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censure

Il se trouve que le mot "mensonge" est interdit dans le domaine de l’art. Tout comme le mot "vérité". Pendant la période de normalisation, on ne peut pas les employer. Une autre légende de la Nouvelle Vague Tchèque, Vera Chytilova, n’a pas pu utiliser dans son film le verbe "penser".

"Je pense que…" devait dire lentement un acteur, mais la commission de contrôle avait décidé qu’il était hors de question de le laisser penser de manière aussi appuyée, car cela pouvait donner libre cours aux interprétations les plus fantaisistes. Vera Chytilova fut même obligée de couper une scène où l’un des protagonistes se retrouvait coincé dans les toilettes, et où il criait : "Je suis enfermé !"

Auteur: Szczygiel Mariusz

Info: Gottland

[ sémantique ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

paysage

L’ambiance de mystère maléfique de ces montagnes arides, et l’appel de cette mer du ciel opalescent aperçue entre leurs sommets fut une chose si subtile et ténue qu’on ne saurait l’exprimer en mots de tous les jours. C’était plutôt du domaine d’un vague symbolisme psychologique et de rapprochements esthétiques –une chose qui aurait mêlé poésie et peintures exotiques avec les mythes archaïques dissimulés dans les livres redoutés et interdits. Même le refrain du vent prenait un accent particulier de malignité consciente ; et il sembla une seconde que le son composite contînt un bizarre sifflement musical ou flûté, couvrant une gamme aussi large que le souffle qui balayait en tous sens les omniprésentes et sonores cavernes. Il y avait dans ce son une note trouble, évocatrice d’une répugnance aussi complexe et déplaisante que les autres sombres impressions.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Dans "Les montagnes hallucinées", page 66, traduction Simone Lamblin et Jacques Papy

[ synesthésie ] [ malaise ] [ immensité ] [ décor étrange ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par Coli Masson

langage

- Il devient de plus en plus urgent de se libérer de l'extraordinaire conformisme des gens qui parviennent à faire croire aux autres que les mots sont indexés au réel... et ainsi à les piloter... - Comment ça? les mots ne renvoient pas au réel selon vous? - Oui, mais indexés au une réalité telle que la désire celui qui la crée. En disant "les mots" ici il s'agit bien sûr des idées. Si je vous dis "un arbre", nous serons d'accord, en tout cas pour ce qui est de des aspects généraux de l'appellation. Pour le reste le réel "mis en mots" est généralement formulé dans l'idée de convaincre le lecteurs, surtout crédule - je ne fais pas autre chose ici. En clair, le bon sens de l'instinct lui est infiniment supérieur.. Hélas ce bon sens holistique est, grâce à l'efficacité de l'ingénierie sociale, toujours plus masqué, pour ne pas dire interdit.

Auteur: Mg

Info: Dialogue sur FB, 4 fév. 2020

[ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

trickster

- filou, tricheur, arnaqueur, escroc, ingénieusement sournois, faussaire, rusé, rétif, qui viole les interdits

- magicien, illusionniste

- farceur, pitre (cut-up), joueur de tours, bouffon

- caractère rusé ou trompeur, fripon divin qui casse les barrières. Presque chaque culture à un conte avec un tel personnage ou un Dieu rusé. Ce mythe véhicule souvent les traits d'un humain hybride, qui se situe constamment dans un espace en transition, personnage entre deux eaux qui menace donc la cohésion de la communauté, il est subversif. Il peut aussi aller jusqu'au spirituel voire au surnaturel. Ainsi retrouve-t'on souvent cet être malicieux dans le folklore de nombreux peuples primitifs ; parfois même caractérisé par des pulsions biologiques prodigieuses et des parties du corps exagérées.

- (slang, dans le désordre) : qui salope ou rate tout, prostituée, personne compliquée, danseur cool et branché (urban dictionnary)

Un site de synonymes anglophones recense 368 termes (similar meanning) pour ce mot.

Auteur: Internet

Info: Compilé par Mg

[ intraduisible ] [ définition ] [ insaisissable ]

 

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métropole

Les gens se massaient comme des insectes sur les trottoirs considérablement élargis, se pressant aux entrées des passages souterrains et aux bouches de métro. Sur la voie centrale de la rue, réservée aux seules voitures officielles, des voitures de police circulaient ou stationnaient, s’écartant parfois pour laisser passer une ambulance ou des voitures de pompiers. De chaque côté de la voie centrale, de gros autobus bourdonnants – ils n’avaient pas de moteur, mais un volant qui était lancé à fond à chaque terminus – charriaient leurs deux cents passagers, glissant d’arrêt en arrêt à deux blocs d’intervalle, se laissant alors doubler par les taxis à piles. Depuis la pose du dôme, tous les moteurs à combustion étaient interdits par la loi. Le système de ventilation pouvait tout juste évacuer l’oxyde carbonique et les anthropotoxines produits par l’homme, et, les jours de grande chaleur, l’humidité produite par la transpiration humaine excédait la capacité des systèmes de conditionnement. Il tombait alors, sous le dôme, une sorte de bruine.
Comment faisons-nous pour le supporter ?

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, page 84

[ description ] [ pollution ] [ entassement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concept psychanalytique

Or le mot de castration, en psychanalyse, rend compte du processus qui s’accomplit chez un être humain lorsqu’un autre être humain lui signifie que l’accomplissement de son désir, sous la forme qu’il voudrait lui donner, est interdit par la Loi. [...]

C’est donc par interdit que le sujet désirant est initié à la puissance de son désir, qui est une valeur, en même temps qu’il s’initie ainsi à la Loi, laquelle lui donne d’autres voies à l’identification des autres humains, marqués, eux aussi, par la Loi.

Cela entraîne un processus que l’on peut dire de mutation pour le sujet, et de renforcement pour le désir. La Loi dont il s’agit n’est pas seulement une Loi répressive. Il s’agit d’une Loi qui, si même elle paraît momentanément répressive pour l’agir, est en fait une Loi promotionnante du sujet pour son agir dans la communauté des humains. Ce ne peut jamais être la Loi de tel adulte qui la profère à son profit contre l’enfant. C’est la Loi à laquelle est soumis cet adulte, autant que l’est l’enfant.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, pages 78-79

[ définition ] [ symboligène ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

A propos du clitoris.
Alors que la culture occidentale valorise à outrance les organes sexuels masculins, on préfère passer sous silence un élément essentiel de l'identité sexuelle féminine. La plupart des filles le découvrent par hasard dans leur enfance, en se lavant ou en faisant du sport, par exemple en grimpant à la corde ou en montant à cheval. Est-ce pour leur éviter cette révélation que jusqu'au XXème siècle il était interdit aux cavalières de monter autrement qu'en amazone, les jambes serrées sur le côté ? Est-ce pour cette raison supplémentaire que les conservateurs ont combattu la liberté féminine apportée au XIXème siècle par la bicyclette ?
Pour trop de femmes, cette découverte, faute d'informations, reste un secret, entaché de la culpabilité liée trop souvent au plaisir. Quelle révolution ce serait si les mères, au lieu d'être prisonnières du silence et d'une éducation répressive, transmettaient à leurs filles leur fierté de disposer d'un organe aussi riche, doté d'autant de terminaisons nerveuses !
Si chaque femme prenait conscience de sa chance d'être née fille, et donc dotée d'une telle source de plaisir ! D'où la plaisanterie féminine au sujet de la "petite différence" entre les hommes et les femmes. Réponse : le clitoris, qui manque aux hommes !

Auteur: Montreynaud Florence

Info: Appeler une chatte... Mots et plaisirs du sexe

[ organes ]

 

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plastination

La nécrophilie est rare, compliquée à satisfaire et plutôt répugnante. Alors que le procédé technique mis au point par notre "artiste" [Gunter von Hagens] autorise en toute impunité et pour les meilleurs motifs, dans la convivialité, une jouissance scopique de la mort, franchissement de ce qui était hier aussi bien interdit qu’impossible. L’authenticité, dans cette affaire, est le bon argument de vente. L’exposition, en effet, n’est pas celle de représentations, mais d’une présentation de l’objet même : il est la limite de ce qui, à la vue, peut être offert. Même exhibé, en effet, le sexe n’est jamais que représentation de l’instance psychique – le phallus, dans la conceptualisation de Lacan – qu’il évoque mais dont se dérobe toute saisie. Le cadavre, en revanche, en est ici la présentification aboutie et enfin manipulable, rendue ici permise par l’honorabilité et les alibis de la procédure. Thanatos n’a jamais été que la limite d’Eros, le réel auquel inéluctablement celui-ci mène et qui, au terme de la répétition des représentations désirables qu’il agence, offre le seul corps "authentique" qui s’expose à la saisie, au moment où celle-ci vient à défaillir. Faute de pouvoir jouir de l’authenticité du sexe, comment ne pas être fasciné par le réel de la mort, qui en est le couronnement ?

Auteur: Melman Charles

Info: Article paru dans Art Press, numéro spécial "Représenter l’horreur", mai 2001, à propos de l'exposition "Les mondes du corps, regards dans le corps humain" au Musée de la technique et du travail à Mannheim

[ fascination ] [ perversion ] [ nouvelle économie psychique ]

 
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relativité

Pour décider si c'est "Bien" ou "Pas bien", nous avons une règle très simple: la composition doit être vraie. Nous devons décrire ce qui est, ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous faisons. Par exemple, il est interdit d'écrire: "Grand-Mère ressemble à une sorcière" ; mais il est permis d'écrire: "Les gens appellent Grand-Mère la Sorcière."

Il est interdit d'écrire: "La Petite Ville est belle", car la Petite Ville peut être belle pour nous et laide pour quelqu'un d'autre.

De même, si nous écrivons: "L'ordonnance est gentil", cela n'est pas une vérité, parce que l'ordonnance est peut-être capable de méchancetés que nous ignorons. Nous écrirons donc simplement: "L'ordonnance nous donne des couvertures."

Nous écrirons: "Nous mangeons beaucoup de noix", et non pas: "Nous aimons les noix", car le mot "aimer" n'est pas un mot sûr, il manque de précision et d'objectivité. "Aimer les noix" et "aimer notre Mère", cela ne peut pas vouloir dire la même chose. La première formule désigne un goût agréable dans la bouche, et la deuxième un sentiment.

Les mots qui définissent les sentiments sont très vagues ; il vaut mieux éviter leur emploi et s'en tenir à la description des objets, des êtres humains et de soi-même, c'est-à-dire à la description fidèle des faits.

Auteur: Agota Kristof

Info: Le Grand Cahier, premier tome de la "Trilogie des jumeaux", 1986

[ vérités relatives ] [ jugement ] [ bien-mal ] [ prudence locutoire ] [ distanciation ]

 
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hors-la-loi

A nos yeux, il est désormais hors de doute que les criminels, auxquels s’adresse la législation pénale, sont rongés par un sentiment de culpabilité inconscient fort puissant. Celui-ci n’est donc pas la conséquence du crime, mais bien au contraire son mobile. Ce n’est que lorsqu’il atteint un paroxysme que l’homme se livre à des actes criminels. Le crime est ressenti comme un soulagement affectif car il permet de rattacher le sentiment de culpabilité inconscient à quelque chose de réel et de concret. Il sert à trouver un accommodement avec le sentiment de culpabilité devenu insupportable. En d’autres termes, il fournit une gratification substitutive aux motions proscrites et il justifie et soulage à la fois le sentiment de culpabilité inconscient. Cette tension interne trouve pour ainsi dire en lui un piton où s’accrocher.

Les conclusions des recherches de Freud jettent les bases d’une interprétation psychologique nouvelle du châtiment, d’une théorie psychanalytique du droit criminel. Le châtiment sert à satisfaire le besoin de punition inconscient qui a poussé l’individu à commettre un acte interdit. Nous savons que ce sentiment de culpabilité préexistant plonge ses racines dans le complexe d’Œdipe. Compte tenu de la double fonction du châtiment, nous pouvons ajouter que celui-ci satisfait aussi le besoin de punition collectif par le biais d’une identification inconsciente de la société avec le criminel.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 254

[ délinquants ] [ psychanalyse ] [ origine ] [ explication ]

 

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