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être humain

En un certain sens, les humains, ceux de sexe masculin en tout cas, étaient comparables à des véhicules d'occasion. On pouvait reconnaître le modèle et évaluer le kilométrage. Un observateur averti était capable de dire si les amortisseurs étaient encore bons, si l'embrayage patinait, si les cylindres étaient usés. Les hommes étaient comme des poids lourds : les vieux comme de vieux camions et les jeunes comme des camions neufs. Mais il y en avait aussi qui ressemblaient plutôt à des mobylettes ou à des scooters des mers.
Les femmes, elles, à supposer qu'on puisse les comparer à des véhicules, étaient comme des voitures. Une femme jeune et jolie était une décapotable aux lignes fluides, mais si elle pratiquait avec trop d'ardeur la circulation nocturne, la carrosserie ne résistait pas : elle se couvrait de bosselures, la peinture s'écaillait, les béquets rouillaient. Un jour ou l'autre, pendant une marche arrière, un feu arrière se brisait et cela ne valait pas le coup de le changer. Il y avait aussi des voitures féminines qui ne vieillissaient jamais et restaient intemporelles année après année, tout au long de l'histoire de l'automobile. On les bichonnait avec amour et leurs formes suscitaient encore l'intérêt alors que les camions les plus robustes étaient partis à la casse depuis longtemps. Les héroïques mères de familles nombreuses, quant à elles, étaient des autobus parfaitement fiables, toujours à l'heure, qui ne laissaient jamais personne sur le bas-côté.

Auteur: Paasilinna Arto

Info: La cavale du géomètre, p.19, Éd. Folio n°3393

[ voiture ] [ véhicule ] [ automobile ]

 

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cartésianisme

Autrement dit, tout le système du savoir tel que Descartes l’a décrit est tiré, par une opération purement intellectuelle, d’un petit nombre de principes a priori estimés évidents. Cette affirmation est capitale, car elle implique la méconnaissance de la vraie révolution intellectuelle du XVIIe siècle, c’est-à-dire de la méthode consistant à aller des faits aux causes et non plus à supposer des principes universels dans la nature pour en déduire les phénomènes et leurs explications. L’usage cartésien de la notion de causalité tourne le dos à la science de son temps, dont sa philosophie ne peut donc nullement être considérée comme la "totalisation" ni même comme le début d’une prise de conscience moyennement lucide. Inconscient des concepts neufs qui naissaient sous ses yeux, Descartes recommande "de commencer par la recherche des premières causes, c’est-à-dire des principes", ce qui est préconiser le retour aux physiques et aux biologies déductives de l’Antiquité, dans ce que l’Antiquité offrait de plus stérile, et non pas dans ce qu’elle offrait de points d’appui pour lutter contre la scolastique. […]

Aussi ne faut-il pas se méprendre sur les applications pratiques et les expériences dont Descartes annonce le programme à la fin du Discours de la méthode. Il ne se propose pas d’expérimenter au sens où Galilée le faisait. A l’inverse, comme Platon, il a confiance dans la validité absolue de ses principes a priori, aperçus par la seule lumière du raisonnement, et donc, par avance, il est sûr de leur efficacité dans la pratique.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Préface au Discours de la méthode de René Descartes, Librairie générale française, 1973, page 17

[ critique ] [ conservateur ] [ préjugé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Il se rendit chez Hélène en sortant de l’hôpital.
Dès qu’il arriva, il s’enferma dans la salle de bains. Un gant de toilette s’égouttait sur le rebord du lavabo. Hélène venait de se laver. La brosse à dents était mouillée. Hélène voulait avoir l’haleine fraîche au cas où Loïc l’embrasserait. Il vit, sur un coin de la baignoire, une boîte bleue. Une boîte plate, presque ovale, qui ressemblait à un grand poudrier. C’était la boîte d’un diaphragme. Loïc l’ouvrit. Elle était vide. Il sourit. Ainsi, Hélène s’était préparée pour lui. Elle s’était soigneusement lavée et, jambes fléchies, un pied en appui sur le bord de la baignoire, elle avait mis son diaphragme. Puis elle avait enfilé un slip propre, neuf peut-être, avec le soutien-gorge assorti. Elle avait sûrement quitté son bureau plus tôt que d’habitude et elle était allée au magasin de lingerie. Elle avait essayé plusieurs modèles. Nue dans la cabine, elle avait sans doute eu froid. Elle s’était rapidement décidée. La vendeuse lui avait souri, complice. Et maintenant, elle était assise à côté de lui, propre, dans ses beaux dessous, avec, dans la bouche, le goût du dentifrice. Il lui parlait, elle ne l’écoutait pas. Elle pensait au moment où il se déciderait à poser la main sur elle, à la toucher, à la caresser. Elle y penserait au restaurant et dans la voiture, au retour. Jusqu’à ce qu’il s’arrête devant chez elle, sans se garer, sans couper le contact. Là, elle comprendrait. Les sous-vêtements neufs et le diaphragme n’auraient servi à rien. Elle rentrerait seule. Dans la salle de bains, elle verrait le gant de toilette avec lequel elle s’était lavée et la boite bleue et elle se jetterait sur son lit en pleurant. Lui, il irait chez Brigitte.

Auteur: Bernheim Emmanuèle

Info: Un couple

[ littérature ]

 

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lecture

Un lecteur doit acquérir une familiarité à la fois vaste et universelle avec les livres en tant que tels, si l'on peut dire. Il doit les aborder avec la totalité de ses sens ; il doit les connaître par leur toucher et par leur parfum. Il faut qu'il apprenne comment les tenir en ses mains, comment faire bruisser leurs pages et obtenir en quelques secondes une première impression intuitive de ce qu'ils contiennent. Il doit, au bout d'un certain temps, en avoir touché plusieurs milliers, au moins dix fois davantage que ce qu'il lira véritablement. Il doit parcourir les livres des yeux comme un berger le fait avec des moutons, et les juger du regard inquisiteur et rapide qu'a le maquignon pour le bétail. Il doit être entouré de davantage de livres que ce qu'il lit, vivre dans la pénombre de pages non-lues, dont il connaît le caractère général et le contenu, virevoltant autour de lui. Telle est la finalité des bibliothèques, la sienne propre et celles des autres, privées et publiques. C'est aussi la finalité des bonnes librairies, de livres neufs ou d'occasion, dont il en reste quelques-unes, et dont on aimerait qu'il y en ait davantage. Une librairie n'est pas comme un guichet de chemin de fer que l'on approche en sachant ce qu'on veut. Il faut y entrer ouvert à tout, presque comme dans un rêve, et permettre à ce qui est là d'attirer et d'influencer librement l'oeil. Se promener entre les rayons d'une librairie, en s'y plongeant selon ce que dicte la curiosité, devrait être le divertissement d'une après-midi. Abandonnez toute timidité, tout scrupule à vous y adonner. Les librairies existent pour vous l'offrir, et les libraires l'accueillent volontiers, sachant fort bien comment tout cela se terminera. Il s'agit d'une habitude à acquérir dès son jeune âge.

Auteur: Keynes John Maynard

Info: On Reading Books, 1936, Donald Moggridge

[ lire ]

 

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homme-animal

Il faut concevoir que l’Univers est un champ d’énergie, que tout est énergie, que ce que nous connaissons sur le plan matériel n’est qu’une condensation de cette énergie, alors si nous parlons des fourmis, si nous parlons des abeilles, si nous parlons des oiseaux, il y a une fonction ésotérique, autrement dit occulte, autrement dit invisible liée à ces animaux-là, à ces formes-là, et lorsque l’être humain sera capable de se dédoubler et de comprendre les Lois des formes des Mondes invisibles qui sont constituées avant qu’il y ait programmation pour la densification dans la matière, l’être humain connaîtra les Lois et le pourquoi de ces animaux-là, mais on ne peut pas dissocier le royaume animal de l’évolution de l’être humain, car les animaux les plus complexes vont aussi vers une évolution supérieure, mais non pas dans le sens que l’être humain peut le comprendre aujourd’hui.

On dit souvent que le minéral va à la plante, la plante devient animale, l’animal devient humain, et l’humain devient surhumain, ça c’est vrai dans une certaine perspective, mais lorsque l’être humain est en relation parfaite avec l’Univers, autrement dit qu’il n’est plus influencé par les Planètes et qu’il est libre de se dédoubler, c’est-à-dire de visiter les Mondes invisibles, je ne parle pas des mondes spirituels là, je parle des Mondes invisibles, des Univers parallèles, à ce moment-là, l’être humain n’a plus le temps de s’occuper des animaux et n’est plus intéressé aux animaux parce que sa science le projette vers la construction d’Univers totalement neufs, et il est obligé de par la nature de l’Intelligence et de par le processus créatif extrêmement rapide de l’Intelligence, du Principe de l’Intelligence, de constituer des mondes totalement nouveaux dans lesquels les formes anciennes qui ont servies à l’évolution d’une humanité ne servent plus, alors s’il y a des animaux aujourd’hui sur la Terre, ils servent à l’humanité, mais dans les temps qui viendront où l’être humain sera en contact avec les Mondes parallèles, si l’être humain veut des animaux il sera obligé d’en créer des nouveaux et ce sera lui qui les créera, parce qu’il aura la capacité de se servir de l’énergie de l’âme et qu’il fera partie de la Hiérarchie, et qu’il connaîtra la Loi des formes et aussi les Lois d’évolution, qui sont liées à la forme et à la régénération de la forme.

Auteur: Montréal Bernard de

Info: http://hommageabdm.canalblog.com/archives/2016/09/30/34384731.html

[ méta-spiritualité ] [ anthropocentrisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

visionnaires

Le philosophe publie Autodafés : l’art de détruire les livres (Presses de la Cité), qui rassemble ses analyses publiées dans le Point sur quelques penseurs hétérodoxes récents.

Il paraît que des abonnés se seraient retirés de cette excellente revue qu’est Front Populaire au prétexte de la position très lucide et humainement irréfutable de Michel Onfray en faveur de la vaccination.

Je n’ai pas la prétention de les faire revenir mais j’aimerais au moins tenter ma chance parce que Michel Onfray vient de publier aux Presses de la Cité un étincelant essai, qui est aussi un pamphlet dévastateur, dont le titre Autodafés, et le sous-titre : L’art de détruire les livres, révèlent bien la substance.

Celle-ci consiste à dénoncer la manière dont des ouvrages capitaux pour la compréhension de la société et du monde, géniaux à cause de l’anticipation des dangers, salubres pour la révélation des horreurs ignorées ou occultées par l’idéologie, ont été longtemps interdits, censurés, étouffés pour la simple et triste raison qu’ils disaient tous la vérité.

Qu’on en juge : Simon Leys pour les Habits neufs du président Mao, Soljenitsyne et l’Archipel du Goulag, Paul Yonnet contre un certain antiracisme dans Voyage au centre du malaise français, Samuel Huntington prophétisant Le Choc des civilisations, la mise à bas du mythe d’un islam civilisateur de l’Occident dans Aristote au mont Saint-Michel de Sylvain Gouguenheim et enfin, sous la direction de Catherine Meyer, Le Livre noir de la psychanalyse la ridiculisant.

Exercices de démolition

Michel Onfray ne se contente pas de décrire brillamment le bienfaisant scandale que ces bombes ont créé lors de leur publication mais, avec une cruauté jouissive, accable le milieu germanopratin, un mélange prétendument progressiste de philosophes égarés, d’écrivains énamourés, de journalistes perdus, de sociologues confus et d’idéologues aveugles parce qu’ils souhaitaient plus que tout être aveuglés. Pour qui est familier de l’univers de Michel Onfray et de son style qui s’adapte au genre que son infinie curiosité aborde, on devine avec quelle talentueuse et acerbe impétuosité il s’est livré dans ces exercices de démolition qui sont un régal.

