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animal domestique

Malgré ses pattes robustes et capables de parcourir dix lieues en une journée sans fatigue, et malgré ses crocs acérés, d'une blancheur éclatante, qui lui permettraient de résister victorieusement à un lion, le chien, sans hésiter, laisse chez lui lâcheté naturelle, paresse et perversité prendre le dessus ; au mépris de tout amour-propre il se soumet aux hommes sans leur opposer de résistance, regarde ses congénères d'un oeil hostile et, quand il se trouve face à eux, leur aboie dessus et les mord, ne cessant de multiplier les efforts pour se concilier les bonnes grâces des humains.

Auteur: Dazai Osamu

Info: Cent vues du Mont Fuji, "Le chien"

[ servile ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

misanthropie

La moindre obligation sociale me lasse avant même que j’y sacrifie et m’irrite si elle s’éternise. À peine suis-je en société que le vide me manque. Rien ne m’est plus insupportable que la présence de bonshommes et de bonnes femmes pétant d’optimisme et embesognés à "avancer dans la vie" alors que, au bout de leur trajectoire, leur tombe, déjà ouverte, les attend. Tout devient prétexte à les fuir et, pour me soustraire à l’effervescence générale, à multiplier les pauses: pause amour, pause rêverie, pause sieste, pause soleil, et, au cours de ses pauses, encore des pauses où je tente d’atteindre à la totale immobilité.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Dans "Philosophie sentimentale"

[ solitude ] [ paresse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-persuasion

Une excellente habitude est d'envisager les choses comme autant de symboles. Si le tonnerre gronde, figurez-vous le jugement dernier ; devant un ciel sans nuages, pensez au séjour des bienheureux ; dites-vous dans vos promenades que chaque pas vous rapproche de la mort. Pécuchet observa cette méthode. Quand il prenait ses habits il songeait à l'enveloppe charnelle dont la seconde personne de la Trinité s'est revêtue. Le tic-tac de l'horloge lui rappelait les battements de son cœur, une piqure d'épingle les clous sur la croix. Mais il eut beau se tenir à genoux pendant des heures, et multiplier les jeûnes, et se pressurer l'imagination, le détachement de soi-même ne se faisait pas ; impossible d'atteindre à la contemplation parfaite !

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Dans "Bouvard et Pécuchet"

[ manque d'imagination ] [ inefficace ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

périple intérieur

Voyager n’est pas une activité. C’est une disposition d’esprit et d’âme. Et l’on peut voyager partout, jusque dans le huis clos de nos maisonnées. Car le voyage, c’est uniquement ce qui nous surprend, nous bouleverse, nous change, que ce soit par la terreur ou l’émerveillement. Savoir se perdre, cesser ne serait-ce qu’un instant de vouloir contrôler ce qui ne nous appartient pas : la vie. Nos vies peuvent être bouleversées, et nous devons l’accepter, parce que nous ne nous sommes pas donné la vie.

Vous comprendrez que je ne veuille plus voyager, au sens où l’entendent les modernes. J’éprouve plus de belle crainte à ouvrir le Journal de Maine de Biran qu’à me retrouver dans un resort de Caracas, ou à multiplier bêtement les kilomètres à vélo sur une imaginaire Route de la Soie.

Auteur: Serey Paul

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/04/24/litterature-modernite-paul-serey/

[ inconnu ] [ imprévisible ] [ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-mort

C’est à cette époque, l’an dernier, que je mourus.
Je sais que j’entendais le Maïs,
Comme on me transportait le long des Fermes –
Il avait mis ses Glands –

Je songeais combien il serait doré –
Quand Richard irait au moulin –
Et alors, je voulus sortir,
Mais quelque chose me retint.

Je songeais au Rouge – des Pommes tassées
Entre les rangs d’Eteules –
Aux Charrettes allant penchées dans les champs
Pour charger les Citrouilles –

Je me demandais qui me regretterait, le moins,
Et lorsque viendrait Thanksgiving,
Si Père multiplierait les couverts –
Pour faire une Somme égale –

Et cela troublerait-il la joie de Noël,
Que mon Bas soit suspendu trop haut
Pour qu’un Santa Claus puisse atteindre
L’Altitude de ma personne –

Mais ces pensées, me chagrinaient,
Alors, j’ai songé à l’inverse,
Qu’à pareille époque, en une année parfaite –
Eux-mêmes, viendraient à moi –

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 16, 445, trad Claire Malroux

[ morts-vivants ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

espoirs

La jeunesse est créatrice parce qu’elle ne compte pas les heures, elle les gaspille apparemment en rires et beuveries ; sacrifiant à la fois le travail et le repos, elle erre dans les rues, escortée de son rêve ou de son ami. Elle participe ainsi d’un rythme plus vaste qui n’est pas celui de l’école ou du bureau, mais d’une nature ou d’un esprit qui nous dépasse. Ce temps qui semble alors perdu, est celui, décisif, où se posent les bases d’une vie.

Disponibilité du jeune homme. Tout est possible, croit-il : aller camper au Karnatic, apprendre la guitare. Il peut tout connaître, multiplier en se jouant les contacts humains : tout homme est alors notre prochain. Comme nous il est libre. Alors on se donne sans compter – parce que l’on croit pouvoir tout acquérir. Jusqu’au jour où il ne reste plus qu’un avare, fermé sur les derniers biens qui lui restent.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 92

[ prodigue ] [ éloge ] [ vieilllir ] [ vertes années ]

 

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modes de connaissance

La science n'était accusée de banqueroute, qu'en raison de fausses prétentions philosophiques qu'on lui prêtait ou qu'elle-même revendiquait à tort. Si on lui demande ou si elle a comme prétention de résoudre les problèmes qui sont le propre de la raison philosophique, elle ne pourra que voir ruiner tout son crédit, à son grand détriment et au détriment du bien public parmi les hommes. Si, au contraire, elle reste dans son domaine, fidèle à ses méthodes, à son objet, elle ne peut que contribuer à enrichir indéfiniment, dans l'ordre des biens corporels, secondaires mais d'un très grand prix, le patrimoine commun de l'humanité. Toutefois, plus ces richesses, d'ordre secondaire, se multiplieront parmi les hommes avec toutes les facilités de vie extérieure qui en seront la conséquence, plus il sera nécessaire de veiller à ce que, parmi les hommes, soit maintenu à sa vraie place, qui doit être la première, le culte de la raison proprement philosophique.

Auteur: Pègues Thomas

Info: Dans "Aperçus de philosophie thomiste et de propédeutique", page 47

[ erreur catégorielle ] [ champ d'application ] [ complémentarité ]

 

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pédagogie artistique

Qui trompe un autre se trompe beaucoup plus lui-même. On reconnaît donc les Charlatans à leur amour des riches robes, des cérémonies, décorums, rituels, retraites magiques, conditions absurdes et autres stupidités, trop nombreuses pour être relatées. Toute leur doctrine n'est qu'étalage vantard, une lâcheté avide de notoriété ; leur norme tout ce qui est inutile, leur échec certain assuré. C'est pourquoi ceux qui ont quelque capacité naturelle la perdent rapidement par leur enseignement. Ils ne peuvent que dogmatiser, implanter et multiplier ce qui est entièrement superficiel. Si j'étais professeur, je ne me comporterais pas en maître, celui qui en sait plus, ainsi l'élève ne pourrait prétendre au titre de disciple. Assimilant lentement, il ne serait pas conscient de son apprentissage, il ne répéterait pas l'erreur vitale ; sans crainte, il la réaliserait avec facilité. Le seul enseignement possible est de montrer à un homme comment apprendre de sa propre sagesse, et comment utiliser son ignorance et ses erreurs. Pas en obscurcissant sa vision et son intention par "ce qui est juste".

Auteur: Osman Spare Austin

Info: The Book of Pleasure (Self-Love): The Psychology of Ecstasy

[ ouverture ] [ autonomisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cité imaginaire

Passé le gué, franchi le col, l’homme se trouve tout à coup face à la ville de Moriana, avec ses portes d’albâtre transparentes à la lumière du soleil, ses colonnes de corail qui soutiennent des frontons incrustés de serpentine, ses villas toutes de verre comme les aquariums où les ombres des danseuses aux écailles argentées nagent sous les lampadaires en forme de méduse. S’il n’en est pas à son premier voyage, l’homme sait déjà que les villes comme celle-ci ont un envers : il suffit de parcourir un demi-cercle pour avoir en vue la face cachée de Moriana, une étendue de tôle rouillée, de toile de sac, de planches hérissées de clous, de tuyaux noircis par la suie, de tas de pots, de murs aveugles couverts d’inscriptions délavées, de chaises dépareillées, de cordes tout juste bonnes pour se pendre à une poutre pourrie.

D’un côté à l’autre, la ville semble se continuer en une perspective qui multiplierait son répertoire d’images : en fait, elle n’a pas d’épaisseur, elle consiste uniquement en un envers et un endroit, comme une feuille de papier, avec une figure de-ci et une figure de-là, qui ne peuvent se détacher ni se regarder.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ biface ]

 

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métaphysique

Avec les philosophes, la conception de l’élément primitif s’éleva du premier coup, grâce à Pythagore, à l’unité suprême, à l’unité unique, à la Monade ; nom magnifique, lui aussi, mais plus redoutable encore à porter que celui de l’atome. Car lorsqu’il fallut bien, avec le probe et lumineux génie de Leibniz, que la seule monade rendît compte de tout l’Univers, nous eûmes la surprise vraiment hallucinante de voir cette monade, cette unique, "qui contenait dans ses replis le monde entier", se multiplier en nombre infini pour suivre la division infinie de la matière. Si la monade avait donc le singulier avantage sur l’atome d’être un atome formel inétendu, elle n’échappait pas au mirage scientifique du monde à trois dimensions qui nous conduit à voir au fond de chaque phénomène, non pas une unité unique toujours la même, ce qui serait la vérité, mais autant d’unités totales qu’il y a de phénomènes, c’est-à-dire une infinité, ce qui est absurde. […]

Lorsque nous considérons, en effet, dans le monde à trois dimensions, la même statue de cent façons différentes, l’idée ne nous vient pas de croire à l’existence de cent statues réelles. De même, dans le monde à quatre dimensions, l’idée ne nous vient plus d’attribuer une réalité substantielle distincte à chacun des aspects de la substance unique.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, page 293

[ limites ] [ critique ] [ repli discursif ]

 
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