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potins

La quantité d'informations qu'il faut obtenir et emmagasiner pour suivre les relations en perpétuelle évolution de quelques douzaines d'individus seulement est renversante. Tous les singes montrent un vif intérêt pour ces informations sociales, mais ils ont du mal à bavarder efficacement. Les Neandertal et les Homo sapiens archaïques avaient probablement aussi du mal à parler dans le dos des autres : une faculté très calomniée qui est en vérité essentielle à la coopération en nombre. Les nouvelles capacités linguistiques que le Sapiens moderne a acquises voici quelques 70 millénaires lui ont permis de bavarder des heures d'affilée. Avec les informations fiables sur les personnes de confiance, les petites bandes ont pu former des bandes plus grandes, et Sapiens a pu élaborer des formes de coopération plus resserrées et plus fines. On pourrait croire à une plaisanterie, mais de nombreuses études corroborent cette histoire de commérage. Aujourd'hui encore, la majeure partie de la communication humaine - e-mails, appels téléphoniques et échos dans la presse - tient du bavardage. Celui-ci nous est si naturel qu'il semble que notre langage se soit précisément développé à cette fin.

Auteur: Yuval Noah Harari

Info: Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

[ cancans ] [ ragots ] [ parlote ]

 

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anecdote

Il relatait un fait divers dont le début manquait, mais qui avait dû se passer en Tchécoslovaquie. Un homme était parti d'un village tchèque pour faire fortune. Au bout de vingt-cinq ans, riche, il était revenu avec une femme et un enfant. Sa mère tenait un hôtel avec sa soeur dans son village natal. Pour les surprendre, il avait laissé sa femme et son enfant dans un autre établissement, était allé chez sa mère qui ne l'avait pas reconnu quand il était entré. Par plaisanterie, il avait eu l'idée de prendre une chambre. Il avait montré son argent. Dans la nuit, sa mère et sa soeur l'avaient assassiné à coups de marteau pour le voler et avaient jeté son corps dans la rivière. Le matin, la femme était venue, avait révélé sans le savoir l'identité du voyageur. La mère s'était pendue. La soeur s'était jetée dans un puits. J'ai dû la lire des milliers de fois. D'un côté, elle était invraisemblable. D'un autre, elle était naturelle. De toute façon, je trouvais que le voyageur l'avait un peu mérité et qu'il ne faut jamais jouer.

Auteur: Camus Albert

Info: L'étranger, Gallimard, p.79

[ littérature ]

 

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évolutionnisme

Le sexe et la mort

Le moteur de l'évolution a deux cylindres : la sexualité et la mort. La mort rend la vie "malléable", ce qui lui permet de changer, d'évoluer par sélection naturelle : sans la mort, la vie ne peut pas produire la multitude de formes que nous lui connaissons. Et le sexe oriente en grande partie cette évolution. Les fleurs et couleurs extraordinaires des orchidées sont, au sens propre, des créations des insectes et le plumage magnifiquement coloré des oiseaux de paradis mâles adultes des créations des femelles. Ces deux exemples sont flagrants, mais il en existe une profusion d’autres dans le monde vivant. En fait, toute la biodiversité sur cette planète n’est que l’expression des adaptations successives des formes vivantes aux pressions sélectives qu’elles ont subies au cours de centaines de millions d’années. Et ce modelage de la vie par la mort et par le sexe ne se limite pas à la morphologie : l’immense variété des comportements, qu’il s’agisse de l’instinct sexuel ou maternel, de l’agressivité, du stress, de l’empathie ou de bien d’autres encore, résultent aussi de ce façonnage évolutif.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ anti-créationnisme ]

 
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Ajouté à la BD par SANTARINI

autocritique

Il n’a jamais été aussi difficile qu’aujourd’hui de vivre simplement, de vivre une vie simple et sincère. 

La société a de plus en plus tendance à se diviser en groupes, à rechercher des leaders qui parlent d’une voix forte, à exclure ceux qui sont différents. La sincérité de la pensée individuelle est bien souvent raillée, parfois même considérée comme dangereuse. 

Ce livre, je le regardais à l’époque avec une certaine appréhension en me demandant à qui il pourrait être utile, à part à moi-même et aux femmes ayant une nature similaire à la mienne. Maintenant que j’ai presque l’âge de la grand-mère de Mai, c’est avec sérénité que je le vois être à nouveau publié et partir pour un autre voyage. Bon vent !  Qu’il parvienne à ceux qui en ont besoin, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, qu’il les accompagne, les soutienne et les encourage du mieux qu’il peut.  Nous n’avons pas besoin de parler d’une voix forte, nous pouvons tout à fait parler et communiquer avec une petite voix.  Que ce livre leur chuchote ce message.

Auteur: Nashiki Kaho

Info: L'été de la sorcière. Postface de l'auteur

[ a posteriori ] [ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nature

Il avait passé deux ou trois heures précieuses à marauder dans les bruyères encore humides, guettant le premier chant d'un couple d'engoulevents. Ils arrivaient d'Afrique au mois de mai, oiseaux au plumage brun roux, presque impossibles à repérer dans leur repaires diurnes parmi le ajoncs. Ils n'en sortaient qu'à la nuit tombante, silhouette fugaces se détachant sur les derniers feux du soleil dans leur chasse aux insectes. Leur vol heurté, fait de glissades et d'écarts imprévisibles, s'accompagnait de cet étrange chant ronronnant que produisait leur larynx inférieur. Si on se tenait parfaitement immobile parmi les buissons, comme le faisait Faraday, et qu'on tapait dans ses mains, les oiseaux fondaient sur vous en un formidable looping, curieux de voir de plus près cet animal étranger sur leur territoire. Ainsi avait-il pratiqué ce jeu pendant près d'une heure, oubliant un instant la rage qu'avait fait naître en lui la mort de Vanessa et, quand la lumière s'était fondue dans le noir du ciel, il avait pris le chemin du retour, s'arrêtant dans son pub favori pour saluer la mémoire de Vanessa de trois pintes de Romsey.

Auteur: Hurley Graham

Info: Coups sur coups

[ observation ] [ thérapie ]

 

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nature

Qui n'a rêvé devant un arbre au printemps ? Qui n'a ressenti son calme épanouissement comme une invite ? Même l'homme moderne, qui a perdu la faculté de s'émerveiller, sauf peut-être et pour un temps devant les inventions nées de son cerveau, ne peut y rester insensible. Mais que l'on imagine que l'humain des temps anciens, vivant au sein de la nature, pour qui l'alliance avec elle n'était point soumission, comme on veut nous le faire croire, mais harmonie, ou, mieux encore, que l'on pratique la méditation, alors une telle rêverie retrouve son utilité première, elle redevient ce qu'elle était, authentique, vitale, elle constitue un mode d'être, le plus authentique, le plus clairvoyant qui soit. Ainsi, au pied de l'arbre, rêve le Bouddha, et il s'éveille du trop humain cauchemar. Durant la méditation devant le figuier sacré, surgit du tréfonds de l'être la compréhension intuitive de l'univers dont l'individu cesse d'être séparé, celle de la place qu'il y occupe, du rôle qu'il doit y jouer, compréhension spontanée, nécessaire et suffisante, que possède tout vivant et qui n'est refusée qu'à l'homme, ou plutôt que l'homme seul se refuse.

Auteur: Brosse Jacques

Info: Mythologie des arbres

[ contemplation ]

 

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inventivité

La créativité est toujours  une surpriste ; c'est pourquoi nous ne pouvons jamais compter que sur elle et n'osons y croire qu'une fois qu'elle s'est concrétisée. En d'autres termes, nous ne nous engagerions pas consciemment dans des tâches dont le succès exige clairement que la créativité soit sans cesse disponible. Par conséquent, la seule façon dont nous pouvons mettre pleinement en œuvre nos ressources créatives est de mal évaluer la nature de la tâche, en nous la présentant comme plus routinière, plus simple, moins exigeante en termes de créativité réelle qu'elle ne le sera en réalité. 

En d'autres termes : puisque nous sous-estimons nécessairement notre créativité, il est souhaitable que nous sous-estimions dans une mesure quasi similaire les difficultés des tâches auxquelles nous serons confrontés... Afin d'être trompés par ces deux sous-estimations compensatrices pour entreprendre des tâches que nous pouvons, mais autrement n'oserions pas, aborder. Le principe est suffisamment important pour mériter un nom : puisque nous sommes apparemment sur la piste ici d'une sorte de main invisible ou cachée qui nous dissimule avantageusement les difficultés, je propose la main cachée. (hidding hand) 

Auteur: Hirschman Albert Otto

Info:

[ souffle ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ entreprendre ] [ inconscience ] [ espérance ]

 
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causes-effets

Mantharâ détestait son ombre. C’était une chose que d’être bossue, c’en était une autre que de voir sa difformité s’étaler sur un mur, dix fois plus grande que nature. Malheureusement, la servante chargée de la torche, trop lente à descendre du carrosse, la suivait au lieu de la précéder. La flamme vacillante faisait fuir l’ombre de Mantharâ devant elle, danser sa silhouette sur les pavés de la rue puis sur la paroi à l’extrémité de l’impasse. A cette heure tardive, après plusieurs nuits blanches d’attente anxieuse, cette vision était plus que l’infirme n’en pouvait supporter. Elle se retourna brusquement, faisant sursauter la servante avant même que la gifle ne s’abattit sur sa joue. La fille laissa échapper un couinement, mais ne lâcha pas la masâl*. Malgré la faible clarté de la torche, la marque des longs doigts osseux se dessinait aussi nettement que des cils sur sa peau pâle. Elle fixa intensément Mantharâ, se demandant quelle erreur elle avait commise, mais la bossue ne se donna pas la peine de l’en informer. Déjà, elle était repartie de sa démarche traînante vers le fond de l’impasse.

Auteur: Ashok Kumar Banker

Info: Le Râmâyana, Tome 1 : Le prince d'Ayodiâ, *torche

[ rapports-humains ] [ incompréhension ]

 

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écologie

A partir du 2 août, l'humanité vit à crédit
Il faudrait 1,7 planète pour produire toutes les ressources naturelles que nous consommons en une année
La date est fatidique, et toujours plus précoce. Depuis mercredi 2 août, l'humanité vit à crédit : elle a consommé, en seulement sept mois, toutes les ressources que la Terre peut produire au cours d'une année. Jusqu'à la fin 2017, pour continuer à boire, à manger, à nous chauffer ou à nous déplacer, nous allons donc surexploiter les écosystèmes et compromettre leur capacité de régénération........
Tous les humains ne sont toutefois pas responsables de cette situation dans les mêmes proportions. Avec le train de vie australien ou américain, il faudrait plus de cinq planètes pour vivre. Les Français, eux, en ont besoin de trois, les Chinois de 2,1, bien au-dessus de la frugalité indienne (0,6 planète). Rapporté aux ressources nationales, le Japon aurait besoin de sept fois son pays pour satisfaire sa consommation actuelle, l'Italie et le Royaume-Uni de quatre fois.Au total, l'empreinte écologique des pays développés est cinq fois supérieure à celle des pays pauvres.

Auteur: Internet

Info: Journal Le Monde, 3/08/2017

[ nord-sud ] [ surpopulation ]

 
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empirisme

C'est une psychologie très particulière, ce point de vue qui annonce "la science est aussi basée sur la foi, c'est tout ". En général, cette phrase est prononcée par des gens qui affirment que la foi est une bonne chose. Alors pourquoi disent-ils "La science aussi est fondée sur la foi" sur un ton mi-triomphant mi-colérique, plutôt que comme un compliment ? Et c'est plutôt un compliment dangereux, pourrait-on penser, quant à ce point de vue. Si la science est basée sur la "foi", alors la science est de même nature que la religion - directement comparable. Si la science est une religion, c'est la religion qui guérit les malades et révèle les secrets des étoiles. Il serait logique de dire : "Les prêtres de la science peuvent marcher sur la Lune de manière flagrante, publique et vérifiable, alors que un miracle de la foi, et la foi de vos prêtres ne peut faire de même". Êtes-vous sûr de vouloir en arriver là, ô croyant ? Peut-être, après mûre réflexion, serait-il préférable de se retirer complètement de cette idée comme quoi "La science est aussi une religion ! "

Auteur: Yudkowsky Eliezer Shlomo

Info: The Less Wrong Sequences

[ miracles réitérables ]

 

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Ajouté à la BD par miguel