Lorsqu’il regrette qu’il n’y ait jamais eu “le Nuremberg du marxisme-léninisme”, il déplore, selon une magnifique formule, que “les atrocités léninistes, trotskistes, staliniennes, bénéficient d’une extraterritorialité morale” avec la jurisprudence qui s’ensuit : on peut avoir pensé, voulu et validé le pire dans l’extrême gauche sous toutes ses latitudes et avec les honteuses complaisances qu’il est facile d’imaginer, ce ne sera jamais “un obstacle dirimant pour faire carrière”! Contrairement à ceux de l’autre bord extrême, nazis, fascistes, pétainistes, franquistes et autres, soutiens de régimes autoritaires, qui, et “c’est heureux”, seront stigmatisés à vie.

Ce qu’énonce Michel Onfray est une évidence mais son expression fait tellement peur qu’il faut lui savoir gré de la proclamer. De même d’ailleurs qu’il ne faut pas manquer d’un vrai courage intellectuel pour affirmer le délétère et malfaisant compagnonnage, malgré les apparences cherchant à sauver la mise de tel ou tel, entre Marx, Lénine, Staline et Trotski.

Michel Onfray blacklisté par France Inter

À lire Autodafés, il ne faut plus que Michel Onfray s’indigne, ou même s’étonne, de ne pas être convié sur certaines radios, par exemple France Inter où le vrai pluralisme et l’authentique liberté intellectuelle sont aussi absents que l’esprit de ses humoristes. Comment l’espace médiatique incriminé, qui n’aura aucun mal à se reconnaître, pourrait-il, avec une tolérance qui serait proche du masochisme, accueillir à bras ouverts, à intelligence curieuse, Michel Onfray qui a dressé un fulgurant acte d’accusation contre les turpitudes d’une époque où de manière indigne on vilipendait des héros de la vérité pour lesquels la littérature était un moyen de se sauver et de nous protéger.

J’aime aussi particulièrement que Autodafés batte en brèche la réputation de narcissisme et d’autarcie que des malintentionnés, des ignorants lui ont faite alors que son livre démontre le contraire. Puisqu’il le consacre à défendre des causes détachées de l’actualité, fondamentales parce qu’elles ont eu des enjeux de haute portée historique, philosophique et politique, et des personnalités qui ont honoré la pensée, le courage, la liberté et la vérité. Je n’imagine pas BHL – et de fait je ne l’ai jamais vu adopter une telle posture – se dépenser dans tous les sens du terme pour de tels combats ne rapportant rien médiatiquement et politiquement, seulement destinés à réparer des injustices anciennes, à promouvoir d’autres écrivains que lui, à rappeler leurs audaces qui n’étaient pas celles (à couvert) des champs de bataille mais infiniment plus périlleuses puisqu’elles avaient pour ennemi essentiel l’immense et étouffante chape d’idéologies que la bienséance interdisait de questionner.

Pourtant ces auteurs, que Michel Onfray a mis à l’honneur, l’ont fait et il convenait qu’avec superbe ils soient sublimés et leurs adversaires dégradés.

J’entends déjà le reproche : encore Michel Onfray, toujours Michel Onfray ! Ce n’est pas ma faute s’il a écrit Autodafés. Je ne pouvais pas me passer de lui rendre cet hommage, lui qui a su si bien se mettre au service du génie intrépide de quelques autres.

Auteur: Bilger Philippe

Info: Causeur, 2 sept 2021. Michel Onfray revient sur quelques crimes de la pensée

[ épuration ] [ damnatio memoriae ] [ baillonnés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ufo

Un bon copain et ancien compagnon d'escadron, Dave "Sex" Fravor, a vécu une des histoires d'aviation les plus bizarres de tous les temps. Un truc qui éclate la crédibilité, alors je vais la raconter en m'appuyant sur la bonne foi de Dave.
Je le connais personnellement - très bien. Nous avons volé sur des A-6 ensemble avant qu'il n'entre dans le monde des Hornet. C'est un mec drôle. Intelligent et malin, avec la typique surestimation de ses compétences du pilote de chasse. En vol cependant, Dave était aussi professionnel que possible.
Au matin du 14 novembre 2004, Dave et son équipier se sont lancés dans le ciel bleu clair de la Californie du Sud, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de San Diego. Leur nom d'appel était FASTEAGLE 01. Son ailier a décollé juste après eux dans FASTEAGLE 02. Ils ont grimpé au-dessus du navire et eu rendez-vous de façon normale avant de partir vers la zone de travail assignée dans l'océan ouvert au sud de l'USS Nimitz. Jour normal, opérations normales pour le pré-déploiement du cycle de travail dans tel milieu.
Le Nimitz Carrier Strike Group était déjà en poste depuis quelques semaines et travaillait à intégrer les opérations du transporteur avec ses différents navires de soutien, y compris le croiseur de missiles guidés de classe Ticonderoga, USS Princeton. En ce qui concerne Dave, c'était un jour standard, autre étape dans le long processus de la préparation des navires du Strike group et des avions de l'Air Wing pour travailler harmonieusement leur prochain déploiement de combat.
Ce que Dave ne savait pas, c'était qu'au cours des derniers jours, le Princeton avait attrapé des retours bizarres sur leur radar SPY-1. À plusieurs occasions, à compter du 10 novembre, le fire control officer, un type expérimenté, tout comme les radaristes, avaient détecté de nombreux échos qui se situaient bien au-dessus du volume de balayage du radar, quelque part à plus de 80 000 pieds. Des signaux qui partaient de 80 000 pieds jusqu'à planer à environ 50 pieds au-dessus de l'eau en quelques secondes. Toujours au même endroit, à la latitude d'environ 30NM au large de la côte de Baja, à environ 70NM au sud-ouest de Tijuana. À l'époque, le SPY-1 était le radar tactique le plus sophistiqué et le plus puissant de la planète. Avec cet engin, ils ont pu suivre ces AAV* pendant qu'ils descendaient, tournaient et glissaient à des vitesses, des taux de rotation et des accélérations plus rapides que n'importe quel avion ami ou menace connu. Incroyablement rapide.
Une fois les avions de l'escadre aérienne arrivés près du Nimitz, le fire squad control du Princeton y vit l'opportunité d'utiliser ces atouts et ces yeux pour aider à résoudre le mystère de ces AAVs.
A un moment, le vol FASTEAGLE terminait son entraînement prévu, le cmdt de l'escadron VMFA-232 de Marine, le lieutenant-colonel "Cheeks" Kurth, effectuait un vol de vérification post-maintenance pas très loin. Il fut le premier engin rapide contacté par le Princeton. La communication était étrange et intrigante. On lui demandait d'enquêter sur un contact aérien non identifié. Ce n'est pas une demande terriblement inhabituelle quand un Strike Group est en transit ou déployé loin des eaux domestiques, mais c'est plus qu'un peu étrange, pratiquement en vue du San Diego Homeport. Pour ajouter aux communications inhabituelles, on lui demanda quel armement il avait à bord. "Aucun."
Alors que le Princeton communiquait avec Cheeks, ils tentait également de transmettre ce contact AAV à l'E-2C Hawkeye de l'Air Wing, également en vol à l'époque. L'équipage de VAW-117 participait au contrôle d'interception pour le vol FASTEAGLE pendant leur entraînement et le Princeton souhaitait maintenant que l'E-2 guide les Super Hornets vers le point d'interception avec le contact de l'AAV, qui planait à ce moment sur leur spot préféré, mais maintenant à environ 20 000 pieds au-dessus de l'océan.
Les retours de l'AAV n'étaient pas été assez forts pour apparaître sur le large balayage de l'E-2, mais une fois qu'ils concentrèrent leur radar sur les coordonnées que le Princeton leur indiqua ils obtinrent un contact faible. Echos qui ne suffisaient pas pour générer une piste cible. Alors le Princeton contacta directement FASTEAGLE. Bien qu'il n'ait pas pu verrouiller les AAV, le contrôleur E-2 resta sur la fréquence et put suivre toute l'évolution qui s'ensuivit.
Alors que Cheeks s'approchait de l'endroit où il était dirigé, le Princeton lui conseilla de rester au-dessus de 10K alors que la section des Super Hornets s'approchait de la cible. Son radar reconnut les deux ships FASTEAGLE, mais pas d'autre contact. Un moment plus tard, le Princeton lui ordonna de le laisser tomber et de retourner au navire. Comme il était très proche, il décida de survoler l'action et de jeter un coup d'oeil.
La mer était calme, presque vitreuse et on était en fin de matinée d'une belle journée. Des conditions parfaites. Alors que Cheeks survolait l'endroit, il vit une perturbation à la surface de l'océan. Une section ronde d'eau turbulente d'environ 50-100 mètres de diamètre. C'était la seule zone du type de ce qu'il nomma "eau vive", décrivant ça comme s'il y avait quelque chose sous la surface comme un banc ou ce qu'il avait entendu dire de ce à quoi ressemble un navire qui coule rapidement.
Il survola la perturbation et fit demi-tour en direction de Nimitz sans voir ce qui faisait mousser l'eau. Comme il s'en retournait, au moment où les Super Hornets convergeaient vers l'endroit, les eaux blanches cessèrent et la surface de l'océan redevint lisse. Le point de la perturbation précédente étant complètement indiscernable.
À quelques milliers de pieds au-dessous de lui, Dave avait vu le même spectacle surréaliste, tout comme il s'était fait demander par le Princeton si les jets FASTEAGLE avaient des armes avec munition. Dave, déconcerté, rapporta que tout ce qu'ils avaient c'était deux missiles d'entraînement passifs. On lui donna des vecteurs de portée et un ensemble de coordonnées et on leur a dit d'enquêter sur un contact aérien inconnu à cet endroit.
Sans plus d'informations sur le contact, ils descendirent vers 20 mile pieds pour balayer avec un radar, ne percevant rien. Aucun avion de ce vol ne portait de girouette FLIR, ce qui limitait le type de capteurs avec lesquels il pouvait effectuer des recherches; mais les deux avions étaient neufs, selon les termes de Dave: "Ils avaient toujours cette nouvelle odeur de voiture". Les radars APG-73 étaient à la fois neufs et avaient parfaitement fonctionné durant l'entraînement de l'heure précédente. Pourtant, les écrans des deux avions étaient vides au point que Princeton lança "Merge plot!" (radars stop ?)
De ce moment les quatre membres d'équipage n'étaient plus que des yeux. La première indication inhabituelle que Dave nota fut la zone d'eau vive sur la surface que Cheeks regardait par-dessus son épaule alors qu'il s'éloignait. Il se souvient avoir pensé qu'il s'agissait de la taille d'un 737 et peut-être que le contact sur lequel ils avaient été dirigés était un avion de ligne qui venait de s'écraser. Il manoeuvra son F-18 plus bas pour mieux voir. Comme il descendait à environ 20K il fut surpris à la vue d'un objet blanc qui se déplaçait juste au-dessus de l'eau moussante. Il était immaculé, sans relief, oblong, et effectuait des mouvements latéraux mineurs tout en restant à une altitude constante au-dessus du disque d'eau turbulente.
Dave mis FASTEAGLE 02 en haute couverture passant vers environ 15K et avec son équipier put assister aux événements d'un point de vue parfait. Dave continua sa plongée en bas vers l'objet, essayant maintenant d'asservir le radar par l'intermédiaire de son NCSM pour le régler sur une distance de courte portée. Sans succès. Son intention était de passer près de l'objet à près de 350 nœuds. En se rapprochant il remarqua que l'AAV avait orienté l'une de ses extrémités fine vers lui, comme si, selon ses mots, "Il venait de nous remarquer et maintenant il nous pointait".
L'AAV commença alors à s'élever de son vol stationnaire. L'objet, qu'il décrivit plus tard comme bougeant en tic-tac, s'est élevé et fit deux cercles à droite, à environ un mile de la trajectoire en cercle du Hornet de Dave. Les instincts de BFM prirent le dessus et Dave poussa le nez vers le bas pour couper le bas du cercle. Alors il regarda l'AAV en mettant le nez en l'air, et tenta à nouveau d'asservir son radar via le NCSM. Encore une fois, l'APG-73 ne put verrouiller l'objet volant blanc de la taille d'un chasseur à quelques milliers de pieds de là.
Tout au long de ces manoeuvres, le WSO de Dave diffusait les événements en temps réel de l'interception vers le Princeton. Les opérateurs radar de l'E-2 entendirent sur le réseau sécurisé ce qui ressemblait à l'une des centaines d'interceptions qu'ils avaient entendues au fil des ans. À l'exception notable que les voix des équipages étaient plus stressées et que le verbiage pour identifier la cible était différent de ce qu'ils entendaient en général.
Dans leurs commentaires de débriefing, Dave, son OSM et les deux autres équipages déclarèrent que l'objet avait initialement plané comme un Harrier. Ils le décrivirent comme étant uniformément blanc, mesurant environ 45 pieds de longueur (grosso modo comme un avion de chasse), avec un axe horizontal discernable (comme un fuselage) mais sans fenêtres visibles, ni nacelles, ailes ou de systèmes de propulsion.
Alors que Dave tentait de manoeuvrer et d'essayer d'obtenir un verrou de combat avec son radar, l'AAV resserra son virage, "lift vector, puis vers l'arrière" comme Dave l'a décrit. Dave demanda immédiatement au Princeton un snap instantané, mais le radar SPY-1 avait également perdu le contact.
Les premières réponses du Princeton furent "image propre". Quelques instants plus tard, le Princeton relança "Vous n'allez pas le croire, mais il est à votre CAP." Le Princeton avait récupéré l'AAV planant à 24K au niveau assigné Lat / Long que Dave avait utilisé plus tôt pendant l'entraînement comme point orbital.
Bien que court en carburant, le vol FASTEAGLE bascula vers la position CAP pour essayer de reprendre l'AAV. Ils ne virent rien, ni sur leur chemin de retour vers Nimitz. Même le cercle de 100 mètres d'eau océanique turbulente avait disparu, lieu maintenant indiscernable du reste de la surface de la mer. Interrogé plus tard, Dave rapporta qu'il n'avait rien vu sur ou sous la surface de l'océan qui aurait pu causer ce cercle d'eau turbulente. Il était là quand ils acquirent visuellement le tic-tac, puis c'était parti lorsqu'ils cerclèrent quelques minutes plus tard.
De retour sur Nimitz, les quatre membres d'équipage se sont dirigés vers le paraloft pour retirer leur équipement. Les quatre équipages suivants de VFA-41 s'habillaient pour leur mission d'entraînement dans la même zone, avec utilisation des mêmes points Lat / Long que les points CAP de Dave. Dave et ses membres d'équipage transmirent ce qu'ils avaient vu aux nouveaux gars et leur rappelèrent d'enregistrer s'ils le pouvaient.
Le temps que lancement de la nouvelle équipe se fasse avec rendez-vous et vérification avec l'E-2 pour le contrôle, on était en début d'après-midi; 1500. Les avions se séparèrent, avec un cap vers ce même emplacement du sud de la PAC. Ils naviguaient à 20K et 300kts, max endurance. Là aussi le jet, le radar et aussi cette fois le FLIR, étaient nickel et fonctionnaient parfaitement.
