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crépuscule

Parfois, à la tombée du jour, quand il rentre au village, une effusion rose qui vient du couchant galope calmement sur les ondes de blé en direction d'un horizon obscur.

Auteur: Marsé Juan

Info: Calligraphie des rêves

 

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Murphy

À peine exprimons-nous quelque chose qu'étrangement nous le dévaluons. Nous pensons avoir plongé au plus profond des abîmes, et quand nous revenons à la surface, la goutte d'eau ramenée à la pointe pâle de nos doigts ne ressemble plus à la mer dont elle provient. Nous nous figurons avoir découvert une mine de trésors inestimables, et la lumière du jour ne nous montre plus que des pierres fausses et des tessons de verre; et le trésor, inaltéré, n'en continue pas moins à briller dans l'obscur.

Auteur: Maeterlinck Maurice

Info:

[ pessimisme ] [ conclure ] [ impossible ]

 

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sciences

La philosophie est écrite dans cet immense livre qui se tient toujours ouvert devant nos yeux, je veux dire l'univers, mais on ne peut le comprendre si l'on ne s'applique d'abord à en comprendre la langue et à connaître les caractères avec lesquels il est écrit. Il est écrit dans la langue mathématique et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d'en comprendre un mot. Sans eux, c'est une errance dans un labyrinthe obscur.

Auteur: Galilée

Info: L'Essayeur, p.141, Société d'Édition Les Belles Lettres, trad. C. Chauviré, 1979. Cité par Michel Élie Martin dans, La nature est une livre écrit en langage mathématique, Pleins Feux, 2002

[ historique ] [ miroir ]

 

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fatalisme

De tous les problèmes qui nous embrouillent, celui du destin et du libre-arbitre est le plus obscur. Quoi ? la chose est écrite à l'avance et nous pouvons l'écrire, nous pouvons en changer la fin ? La vérité est différente. Le temps n'est pas. Il est notre pliure. Ce que nous croyons exécuter à la suite, s'exécute d'un bloc. Le temps nous le dévide. Notre oeuvre est déjà faite. Il ne nous reste pas moins à la découvrir. C'est cette participation passive qui étonne. Et il y a de quoi. Elle laisse le public incrédule. Je décide et je ne décide pas. J'obéis et je dirige. C'est un grand mystère.

Auteur: Cocteau Jean

Info: La difficulté d'être, Romans, Poésies, Oeuvres diverses, La Pochothèque LdP 1995, p.887

[ monde quantique ] [ solipsisme ] [ moi supérieur ? ]

 

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aliénation

[…] il s’avère que l’offrande à des dieux obscurs d’un objet de sacrifice est quelque chose à quoi peu de sujets peuvent ne pas succomber, dans une monstrueuse capture. L’ignorance, l’indifférence, le détournement du regard, peuvent expliquer sous quel voile reste encore caché ce mystère. Mais pour quiconque est capable, vers un tel phénomène, de diriger un courageux regard – et […] il y en a peu assurément pour ne pas succomber à la fascination du sacrifice en lui-même – le sacrifice signifie que, dans l’objet de nos désirs, nous essayons de trouver le témoignage de la présence du désir de cet Autre que j’appelle ici le Dieu obscur.

Auteur: Lacan Jacques

Info:

[ jouissance de l'autre ] [ réconfort de la loi ] [ castration refoulée ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

s'ennuyer

Quand j’étais enfant surtout, l’ennui assumait des formes tout à fait obscures pour moi et pour les autres, formes que j’étais incapable d’expliquer. En ces années-là, il m’arrivait de cesser brusquement de jouer et de rester des heures entières immobile, comme engourdi, accablé en réalité par le malaise que m’inspirait ce que j’ai appelé la flétrissure des objets, c’est-à-dire par l’obscure conscience qu’entre moi et les choses, il n’existait aucun rapport. Si, en de tels moments, ma mère entrait dans la chambre et me voyant muet, inerte et pâle de souffrance, me demandait ce que j’avais, je répondais invariablement: "je m’ennuie" expliquant ainsi, par un mot de sens clair et étroit, un état d’âme vaste et obscur.

Auteur: Moravia Alberto

Info: L'ennui

[ désintérêt ]

 

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orient

Suivre un rivage, en pays inconnu, atteindre la porte d'une ville, là une sentinelle, vieux troupier aussi, les grosses moustaches du vieux Tweedy, appuyée sur une longue espèce de lance. Flâner par des rues ombragées de bannes. Des figures passent enturbannées. Cavernes sombres où on vend des tapis, un hercule, Turco le Terrible, assis les jambes croisées, fumant une pipe serpentine. Cris de vendeurs dans les rues. Eau parfumée au fenouil, sherbets. Errer à l'aventure tout le jour. Rencontrer peut-être un voleur ou deux. Eh bien, va pour la rencontre. Voilà le crépuscule qui approche. Les ombres des mosquées le long des piliers ; Imam avec son parchemin roulé. Un frisson dans les arbres, signal, le vent du soir. Je continue. Ciel d'or qui se fane. Mère aux aguets sur sa porte. Elle rappelle ses enfants dans son idiome obscur.

Auteur: Joyce James

Info: In "Ulysse", t. 1, Gallimard-folio, p. 85 - trad. Auguste Morel

[ voyage ] [ rêve éveillé ] [ imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

aube

Toute la nuit, au septentrion, une aurore rouge sang, inouïe, empourpra l'univers entier. L'eau était rouge, lilas, noire, verte. Puis, en une journée et une nuit, elle évoqua tour à tour le verre des bouteilles, le feuillage de printemps, les feuilles tombées; elle passa par toutes les nuances de mauve, fut tour à tour brune et d'un bleu profond. Le ciel était tout à la fois rouge, cuivré comme le cuivre porté à l'incandescence, bleu d'acier oxydé, blanc de neige, rose comme les roses, et à la minuit, le ciel nocturne, au sud, était obscur. Une terre chagrine s'étendait, toute proche - montagnes, neige, glaciers -, sur les falaises les cris de la Foire-aux-oiseaux rompaient l'éternel silence, on eût dit que pleurait, gémissait, bramait la terre, qu'une douleur, une amertume inhumaines déchiraient ses entrailles, qu'un hurlement montait de son ventre - mauvais, ça !...

Auteur: Pilniak Boris

Info: Le Pays d'Outre-Passe

[ couleurs ]

 

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Shakespeare

Le mal de notre littérature dramatique c'est la formidable différence qu'il existe entre l'intelligence et la sagesse. Là où les auteurs allemands se mirent à penser, Hebbel par exemple, ou auparavant déjà Schiller, ils commencèrent à construire. Shakespeare lui n'a pas besoin de penser. Il n'a pas besoin de construire. Chez lui, c'est le spectateur qui construit. Shakespeare ne modifie pas au second acte le cours d'une destinée pour rendre le cinquième acte possible. Tout chez lui se termine naturellement. Dans l'incohérence des actes de Shakespeare, on reconnaît l'incohérence d'une destinée humaine telle que la rapporte un homme qui n'a pas intérêt à l'ordonner pour soutenir à l'aide d'un argument qui n'est pas tiré de la vie réelle, une idée qui ne peut être qu'un préjugé. Il n'est rien de plus sot que de représenter Shakespeare de façon qu'il soit clair. Il est par nature obscur. Il est la matière, le donné immédiat.

Auteur: Brecht Bertolt

Info: Ecrits sur le théâtre

 

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déforestation

L'arbre se changea en main qui chasse des nuages

inutilement tendue vers la lumière au loin ;

sur ses doigts se promenaient de minuscules lézards

qui guettaient entre les feuilles un souvenir obscur.



Des haches l'abattirent, on lui ouvrit la poitrine

à l'aide de crochets, rengaines et paumes baveuses ;

le faîte reposait son oreille sur le sol

enrobé dans sa pluie de grenouilles violacées.



Tombèrent le pin, l'ombu, le mauve eucalyptus,

le peuplier de lait et le saule de douleur.

On les passait la nuit par la scie ou la hache

pour tromper les oiseaux et recenser le bois.



( Les papillons inlassables dans les creux de l'air

de tous côtés cherchaient l'emplacement des feuilles ;

le criquet égaré déambula longtemps

et les oiseaux nichèrent dans l'image disparue ).

Auteur: Supervielle Jules

Info: Cherchez, cherchez, oiseaux... Abattage

[ poème ] [ coupes sylvestres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel