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art pictural

La pomme est un objet solide, compact, d'une beauté banale et cependant tout en finesse. Les fruits aiment qu'on fasse leur portrait, ils sont là comme à vous demander pardon de se décolorer, ils vous parlent, des champs qu'ils ont quittés, de la pluie qui les a nourris, des aurores qu'ils épiaient. En cernant de touches pulpeuses la peau d'une belle pêche, la mélancolie d'une vieille pomme, j'entrevois dans les reflets qu'elles échangent la même ombre tiède de renoncement, le même amour du soleil, le même souvenir de rosée, une fraîcheur... Avec une pomme, je veux étonner Paris.

Auteur: Cézanne Paul

Info:

[ fruit ] [ nature morte ] [ peinture ]

 

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insectes

L'abeille meurt quand ses ailes sont usées, déchiquetées par trop de battements, comme les voiles du hollandais volant. Alors qu'elle prend son envol, gorgée de nectar et de pollen, ses ailes, sans prévenir, refusent de la porter. Elle ne retourne jamais à la ruche, mais s'écrase au sol avec son butin. Si les abeilles étaient douées de sentiments humains, sans doute éprouveraient-elles à ce moment-là un bonheur sans mélange : la satisfaction d'entrer au royaume des cieux en ayant accompli leur devoir d'abeille, en ayant fourni pour ce faire des efforts gigantesques compte tenu de la petitesse de leur corps.

Auteur: Lunde Maja

Info: Une Histoire des Abeilles

[ mort ]

 

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automne

Le vent traîne sur le perron de ciment, avec le bruit de journaux qu'on froisse, de grosses feuilles d'aristoloches desséchées. Puis il se jette dans les rideaux bombés comme des voiles et tire de leurs plis la triste odeur des cigares éteints. Le lait fume sur la grosse nappe grise, près du pain gris et du beurre couleur d'orange. Une cuiller de plomb est fichée de biais dans un verre à côtes plein d'une gelée de fruits trouble comme un vin mort. Je reste seul dans cette salle avec le matin de novembre qui commence, comme lui sans force, inexplicablement heureux.

Auteur: Roud Gustave

Info: Air de la solitude

[ nature morte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

onirisme

Nous nous rappelons toujours des rêves que nous faisons, juste avant d’émerger du monde des songes, même subrepticement. L’imperceptible seconde au cours duquel nos esprits vagabonds passent du monde où tout est possible au monde où nous sommes limités par les lois de la nature, nous préférons oublier ou nous nous persuadons que ce ne sont que des rêves. Mais pour ceux d’entre nous qui savons que cet au-delà est aussi réel que notre monde, une évidence s’impose dans notre esprit : lorsque notre machine biologique aura cessé de fonctionner, notre mémoire volatile qui l’habitait s’échappera sans regret au-delà de l’horizon des rêves.

Auteur: Agbodan-Aolio Yann-Cedric

Info: La Conspiration des Colombes: Le Fanal des Mondes

[ frontière ] [ mort ] [ libération ]

 

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divergences

C'était vers 1840, je crois ; il s'agissait de traduire une inscription carthaginoise. Le général Duvivier avait donné cette version : "Ici repose Amilcar, père d'Annibal, comme lui cher à la patrie et terrible à ses ennemis."
M. de S. soutenait cette autre version : "La prêtresse d'Isis a élevé ce monument au printemps, aux Grâces et aux Roses, qui charment et fécondent le monde." Les savants s'entêtant chacun dans sa traduction, l'Académie des inscriptions et belles-lettres se vit contrainte de nommer un expert, dont voici la traduction : "Cet autel est dédié au dieu des vents et des tempêtes, afin d'apaiser ses colères. "

Auteur: Denizet Jules

Info: "Les Mensonges de la science", 1868 - cité dans "Dictionnaire de la Bêtise", éd. Robert Laffont, p. 442

[ antiquité ] [ interprétation ] [ langues mortes ] [ transpositions ] [ humour ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

dualité

Aimer et mourir procèdent de la même connaissance, vont du même pas. Ce sont deux lueurs qui ne font qu'un seul feu, et sans doute est-ce pour cela que nous aimons si peu, si mal : il nous faudrait consentir à notre propre défaite. Il nous faudrait perdre et renoncer à tout, même aux gains de cette perte. Ce n'est que dans l'amour — dans la délicatesse d'une main, la lenteur d'une voix ou le tourment d'un regard — que chaque chose retrouve sa place, toute sa place, au centre périssable d'elle-même : l'éternité est la part la plus friable du corps. 

Auteur: Bobin Christian

Info: Le Huitième jour de la semaine

[ amour ] [ mort ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

durée

Un mois plus tard, Willow a tenté une seconde expérience : "C'est comme une blague cosmique. Si nous savions ce qui nous attend, nous aurions envie de précipiter le départ. C'est pour cette raison que nous demeurons si longtemps dans ce corps : afin de nous y préparer. C'est aussi pourquoi il est si difficile de se souvenir à quel point cet état est aussi fondamental. En réintégrant mon corps, je l'ai ressenti très lourd, et j'y suis comme emprisonné. A noter également que le temps, dans cet état, nous parait très étrange. L'éternité est sa qualité première. Il ne peut en être autrement."

Auteur: Internet

Info:

[ drogue ] [ mort ] [ DMT ] [ incarnation ]

 

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suicide

"Est-ce vrai que les Inuits laissent les vieilles personnes mourir sur la glace ?"
- Plus aujourd'hui ! Mais il y a longtemps, il était habituel que les vieilles personnes, lorsqu'elles sentaient qu'elles devenaient un fardeau, demandent à être laissées sur la glace. On ne les forçait pas, elles choisissaient. Il faut dire que mourir de froid n'est pas douloureux. J'en ai fait l'expérience moi-même : il y a quelques années, j'étais tellement fatigué de marcher dans la neige que je me suis assis un moment pour me reposer, et je me suis endormi confortablement... Si mes amis inuits ne m'avaient pas trouvé, je serais mort de froid.

Auteur: Riel Jorn

Info: Nartouk, le garçon qui devint fort, interview de l'auteur en fin d'histoire

[ pôle nord ] [ éthique ] [ communauté ] [ mort volontaire ]

 

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dégoût

Personnellement, je n'ai rien contre les cimetières, je m'y promène assez volontiers, plus volontiers qu'ailleurs, je crois, quand je suis obligé de sortir. L'odeur des cadavres, que je perçois nettement sous celle de l'herbe et de l'humus, ne m'est pas désagréable. Un peu trop sucrée peut-être, un peu entêtante, mais combien préférable à celle des vivants, des aisselles, des pieds, des culs, des prépuces cireux et des ovules désappointés. Et quand les restes de mon père y collaborent, aussi modestement que ce soit, il s'en faut de peu que je n'ai la larme à l'oeil. Ils ont beau se laver, les vivants, beau se parfumer, ils puent.

Auteur: Beckett Samuel

Info: Premier Amour, Les Editions de Minuit, p.8

[ vie ] [ mort ]

 

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agonie

Le jour où Linnea était morte, il avait reçu la preuve définitive que Mona se trouvait au ciel. La maladie et le chagrin avait diminué sa femme adorée, et ce jour-là, lorsqu'il’avait vue là dans le lit, il avait su que le moment était venu pour elle de le quitter. Après des heures de veille, elle avait serré sa main une dernière fois, puis un sourire s’était répandu sur son visage. La lumière qui s’était allumée était une lumière qu’il n’avait pas vue depuis dix ans. Pas depuis la dernière fois où elle avait regardé Mona. Elle avait fixé son regard quelque part derrière lui et avait rendu l’âme.

Auteur: Läckberg Camilla

Info: Le prédicateur

[ mort ] [ enfant ] [ deuil ] [ réunification ]

 

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