Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 9
Temps de recherche: 0.037s

rapports humains

Les psychiatres, pour la plupart, sont incapables de communiquer avec les patients ayant atteint les stades les plus profonds de la régression parce qu’ils n’utilisent pas leur propre réservoir, pourtant immense, d’émotions primitives pour entrer en contact avec ces individus. Ils essaient de forcer l’autre à parler sur un mode "rationnel" alors qu’il (ou elle) a décidé depuis longtemps de s’exprimer dans un langage "irrationnel". Et, par "irrationnel", je n’entends pas "inintelligible". Je veux parler du langage du nourrisson, des mélodies des premiers sentiments qui sont très compréhensibles en eux-mêmes.

Auteur: Barnes Mary

Info: Mary Barnes, un voyage à travers la folie

[ interactivité ] [ langage corporel ] [ psychose ] [ folie ]

 

Commentaires: 0

règles d'écriture

1. N’utilisez jamais une métaphore, une comparaison ou une autre figure de rhétorique que vous avez déjà vue souvent.

2.N’utilisez pas un mot long si un mot plus court fait l’affaire.

3.S’il est possible de supprimer un mot, supprimez-le toujours.

4.N’utilisez jamais le passif si vous pouvez utiliser l’actif.

5.N’utilisez jamais une expression étrangère, un terme scientifique ou un élément de jargon si vous leur trouvez un équivalent dans la langue de tous les jours.

6.Enfreignez n’importe laquelle des règles ci-dessus plutôt que de dire quoi que ce soit de carrément barbare.

Auteur: Orwell George

Info: Dans "Pourquoi j'écris ?", trad. de l'anglais par Marc Chénetier, éditions Gallimard, 2022, pages 91-92

[ élagage des signifiants étrangers ] [ simplicité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

imagination active

Au début, n’utilisez la rétine de l’œil qu’en surface, de manière à objectiver. Ensuite, au lieu de vous obstiner à vouloir faire sortir les images par force, contentez-vous de les considérer attentivement. Et puis, lorsque vous observez ces images, essayez de les retenir, de voir dans quoi elles vont vous entraîner – voyez comment elles évoluent. Pour finir, vous allez essayer de pénétrer vous-même dans l’image – de devenir l’un des acteurs de la scène. Lorsque j’ai moi-même commencé à faire ça, j’ai d’abord vu des paysages. Puis, j’ai appris à m’introduire dans le paysage, et les personnages se mettaient à me parler, alors je leur répondais.

Auteur: Morgan Christiana

Info: Notes d'une patiente de Jung à propos de la technique de l'imagination active

[ processus ] [ description ] [ fusionnement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

Je n’utilise pas la nature comme un personnage. Pour moi, la nature est juste un espace vierge où se révèle l’inconscient. C’est un miroir qui révèle la vie intérieure de mes personnages. À travers son observation, je découvre mes propres pensées et mes réflexions et, aussi, vers quelle histoire s’oriente le livre que je suis en train d’écrire. Je ne sais jamais à l’avance comment l’histoire va se structurer. Ce n’est pas du tout un personnage à part entière. C’est juste un miroir pour les personnages et pour l’auteur. Mes livres sont intégralement écrits à travers l’étude précise du paysage. Je n’ai pas de plan ou de ligne directrice.

Auteur: Vann David

Info: entrevue dans Terre Sauvage N°295

[ décor ]

 

Commentaires: 0

durée

— Annette… écoute moi. Je voudrais te dire quelque chose. À bien y réfléchir nous avons tous les deux une histoire pas si courte, très longue même à cause d’un court moment très plein. Le temps se mesure avec un mètre élastique. Je n’ai pas arrêté d’y penser, depuis…
— Stop !
— Quoi ?
— Ne touche pas à ce qui s’est passé hier, que de toute façon nous avons oublié, trahi, depuis lors, en continuant à vivre, en rajoutant des événements qui n’ont aucun rapport. Qu’est-ce que tu te mets à parler de ça ? Parler de ça ne sert à rien. C’est de quoi on ne peut justement pas parler. Ce n’est pas ton capital. Hier ne t’appartient pas en propre. D’ailleurs tu ne dis rien quand tu parles. Il vaut mieux te taire clairement. C’est plus sûr.
— Annette…
— Et n’utilise pas mon nom comme une plainte sans mon autorisation !

Auteur: Jouet Jacques

Info: Anette et l'Etna

[ femme-par-homme ] [ autonomie ] [ lendemain ] [ dialogue ] [ couple ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Plouin

réflexion

[…] lorsque nous dressons un plan, participons à une recherche, organisons une entreprise, nous comptons toujours avec des circonstances données. Nous les faisons entrer en ligne de compte dans un calcul qui vise des buts déterminés. Nous escomptons d’avance des résultats définis. Ce calcul caractérise toute pensée planifiante et toute recherche. Une pareille pensée ou recherche demeure un calcul, là même où elle n’opère pas sur des nombres et n’utilise ni simples machines à calculer ni calculatrices électroniques. La pensée qui compte calcule. Elle soumet au calcul des possibilités toujours nouvelles, de plus en plus riches en perspectives et en même temps plus économiques. La pensée qui calcule ne nous laisse aucun répit et nous pousse d’une chance à la suivante. La pensée qui calcule ne s’arrête jamais, ne rentre pas en elle-même. Elle n’est pas une pensée méditante, une pensée à la poursuite du sens qui domine dans tout ce qui est.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Questions III et IV. Paris : Éditions Gallimard, "Tel". p. 136

