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soldat tueur

Le soir du jour où j'ai tué mon premier homme, je me suis senti, pour la première fois, un combattant awawatuk, un guerrier. J'ai longtemps prié Gitchi Manitou cette nuit-là, puis le lendemain : je l'ai remercié d'être toujours en vie, et pour la mort de mon ennemi. Depuis lors, j'arrive à tuer en sachant que je ne le fais que pour survivre, et tant que je dis mes prières à Gitchi Manitou : il comprend. Mon ennemi, lui, ne le comprend peut-être pas quand je l'envoie sur le chemin des âmes, mais j'espère qu'il comprendra le jour où je le rencontrerai à nouveau.

Auteur: Boyden Joseph

Info: Le chemin des âmes, p 286. Onatopaniwiw - Le combattant.

[ croyance ] [ au-delà ] [ guerre ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

terroir

La veillée de Noël était particulière. On avait mis de côté depuis l'été, une bûche de taille respectable, mal dégrossie, de foyard (hêtre) appelée keuche ou queuche. Après le souper, on plaçait la bûche dans la cheminée et on la laissait se consumer le plus longtemps possible : on veillait la keuche. On la recouvrait de cendres lorsqu'on partait à la messe de minuit pour ralentir sa combustion. On ne travaillait pas cette soirée-là car "les souris mangeaient le travail fait cette nuit-là". On conservait un charbon de la queuche pour protéger la maison contre un incendie, souvenir d'un certain paganisme des premiers chrétiens.

Auteur: Forgeot Jacqueline

Info: Guyonelle, Histoire et anecdotes d'un petit village de Haute-Marne

[ christianisme ] [ superstition ] [ bûche ] [ traditions ]

 

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femme-par-homme

Cette nuit-là, Parker dormit dans la cabine pour gagner du temps, une sensation de hâte le dominait depuis le moment où il avait décidé de revoir cette femme. “Maytén”, répétait-il dans sa tête. Le son de ce prénom évoquait la terre et le paysage, les lacs bleutés de la cordillère, la brise tiède du printemps qui caressait les corps ; il produisait un écho fragile et cristallin, un accent, un final sans voyelle, ce qui ajoutait une grâce subtile, vaporeuse. Plus Parker se répétait ce prénom dans la pénombre du camion immobile sous les étoiles, plus il prenait de significations, jusqu’à devenir magique et parfumer l’aube.

Auteur: Varela Eduardo Fernando

Info: Patagonie route 203

[ romantisée ] [ espérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conteuse

Cette nuit-là, et pendant bien des nuits encore, grand-mère m'a ouvert les portes de son enfance (...). Ses histoires m'aidaient à m'évader, m'emmenaient sur les sommets des collines de Nghê An, où je remplissais mes poumons du parfum des rizières, plongeais les yeux dans le Lam, me muais en un point vert sur les montagnes de Truong Son. Grâce à ses histoires, je goûtais sur ma langue la saveur sucrée des baies de sim, je sentais les grenouilles me sauter dans les mains et dormais dans un hamac, sous un ciel criblé d'étoiles scintillantes. (...) La guerre se poursuivait, et ses histoires nous gardaient en vie, moi et mon espoir.

Auteur: Nguyen Phan Qué Mai

Info: Pour que chantent les montagnes

[ narratrice ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

incompréhensible

La salle à manger et la bibliothèque ne formaient plus qu'une seule grande pièce vide ne contenant qu'un ou deux meubles. Je n'essaierai pas de les décrire car je ne suis pas sûr de les avoir vus, malgré l'aveuglante lumière. Je m'explique. Pour voir une chose il faut la comprendre. Un fauteuil présuppose le corps humain, ses articulations, ses divers membres ; des ciseaux, l'action de couper. Que dire d'une lampe ou d'un véhicule ? Le sauvage ne perçoit pas la bible du missionnaires : le passager d'un bâteau ne voit pas les mêmes cordages que les hommes d'équipage. Si nous avions une vision réelle de l'univers peut-être pourrions-nous le comprendre. 

Aucune des formes insensées qu'îl me fut donnée de voir cette nuit-là ne correspondait à l'être humain ni à un usage imaginable.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le livre de sable. There are more things, pp 67, 68. Folio. Gallimard 1978

[ inconnu ] [ comprendre intégrer ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

accouchement

Ceux qui assistèrent Elisif cette nuit-là racontèrent ensuite qu'ayant eu à souffrir des heures durant , elle n'avait cessé de prier. Elle avait prié pour obtenir un grand garçon bien constitué qui ferait honneur à Dieu et pourrait ainsi devenir missionnaire afin d'aller convertir les païens.

Mais, vers les six heures du matin, un cri de bête vint déchirer l'air et se vriller dans toutes les têtes de la maison des Mille. Chacun se mit à supputer.

C'était Elisif qui, n'arrivant plus à se contenter de l'aide céleste, s'abandonnait au seul recours qui lui restait. Le cri originel. Le premier cri véritable de l'histoire universelle. Le hurlement arraché à un être dans la détresse, abandonné de Dieu, seul avec sa douleur. Le combat auquel les livres n'accordent aucune importance particulière parce que la vie nouvelle n'est pas le fait des grands généraux.

Auteur: Wassmo Herbjørg

Info: La Véranda aveugle

[ souffrance ]

 

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Nuit-de-noce

Écoute-moi bien, ma fille, les hommes sont toujours des brutes la première nuit, les autres nuits aussi d'ailleurs, mais celle-là est la pire, ils jurent leurs grands dieux qu'ils seront pleins de ménagements, que cela ne fera pas le moindre mal, mais ensuite, Dieu du ciel, je ne sais ce qui leur passe par la tête, ils se mettent à grogner comme des dogues, le Seigneur prenne pitié de nous, pauvres de nous qui n'avons d'autre remède que de supporter leurs assauts jusqu'à ce qu'ils parviennent à leurs fins, mais nous ne devons pas nous moquer d'eux, il n'y a rien qui les offense davantage, le mieux est de feindre que nous ne nous apercevons de rien, car si cela ne se produit pas la première nuit, cela se produira la deuxième, ou la troisième, personne n'échappe à la souffrance [...]

Auteur: Saramago José

Info: Le Dieu manchot, p.362, Éd. Point P174

 

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pudeur

Voyez-vous, il suffit que je me rende compte que j'ai dormi la bouche ouverte dans l'avion pour me sentir gênée. Or je réalisai peu à peu le nombre d'hommes qui m'avaient vue nue cette nuit-là. J'ai fait le compte : Peter (1), qui avait pourchassé Brook (2), Carl (3) , qui s'était accroupi à côté de moi. Les membres de la fraternité (4,5,6,7) qui avaient appelé la police. Un type (8) qui avait braqué une torche sur mon corps avant de fuir la scéne. L'agent Taylor (9), qui avait été envoyé sur place, le type (10) qui l'avait conduit jusqu'à moi. Puis l'agent Braden Shaw (11) et son collégue Eric Adams (12). Suivis par l'ambulancier Shaohsuan Steven Fanchaing (13) et son collégue Adam King (14), (...).

Ces photos, ainsi que celles prises à l'hôpital allaient être projetées au tribunal pour que tout le monde les voie. C'est là que j'ai perdu le compte.

Auteur: Miller Chanel Zhang Xiao Xia

Info: J'ai un nom

[ énumération ] [ viol ] [ femmes-hommes ] [ rapports humains ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

faire l'impasse

Cette nuit-là, alors que nous étions couchés ensemble, je n'arrivais pas à extirper l'expérience de Delft de ma tête.

" Penses-tu qu'il existe d'autres versions de nous-mêmes ? demandai-je à Francine.

- Je suppose qu'il doit bien y en avoir. " Elle admettait cela comme s'il s'agissait de quelque chose d'abstrait et de métaphysique, dont la simple évocation relevait du pinaillage. Les gens qui déclaraient croire en la théorie des mondes multiples ne semblaient jamais vouloir vraiment prendre la chose au sérieux et encore moins à titre personnel.

" Et ça ne te dérange pas ?

- Non, dit-elle allégrement. Comme je n'ai aucun moyen de changer la situation, ça servirait à quoi d'en être troublée ?

- C'est très pragmatique ", dis-je. Francine tendit le bras et me donna une tape sur l'épaule. " C'était un compliment! protestai-je. Je t'envie d'avoir réussi à accepter ça si facilement.

- Ça n'est pas le cas, crois-moi, admit-elle. J'ai simplement décidé de ne pas me tracasser avec ça, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. "

Auteur: Egan Greg

Info: Océanique

[ question insoluble ] [ écarter l'idée ]

 

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cunnilingus

Je me réveillai au son du premier coup de tonnerre ; dans un éclair de lumière blanche, aux côtés d'un homme qui embrassait et suçait mes tétons, une main fourrée entre mes cuisses. Écartant les replis de ma chair pour me pénétrer.

Alors que je gisais là, figée, incrédule, n'osant ni bouger ni respirer, l'homme cessa d'embrasser mes seins et descendit le long de mon ventre nu pour commencer à me lécher doucement, ses mains puissantes soulevant mes fesses pour me livrer à sa bouche. Un mélange féroce de souvenirs s'écoula en moi comme de l'acide : un grand bijou insectoïde dévorant une femme ; des rais de lumière se brisant sur du lichen jaunâtre, clip, clip, le vieux couteau laissant ses indentations dans le ciel de lit en bois. Sentir une langue en moi m'amena au bord de la frénésie ; je ne pouvais le supporter, non, pas cette nuit-là, il y avait si longtemps ; et pourtant, cela se reproduisit une fois de plus, je ne m'en étais pas sortie, non, et...

Ai-je hurlé lorsqu'un autre éclair déchira les ténèbres, me permettant de voir de qui il s'agissait?

Auteur: Joolz Denby Julianne Mumford

Info: Billie Morgan

[ gêne ]

 

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