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culture

Mais la connaissance du passé rendu vivant et présent, où la trouve-t-on ? Eh bien, avant tout, dans la littérature ! Et là est à mes yeux la merveille. On la trouve dans les textes français et étrangers, modernes et anciens. Aussi cela me paraît-il une erreur très grave que de représenter l'enseignement de la littérature comme une espèce d'élégance superflue et gratuite. En fait, c'est grâce à la littérature que se forme presque toute notre idée de la vie ; le détour par les textes conduit directement à la formation de l'homme. Ils nous apportent les analyses et les idées, mais aussi les images, les personnages, les mythes, et les rêves qui se sont succédé dans l'esprit des hommes ; ils nous ont un jour émus parce qu'ils étaient exprimés ou décrits avec force ; et c'est de cette expérience que se nourrit la nôtre.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info:

[ mémoire ] [ écriture ]

 

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théâtre

De l’union miraculeuse de ces deux principes – Apollon disciplinant formellement l’instinct de Dionysos, lequel garde le premier d’un ordre stérile – surgit la tragédie attique, "dernière grande parole grecque sur le divin" (Walter Friedrich Otto) ; Euripide et Socrate portent la responsabilité de leur divorce : le premier, "nature absolument antimusicale" (OT* 158), se vautra dans la psychologie, rejeta la polarité dionysiaque de la tragédie et délaissa héros, mythes et dieux au profit d’un très artificiel et bourgeois deus ex machina ; le second, l’ " homme théorique ", entreprit l’arasement du réel – de la vie – dans la logique en posant l’équation "raison = vertu = bonheur" (Cid 199) ; il ouvrit ainsi la voie aux diverses déclinaisons des dualités – bien/mal, esprit/corps, être/devoir-être, temps/éternité, ciel/terre, apparence/essence, noumène/phénomène, etc. – qui mèneront l’Occident sur la voie du nihilisme, récusation et dénigrement de la vie conçue comme unité ou harmonie tragique des contraires.

Auteur: Soulié Rémi

Info: Dans "Nietzsche ou la sagesse dionysiaque", éditions Point, 2014, pages 48-49 *Les Origines de la Tragédie

[ historique ] [ décadence ] [ mythos-logos ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

corps-esprit

Le problème du milieu de la vie, lorsque le corps a atteint l'apogée de sa puissance et qu'il commence à décliner, est de s'identifier non pas au corps qui tombe mais à la conscience dont il est le véhicule. C'est une chose que j'ai apprise des mythes. Que suis-je ? Suis-je l'ampoule qui porte la lumière ? Ou suis-je la lumière dont l'ampoule est le véhicule ? 

L'un des problèmes psychologiques liés au vieillissement est la peur de la mort. Les gens y résistent. Mais ce corps est véhicule de la conscience, et si on peut s'identifier à la conscience, on peut regarder ce corps se déglinguer comme une vieille voiture. Il y a un bout de carrosserie qui se détache, un bout de pneu qui disparaît, une chose après l'autre, mais c'est prévisible. Et puis, progressivement, l'ensemble tombe, et la conscience rejoint la conscience. Elle n'est plus dans cet environnement particulier.

Auteur: Campbell Joseph

Info: The Power of Myth

[ dégradation physique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mythologie

Aujourd'hui, nous avons peur de laisser nos enfants jouer hors de notre vue. Nous voyons la menace et le danger dans chaque élément de la vie moderne. Nous allons au cinéma pour nous faire peur avec des mythes modernes dont nous sommes convaincus qu'ils reflètent notre vie et notre société actuelles. Le fait est que le danger a toujours été là. Le tueur d'enfants, le violeur, le meurtrier fou ont toujours été des constantes dans l'expérience humaine. La seule différence, c'est qu'alors que nous nous amusions à nous faire peur avec l'histoire orale du grand méchant loup, de la méchante sorcière, du mal qui guette dans l'obscurité des bois, nous nous effrayons aujourd'hui avec les mythes cinématographiques du tueur en série super intelligent, du désaxé malveillant, de l'extraterrestre, du monstre créé par la science... Tout ce que nous avons fait, c'est réinventer le grand méchant loup. Nous avons simplement trouvé des allégories modernes pour nos terreurs éternelles...

Auteur: Craig Russell

Info: Contes barbares, p. 74-75

[ peur ] [ historique ]

 

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voyages

La première fois que j'ai vu l'Hindou Kouch, j'arrivais par le nord de la plaine torride du Turkestan. J'ai franchi ses cols historiques, qui sont sublimes. Et ce que j'ai eu envie d'écrire ensuite, c'est un hymne, pas autre chose qu'un hymne. Un hymne à son nom, car les noms sont plus que des désignations géographiques, ils sont musique et couleur, rêve et souvenir, ils sont le mystère, la magie - et loin d'être une expérience décevante, c'est merveille que de les retrouver un jour, nimbés d'éclat et d'ombre, enveloppés de feu et de la cendre froide de la réalité. Pamir, Hindou Kouch, Karakorum....
Si je suis partie, c'est non pas pour apprendre la peur (1). mais pour vérifier le contenu des noms, pour éprouver leur magie dans mon corps, comme on sent entrer par la fenêtre ouverte la force merveilleuse du soleil qu'on a vu longtemps se refléter sur les collines lointaines et les prairies humides de rosée.

Auteur: Schwarzenbach Annemarie

Info: Toucher le coeur des hommes. p 236-237. 1, Allusion au conte de Grimm "Histoire de celui qui s'en alla apprendre la peur."

[ découverte ] [ montagnes ] [ mythes ]

 

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satan

- Vous saviez que le diable était à peine présent dans la religion pendant la première moitié de l'ère chrétienne ? Jusqu'au Moyen Age pour être précise. Une évocation parmi d'autres, un rôle très secondaire en somme. Tout à changé sur décision du pape. L'Eglise médiévale, profondément affaiblie par son clergé constitué de nobles et de corrompus, discréditée, loin du peuple, était en pleine dérive, en totale perte d'influence et à terme risquait gros. Des enjeux internes, financiers et politiques, des schismes possibles ébranlaient ses structures. A défaut d'avoir sonné la fin du monde comme l'Eglise l'annonçait, l'an mille résonna davantage comme l'annonce de son propre déclin. il lui fallait un ennemi à la hauteur, un levier colossal pour faire pression, se rendre indispensable à nouveau. Alors l'Eglise puisa dans ses mythes et fit jaillir de sa manche la figure des Enfers qui menaçait de corrompre les hommes s'ils ne s'empressaient pas de se blottir à nouveau dans son giron.

Auteur: Chattam Maxime

Info: Le signal

[ carotte et bâton ] [ historique ]

 

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Europe

Quiconque s'intéresse à l'art occidental a besoin de deux mondes de référence : le monde gréco-latin et la Bible.

L'histoire de la peinture, celle de l' "iconographie", science des représentations par l'image, est faite de personnages, d'histoires, de symboles, longuement repris et remaniés.

Il faut dire que ces mythes, ces histoires, sont riches !

(...) Il en va de même pour la psychanalyse, qui fait un recours massif aux mythes, aux personnages, aux motifs, du complexe d'Œdipe au narcissisme.

Il n'est guère qu'en musique que l'héritage antique n'a pas alimenté la culture moderne, du fait de la révolution qui conduisit de la musique modale à la musique tonale et au développement de la polyphonie (mot grec) vers la fin du Moyen-Age. (...)

Les arts, peinture, sculpture, architecture et littérature, sont profondément irrigués par ces sources, au point qu'on ne sait plus très bien ce qui y est ou non "antique".

Auteur: Rey Alain

Info: De la nécessité du grec et du latin

[ historique ] [ beaux-arts ] [ corpus linguistiques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

guerres

Si l’enfer de l’au-delà n’intéresse plus grand monde, l’enfer terrestre est plus populaire que jamais : nous en voyons des images tous les jours à la télévision, et cela n’émeut plus guère. Comme nous l’annoncions en 1994, le XXIe siècle est bien parti pour en être l’apothéose : inauguré par l’effondrement des tours infernales du World Trade Center en 2001, suivi de la vague terroriste djihadiste, il se dirige tout droit vers l’enfer planétaire qu’annoncent la pollution généralisée, le surpeuplement et le dérèglement climatique. L’enfer des religions peut être relégué dans l’histoire des mythes, il peut fermer ses portes : nous avons ce qu’il faut sur terre, au-delà même des visions les plus sauvages des moines médiévaux. Mais le terme lui-même d’enfer, tellement galvaudé, a-t-il encore un sens ? L’évolution du mythe infernal est un bon indicateur des mutations éthiques à l’œuvre dans nos sociétés ; son dernier avatar révèle aussi les inquiétudes du monde contemporain face à un avenir plus incertain que jamais.

Auteur: Minois Georges

Info: Que sais-je ? Histoire de l'enfer

[ souffrances ] [ géhenne ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

quête

C'est probablement une exigence de l'esprit humain d'avoir une représentation du monde qui soit unifiée et cohérente. Faute de quoi apparaissent anxiété et schizophrénie. Et il faut bien reconnaître qu'en matière d'unité et de cohérence, l'explication mythique l'emporte de loin sur la scientifique. Car la science ne vise pas d'emblée à une explication complète et définitive de l'univers. Elle n'opère que localement. Elle procède par une expérimentation détaillée sur des phénomènes qu'elle parvient à circonscrire et définir. Elle se contente de réponses partielles et provisoires. Qu'ils soient magiques, mythiques ou religieux, au contraire, les autres systèmes d'explication englobent tout. Ils s'appliquent à tous les domaines. Ils répondent à toutes les questions. Ils rendent compte de l'origine, du présent et même du devenir de l'univers. On peut refuser le type d'explication offert par les mythes ou la magie. Mais on ne peut leur dénier unité et cohérence car, sans la moindre hésitation, ils répondent à toute question et résolvent toute difficulté par un simple et unique argument a priori.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles, Fayard 1981 p.26-27

[ croyance ] [ théorie-pratique ]

 

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désillusion

Si je me mettais à la place d'un Français de ces dernières décennies, à quoi pourrais-je adhérer ?
A la démocratie ? Mais, au bout d'un siècle d'abus du mot "peuple", après la mystique de la liberté et après son épuisement, après la vérification de l'utilité et l'inutilité des principes de la Révolution, quel contenu nouveau pourrais-je lui attribuer ? Un peuple peut avoir fait une grande Révolution, imitée partout, le jour où ses idées sont compromises, il perd sa primauté idéologique. Un siècle consacré à préparer la Révolution et un autre à la répandre avaient rendu la France incontournable sur le plan doctrinaire et politique. Mais les idéaux de 1789 se sont altérés ; il ne reste de leur prestige qu'une désuète grandiloquence. La plus grande révolution moderne finit comme une vieillerie de l'esprit. Qu'a-t-elle été ? Une combinaison de rationalisme et de mythes : une mythologie rationaliste. Plus précisément : la rencontre de Descartes et de l'homme de la rue.
La démocratie ne procure plus aucun frisson et, en tant qu'aspiration, elle est fade et anachronique.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: De la France, 1941.

[ politique ] [ suffrage universel ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini