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frontière

Les battements de son cœur, l’aller-retour de l’air dans ses poumons, peut-être même son renouvellement cellulaire n’assurèrent qu’un strict minimum à peine perceptible, une manière de coma, presque impossible à distinguer de la mort clinique pour un profane. De cela, qui se passait dans son corps, Ferrer n’eut aucunement conscience non plus, n’éprouva la moindre souffrance, au mieux le traversa-t-il comme un rêve et peut-être en effet rêva-t-il.

Auteur: Echenoz Jean

Info: Je m’en vais

[ E.M.I. ] [ paix ] [ mort imminente ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

velléités

Il pensa très généralement aux désirs et aux idées que l’on contemple sans les mettre en pratique, il pensa aux pulsions qui, privées d’expression, sèchent et se dissipent sèches, songea que d’une certaine manière cela avait un rapport avec lui, avec les circonstances et avec ce qui, si cette éreintante ultime orgie à laquelle il se préparait ne résolvait pas le problème, devait être sûrement appelé son problème, mais il n’eut pas le temps de concevoir en quoi l’image de pulsions desséchées se dissipant par dessiccation se rapportait à lui ou à l’insecte, qui était rerentré dans le trou du support anguleux, parce que, à ce moment précis, son téléphone et le buzzer de l’interphone retentirent simultanément, si sonores, si cruels, si abrupts qu’ils percèrent un petit trou dans le grand ballon de silence coloré à l’intérieur duquel il attendait assis, et il alla d’abord vers la console téléphonique, puis vers le bouton de l’interphone, puis tenta plus ou moins d’aller vers les deux à la fois, si bien qu’il demeura planté, jambes écartées bras en croix comme si quelque chose avait été jeté, écrabouillé et enseveli entre les deux sonorités, la tête vide de toute pensée.

Auteur: Wallace David Foster

Info: L'infinie comédie

[ rêverie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

insurrection

Quand la "Commune" […] prit des décisions gouvernementales, ce fut pour tenter, dans des conditions de ville cernée (par les versaillais et par les troupes ricanantes de Bismarck) et pour proclamer le premier gouvernement "fédéraliste" : un gouvernement du peuple de Paris par le peuple de Paris ; du peuple de Paris souverain : c’était, à l’échelle d’une ville, sans prétention sur les autres souverainetés urbaines, le souverain de Jean-Jacques ; ce n’était pas là une aberration. Ce gouvernement expérimental qui n’osa pas toucher au trésor de la Banque de France, par respect de "la propriété", suscita une panique sans précédent, que nourrit la rumeur : son principe parut menacer "la Propriété". […] La répression judiciaire fut à la mesure de la peur, s’étalant sur plusieurs années ; la répression immédiate, sauvage et aveugle, extermina au fusil et au "moulin à café" (la nouvelle mitrailleuse) des milliers d’hommes […]. On éteignit la Commune et les répressions des communards dans l’apologie de Thiers "achetant" (5 milliards) la "libération du territoire" : voir les manuels d’histoire de la IIIe République. On purifia la colline de Montmartre avec un Sacré-Cœur blanc. C’était bien le peuple de Paris, présent dans la commune, qu’il fallait punir pour de longues années (la ville, pendant un siècle, n’eut pas le droit, reconnu aux autres villes de France et à toutes les capitales du monde, d’élire un Maire : elle eut une préfecture de police. 

Auteur: Bellet Roger

Info: Préface de "L'Insurgé", Librairie Générale française, 1986, pages 9-10

[ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

différence sexuelle

Avec le développement autocratique de la science absolue, la question féministe ne se posa même plus. La vie se prolongea indéfiniment par le remplacement progressif des différentes parties du corps. Les hommes ne mouraient plus, un peu comme autrefois du reste, que s’ils le voulaient bien, et les maladies étaient désormais inconnues.

On avait développé, en effet, d’une façon particulière, ce sens très ancien que l’on appelait jadis l’instinct chez les animaux, l’instinct de la conservation physique chez l’homme et qui n’est autre chose qu’une vue intérieure que nous avons des différents phénomènes qui se passent dans notre corps, une prescience certaine des dangers que peuvent lui faire courir tels ou tels germes étrangers.

Lorsque cette vue intérieure fut développée au plus haut point, comme il convenait, les maladies les plus graves furent arrêtées dès leur début. Pour la première fois, lorsqu’il n’y eut plus de médecins, la médecine fut autre chose que du charlatanisme et l’on n’eut plus recours aux vagues indications d’un empirisme inconscient, comme on l’avait fait jadis.

Tout naturellement la question de reproduction de l’espèce devint également sans intérêt. Les femmes ne se distinguant plus des hommes par leurs travaux et leurs occupations, elles ne s’en distinguèrent même plus bientôt par le costume. Elles furent les androgynes primitifs décrits par les religions antiques.

C’est assez dire que l’idée même de la maternité leur devint absolument étrangère.

Au surplus, grâce à des mesures énergiques prises dès le moment de la naissance par les savants du Grand Laboratoire Central, tout ce qui faisait jadis la préoccupation principale et la joie de l’humanité, devint une chose définitivement inconnue et profondément méprisée par des êtres scientifiques qui ne pouvaient connaître par eux-mêmes ce dont on leur parlait et qui considéraient l’amour comme un souvenir historique, comme une déchéance animale intéressant uniquement l’histoire naturelle et ne relevant que des simples recherches anatomiques.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, page 228-230

[ discours scientifique ] [ indifférenciation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

humanité

Notre sort passé et futur sont déterminé par six axes-clés et treize personnages qui les mirent à jour et qui en furent l’incarnation. Par ordre chronologique : Confucius, Socrate, Aristote, Paul de Tarse, Machiavel, Shakespeare, Hegel, Victor Hugo, Nietzsche, Freud, Mao, Taubes et Xi Jinping et de six axes-clés :

1° la déchirure qui traverse le sujet humain, entre ce qu’il entend faire et les tâches et les entraves que lui imposent d’une part la reproduction de l’espèce, et d’autre part son propre instinct de survie, qui s’assimile à vivre suffisamment longtemps pour s’être acquitté de ses devoirs envers la reproduction de l’espèce,

2° la Raison comme guide du comportement, petite voix intérieure autonome par rapport aux exigences des dieux que nous nous sommes inventés,

3° le devenir inéluctable, moteur constitutif de l’Histoire, mêlant les grandes forces naturelles et les actes des hommes dont ils imaginent qu’ils sont le produit de leur volonté, alors qu’ils viennent de beaucoup plus loin,

4° la capacité individuelle à infléchir le cours de l’Histoire,

5° le parcours global du genre humain qu’est l’Histoire, résultant des effets collectifs et spécifiques de l’extraordinaire éventail des particularités individuelles que l’on observe chez ses représentants, soit ce que l’on peut caractériser comme la Raison dans l’Histoire,

6° la possibilité de coordonner les comportements humains grâce à des injonctions : des rites, de la morale, des lois.

Confucius a dit que nous ne pouvons vivre ensemble sur cette Terre – vivants et morts alliés et confondus – que si le Ciel et elle vivent en bonne entente ; les hommes doivent s’intégrer dans la communauté et la communauté doit y pourvoir ; la connaissance est la voie royale vers le bonheur.

Socrate nous a appris que nous disposons d’un pouvoir supérieur à celui de ces dieux dont nous ne savons rien, c’est la voix intérieure appelée la Raison ; grâce à elle nous pouvons contrer leurs édits.

Aristote a décrit le mécanisme de la Raison ; nous l’appelons aujourd’hui la logique ; Hegel dira, à la suite de Kant, qu’Aristote a expliqué comment fonctionne la Raison "une fois pour toutes".

Paul de Tarse (Saint Paul) a mis le doigt sur la présence de deux volontés distinctes et contradictoires causant en nous une déchirure ; il fut le premier à dire que nous, humains, sommes tous les mêmes, et que l’amour, la réciprocité positive, est la valeur suprême nous permettant de vivre ensemble et heureux.

Machiavel nous a montré ce qu’un être humain peut accomplir seul pour changer le cours de l’Histoire.

Shakespeare a brossé le portrait de qui nous sommes vraiment dans nos comportements et nos motivations, en-deçà et au-delà des récits que nous aimons narrer à propos de nous-mêmes.

Pour définir la personne que nous sommes, dit Hegel, nos prédispositions ne sont rien sans les circonstances qui la feront advenir ; il y a de la Raison dans l’Histoire et la ruse à laquelle elle recourt est de venir aux hommes à leur corps défendant ; Hegel a encore dit que les seuls vrais révolutionnaires – ils sont très peu nombreux – sont ceux qui changèrent le cadre de la loi.

Victor Hugo nous a fait comprendre l’exploit accompli par Shakespeare ; il prouve quant à lui qu’ont pleinement compris le message de Paul de Tarse ceux qui, comme eux, l’on attend le moins.

Nietzsche nous révèle que l’essence du destin humain est tragédie ; une manière de hausser les épaules devant la tragédie fut la sienne : s’anesthésier ; Nietzsche a traduit Paul de Tarse de telle manière que Freud n’eut plus qu’à compléter celui-ci.

Freud a démontré que nous sommes davantage inconscients que conscients ; il nous a fait découvrir aussi que nous devenons à proprement parler humains quand notre conscience prend au sérieux ce que notre inconscient a à dire.

Mao a fait se rencontrer l’Occident et l’Orient en rapprochant leurs concepts jusque-là étrangers les uns aux autres.

De nous, Occidentaux, Taubes a tout compris : que chacun d’entre nous est un messie en puissance, héraut et annonciateur d’une Apocalypse.

Xi Jinping a désormais toutes les cartes en main.

Auteur: Jorion Paul

Info: 13 mai 2018, résumé-argument de vente pour son bouquin DÉFENSE ET ILLUSTRATION DU GENRE HUMAIN

[ historique ] [ christianisme ]

 

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