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écrivains

On demande à Karel Capek pourquoi il n'écrit pas de poésie. Sa réponse : "Parce que je déteste parler de moi-même."  Trait distinctif du vrai romancier : il n'aime pas parler de lui-même. "Je déteste mettre le nez dans la précieuse vie des grands écrivains et jamais aucun biographe ne soulèvera le voile de ma vie privée", dit Nabokov. Italo Calvino avertit : à personne il ne dira un seul mot sur sa propre vie. Et Faulkner désire "être en tant qu'homme annulé, supprimé de l'histoire, ne laissant sur elle aucune trace, rien d'autre que les livres imprimés". (Soulignons : LIVRES et IMPRIMES, donc pas de manuscrits inachevés, pas de lettres, pas de journaux.)

D'après une métaphore célèbre, le romancier démolit la maison de sa vie pour, avec les briques, construire une autre maison : celle de son roman. D'où il résulte que les biographes d'un romancier défont ce que le romancier a fait, refont ce qu'il a défait. Leur travail, purement négatif de point de vue de l'art, ne peut éclairer ni la valeur ni le sens d'un roman. Au moment où Kafka attire plus l'attention que Joseph K., le processus de la mort posthume de Kafka est amorcé.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'Art du roman

[ postérité ] [ ambition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psychologie comparée

[…] étant donné les opinions qu’il avait adoptées, Jung fut contraint de renoncer au processus technique d’analyse des rêves, pour en revenir à la pratique plus ancienne qui consiste à les déchiffrer. Car on ne peut guère nier que le succès de la psychologie des rêves élaborée par Jung repose sur sa conviction que les rêves tendent à l’anticipation et qu’ils peuvent lire l’avenir tout aussi bien que le présent. Or, l’essentiel de la théorie de Freud, est que le travail onirique en tant que tel, n’accomplit aucune opération intellectuelle quelle qu’elle soit. Le travail onirique consiste en l’utilisation de divers mécanismes ayant par sommation l’effet de déformer les pensées latentes du rêve au point qu’elles puissent franchir la censure onirique sous la forme déguisée qui apparaît dans le contenu manifeste du rêve. […] l’élaboration secondaire […] réorganise le contenu manifeste disloqué, le revernit et souvent sinon toujours, lui redonne l’apparence d’une pensée construite. Les élaborations secondaires sont avant tout des " retouches " destinées à camoufler tout échec du travail onirique à masquer les pulsions du rêveur qui pourraient être gênantes et provoquer des conflits. Et comme elles se produisent au moment du réveil, elles disposent pratiquement de toute la gamme des opérations intellectuelles.

Auteur: Glover Edward

Info: Dans "Freud ou Jung ?", trad. Lucy Jones, P.U.F., Paris, 1954, page 87

[ interprétation ] [ songes ] [ différences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lutte vaine

En arriver à ne plus apprécier que le silence, c’est réaliser l’expression essentielle du fait de vivre en marge de la vie. Chez les grands solitaires et les fondateurs de religions, l’éloge du silence a des racines bien plus profondes qu’on ne l’imagine. Il faut pour cela que la présence des hommes vous ait exaspéré, que la complexité des problèmes vous ait dégoûté au point que vous ne vous intéressiez plus qu’au silence et à ses cris.



La lassitude porte à un amour illimité du silence, car elle prive les mots de leur signification pour en faire des sonorités vides ; les concepts se diluent, la puissance des expressions s’atténue, toute parole dite ou entendue repousse, stérile. Tout ce qui part vers l’extérieur, ou qui en vient, reste un murmure monocorde et lointain, incapable d’éveiller l’intérêt ou la curiosité. Il vous semble alors inutile de donner votre avis, de prendre position ou d’impressionner quiconque ; les bruits auxquels vous avez renoncé s’ajoutent au tourment de votre âme. Au moment de la solution suprême, après avoir déployé une énergie folle à résoudre tous les problèmes, et affronté le vertige des cimes, vous trouvez dans le silence la seule réalité, l’unique forme d’expression.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Sur les cimes du désespoir

[ vérité ] [ apophatique ] [ libérateur ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

La passion, l'intensité ne sont que des postures de l'être en relation. Rien de nécessaire ni de véritablement personnel d'ailleurs : plutôt le pur jeu des rôles, momentané. Dans l'enthousiasme qui saisit lorsqu'on embouche, pas de posture, pas d'identité psychologique, pas d'égo. Seulement le fort sentiment d'être à un bout de la chaîne émotionnelle qui associe l'emboucheuse et l'embouché, la puissante sensation de la chair qui palpite. Il n'y a guère que l'amour, le sentiment, pour ainsi entraîner hors de soi, hors du soi misérable et éternellement étroit. Lorsque l'enthousiasme s'empare de la bouche, plus de questions sur soi, pas d'inquiétude et pas une de ces "passions humaines" qui agitent le quotidien. Quelle importance si c'est moi qui est au bout de cette verge ? Aucun narcissisme dans le pompier. Ni d'altruisme. Catégories non pertinentes. Comme l'amour fait sortir de soi et permet d'être plus que jamais soi-même. Lorsque toutes les petites questions parasites et les peurs infécondes s'évaporent sous l'effet de l'amour, on est mieux et plus profondément soi-même. L'oeil du dedans n'est plus tourné vers l'intérieur mais vers le monde. Quand on embouche aussi, tout l'être se déploie vers l'extérieur, s'associe au monde, à travers la visite du monde minuscule en dilatation.

Auteur: Cannone Belinda

Info: L'adieu à Stefan Zweig

[ désir ] [ fellation ] [ excitation ] [ fusion ] [ volupté ]

 

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métissage

[…] Je supporterais aussi peu l'Europe que toi l'Asie. Restons ici, à Bakou, où l'Asie et l'Europe s'interpénètrent insensiblement. Je ne peux pas aller à Paris, il n'y a pas de mosquée là-bas et pas de Seyd Moustafa. Il faut que je puisse de temps à autre me délecter de l'âme asiatique pour supporter tous ces étrangers qui viennent chez nous. À Paris, je te haïrais comme tu m'as haï après la fête de Moharrem. Pas tout de suite, mais à un moment quelconque, après un carnaval ou après un bal, je commencerais soudain à te haïr à cause du monde étranger dans lequel tu voudrais me forcer à entrer. C'est pourquoi je reste ici, quoi qu'il puisse arriver. Je suis né dans ce pays et je veux y vivre et y mourir.

Elle se tut pendant tout ce temps. Lorsque j'eus fini, elle se pencha vers moi et sa main caressa mes cheveux.

- Pardonne à ta Nino, Ali khan. J'étais très sotte. Je ne sais pas pourquoi je pensais que tu pourrais changer plus vite que moi. Nous restons ici et nous ne parlons plus de Paris. Tu conserveras ta ville asiatique et moi, la maison européenne.

Auteur: Kurban Saïd

Info: Ali et Nino, pp. 319-320

[ couple ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

animal de compagnie

Au même moment, un homme portant un sac à dos et un singe sur l'épaule gauche sonne à la porte cochère. C'est ce Maurice-là, qui a bien changé. Il est tout en sueur. Odile le reçoit, dans la cuisine. Il a su que sa femme était ici.

Il ne vient pas la chercher. Il voudrait avoir de ses nouvelles. Marie-Nadège va prévenir Madame Maurice qui s'est endormie dans la chambre de Gustave. Elle doit lui tapoter le dos pour la réveiller.

- Tu n'as pas changé de robe, dit ce Maurice-là à sa femme.

- Te voilà avec un singe, mon pauvre ami ? répond Madame Maurice.

- Ne vous disputez pas, dit Odile. Monsieur me parlait de son métier. Il va de villes en villes. Il écoute les gens.

- Mais pourquoi ce singe ?

- Si vous n'avez pas de singe, personne ne vous parle. Puis-je dormir ici?

- Non, ordonne Gustave, qui vient d'arriver. Je vous accompagne.

Le singe bat des mains. Les femmes ont le coeur serré de voir partir ce Maurice-là. Elles s'étaient habituées à lui. Quelques minutes suffisent. C'est pourquoi les arcs-en-ciel nous attristent.

Auteur: Dumayet Pierre

Info: in "La nonchalance", éd. Verdier, p. 49-50

[ visite ] [ vitesse ] [ petit truc de communication ] [ fugacité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

jazz

Puis, avec l'introspectif Evans au piano, le sextuor enregistre "So What", qui sera en ouverture de l'album, avec un prélude éthéré à la basse et au piano pour commencer. Et puis Cobb frappe un coup de cymbale juste au moment où Davis entame son solo, et s'attend à ce que le trompettiste demande qu'on enregistre une autre prise.

"J'ai pensé avoir fait une erreur parce que j'avais frappé la cymbale trop fort... mais ça fonctionne parce qu'elle résonne bien et disparait petit à petit".

Davis n'a rien arrêté, pour se lancer dans l'un des solos les plus mémorables de l'histoire du jazz - lyrique et retenu, utilisant l'espace pour développer le drame,  sa trompette exprimant quelque chose d'un peu déchirant, qui vous embarque.

"J'ai toujours aimé la trompette de Miles parce qu'elle sonnait comme une âme. Il pouvait vous pénétrer avec sa belle sonorité pure", a déclaré Cobb, 80 ans, interviewé lors d'un déjeuner dans un restaurant de l'Upper West Side de Manhattan.

"Il essayait de créer une ambiance et il y parvenait. ... J'ai entendu beaucoup de gens dire que probablement beaucoup de bébés ont été concus grâce à cette musique qui jouait en arrière-plan."

Auteur: Hobbs Jeff

Info: https://www.masslive.com/entertainment/2009/10/kind_of_blue_at_50_behind_mile.html

[ batterie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pandémie

Durant le weekend, c’est l’effervescence. Toutes sortes de nouvelles nous mettent dans un état d’hébétude. Comment faire pour bien faire ? Nous ne sommes pas en vacances! Ne pas se mettre en danger. Réunion des enseignant.es lundi. Ne venez pas si vous toussez. Attention aux ainé.es. Dimanche soir, j’envoie un courriel à la direction et je reçois dans les cinq minutes un appel qui m’autorise à me mettre en auto-confinement volontaire. Je ne viendrai en classe qu’en cas de besoin, en soirée. Je me sens rassurée. Le lundi, mes collègues déposent un contenu éducatif sur la plateforme Pronote. On l’utilisait jusque-là uniquement pour les absences. Depuis la maison avec mon ordinateur très vieillot, je rame. Mais pas grave, le travail sera mis en ligne aussi en mon nom par mes collègues. Merci à elles. Comme je vis seule, très vite, je me sens vraiment mise à l’écart. J’ai créé un groupe WhatsApp et déjà mis un petit mot aux parents. Tous les matins, je fais ma petite émission radio pour mes élèves, une minute trente au maximum pour le moment. Objectif : faire le travail seul·e. Très rapidement, j’ai des retours, des messages, des photos, de petits enregistrements, c’est super, touchant, très encourageant.

Auteur: Barraud-Gaillard Anne

Info: https://www.le-ser.ch - L’école à la maison, mars 2020. Vendredi 13, ça ne s’invente pas, le Conseil fédéral annonce la fermeture des écoles pour les raisons sanitaires que l’on connait. Malheureusement, les enfants sont tous déjà à la maison, ils ne viennent pas cet après-midi-là et ils n’ont pas pris leurs affaires.

[ scolaire ] [ co-vid ] [ liens sociaux ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

psychologie analytique

Si nous acceptions les définitions structurales de Jung qui présente les archétypes comme des "organes" de la psyché prérationnelle, ou comme des idées et des formes psychiques dépourvues de contenu psychique initial, mais acquérant un contenu par l’expérience individuelle de la vie, ou comme des images primitives, et si nous négligeons les diverses contradictions qui existent entre ces définitions et cet autre point de vue de Jung qui fait des archétypes de simples dispositions intellectuelles ou réactionnelles héréditaires, nous pourrions supposer que les archétypes sont mus par la libido, qu’ils soient modifiés ou désexualisés. Mais non : les archétypes, nous dit Jung, sont en eux-mêmes des forces de vie, des forces qui protègent et qui guérissent, mais qui peuvent déclencher des processus névrotiques ou psychotiques, si elles sont négligées ou endommagées (sic). Et puisque les idées archétypiques peuvent même – comme Jung l’affirme à un moment – se créer elles-mêmes spontanément, il semblerait que l’énergie parthénogénétique archétypique soit inépuisable. Mais de nouveau, non : l’énergie archétypique héréditaire fait partie d’un système énergétique clos qui s’étend presque sans effort de la conscience à l’inconscient collectif. "Aucune valeur psychique – c’est-à-dire aucune énergie psychique efficace – ne peut disparaître sans être remplacée par un équivalent." Ainsi va Jung ! 

Auteur: Glover Edward

Info: Dans "Freud ou Jung ?", trad. Lucy Jones, P.U.F., Paris, 1954, page 45

[ critique ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

prêche

Ne prête pas trop attention aux épreuves que Dieu t’impose à travers tes biens ou les êtres qui te sont chers et dis au moment où tu subis de telles épreuves : "Nous sommes à Dieu et Lui nous revenons", ou bien dis ce que Omar Ibn al-Khattab disait : "Je n’ai jamais subi une épreuve sans constater qu’en cette occasion Dieu m’accordait trois bienfaits : Le premier, dans la mesure où elle n’était pas une épreuve touchant ma foi, le deuxième, dans la mesure où cela aurait pu être une épreuve plus terrible et le troisième, c’est que Dieu plaçait cette épreuve comme récompense pour expier nos fautes".

Sache que le croyant s’expose en ce bas-monde à beaucoup d’épreuves parce que Dieu aime le purifier afin qu’il retourne vers Lui pur et purifié de la souillure des infractions que Dieu décrète à son encontre dans le bas-monde. Ainsi, le croyant ne cesse d’être éprouvé dans l’ensemble de ses états. En effet, il est établi à ce sujet que l’Envoyé de dieu a dit : "Le croyant est semblable à une tige de blé, tantôt le vent la fait plier et tantôt il la redresse et ainsi peut-elle se développer et grandir".

Auteur: Ibn Arabi Moheïddine - Mohyiddin

Info: Paroles en Or Recommandations et Conseils [...] pour Tout Croyant. Recommandation 23

[ monothéiste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel