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insectes

L'abeille meurt quand ses ailes sont usées, déchiquetées par trop de battements, comme les voiles du hollandais volant. Alors qu'elle prend son envol, gorgée de nectar et de pollen, ses ailes, sans prévenir, refusent de la porter. Elle ne retourne jamais à la ruche, mais s'écrase au sol avec son butin. Si les abeilles étaient douées de sentiments humains, sans doute éprouveraient-elles à ce moment-là un bonheur sans mélange : la satisfaction d'entrer au royaume des cieux en ayant accompli leur devoir d'abeille, en ayant fourni pour ce faire des efforts gigantesques compte tenu de la petitesse de leur corps.

Auteur: Lunde Maja

Info: Une Histoire des Abeilles

[ mort ]

 

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conformisme

Émigré de fraîche date, je bavardais en France avec un jeune homme qui tout à trac m’a demandé : Aimez-vous Barthes ? À l’époque, je n’étais plus naïf. Je savais que je passais un examen. Et je savais aussi que Roland Barthes, à ce moment-là, figurait en tête de toutes les listes d’or. J’ai répondu : Bien sûr que je l’aime. Et comment ! Vous parlez, n’est-ce pas, de Karl Barth ! Le créateur de la théologie négative ! Un génie ! L’œuvre de Kafka est inconcevable sans lui ! Mon examinateur n’avait jamais entendu le nom de Karl Barth mais, vu que je l’avais lié à Kafka, l’intouchable des intouchables, il n’avait plus rien à dire.

Auteur: Kundera Milan

Info: Une rencontre

[ challenge ] [ dévotion ] [ intellectualisme parisien ] [ vache sacrée ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

automatismes physiologiques

Chacun sait comment nouer un noeud de lacet jusqu'à ce que vous demandiez à une personne comme elle l'a fait ; et, à ce moment-là; cette personne ne semble pas en savoir beaucoup sur ce sujet. Et pratiquement tout homme sait nouer son noeud papillon sur lui-même jusqu'à ce que vous lui demandiez : "Maintenant, laquelle des deux mains se déplace la première " Et, bien sûr, vous connaissez ce délicieux poème d'Ogden Nash que j'aime citer en le déformant ; il y a un mille-pattes qui se porte sans problème jusqu'à ce que quelqu'un lui demande : "Quel pied vient après l'autre ?", et maintenant ce pauvre mille-pattes est couché dans le fossé !

Auteur: Erickson ​​​​​​​Milton Hyland

Info: L'hypnose thérapeutique

[ court-circuités ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

enfance

Le premier souvenir que j'ai et que j'aime à évoquer, c'est l'extraordinaire confiance avec laquelle elle est entrée dans ma maison, s'est laissé soigner par les médecins, et qui a toujours illuminé son petit visage. Parfois, je la voyais assise dans un coin, la joue bandée, toujours occupée à examiner quelque chose avec attention ; qu'elle me vît à ce moment-là, en train d'écrire ou de feuilleter un livre, ou ma femme, en train de vaquer à ses occupations, ou la cuisinière dans sa cuisine, en train d'éplucher des pommes de terre, ou le chien en train de jouer, son regard exprimait invariablement la même pensée : "Tout se qui se fait en ce monde est beau et intelligent. "

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: "Une banale histoire", in "Le duel, et autres nouvelles", éd. Folio-Gallimard, p. 256

[ émerveillement ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

couple

L'une des découvertes les plus impressionnantes fut celle de l'origine de l'énergie des étoiles, qui leur permet de continuer à brûler.

L'un des hommes qui a fait cette découverte était sorti avec sa petite amie le soir où il avait compris que des réactions nucléaires devaient se produire dans les étoiles pour qu'elles brillent.

Elle lui a dit : "Regarde comme les étoiles scintillent !". Il a répondu : "Oui, et je suis le seul homme au monde à savoir pourquoi elles brillent".

Elle s'est contentée de lui rire au nez, pas impressionnée de sortir avec le seul homme qui, à ce moment-là, savait pourquoi les étoiles brillent. C'est triste d'être seul, mais c'est ainsi dans ce monde.

Auteur: Feynman Richard Phillips

Info:

[ incompréhension ] [ humour ] [ science ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bascule

Mais à ce moment-là, j'ai compris que tout partait en vrille, et que ni ma réhabilitation ni le frigo plein ne pourraient nous sauver. J'ai sur que nous étions fichus à coup sûr et je n'ai rien dit parce qu'il y avait déjà assez de bruit avec les pleurs d'Isabel, les pas de Pindaro dans la rue et mon fils qui balbutiait ses premiers mots. Et de toute façon, qu'aurais-je pu dire, qu'est-ce-que j'y peux si certaines choses sont laides parce qu'on ne peut pas les expliquer, si le fait d'être pourri de l'intérieur n'est pas une question d'âge, de climat ou de fatigue : c'est comme si tu croyais être une aiguille, et que d'un coup tu t'aperçois que tout le monde te voit comme un fétu de paille.

Auteur: Herbert Juliàn

Info: Cocaïne : Manuel de l'usager

[ déclic ] [ désespoir ] [ métamorphose ]

 

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contre-initiation

[...] le dernier "coup de maître" de Lucifer a été en réalité de profiter, puisqu’il en avait la possibilité, des conditions spéciales où l’homme se trouve actuellement, après avoir rendu presque publics des enseignements réservés à des milieux très restreints, permettant ainsi, dans un temps relativement limité, d’en accélérer la déviation d’abord, et la dégénération complète ensuite.

Mircea Eliade faisait remarquer, à ce propos, que "les doctrines et les méthodes secrètes, c’est-à-dire "ésotériques" ne sont dévoilées et mises à la portée de tous que parce qu’elles n’ont plus aucune chance d’être comprises.

Elles ne peuvent désormais qu’être mal comprises et mal interprétées, par des non-initiés." [Mircea Eliade, Fragments d’un journal II, page 128] 

C’est à ce moment-là que s’infiltre l’influence désagrégeante et déviatrice luciférienne.

Auteur: Danann Alexandre de

Info: Dans "Mémoire du sang", Archè, 1990, page 167

[ ignorance ] [ époque moderne ] [ décadence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

papa

Souvent, les gens tiennent le coup avec une photo dans leur portefeuille. Je n'ai jamais pris de photos. J'ai mieux que ça. L'attaque de chatouilles-bisous. Après le bain, j'enroule mon fils dans une grande serviette et le dépose sur le canapé. Là, je lui annonce gravement : "Oh canaille, tu as vu ce qui arrive, en haut, en bas, à gauche, à droite, oh, canaille, j'ai bien peur que ce soit une immense attaque de ... chatouilles-bisous."
A ce moment-là, les Indiens attaquent sur son ventre grâce à mes doigts pointus et mon fils craque, il rit avec sa bouche ouverte et ses dents minuscules comme un putain de rossignol. Chaque matin, je ferme les yeux et cette photo sonore me donne assez de vitamines pour tenir un jour de plus.

Auteur: Rey Nicolas

Info: Un léger passage à vide

[ paternité ] [ affection ]

 

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écriture

Lorsque je m'achète un roman, j'ai pour habitude de le garder dans son emballage jusqu'à ce que j'aie le sentiment d'avoir mérité la récompense. A ce moment-là, je m'offre le livre avec un plaisir non dissimulé.
Tous les gens seuls que je connais ont recours à ce type de rituels. On me présenta un jour, un type qui s'écrivait des lettres. Lorsqu'il recevait sa propre missive, dûment affranchie, il l'ouvrait avec soin et la lisait comme si elle venait de très loin. Ensuite il méditait une journée entière sur son contenu et, le jour suivant, répondait avec un grand luxe de détails. La lettre apparaissait tamponnée trois jours plus tard dans sa boîte aux lettres et tout recommençait.
Grâce au courrier, je crois que cet homme réussit à devenir assez ami avec lui-même.

Auteur: Miralles Francesc

Info: amour en minuscules

[ lecture ] [ dialogue ] [ littérature ]

 

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enfance

Seulement, une fois que Johan eût franchi la porte et que les veilleuses du couloir furent éteintes, je fus pris par cette peur qu'on éprouve tout gamin lorsqu'on se retrouve face à un couloir affreusement noir, un couloir dont notre esprit a ôté murs et limites pour en faire un espace illimité de dangers et d'angoisses insurmontables. Un espace que l'on doit franchir coûte que coûte parce qu'on a oublié notre foutu jouet à l'autre bout. Un défi lancé à notre imagination. Sans parler du fait qu'on ne veut absolument pas paraître ridicule aux yeux des adultes qui nous attendent là, en bas, en train de blaguer à la lueur d'une ampoule 100 watts et à mille lieues d'imaginer l'épreuve que l'on s'inflige. Voilà où j'étais à ce moment-là. Face à mon couloir d'adulte.

Auteur: Quentin Emmanuel

Info: Dormeurs

[ peur ] [ obscurité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel