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introspection

Car, après tout, on grandit, on dépasse ses idéaux, qui se brisent en fragments, se muent en poussière et cendres ; et si on n'a pas d'autre vie, il faut en construire une à partir de ces fragments. Et pendant tout ce temps, l'âme aspire à quelque chose d'autre. Et c'est en vain que le rêveur fouille dans ses vieux rêves, qu'il ratisse comme un tas de cendres pour trouver une braise, si minuscule soit-elle, étincelle pour raviver la flamme qui réchauffera son sang glacé et y faire revivre tout ce qui lui était cher jadis, tout ce qui l'a touché au cœur, qui a fait couler son sang dans ses veines, qui lui a arraché des larmes et qui l'a si magnifiquement dupé !

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les Nuits blanches

[ nostalgie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

torride

La première semaine d'Août trône au sommet de l'été, pic du déroulement annuel, comme le plus haut siège de la grande roue lorsqu'elle stoppe sa rotation. Les semaines qui précèdent sont l'ascension à partir du printemps doux et celles qui suivent une descente vers la fraîcheur de l'automne. Mais la première semaine d'août est immobile, chaude. Elle est aussi curieusement insonore, avec des aubes vierges et blanches et des midis hurlants, et des couchers de soleil barbouillés de trop de couleur. Souvent la nuit il y a des éclairs, mais qui frémissent sans bruit. Pas de tonnerre, pas de pluie qui soulage. Ce sont des moments étranges et haletants, sans souffle, ces jours de canicule, au point que les gens sont amenés à faire des choses qu'ils regretteront après-coup.

Auteur: Babbitt Natalie Zane

Info: Tuck Everlasting

[ été ] [ littérature ]

 

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poème

Dit par le Soleil à la Lune :

Lorsque tu n'es que couronne blanche et solitaire,

Et moi Roi mort dans mon armure dorée quelque part en une sombre forêt,

Ne retiens que ceci de notre amour sans espoir

Que jamais jusqu'à la fin des Temps

Feu du cœur et feu de l'esprit ne seront un.



Said the Sun to the Moon :

When you are but a lonely white crone,

And I, a dead King in my golden armour somewhere in a dark wood,

Remember only this of our hopeless love

That never till Time is done

Will the fire of the heart and the fire of the mind be one

Auteur: Sitwell Edith

Info: Trad Mg

[ poésie ] [ astres ] [ jour ] [ nuit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

existence

Ce qu'il faut de nuit

Au-dessus des arbres,

Ce qu'il faut de fruits

Aux tables de marbre,

Ce qu'il faut d'obscur

Pour que le sang batte,

Ce qu'il faut de pur

Au coeur écarlate,

Ce qu'il faut de jour

Sur la page blanche,

Ce qu'il faut d'amour

Au fond du silence.

Et l'âme sans gloire

Qui demande à boire,

Le fil de nos jours

Chaque jour plus mince,

Et le coeur plus sourd

Les ans qui le pincent.

Nul n'entend que nous

La poulie qui grince,

Le seau est si lourd.



Vivre encore


Auteur: Supervielle Jules

Info:

[ vieillesse ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

homme assoupi

Je hais mon dormeur. C’est un mort qui n’a pas dit son dernier mot. Son sommeil est plus fort que ma haine. Il ne faut pas abandonner la nuit, Marc. Les lits ont été créés pour souffrir et pour jouir. Donneur de sang, donneur de cœur, épuise ta soif blanche. Je me lève, j’ouvre la fenêtre parce que la nuit se pousse contre la vitre. Elle entre avec sa traîne. La mer avance sans les musiciennes, sans l’écume, sans le bouillonnement. C’est par nuit noire que j’ai découvert la hauteur du ciel et que je suis retombée sur le trésor des fraisiers. C’est par nuit tendre pendant les gelées que, dans les prés traversés, j’ai entendu se propager des craquements d’incendie sous mes pieds. Je te hais, cadavre incomplet. 

Auteur: Leduc Violette

Info: Dans "Ravages", éd. Gallimard, Paris, 1955, page 318

[ pensées nocturnes ] [ dispute inaccomplie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

catastrophe maritime

La nuit du 25 novembre 1120, le Vaisseau blanc appareilla à destination de l'Angleterre et sombra corps et biens au large de Barfleur : il n'y eut qu'un survivant... Le vaisseau représentait le dernier cri en matière de transport maritime et il était muni des plus récents perfectionnements connus de la construction navale d'alors... Si l'on a beaucoup parlé de ce naufrage, c'est en raison du grand nombre de personnalités qui se trouvaient à bord; outre le fils du roi, héritier présomptif du trône, il y avait deux bâtards de sang royal, plusieurs comtes et barons et presque toute la maison du roi... Cela eut pour conséquence historique de laisser Henry sans héritier... Cela provoqua la guerre de succession et la période d'anarchie qui suivit la mort de Henri 1er d'Angleterre.

Auteur: Poole Austin Lane

Info: From Domesday Book to Magma Carta. A propos du naufrage de la Blanche-Nef

[ historique ] [ élite décapitée ] [ amorce ]

 

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question

L'âme est-elle solide, comme le fer ? Ou est-elle tendre et cassante comme les ailes d'un papillon de nuit dans le bec d'un hibou ? Qui l'a et qui ne l'a pas ? Je n'arrête pas de regarder autour de moi. Le visage de l'orignal est aussi triste que celui de Jésus. Le cygne ouvre lentement ses ailes blanches. À l'automne, l'ours noir transporte les feuilles dans l'obscurité. Une question mène à une autre. A-t'elle une forme ? Comme un iceberg ? Comme l'œil d'un colibri ? A-t-elle un poumon, comme le serpent et le pétoncle ? Pourquoi devrais-je en avoir une, et pas le fourmilier qui aime ses enfants ? Pourquoi devrais-je, et pas le chameau ? Maintenant que j'y pense, qu'en est-il des érables ? Et l'iris bleu ? Et toutes ces petites pierres, assises seules au clair de lune ? Qu'en est-il des roses, des citrons et de leurs feuilles brillantes ? Et l'herbe ?

Auteur: Mary Oliver

Info: Some Questions You Might Ask

[ anthropomorphique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Il se sentait loin du vaisseau, comme suspendu au-dessus des golfes profonds qui s'étendaient entre les îlots d'étoiles. En proie à une frayeur mêlée d'émerveillement, il plongeait son regard dans la nuit et la solitude majestueuse de l'espace.
A travers le dôme magique, il voyait les soleils flamboyants et les éclairs qui marquaient leur passage. Quelques uns étaient solitaires, d'autre formaient entre eux des colonies d'étoiles. il assistait au somptueux spectacle de la vie et de la mort à travers l'univers : les jeunes soleils à la blancheur aveuglante, les soleils d'or, les vieux soleils rouges et les soleils morts, noirs et couronnés de cendre. Il aperçut les plus lointaines galaxies, les nébuleuses en forme de serpent, les étonnantes et terrifiantes étoiles peuplant la Voie Lactée. Et en regardant tout cela il ne pensait ni ne ressentait plus rien, comme l'enfant encore tout ébloui d'être né.

Auteur: Brackett Leigh

Info: Les hommes stellaires

[ intersidéral ] [ spatial ]

 

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touristes

Au début de l'été, les premiers Allemands faisaient leur apparition dans les prés. Leurs têtes aux cheveux gris voguaient sur l'océan des herbes. Les montures métalliques de leurs lunettes clignotaient gaiement au soleil. Un tel disait qu'on reconnait les Allemands aux chaussures - blanches et propres. Nous autres, nous ne prenons pas soin des souliers, nous leur manquons de respect. Nos chaussures, ce sont des godasses de cuir sombre. Ou alors des caoutchoucs au-dessus desquels Stasek Bachleda secoue les cendres de sa cigarette. Sans parler de nos pompes de similicuir, ces criardes imitations noires et blanches de "Mode", "Sport", "Rues d'Europe". Nos chaussures éternellement crottées de boue rouge, déformées, maltraitées par le gel ou la chaleur.
Les Allemands (...) prenaient en photo des espaces vides, ce qui étonnait beaucoup les gens. Pourquoi ne photographiaient-ils pas le nouvel arrêt de bus, le toit neuf de l'église, plutôt que ces lieux désertiques envahis par l'herbe ?

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Maison de jour, maison de nuit

[ Europe ]

 

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déclaration d'amour

Je t'aime d'être faible...
Je t'aime d'être faible et câline en mes bras
Et de chercher le sûr refuge de mes bras
Ainsi qu'un berceau tiède où tu reposeras.

Je t'aime d'être rousse et pareille à l'automne,
Frêle image de la Déesse de l'automne
Que le soleil couchant illumine et couronne.

Je t'aime d'être lente et de marcher sans bruit
Et de parler très bas et de haïr le bruit,
Comme l'on fait dans la présence de la nuit.

Et je t'aime surtout d'être pâle et mourante,
Et de gémir avec des sanglots de mourante,
Dans le cruel plaisir qui s'acharne et tourmente.

Je t'aime d'être, ô soeur des reines de jadis,
Exilée au milieu des splendeurs de jadis,
Plus blanche qu'un reflet de lune sur un lys...

Je t'aime de ne point t'émouvoir, lorsque blême
Et tremblante je ne puis cacher mon front blême,
Ô toi qui ne sauras jamais combien je t'aime !

Auteur: Vivien Renée

Info: Recueil : A l'heure des mains jointes

[ poème ]

 

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