dose de cynisme obéissant, où tenait toute sa philosophie de l'espace sentimental ; son amour des concessions exprimait aussi une sorte d'égoïsme ignoré d'elle-même. Ces particularités faisaient d'Aurora une personne indispensable, mais non aimée.

Auteur: Bessa Luís Agustina

Info: In "Le confortable désespoir des femmes", éd. Métailié, p. 76 - trad. F. Debecker-Bardin

[ économie sentimentale ] [ soins maternels ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

mort

Au retour, elle se rappelle sa mère des années auparavant, sur son lit d’hôpital, lui souriant comme si elle était déjà en train de contempler de très, très loin, son cher visage illuminé contredisant son pauvre corps amaigri, tout en os, et las de résister. Et elle le lendemain, à l’église, désemparée, la clé d’un cercueil à la main. Elle s’en était voulu alors des contrariétés, des petits déplaisirs qu’elle avait causés à sa mère, si peu justifiés. Elle la revoyait lui disant, avec une douceur résignée : "Les hommes quand ils sont là, on n’en a rien à faire, quand ils ne sont pas là, ils vous manquent." Et Arnaldo, s’il se mettait à lui manquer ? Si elle regardait objectivement les réalités, en les pesant une à une, elle n’avait peut-être pas toujours été juste à l’égard de son mari. Elle se voyait parcourant les allées du cimetière, se retrouvant devant une triste stèle, avec cette inscription juste à côté de la statue d’un ange : "Arnaldo Vargas".

Auteur: Carvalho Mario de

Info: Dans "L'art de mourir au loin", trad. Marie-Hélène Piwnik, Les Allusifs, 2014, page 93

[ rupture ] [ vanité ] [ regrets ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

intensité

Le meilleur moyen de vivre allègrement est peut-être de ne pas prendre la vie trop au sérieux. Il est vrai qu’alors, si on diminue le poids de ses peines, on diminue aussi la densité de ses plaisirs et que la vie, au total, perd en valeur. Cela a été, semble-t-il, la méthode du dix-huitième, jusqu’au moment de l’influence de Jean-Jacques, qui apprit aux hommes de son temps à laisser les sentiments peser de toute leur plénitude sur l’esprit, où ils laissent l’empreinte de leur nature. Rousseau ne sait pas jouer avec la vie. La découverte d’une pervenche dans la haie lui donne des palpitations, parce qu’il mêle aussitôt le souvenir de Mme de Warens et d’une de ses paroles. Mais quand Mme de Warens avait dit, en montant avec lui la côte : "Ah ! voici une pervenche !", elle n’y mettait pas un monde d’intentions. Pour elle c’était une petite fleur attardée. Pour Rousseau, c’est une étoile, un souvenir, le sentiment, la poésie même qu’elle enfonce dans son cœur.

Auteur: Gourmont Rémy de

Info: Les Pas sur le sable . Société Littéraire de France, 1919

[ passion ] [ démesure ] [ romantisme ] [ gravité ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dressage

Selon les explications de la femme, pour dresser son chaton blanc, Tomizô attisait les cendres du long brasero et posait dessus une plaque en cuivre. Une fois celle-ci bien chaude, il ficelait l'animal avec une cordelette de chanvre et le suspendait au plafond de façon à ce qu'il puisse tout juste poser les quatre pattes sur le métal. Alors le chat, surpris par la chaleur, relevait alternativement les pattes de devant et de derrière avec agilité. A ce moment-là, Tomizô se mettait à jouer du shamisen. Bien sûr, au début, il suivait le mouvement des pattes pour pincer ses cordes en rythme, mais une fois habitué, c'est l'animal lui-même qui les soulevait avec régularité. Au bout d'un certain temps de dressage, le chat finissait par relever les pattes naturellement à la moindre note de l'instrument de musique, qu'il soit sur une planche ou sur un tatami. On dressait toujours ainsi les chats qui dansaient en musique dans les baraques foraines, et Tomizô avait mis deux mois pour obtenir ce résultat avec son chaton.

Auteur: Kidô Okamoto

Info: Fantômes et kimonos, Hanshichi mène l'enquête à Edo

[ éducation ]

 

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