[ prédation ] [ définition ] [ réfléchir ] [ risques-bénéfices ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

interdépendance technologique

Examinons par exemple un mixeur électrique. Il extrait les jus de fruits en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Quelle merveille ! …à première vue. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la prise et le fil pour s’apercevoir qu’on est en face du terminal domestique d’un système national et, en fait, mondial. L’électricité arrive par un réseau de lignes alimenté par les centrales qui dépendent à leur tour de barrages, de plates-formes marines ou de tours de forage installées dans de lointains déserts. L’ensemble de la chaîne ne garantit un approvisionnement adéquat et rapide que si chacun des maillons est encadré par des bataillons d’ingénieurs, de gestionnaires et d’experts financiers, eux-mêmes reliés aux administrations et à des secteurs entiers de l’industrie (quand ce n’est pas à l’armée). Le mixeur électrique, comme l’automobile, l’ordinateur ou le téléviseur, dépend entièrement de l’existence de vastes systèmes d’organisation et de production soudés les uns aux autres. En mettant le mixeur en marche, on n’utilise pas simplement un outil, on se branche sur tout un réseau de systèmes interdépendants.

Auteur: Sachs Wolfgang

Info: Avec Esteva, G. (2003). Des ruines du développement. Paris : Le serpent à plumes, 2003, p. 42-43

[ partie immergée de l'iceberg ] [ invisible ] [ appareil ménager ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

peinture

Ce n’est pas simplement par ingénuité ou par ignorance des moyens optiques que la miniature persane n’utilise pas la perspective donnant l’illusion d’un espace à trois dimensions, ni le modelage des corps par la lumière et les ombres. De même, la sculpture zoomorphe que l’on rencontre parfois dans le monde de l’Islam se tient toujours dans les limites d’une stylisation en quelque sorte héraldique; ses œuvres ne sauraient être confondus avec des créatures animées.[…] D’une manière générale, la miniature persane — nous l’envisageons ici dans ses meilleures phases — ne cherche pas à représenter le monde extérieur tel qu’il s’offre communément aux sens, avec toutes ses dissonances et accidences. Ce qu’elle décrit indirectement ce sont les "essences immuables" (al-'ayân ath-thâbita) des choses qui font qu’un cheval ne représente pas seulement tel individu de son espèce mais le cheval par excellence, et de même pour tout. C’est la qualité typique que l’art de la miniature cherche à capter. Si les "essences immuables", les archétypes des choses, ne peuvent pas être appréhendées parce qu’elles sont supra-formelles, elles ne se reflètent pas moins dans l’imagination contemplative. D’où le caractère de songe — non de rêverie — propre aux plus belles miniatures : c’est un songe clair et transparent et comme illuminé de l’intérieur.

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Dans "L'art de l'islam"

[ portée métaphysique ] [ dessin symbole ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

roman familial des névrosés

Louis Destouches n’a pas pris comme pseudonyme le prénom de sa mère mais celui de sa grand-mère, Céline Guillou. Qu’on ait bâti des quantités de thèses sur l’inverse en dit long concernant les obsessions de nos contemporains. […] Il ne peut s’agir d'une légitimation par la mère : celle-ci s’appelait Marguerite ; et Céline n’était que son troisième prénom, celui qu’on n’utilise jamais. Il s’agit au contraire d'une remontée à la mère de sa mère, d'une remontée de la fille à la mère, d'une effectuation de ce parcours spécialement interdit qui consiste à traverser l’intimité de ce qui peut, aux yeux d’un fils, se nouer comme reproches étouffés entre une matrice et une plus-que-matrice, une grand-matrice, une outre-mère. […] Ce détail prend toute son importance quand on sait les sentiments de tendresse qu’il avait pour sa grand-mère, des sentiments qui résistent même à la transposition dans la fiction de Mort à crédit, alors que l’amour pour la mère y est considérablement abîmé. […] Qu’il se soit assuré par ce pseudonyme d’être lui-même "bien venu", "réussi", c’est-à-dire moins raté que dans son engendrement officiel et maternel, cela ne fait aucun doute. D’ailleurs, qu’a donc pensé Marguerite Destouches du premier livre de son fils ? "Elle a trouvé ça dangereux et méchant et que ça faisait des histoires", dira-t-il. […]

Une ultime précision : comment Mme Destouches appelait son fils, le petit Louis-Ferdinand ? Simplement Louis, comme ses proches et ses amis le nommeront toute sa vie. Or, le personnage central de ses romans ne se prénomme jamais Louis. Toujours Ferdinand. C’est-à-dire que, prenant comme nom le prénom de sa grand-mère tout en faisant croire qu’il s’agit de celui de sa mère, il prend comme prénom de fiction le prénom que sa mère a laissé vacant, prénom si proche et en même temps si différent de celui du père. Ce qui fait que de toute façon, nom et prénom, nom d’une vieille femme morte, prénom jamais utilisé, excèdent radicalement le contrôle maternel, ce qui ne peut être sans rapport avec la décision d’écrire, c’est-à-dire plus généralement de consommer la rupture avec la grande bouche dentée de la matrice historique, avec l’oralité consommatrice qui fait enfler et danser l’hystérie. Céline n’a littéralement pas de nom : ce sont volontairement trois prénoms qui s’étalent sur les couvertures de ses livres.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, pages 81-83

[ remaniement ] [ généalogie ] [ signification ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson