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ascétisme

La nature nous a ménagé un paradis de fleurs, de fruits, elle charme nos yeux de magnifiques couleurs, à commencer par le ciel bleu, crée une infinité de formes insolites, belles ou laides. Elle offre tout cela à l’esprit et à l’ingéniosité de l’homme ; il peut en user s’il le souhaite, à moins d’être apathique – le paradis et les palais sont à votre service. je comprends que l’on aspire à devenir meilleur, c’est légitime. Mais se détourner de tout, vivre comme un porc, s’abaisser au niveau d’un animal en se nourrissant de légumes crus et en dormant par terre avec une bouteille sous la tête, c’est de la démence et n’a de sens que comme un phénomène négatif, comme une tumeur, comme une aberration capable de vous dégoûter à jamais de sa doctrine insensée. C’est tout simplement révoltant, ignoble.

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre à Tatiana Tolstoï, 10 juin 1892, trad. Laure Troubetzkoy, "Lettres à Tolstoï et à sa famille", éditions Vendémiaire, 2021

[ mortification ] [ pénitence ] [ incompréhension ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dogmes

La science moderne, pas plus que la religion antique, ne croit en une pensée entièrement libre. La théologie condamne certaines pensées en les taxant de blasphèmes. La science condamne certaines pensées en les qualifiant de morbides. Des sociétés religieuses ont, par exemple, plus ou moins dissuadé les hommes de penser à la sexualité. La nouvelle société scientifique dissuade catégoriquement les hommes de penser à la mort : la mort est un fait, mais on le considère comme morbide. Et dès qu'elle s'occupe d'individus dont la santé mentale avoisine la folie, la science moderne se soucie beaucoup moins de la logique pure qu'un derviche tourneur. Dans ces cas-là, il ne suffit pas que le malheureux souhaite connaître la vérité ; il faut qu'il désire la santé. Rien ne peut le sauver qu'une soif aveugle de normalité, pareille à celle d'une bête.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Orthodoxie, p.35

[ peur de la mort ] [ médecine ] [ tabous ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

christianisme

Dans le sens de ce dépassement va la signification que l’on peut tirer du mot "expier" : expiare, du grec hilaskomaï, de l’hébreu kipper, impliquant plus une réconciliation ("se montrer favorable à quelqu’un, se laisser réconcilier par Dieu") que le fait de "subir un châtiment". On peut en effet faire remonter le sens de "réconcilier" au grec allassô ("rendre autre", "se changer à l’égard de quelqu’un"). Ceci conduit à voir dans le "sacrifice" chrétien expiatoire plutôt l’offrande d’un don acceptable et accepté que la violence du sang versé. Cette altération généreuse de la "victime" en "offrande" salvatrice et médiatrice sous l’emprise d’un Dieu aimant en son principe est sans doute spécifiquement chrétienne. Elle représente une nouveauté que les mondes grec et juif ont ignorée, quand ils ne l’ont pas considérée, à la lumière de leurs propres cultes, comme scandaleuse.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, pages 142-143

[ étymologie ] [ mort ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fumets

Il est dix heures du matin et il commence à faire chaud, les gens sont fatigués et montent dans l'omnibus du cimetière (ce sont les mêmes que ceux des gares, du football et des arènes), certains, les plus loyaux et les plus en vue, ont passé la nuit à veiller le cadavre, les gens quand ils sont fatigués dégagent une odeur spéciale, Madeleine Immaculée Mugica, elle, ne sentait pas la femme fatiguée mais la femme morte, par contre Belle Turquoise sent la femme fatiguée, très fatiguée, on le remarque difficilement mais c'est vrai, mesdames, pour votre santé utilisez les lotions parfumées "Perleucuterol", malheureusement le parfum des lotions n'efface pas l'odeur traîtresse de la fatigue. Rien ne se crée ni ne se détruit dans la nature, les choses se déguisent et le cycle du carbone est lui aussi très mystérieux et riche en enseignements.

Auteur: Cela Camilo José

Info: In "San Camilo 1936", éd. Albin Michel, p. 173

[ chimie ] [ publicité ] [ veille mortuaire ] [ courant de conscience ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

écologie

Je soussigné désire un enterrement sans aucune cérémonie religieuse, sans fleurs ni couronnes ni aucune marque matérielle de condoléances. Je veux être enterré de façon à minimiser mon empreinte écologique au maximum.
Pas de crémation qui utilise une énergie extracorporelle devenue trop rare. Pas de cercueil qui mobilise des ressources naturelles. Pas de vêtements, car nu je suis né, nu je veux mourir. Mon idéal est de participer sans rechigner au grand recyclage que la nature nous propose gratuitement. Pour faciliter la chose, la ville de Paris nous offre paraît-il un modèle que je recommande : la commune fournit aux personnes décédées (sans ressources ni famille) des caissons en béton étanche équipés d'un système d'introduction de l'air afin que les espèces qui aident au recyclage de l'organisme puissent accéder au festin. L'oxygène accélère le dessèchement du corps et l'évacuation des gaz de décomposition est assurée.

Auteur: Internet

Info:

[ mort ] [ obsèques ]

 

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pensée-de-mort

C’est à cette époque, l’an dernier, que je mourus.
Je sais que j’entendais le Maïs,
Comme on me transportait le long des Fermes –
Il avait mis ses Glands –

Je songeais combien il serait doré –
Quand Richard irait au moulin –
Et alors, je voulus sortir,
Mais quelque chose me retint.

Je songeais au Rouge – des Pommes tassées
Entre les rangs d’Eteules –
Aux Charrettes allant penchées dans les champs
Pour charger les Citrouilles –

Je me demandais qui me regretterait, le moins,
Et lorsque viendrait Thanksgiving,
Si Père multiplierait les couverts –
Pour faire une Somme égale –

Et cela troublerait-il la joie de Noël,
Que mon Bas soit suspendu trop haut
Pour qu’un Santa Claus puisse atteindre
L’Altitude de ma personne –

Mais ces pensées, me chagrinaient,
Alors, j’ai songé à l’inverse,
Qu’à pareille époque, en une année parfaite –
Eux-mêmes, viendraient à moi –

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 16, 445, trad Claire Malroux

[ morts-vivants ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

au revoir

Une certitude affreuse lui avait serré le cœur tout d’un coup : Pauline allait mourir, peut-être ne passerait-elle pas la nuit. […]
Cependant, la nuit se termina sans catastrophe. Deux journées passèrent encore. Mais, à présent, il y avait entre eux un nouveau lien, la mort toujours présente. Elle ne faisait plus aucune allusion à la gravité de son état, elle trouvait la force de sourire ; lui-même parvenait à feindre une tranquillité parfaite, un espoir de la voir se lever d’une heure à l’autre ; et, pourtant, chez elle comme chez lui, tout se disait adieu, continuellement, dans la caresse plus longue de leurs regards qui se rencontraient. La nuit surtout, lorsqu’il veillait près d’elle, ils finissaient l’un et l’autre par s’entendre penser, la menace de l’éternelle séparation attendrissait jusqu’à leur silence. Rien n’était d’une douceur si cruelle, jamais ils n’avaient senti leurs êtres se confondre à ce point.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 12 : La Joie de vivre

[ mort ] [ séparation définitive ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivains

[...] l'âge des deux hommes au moment de leur mort : Poe à quarante ans et neuf mois, Kafka quarante ans et onze mois. [...] Quarante ans c'est trop jeune. Mais pense à combien d'écrivains ne sont pas allés si loin. Christopher Marlowe. Mort à vingt-neuf ans. Keats à vingt-cinq. Georg Büchner à vingt-trois. Imagine. Le plus grand dramaturge allemand du dix-neuvième siècle, mort à vingt-trois ans. Lord Byron à trente-six. Emily Brontë à trente. Charlotte Brontë à trente-neuf. Shelley, juste un mois avant ses trente ans. Sir Philip Sidney à trente-et-un ans. Nathanael West à trente-sept. Wilfred Owen à trente-cinq. Georg Trakl à vingt-sept. Leopardi, Garcia Lorca et Apollinaire, tous à trente-huit. Pascal à trente-neuf. Flannery O'Connor à trente-neuf. Rimbaud à trente-sept. Les deux Crane, Stephen et Hart, à vingt-huit et trente-deux. Et Heinrich von Kleist - l'écrivain préféré de Kafka - mort à trente-quatre ans dans un double suicide avec sa maîtresse.

Auteur: Auster Paul

Info: The Brooklyn Follies, Faber & Faber Ltd 2005, p 151

[ morts jeunes ] [ littérature ]

 

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épitaphe

Passé la journée auprès de mon pauvre Alphonse Allais. Oh ! Ce cadavre dans une petite chambre d'un hôtel de la rue d'Amsterdam !
... Je regarde une dernière fois Alphi avant de m'en aller. Ce matin, il semblait dormir très calme ; il avait l'air de faire une fumisterie aux siens, le pauvre humoriste ; mais maintenant, on voit qu'il fait des efforts pour conserver son air de pince-sans-rire, des efforts visibles, sensibles. La soeur me dit :
- C'était un vrai Normand... Regardez, il a l'air d'un Scandinave...
C'est absurde qu'elle me dise ça, mais c'est vrai. La tête pâle, longue, la moustache blonde retombant sur les lèvres minces... oui, c'est un homme du Nord, un Northman. Maintenant que la figure est rentrée dans le calme, débarrassée de l'expression parisienne, fumiste, montmartroise, - oui, maintenant qu'il n'y a plus sur ce visage le reflet des préoccupations qui nous rendent tous semblables, l'origine reparaît avec une netteté singulière.

Auteur: Donnay Maurice

Info: journal 29 oct. 1905

[ mort ] [ littérature ] [ physionomie ]

 

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déspiritualisation

L’homme moderne est un halluciné. L’hallucination a remplacé la croyance. L’homme moderne est un angoissé. L’angoisse s’est substituée à la foi. Tous ces gens-là se disent réalistes, pratiques, matérialistes, enragés à conquérir les biens de ce monde, et nous sommes très loin de soupçonner la nature du mal qui les ronge, car nous n’observons que leur activité délirante, sans penser qu’elle est précisément la forme dégradée, avilie, de leur angoisse métaphysique. Ils ont l’air de courir après la fortune, mais ce n’est pas après la fortune qu’ils courent, c’est eux-mêmes qu’ils fuient. Dans ces conditions, il est de jour en jour plus ridicule d’entendre de pauvres prêtres ignorants et paresseux tonner du haut de la chaire contre l’orgueil de ce perpétuel fuyard, l’appétit de jouissance de ce malade qui ne peut plus jouir qu’au prix des plus grands efforts, qui éprouve de la fringale pour tout, parce qu’il n’a plus réellement faim de rien.



 



   

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 148

[ positivisme trompe-l'œil ] [ pauvreté intérieure ] [ pulsion de mort ] [ fuite ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson