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rapports humains

Oh ! Sortir de son moi, de cette prison d'où l'on ne voit au-dehors qu'à travers la même vitre ! Entrer pour une heure dans le sentiment de ce poète, dans l'âme de ce mystique, dans la pensée de ce savant, dans le génie de ce musicien ou de ce peintre, dans la cervelle de n'importe qui ! Être un autre, et se souvenir ensuite ! Alors seulement on ferait de bonne esthétique, de vivante psychologie. Tous nos moi ont beau s'interroger et se raconter, on se retrouve soi-même dans autrui, on s'écoute dire, on se commente, on ne se pénètre pas.

Auteur: Arréat Lucien

Info: Réflexions et maximes, p.112, Alcan, 1911

[ miroirs ]

 

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rapports humains

La reconnaissance par un individu de la personnalité de l'autre procède de moyens en partie identiques à ceux par lesquels il est conscient de sa propre personnalité. L'idée de la seconde personnalité, ce qui revient à dire le second individu lui-même, entre dans le ressenti immédiat de la première personne, et est immédiatement perçue comme son ego, mais en moins fort, En même temps, l'opposition entre les deux personnes est constaté, de sorte que le caractère extérieur de la seconde apparaît.

Mais l'extraordinaire perspicacité que certaines personnes peuvent tirer d'indications si légères qu'il est difficile de savoir ce qu'elles sont, devient certainement plus compréhensible depuis ce point de vue là.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: The Law of Mind (1892) First published in The Monist Vol. II, No. 4 (July 1892)

[ monades miroirs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

communion

Un plaisir qui n’est que pour moi me touche faiblement et dure peu. C’est pour moi et pour mes amis que je lis, que je réfléchis, que j’écris, que je médite, que j’entends, que je regarde, que je sens. Dans leur absence, ma dévotion rapporte tout à eux. Je songe sans cesse à leur bonheur. Une belle ligne me frappe-t-elle ; ils la sauront. Ai-je rencontré un beau trait, je me promets de leur en faire part. Ai-je sous les yeux quelque spectacle enchanteur, sans m’en apercevoir je médite le récit pour eux. Je leur ai consacré l’usage de tous mes sens et de toutes mes facultés ; et c’est peut être la raison pour laquelle tout s’exagère, tout s’enrichit un peu dans mon imagination et dans mon discours. Ils m’en font quelquefois un reproche ; les ingrats !

Auteur: Diderot Denis

Info: "Salons", éd. Hermann, 1995, t. III, p. 194

[ réseau de signification ] [ dialogue intérieur ] [ relations sociales ] [ altruisme motivant ] [ exister ] [ témoins miroirs ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences

Le mystère véritable ne se comporte pas de façon cachée ou secrète ; il parle un langage secret, il s'affiche au moyen d'une variété d'images qui indiquent toutes sa véritable nature. Je ne parle pas d'un secret gardé personnellement par quelqu'un, dont le contenu est connu de son possesseur, mais d'un mystère, d'une matière ou d'une circonstance qui est "secrète", c'est-à-dire connue seulement par de faibles indices, mais essentiellement inconnue. La nature réelle de la matière était inconnue de l'alchimiste : il ne la connaissait que par allusions. En cherchant à l'explorer, il projetait l'inconscient dans les ténèbres de la matière pour l'éclairer. Pour expliquer le mystère de la matière, il projetait un autre mystère - son propre fond psychique - dans ce qui devait être expliqué : Obscurum per obscurius, ignotum per ignotius ! Ce procédé n'était bien sûr pas intentionnel, mais involontaire.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Psychologie et Alchimie

[ miroirs ] [ énantiomorphes ] [ anthropiques ] [ quête ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

apprentissage

La création se distingue d’une simple production par le fait qu’en plus de l’ "œuvre extérieure" (la seule dont on tienne compte communément), elle s’accompagne d’une "œuvre intérieure" qui en constitue l’aspect essentiel. L’acte créateur, ou le processus ou le travail créateur, est celui qui  transforme l’être qui l’accomplit  ou en lequel il s’accomplit – plus précisément celui qui le transforme dans le sens d’un devenir en puissance, d’une croissance qui ne soit celle du moi (et qui est tout autre chose aussi qu’une accumulation de "connaissances" ou de "savoir-faire"), d’une maturité. Pour apprécier la qualité créatrice d’un acte ou d’une activité, la nature de l’œuvre extérieure (c’est-à-dire de l’effet et de la trace de cet acte ou activité sur le monde extérieur) est entièrement accessoire. À la limite, une telle œuvre peut même être absente. Tel est le cas notamment de l’activité créatrice du très jeune enfant.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: La clef des songes. Sur la création

[ ludique ] [ découvertes miroirs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bouquins

Les livres retracent donc, parfois symboliquement, aussi bien le parcours d'une civilisation que l'histoire de leur propriétaire. Car chaque volume contient en fossile l'être même que nous étions à l'époque où nous l'avons lu, même s'il n'évoque pas, en raccourci, ce que l'on a soi-même vécu. Rien de tel que d'en articuler les titres pour passer en revue sa propre existence passée, puisque chacun a laissé en nous sa marque, encore vivace. (...) Voilà sans doute ce qui nous retient de les jeter : parce qu'ils sont une partie de nous-mêmes, et qu'on ne peut les arracher de soi sans se faire mal aussi un peu, dans les moments de plus grande détresse: là où justement on ne s'appartient plus. (...) A l'inverse, il y en qui ont gardé, comme une pierre blanche et diffuse en eux, la clarté de ce matin d'hiver où on les a acquis.

Auteur: Nadaud Alain

Info: Ivre de livres p.86-87

[ objet ] [ mémoire ] [ miroirs ]

 

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projections

Et à la mauvaise habitude de parler de soi et de ses défauts il faut ajouter, comme faisant bloc avec elle, cette autre de dénoncer chez les autres des défauts précisément analogues à ceux qu'on a. Or, c'est toujours de ces défauts-là qu'on parle, comme si c'était une manière de parler de soi, détournée, et qui joint au plaisir de s'absoudre celui d'avouer. D'ailleurs il semble que notre attention, toujours attirée sur ce qui nous caractérise, le remarque plus que toute autre chose chez les autres. Un myope dit d'un autre : "Mais il peut à peine ouvrir les yeux" ; un poitrinaire a des doutes sur l'intégrité pulmonaire du plus solide ; un malpropre ne parle que des bains que les autres ne prennent pas ; un malodorant prétend qu'on sent mauvais ; un mari trompé voit partout des maris trompés ; une femme légère des femmes légères ; le snob des snobs.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, tome 2 : A l'ombre des jeunes filles en fleurs

[ rapports humains ] [ miroirs ]

 
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rapports humains

Les milles changements qui ont fait avancer le temps - ils sont, mesurés à ce présent intemporel du sentiment, fugitifs et irréels comme un rêve et aussi trompeurs que les visions des songes: ils me font croire que je suis un homme qui, médecin vers qui les gens viennent avec leurs douleurs et leurs soucis, possède une sûreté de soi fabuleuse et ne connaît pas la peur. Et la confiance craintive que je lis dans le regard de ceux qui cherchent de l'aide me force à y croire tant qu'ils sont devant moi. Mais à peine sont-ils partis que je voudrais leur crier: je suis quand même encore ce garçon anxieux sur les marches de l'école, c'est totalement sans importance, c'est même un mensonge, que je sois assis en blouse blanche derrière l'énorme bureau et que je distribue des conseils, ne vous laissez pas tromper par ce que nous appelons, avec une superficialité ridicule, le présent.

Auteur: Mercier Pascal

Info: Train de nuit pour Lisbonne

[ miroirs ] [ balise temporelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

suggestion

Tout le monde connaît la fameuse scène où tous, à force de dire à Basile "Vous êtes pâle à faire peur", finissent par lui faire croire qu'il est malade. Cette scène me revient à l'esprit toutes les fois que je me trouve au milieu d'une famille étroitement unie, où chacun surveille la santé des autres. Malheur à celui qui est un peu pâle ou un peu rouge ; toute la famille l'interroge avec un commencement d'anxiété : "Tu as bien dormi ?", "Qu'as-tu mangé hier ?", "Tu travailles trop", et autres propos réconfortants. Viennent ensuite des récits de maladies "qui n'ont pas été prises assez tôt". Je plains l'homme sensible et un peu poltron qui est aimé, choyé, couvé, soigné de cette manière-là. Les petites misères de chaque jour, coliques, toux, éternuements, bâillements, névralgies, seront bientôt pour lui d'effroyables symptômes, dont il suivra le progrès, avec l'aide de sa famille, et sous l'oeil indifférent du médecin, qui ne va pas, vous pensez bien, s'obstiner à rassurer tous ces gens-là au risque de passer pour un âne.

Auteur: Alain

Info: 30 mai 1907

[ rapports humains ] [ miroirs ]

 

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critique

La seule honnêteté réside dans la subjectivité et non pas dans le consensus. Je pense qu'on ne peut pas vivre sans juger, sans se juger soi-même, sans juger les autres, sans juger chaque pas qu'on fait dans la vie, chaque idée qu'on a ou qu'on entend, chaque livre, chaque phrase qu'on lit. Tout le monde le fait, mais la plupart ne l'avouent pas. Le journaliste doit cependant garder, non pas une déontologie (j'ai horreur de ce mot), mais un idéal qui consiste tout simplement à vouloir rendre compte de la réalité avec des moyens honnêtes et subjectifs. C'est un rôle de héros, d'autant plus qu'on est tous de plus en plus perdus dans la vie. (...)

Dans l'esprit des gens, l'objectivité correspond en général à la neutralité, or c'est une notion qui ne peut pas exister. Il faut assumer ses choix, sa vision personnelle, puis il faut faire confiance au fait qu'on n'est pas tout seul, que d'autres subjectivités peuvent, elles aussi, rendre compte de la réalité. Mais la réalité, elle, existe. Si on veut décrire l'éléphant quand on est aveugle, il suffit de se mettre à douze ou à vingt et de tâter ses cuisses.

Auteur: Ophuls Marcel

Info: entretien avec Antoine Spire. Après les grands soirs, revue Autrement, septembre 1996

[ réel grégaire ] [ miroirs ] [ objecter ]

 

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