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remords

Je suis revenue à la maison ce matin-là, après qu'on m'a renvoyée, et je suis restée dehors avec mes chaussures de travail toutes neuves. Les chaussures qui avaient coûté autant à ma mère qu'un mois d'électricité. C'est à ce moment, je crois, que j'ai compris ce qu'était la honte, et la couleur qu'elle avait. La honte n'est pas noire, comme la saleté, comme je l'avais toujours cru. La honte a la couleur de l'uniforme blanc tout neuf quand votre mère a passé une nuit à repasser pour gagner de quoi vous l'acheter et que vous le lui rapportez sans une tache, sans une trace de travail.

Auteur: Stockett Kathryn

Info: La couleur des sentiments

[ enfance ] [ mauvaise conscience ] [ maman ]

 

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dernières paroles

Or moi je veux voir. Je demande des paysages, des climats, du fantastique, je veux des visions. Moi je veux que sur tout : châteaux, campagnes, que sur Paris et sa banlieue, sur le désert ou la banquise, que sur Bruxelles ou Managua, on me donne un regard, on m'en impose un autre, à l'occasion plus incisif, qui renouvelle le mien. Je veux qu'on me fasse sentir le temps, la femme, le passage d'un train, comme jusque-là, jamais, je ne les avais sentis. Ou alors, au moins, qu'on m'apprenne des choses neuves : sur Jésus, Lénine, La Callas ou sur moi. Je veux qu'un auteur ouvre en moi mes propres abîmes.

Auteur: Detrez Conrad

Info: Romans vides, romans pleins, texte adressé peu de temps avant sa disparition

[ . ]

 

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prier

- Et pourquoi est-ce que j'écrirais à Dieu ?
- Tu te sentirais mois seul.
- Moins seul avec quelqu'un qui n'existe pas ?
- Fais-le exister.
Elle s'est penchée vers moi.
- Chaque fois que tu croiras en lui, il existera un peu plus. Si tu persistes, il existera complètement. Alors, il te fera du bien.
- Qu'est-ce que je peux lui écrire ?
- Livre-lui tes pensées. Des pensées que tu ne dis pas, ce sont des pensées qui pèsent, qui s'incrustent, qui t'alourdissent, qui t'immobilisent, qui prennent la place des idées neuves et qui te pourrissent. Tu vas devenir une décharge à vieilles pensées qui puent si tu ne parles pas.

Auteur: Schmitt Eric-Emmanuel

Info: Oscar et la dame rose

[ thérapie ] [ foi ]

 

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lieux de pouvoir

Ceux qui font le jeu de la mort ne craignent pas la lumière du jour.

Ils gouvernent du haut de leurs étages de verre. Ils fourmillent en plein soleil.

Ils se penchent par-dessus le comptoir et ils tournent la tête.



Loin de là, par hasard, je m’arrête devant une de ces façades neuves.

Bien des fenêtres qui se noient en une seule fenêtre.

La nuit y capture les lumières du ciel et les migrations du feuillage.

C’est un lac miroitant, sans vagues, dressé dans la nuit d’été.



La violence paraît irréelle

un court instant.

Auteur: Tranströmer Tomas

Info: Baltiques : Oeuvres complètes 1954-2004

[ buildings ] [ gratte-ciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

parvenu

Mr et Mrs Veneering sont les nouveaux habitants d'une maison neuve, située dans l'un des quartiers neufs de Londres. Tout chez eux est battant neuf : la vaisselle est neuve, l'argenterie, les tableaux, la voiture, les harnais et les chevaux sont neufs. Eux-mêmes sont des gens neufs, et des mariés aussi neufs que le permet la naissance légale d'un bébé tout neuf. S'ils faisaient revenir un de leurs grands-pères, il arriverait du grand bazar bien et dûment emballé, sortirait de l'emballage, reverni des pieds à la tête, et n'aurait pas une éraillure ; car, depuis les chaises du vestibule, aux armoiries toutes neuves, jusqu'au piano à queue, nouveau mouvement, et au pare-étincelles nouveau système, on ne voit pas dans toute la maison un seul objet qui ne soit nouvellement poli ou verni. Et ce que l'on observe dans le mobilier des Veneering se remarque dans leurs personnes, dont la surface, légèrement gluante, rappelle un peu trop la boutique.

Auteur: Dickens Charles

Info: L'Ami commun, Le Mystère d'Edwin Drood

[ littérature ] [ nouveau riche ]

 

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industrialisation

Le même principe s'applique bien sûr aux machines, comme l'illustre cette anecdote concernant ce génie de la rentabilité dans la construction automobile, Henry Ford. Un jour, Ford envoya quelques-uns des ses employés dans des entrepôts de vieilles voitures, avec pour mission d'étudier l'état des pièces restantes dans les Ford T qui avaient été envoyées à la casse. Les employés revinrent avec la nouvelle, à première vue décevante, que toutes les pièces montraient des signes d'usure. Seuls dérogeaient à la règle les chevilles ouvrières, qui étaient comme neuves. A la grande surprise de ses employés, au lieu de se féliciter de la qualité de ses chevilles ouvrières, Ford déclara que celles-ci étaient trop bien usinées, et que désormais il faudrait veiller à les faire de moins bonne qualité. Les conclusions de Ford peuvent aller à l'encontre de notre idéal du travail bien fait, mais, elles étaient tout à fait dans la logique de la rentabilité économique : il perdait effectivement de l'argent à faire des chevilles ouvrières plus durable que les voitures dans lesquelles on les posait.

Auteur: Diamond Jared Mason

Info: Pourquoi l'amour est un plaisir : L'évolution de la sexualité humaine

[ obsolescence ] [ programmée ]

 

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obsolescence programmée

Ce n’est pas la nouveauté qui nous désenchante, c’est au contraire le règne fastidieux de l’innovation, de la confusion incessamment renouvelée, c’est ce kaléidoscope tournant d’instantanéités universelles qui nous fait vivre sans perspectives de temps ou d’espace comme dans les rêves ; c’est l’autoritarisme du changement qui s’étonne de nous voir encore attachés à la nouveauté qu’il recommandait hier, quand il en a une autre à nous imposer et qui empile à la va-vite ses progrès techniques les uns sur les autres sans faire attention que nous sommes là-dessous.

De ces marchandises il n’est pas entendu qu’elles puissent vieillir, ce qui marque la camelote ; elles doivent être neuves puis disparaître sous peine de se métamorphoser en encombrants et ridicules détritus. Tout doit être si bien récent et provisoire qu’on ne puisse concevoir un après, à ce qui est ainsi dépourvu de maintenant. Ce sont dans ce chaos les objets inexplicablement épargnés, les fermes attachements, tel usage ou manière tout simplement laissés à eux-mêmes et vivants, des répits imprévus, le coassement des grenouilles, qui font figure insolite de nouveauté

Auteur: Bodinat Baudouin de pseudo

Info: La vie sur terre. Paris : Éditions de l’Encyclopédie des nuisances

[ remplacement ] [ choses ] [ jetables ] [ non durabilité consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Hier soir, pas un cri d'oiseau, pas une brise : la solitude, et nous ! Les feuillages immobiles ne tremblaient même pas dans ces admirables couleurs du couchant qui sont tout à la fois ombre et lumière. Toi, rieuse et humble, te donnant tout entière en âme, en pensée, et te dérobant à la plus timide des caresses ! Chères coquetteries du coeur ! Elles vibrent toujours dans mon oreille, ces délicieuses paroles qui n'étaient ni des promesses, ni des aveux, mais qui laissaient à l'amour ses belles espérances, sans craintes et sans tourments ! Quel chaste souvenir dans la vie ! Quel épanouissement de toutes les fleurs qui naissent au fond de l'âme, et qu'un rien peut flétrir, mais qu'alors tout animait et fécondait ! Ce sera toujours ainsi, n'est-ce pas, ma bien-aimée ? En me rappelant, ce matin, les vives et fraîches douceurs dont ce moment a été la source, je me sens dans l'âme un bonheur qui me fait concevoir le véritable amour comme un océan de sensations éternelles et toujours neuves où l'on se plonge avec de croissants délices. Chaque jour, chaque parole, chaque caresse, chaque regard doit y ajouter le tribut de sa joie écoulée. Oui, les coeurs assez grands pour ne rien oublier, doivent vivre, à chaque battement, de toutes leurs félicités passées, comme de toutes celles que promet l'avenir. Voilà ce que je rêvais autrefois, et ce n'est plus un rêve aujourd'hui ! J'ai rencontré sur cette terre un bel ange, toi, qui m'en a fait connaître toutes les joies ! Ange du ciel, je te salue par un baiser.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Louis Lambert 1832

 

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imagination enfantine

Je suis couché dans mon lit, à mon cinquième étage, et mon jour, que rien n'interrompt, est comme un cadran sans aiguilles. De même qu'une chose qui était longtemps perdue, se retrouve un matin à sa place, ménagée et bonne, presque plus neuve qu'au jour de la perte, comme si elle avait été confiée aux soins de quelqu'un, - de même se retrouvent ça et là sur la couverture de mon lit des choses perdues de mon enfance et qui sont comme neuves. Toutes les peurs oubliées sont de nouveau là.

La peur qu'un petit fil de laine qui sort de l'ourlet de la couverture ne soit dur, dur et aigu comme une aiguille en acier ; la peur que ce petit bouton de ma chemise de nuit ne soit plus gros que ma tête, plus gros et plus lourd, la peur que cette petite miette de pain ne soit en verre lorsqu'elle touchera le sol et qu'elle ne se brise, et le souci pesant qu'en même temps tout ne soit brisé ; qu'à jamais tout ne soit brisé, la peur que ce bord déchiré d'une lettre ouverte ne soit un objet défendu, un objet indiciblement précieux pour lequel nul endroit de la chambre ne serait assez sûr ; la peur d'avaler, si je m'endormais, le morceau de charbon qui est là devant le poêle ; la peur qu'un chiffre quelconque ne puisse commencer à croître dans mon cerveau jusqu'à ce qu'il n'y ait plus place pour lui en moi ; la peur que ma couche ne soit en granit, en granit gris ; la peur de crier et qu'on n'accoure à ma porte et qu'on ne finisse par l'enfoncer ; la peur de me trahir et de dire tout ce dont j'ai peur, et la peur de ne pouvoir rien dire, parce que tout est indicible, et les autres peurs.. les peurs.

J'ai prié pour retrouver mon enfance, et elle est revenue, et je sens qu'elle est toujours dure comme autrefois et qu'il ne m'a servi à rien de vieillir.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: Les Cahiers de Malte Laurids Brigge

[ regret ] [ ravivée ]

 
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Ajouté à la BD par miguel