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déclarations d'amour

Je sais ce qu'à mon coeur coûtera votre vue ;
Mais qui cherche à mourir doit chercher ce qui tue.
Madame, l'heure approche, et demain votre foi
Vous fait de m'oublier une éternelle loi :
Je n'ai plus que ce jour, que ce moment de vie.
Pardonnez à l'amour qui vous la sacrifie,
Et souffrez qu'un soupir exhale à vos genoux,
Pour ma dernière joie, une âme toute à vous.
Eurydice.
Et la mienne, seigneur, la jugez-vous si forte,
Que vous ne craigniez point que ce moment l'emporte,
Que ce même soupir qui tranchera vos jours
Ne tranche aussi des miens le déplorable cours ?
Vivez, seigneur, vivez, afin que je languisse,
Qu'à vos feux ma langueur rende longtemps justice.
Le trépas à vos yeux me semblerait trop doux,
Et je n'ai pas encore assez souffert pour vous.
Je veux qu'un noir chagrin à pas lents me consume,
Qu'il me fasse à longs traits goûter son amertume ;
Je veux, sans que la mort ose me secourir,
Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir.
Mais pardonneriez-vous l'aveu d'une faiblesse
À cette douloureuse et fatale tendresse ?
Vous pourriez-vous, seigneur, résoudre à soulager
Un malheur si pressant par un bonheur léger ?

Auteur: Corneille Pierre

Info: Suréna 1,3

 

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enfance

Il y a ce souvenir de jeunesse, récurrent. Pré-ados nous avions construit une superbe cabane, à environ 5 mètres du sol à cheval sur deux grands hêtres en lisière de la forêt, hauteur qui avait pour résultat que les "petits" n'arrivaient pas à monter, ce qui nous arrangeait bien. Plusieurs longues planches volées sur les chantiers alentours constituaient un grand balcon au coin duquel se situait la cabane proprement dite, petite, - mais avec un fourneau à bois dégotté je ne sais plus où -, et solidement établie à l'embranchement de quatre branches maitresses du plus grand des deux foyards. 

J'ai passé de longs et bienheureux moments, seul dans cet endroit à quelques centaines de mètres des habitations. Mais ce souvenir récidiviste concerne précisément les après-midis de belle saison où je grimpais au-dessus de la cabane pour me retrouver, beaucoup plus haut, à peut-être à 8 ou 10 mètres, mi-allongé sur une branche en surplomb pointant en direction de la ville et du lac. Tranquillité et cool panorama, sans aucune sensation de danger autre que la conscience de la hauteur, qui n'obérait en rien de longues rêveries dont je ne me souviens d'aucun détail. 

Auteur: Mg

Info: 30 sept. 2020

[ béance juvénile ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

litanie

— Ô Vérité, promesse de tous les maux, certitude de l’agonie, annonciatrice de la mort, je vous vénère et je vous loue. Impétueuse, qui construisez l’avenir, mais qui, serrée parmi la foule des causes et des circonstances, ne pouvez avancer d’un pas sans que l’aient autorisé ce qui vous précède et ce qui vous suit, soyez bénie, esclave au front libre ! Puisque nous vous avons évoquée, demeurez encore un instant, ô Vérité sans nul voile, auprès de vos partisans stoïques ! Ne nous quittez pas avant d’avoir entendu de notre bouche ces mots d’amour : "Si cruelle que tu sois dans tes cruels moments, je t’aime, parce que le mal que tu me fais est conforme à la compréhension que j’ai de toi. Nécessité, qui es inéluctable et pleine de preuves, je t’aime parce que tu m’as choisie pour le savoir ; je te remercie de m’avoir jugée digne. Et quand, en ce moment même, par ta présence persistante, s’écroulerait tout ce qui me favorise et me flatte, tout ce qui me préserve et me maintient, je n’interromprais pas mon chant d’amour, et je te dirais : Je t’aime, parce que tu es la Vérité !"

Auteur: Noailles Anna de

Info: Les innocentes, ou La sagesse des femmes

[ divinité ] [ lyrisme ] [ incantation ] [ douloureuse lucidité ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs

éducation

Le réveil des petits et des grands enfants
SI vous travaillez tous les deux ou que votre enfant va à la crèche ou à l'école, vous devez sans doute le réveiller et le prier de se lever alors qu'il préférait rester au lit. Pour beaucoup de parents, ce moment est particulièrement stressant. Il peut toutefois en être autrement :
- Réveillez votre enfant le plus calmement et le plus tendrement possible en lui faisant un câlin et en lui apportant un contact physique. Il peut ainsi tranquillement prendre congé de la nuit.
- Beaucoup d'enfants aiment bien, tôt le matin, venir faire un petit câlin dans le lit de des parents. Ils apprécient aussi quand maman ou papa vient se glisser dans leur lit et les réveillent par des câlins, des baisers, une chanson ou un poème.
Se réveiller avec le sourire
Il n'y a rien de plus beau le matin que de se réveiller en riant.
Faites donc ce petit plaisir à votre enfant pour l'aider à entamer sa journée :
- Prenez sa peluche ou bien le doudou de votre bambin et laissez-le se charger du réveil en le caressant ou en le chatouillant doucement.

Auteur: Kunze Petra

Info: Les meilleurs rituels pour mon enfant

[ matin ]

 

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renaissance

Il y avait des plaisirs dont le pape Alexandre VI (Rodrigo Borgia) n'entendait pas se priver, tout pape qu'il était, et cela parce que son tempérament le commandait, parce qu'il était avant tout un corps et après seulement une âme.
Pourvu qu'il exerçât sérieusement, intelligemment, efficacement, les fonctions qui étaient les siennes, maintenant, Alexandre VI estimait que personne n'avait de remarque à faire sur sa vie privée.
Ce qu'on lui demandait, c'était d'être un bon pape, d'augmenter la puissance de l'Eglise, de la protéger contre tous les dangers qui la menaçaient, d'y faire régner la discipline, d'accroître ses biens temporels.
Pour le reste, qu'il eût des maîtresses ou non, cela ne regardait que lui.
(...)
Il est temps maintenant d'établir ses quatre enfants.
L'aîné, César, qui a dix-huit ans au moment où Alexandre VI monte sur le trône de Saint Pierre, est considéré par lui comme le "dauphin". César sera d'"Eglise" et, suivant les ambitions dynastiques de son père, pape après lui, comme celui-ci l'est devenu après la mort de son oncle Calixte III.
Restent à pourvoir deux garçons, Joffre et Juan, et une fille, Lucrèce.
Trois mariages politiques en perspective, donc, qui consolideront la dynastie.

Auteur: Brion Marcel

Info: Les Borgia : Le Pape et le Prince

[ religion ] [ sexe ] [ famille ] [ historique ]

 

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loisirs

On ne saurait attendre d’hommes oppressés dans leur travail quotidien par l’étroitesse d’une occupation très spécialisée assez peu supportable et que l’ennui accable, qu’à l’instant où la pression et l’enui cessent, après le travail, ils puissent aisément retrouver leur "forme humaine", redevenir eux-mêmes (pour autant qu’ils aient encore un "soi"), ou même seulement le vouloir. Le moment où la dure pression à laquelle ils sont soumis se relâche ressemble plutôt à une explosion, et comme ces êtres libérés si soudainement de leur travail ne connaissent rien d’autre que l’aliénation, ils se jettent, lorsqu’ils ne sont pas tout simplement épuisés, sur des milliers de choses différentes, sur n’importe quoi qui puisse relancer le cours du temps après le calme plat de l’ennui et les transporter dans un autre rythme : ils se jettent donc sur la rapide succession de scènes que leur propose la télévision.

[...] Elles [la radio et la télévision] favorisent en même temps le désir et son exténuation : tension et relâchement, rythme et inactivité, dépendance et détente – elles servent tout cela simultanément. Elles nous dispensent même d’avoir à courir après les distractions, puisque désormais ce sont elles qui courent après nous.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 159

[ divertissements ] [ facilité ] [ consommation ] [ passivité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

velléités

Il pensa très généralement aux désirs et aux idées que l’on contemple sans les mettre en pratique, il pensa aux pulsions qui, privées d’expression, sèchent et se dissipent sèches, songea que d’une certaine manière cela avait un rapport avec lui, avec les circonstances et avec ce qui, si cette éreintante ultime orgie à laquelle il se préparait ne résolvait pas le problème, devait être sûrement appelé son problème, mais il n’eut pas le temps de concevoir en quoi l’image de pulsions desséchées se dissipant par dessiccation se rapportait à lui ou à l’insecte, qui était rerentré dans le trou du support anguleux, parce que, à ce moment précis, son téléphone et le buzzer de l’interphone retentirent simultanément, si sonores, si cruels, si abrupts qu’ils percèrent un petit trou dans le grand ballon de silence coloré à l’intérieur duquel il attendait assis, et il alla d’abord vers la console téléphonique, puis vers le bouton de l’interphone, puis tenta plus ou moins d’aller vers les deux à la fois, si bien qu’il demeura planté, jambes écartées bras en croix comme si quelque chose avait été jeté, écrabouillé et enseveli entre les deux sonorités, la tête vide de toute pensée.

Auteur: Wallace David Foster

Info: L'infinie comédie

[ rêverie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

peintre

 L’Origine*  exprime l’impasse, le cul-de-sac, de la peinture réaliste traditionnelle dont l’objet n’est jamais totalement montré sans pour autant cesser d’en constituer une visée, une présence comparable à un point de référence sous-jacent, au moins depuis la Verweisung d’Albrecht Dürer. L’objet dernier de la peinture réaliste traditionnelle n’aura, en somme, jamais été autre chose que le corps nu et sexualisé de la femme en tant qu’objet ultime du désir et du regard masculin.

[...] C’est un geste de désublimation radicale qu’accomplit là Courbet. Prenant le risque d’aller tout simplement au bout de cette logique, il a représenté directement ce que l’art réaliste antérieur n’avait fait que suggérer comme point de référence implicite. Le résultat de cette opération, si nous reprenons les termes de Julia Kristeva, fut bien sûr l’inversion de l’objet sublime en un objet abject, en une substance visqueuse, excrémentielle, nauséeuse et répugnante. [...] Le geste de Courbet représente donc une impasse, l’impasse de la peinture réaliste traditionnelle, et c’est en tant que tel qu’il fonctionne comme un "médiateur" nécessaire entre l’art traditionnel et l’art moderne. Il représente le geste qui devait être accompli pour qu’advienne l’art moderne et "abstrait".

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 57 à 59 * L'origine du monde

[ rupture ] [ moment historique ] [ art pictural ]

 
Mis dans la chaine
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sémioticien-par-sémioticien

On raconte cette histoire au cours de laquelle le Professeur Sebeok, qui faisait partie d'un panel d'orateurs distingués qui avaient reçu ce défi de l'audience, à savoir de démontrer pourquoi une des idées de base de la sémiotique comme celle d'Umwelt, n'est pas une simple variation de l'idéalisme solipsiste.

Les orateurs abordérent la question à tour de rôle, (chacun surpassant en sérieux l'intervenant précédent) tout en revendiquant "Bien sûr, je ne suis pas un solipsiste." Enfin, le tour de Tom arriva. Il haussa les épaules et dit simplement : "Je suis un solipsiste." Ce fut un de ces moments marquants dont Tom fut souvent coutumier. Il y eut aussi cette fois à Toronto où il mentionna, en passant dans ses remarques principales, que "Tout le monde pense au langage en termes de communication alors que la langue n'a n'a rien à voir avec la communication". Lors de la période de questions qui s'ensuivit, le tout premier intervenant l'interpella sur ce point, rappelant : "Vous venez de dire que le langage n'a rien à voir avec la communication... Pourquoi ?" "Parce que ce n'est pas le cas", rétorqua Tom d'un ton tranchant, avant de passer à la question suivante.

Auteur: Deely John

Info: The Quasi-Error of the External World an essay for Thomas A. Sebeok, in memoriam

[ simplificateur ] [ incipit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cauchemar

Le dernier épisode lui était envoyé par une vessie pleine qui tira Arséni Andréiévitch du sommeil, quoique pas complètement.

En pilotage automatique, il quitta son lit et, sans ouvrir les yeux, pour rester en contact avec son rêve, il se rendit dans sa salle de bain à laquelle l'éclairage nocturne donnait une teinte légèrement verdâtre. Les deux pieds devant la cuvette, il abaissa son pantalon de pyjama et sa main s'aventura vers son bas-ventre. Rien. Elle ne parvenait pas à trouver l'objet de sa quête, l'appendice que l'organisme utilise en général pour se séparer d'un excès de liquide. Il lui fallut se réveiller afin de restaurer sa coordination. Ouvrant les yeux, il plaqua une main sur le mur, tandis que la seconde partait à la recherche de l'organe le plus important du corps masculin. Aucune trace... Tel un vieil ordinateur qui aurait planté, le cerveau d'Iratov analysait avec difficulté l'information transmise par voie tactile. Il dut se pencher pour activer sa vision. Et, à ce moment là, un cri d'agonie monta de sa conscience, comme si on venait de le perforer à l'aide d'un couteau électrique.

Il n'y avait rien !!! Que dalle !!!

Auteur: Lipskerov Dimitri

Info: L'Outil et les papillons

[ réveil ]

 
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Ajouté à la BD par miguel