Le WSO acquit d'abord un contact sur le radar à une distance d'environ 30 NM alors qu'il fonctionnait en mode balayage RWS. Il vérifia les coordonnées et ça oscillait en effet au point précis du CAP. Il tenta plusieurs verrouillage STT, sans succès. Plus tard, lors du débriefing, il expliqua qu'il avait plusieurs indices révélateurs d'EA.
L'aspect de la cible sur l'enregistrement de tracking tournait à 360 degrés avec d'autres indications de brouillage distinctes. En mode de balayage moins précis, le retour indiquait que l'objet était, aux dires du WSO, "à quelques milliers de pieds au-dessous de nous. Environ 15-20K- mais stationnaire." Le seul mouvement fut généré par le verrouillage radar du jet vers l'emplacement de la PAC.
Le WSO utilisa le pod FLIR à bord, l'asservissant à la piste faible que le mode RWS avait pu générer. Il enregistra la séquence sur l'enregistreur de bord. En utilisant le mode IR, il avait pu se verrouiller sur l'AAV., qui apparaissait sur l'écran dans l’enregistrement comme un objet blanc sur fond noir planant sans moyens connus.
La caméra Infra rouge ne détectait pas de gaz chauds sous l'AAV, comme avec un Harrier ou un hélicoptère. C'était simplement suspendu dans les airs. Il passa en mode TV et put verrouiller à nouveau le FLIR sur l'objet tout en essayant, sans succès, d'obtenir une piste STT sur le radar. Comme il regardait, l'AAV sortit de l'écran vers la gauche si soudainement qu'il sembla disparaître. Sur la bande au ralenti l'objet accélère hors du champ de vision avec une vitesse choquante. Le WSO ne fut pas en mesure de réacquérir l'AAV soit dans RWS soit avec le FLIR.
D'une manière ou d'une autre, la bande fut diffusée sur YouTube. Quelques années après l'incident, en me racontant l'histoire, Dave me montra le lien. C'était sans grand intérêt sans les informations de base. Mais remis dans le contexte, c'était incroyable, en particulier le ralenti du point d'accélération hors de l'écran. Pendant des années, j'ai raconté l'histoire à des amis et leur ai montré la vidéo.
Le mois dernier, lorsque j'ai appelé Dave pour me rafraîchir la mémoire avant de m'asseoir pour écrire cette rencontre bizarre, il m'a informé que la vidéo avait été retirée de YouTube. Il m'a dit qu'une agence gouvernementale avec un identificateur à trois lettres avait récemment mené une enquête sur les AAVs et avait interviewé exhaustivement toutes les parties impliquées, les sept membres d'équipage, dont les 6 membres du VFA-41 et Cheeks du VMFA-232, le fire control officer et le chef principal du Princeton, ainsi que l'opérateur radar de l'E-2. Ils ont même questionné l'équipage de l'USS Louisville, un sous-marin Fast-Attack de la classe de Los Angeles, qui faisait partie du Nimitz Carrier Strike Group, qui a rapporté qu'il n'y avait pas de contacts sonar non identifiés ou de bruits sous-marins étranges ce jour-là.
Je ne sais pas quoi faire de ces événements. J'ai aimé l'histoire dès sa première écoute parce que c'est tellement fou. Je n'avais jamais beaucoup réfléchi aux extraterrestres ou aux ovnis. C'était pour moi du gaspillage de le faire. S'ils voulaient prendre contact, ils le feraient. S'ils voulaient observer de loin, ils pourraient facilement être impossibles à discerner compte tenu de la haute technologie qu'ils semblent avoir.
Maintenant j'ai été confronté à des témoins crédibles. Pas des cinglés portant des chapeaux de papier mais des gens que je connais, des gens de mon monde. Il y eut plusieurs plates-formes corroborantes qui détectèrent l'AAV à l'aide de capteurs variés. Et, bien sûr, les huit globes oculaires qui ont eu le visuel sur le tic-tac blanc alors que Dave manœuvrait pour l'intercepter.
Dave n'a pas besoin d'être un étranger pour vous non plus. Regardez-le sur la série PBS, Carrier, et faites-vous votre propre opinion sur son professionnalisme et sa santé mentale.

Auteur: Chierici Paco

Info: 14 mars 2015. *Anomalous Aerial Vehicles

[ témoignage ] [ extraterrestres ]

 

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