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perdition

Ainsi, par la bénédiction du hasard, aucun enseignement ne manquait à Lucien sur la pente du précipice où il devait tomber. D'Arthez avait mis le poète dans la noble voie du travail en réveillant le sentiment sous lequel disparaissent les obstacles. Lousteau lui-même avait essayé de l'éloigner par une pensée égoïste, en lui dépeignant le journalisme et la littérature sous leur vrai jour. Lucien n'avait pas voulu croire à tant de corruptions cachées ; mais il entendait enfin des journalistes criant de leur mal, il les voyait à l'œuvre, éventrant leur nourrice pour prédire l'avenir. Il avait pendant cette soirée vu les choses comme elles sont. Au lieu d'être saisi d'horreur à l'aspect du cœur même de cette corruption parisienne si bien qualifiée par Blucher, il jouissait avec ivresse de cette société spirituelle. Ces hommes extraordinaires sous l'armure damasquinée de leurs vices et le casque brillant de leur froide analyse, il les trouvait supérieurs aux hommes graves et sérieux du Cénacle.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Illusions perdues

[ carrefour ] [ dilemme ] [ croisée des chemins ] [ déniaisement ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs

suicide

Tu trouveras jusqu'à des profès de la sagesse qui dénient le droit d'attenter à sa propre vie, tiennent pour une impiété de se faire le meurtrier de soi-même et veulent qu'on attende pour sortir de la vie l'ouverture fixée par la nature. Parler ainsi c'est ne pas comprendre que l'on ferme la route de la liberté. Un des plus grands bienfaits de l'éternelle loi, c'est que, bornant à un seul moyen l'entrée dans la vie, elle en a multiplié les issues. Attendrai-je la brutalité de la maladie ou celle de l'homme, alors que je suis en mesure de me faire jour à travers les tourments et de balayer les obstacles ? Le grand motif de ne pas nous plaindre de la vie, c'est qu'elle ne retient personne. Tout est bien dans les choses humaines dès que nul ne reste malheureux que par sa faute. Vivre t'agrée : vis donc. Il ne t'agrée pas : libre à toi de t'en retourner d'où tu es venu.

Auteur: Sénèque

Info: Lettres à Lucilius, Robert Laffont, Bouquins 1993 <VIII Lettre 70-14 p.782>

 

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ignorance

Quel grand bonheur


de ne pas savoir


dans quel monde on vit.



Il aurait fallu


exister longtemps


assurément plus longtemps


qu’il n’existe lui-même.



Juste pour comparer,


connaître d’autres mondes.



Se soulever au dessus du corps


qui ne sait rien mieux faire


que limiter


et dresser des obstacles.



Pour le bien de la recherche,


pour la clarté de l’image


au nom des conclusions dernières,


s’envoler au dessus du temps


au fond duquel tout cela virevolte et cavalcade.



Depuis cette perspective,


adieu à jamais


détails et épisodes.



Compter les jours de la semaine


apparaîtrait assez vite


dépourvu de sens.



Jeter une lettre dans la boîte –


une erreur de jeunesse sans cervelle.



L’écriteau : "Ne pas marcher sur la pelouse" –


pure folie.

Auteur: Szymborska Wislawa

Info: Quel grand bonheur

[ protection ] [ incarnation mystère ] [ poème ]

 

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transport

De nombreux manuels soulignent qu'aucun animal n'a développé de roues et citent ce fait comme un exemple d'une évolution souvent incapable de trouver la solution optimale à un problème d'ingénierie. Ce n'est pas un bon exemple. Même si la nature pouvait avoir fait évoluer un orignal sur des roues, elle aurait sûrement choisi de ne pas le faire. Les roues sont bonnes dans un monde avec des routes et des rails. Elles s'enlisent dans les terrains doux, glissants, raides, ou inégaux. Les jambes sont mieux. Les roues doivent pouvoir rouler le long d'un support ininterrompu et régulier, alors que les jambes peuvent se placer sur une série de points d'ancrage distincts, l'exemple extrême étant une échelle. Les jambes peuvent également être placées afin de minimiser les embardées ou pour passer les obstacles. Même aujourd'hui, alors que le monde est devenu un terrain de stationnement, seule une moitié environ des terres sur le globe est accessible aux véhicules à roues ou à chenilles, alors que la plupart des terres sont accessible aux véhicules avec des pieds: les animaux, véhicules conçus par la sélection naturelle.

Auteur: Pinker Steven

Info: Comment fonctionne l'esprit

[ évolution ]

 

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pensées

Les obstacles que ces forces subliminales [les vâsanâs] dressent sur la voie qui mène à la libération sont de deux sortes : d’une part, les vâsanâs alimentent sans cesse le fleuve psycho-mental, la série infinie des cittavrtti ; d’autre part, et cela en vertu même de leur modalité spécifique (subliminale, "germinale"), les vâsanâs forment un obstacle énorme : car elles sont insaisissables, difficiles à contrôler et à maîtriser. Du fait même que leur statut ontologique est celui de la "potentialité", leur propre dynamisme oblige les vâsanâs à se manifester, à s’ "actualiser" sous forme d’actes de conscience. Ainsi le yogin – même s’il a à son actif une pratique prolongée et s’il a parcouru plusieurs étapes de son itinéraire ascétique – risque de se voir dérouté par l’invasion d’un puissant fleuve de "tourbillons" psycho-mentaux précipités par les vâsanâs.
[…] La vie est une décharge continuelle de vâsanâs qui se manifestent par les vrttis. En termes psychologiques, l’existence humaine est une actualisation sans arrêt du subconscient au moyen des "expériences". Les vâsanâs conditionnent le caractère spécifique de chaque individu ; et ce conditionnement est conforme tant à l’hérédité qu’à la situation karmique de l’individu.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 74-75

[ karma ] [ condition humaine ] [ transmission impersonnelle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

autodestruction

La littérature est une défense contre les attaques de la vie. Elle dit à la vie : "Tu ne peux pas me tromper. Je connais tes habitudes, je prévois et aime observer tes réactions, et je vole ton secret en t'impliquant par des obstacles astucieux qui interrompent ton flux normal".

L'autre défense contre les choses en général est le silence, alors que nous rassemblons nos forces pour un nouveau bond en avant. Mais nous devons nous imposer ce silence à nous-même, et non nous le faire imposer, même par la mort. Se choisir une épreuve est notre seule défense contre cette épreuve. C'est ce que l'on entend par accepter la souffrance. Ne pas s'y résigner, mais l'utiliser comme un tremplin. Contrôler l'effet de ses coups. Ceux qui, de par leur nature même, peuvent souffrir complètement, totalement, ont un avantage. C'est ainsi que nous pouvons désarmer le pouvoir de la souffrance, en faire notre propre création, notre propre choix ; nous y soumettre. Une justification du suicide. La charité n'a pas sa place dans tout cela. À moins que, peut-être, cet acte de violence ne soit en soi la plus vraie des formes de charité ?

Auteur: Pavèse Césare

Info:

[ philosophie ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pouvoir

Les universités d'élite méprisent le travail intellectuel rigoureux qui, par nature, se méfie de l’autorité, défend farouchement son indépendance et recèle un potentiel subversif. Elles fragmentent le savoir en disciplines hautement spécialisées, qui offrent des réponses pointues s'inscrivant dans des structures rigides. Économiques, politiques, ou sociales, les hiérarchies que servent ces institutions reposent sur des postulats univoques, telle la primauté d'un marché sans entraves, et un vocabulaire qui leur est propre. Ces terminologies par lesquelles les "spécialistes" se démarquent en tant qu'élite nuisent à l'acquisition d'une vision globale, dissuadent les néophytes de poser des questions embarrassantes, font obstacles à la recherche du bien commun, fragmentent les disciplines, divisent le corps professoral, les étudiants et les chercheurs, et incitent les universitaires à s'enfermer dans leur tour d'ivoire en négligeant les questions morales, politiques et culturelles les plus pressantes. Ceux qui savent faire preuve d'esprit critique - comme Noam Chomsky, Howard Zinn, Dennis Kucinich ou Ralph Nader - sont marginalisés, exclus des grands débats. Les universités d'élite ont renoncé à toute autocritique. Elles refusent de remettre en cause un système n'ayant que son propre maintien pour raison d'être. Dans ces institutions, il n'y a que l’organisation, la technologie, la promotion personnelle et les systèmes d'information qui comptent.

Auteur: Hedges Chris

Info: L'empire de l'illusion : La mort de la culture et le triomphe du spectacle

[ cénacles ] [ néolibéralisme ] [ conservation ]

 

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dévouement

Ce qu'une maman peut faire pour son enfant aveugle peut s'exprimer simplement : lui donner naissance une deuxième fois. C'est ce que la mienne fit pour moi,...
(...) Elle apprit le braille avec moi. Elle suivit mes études jour par jour pendant plusieurs années. Elle accomplit en somme toutes les tâches qu'un précepteur privé, spécialisé, eût sans doute accomplies. Mais à la compétence, elle ajouta l'amour, et l'on sait bien que cet amour-là dissout les obstacles mieux que ne le feraient toutes les sciences.
(...) On me pardonnera, j'en suis sûr, de penser que ma mère fut exceptionnelle. Mais je ne crois pas affaiblir le témoignage que je lui rends, si je dis qu'il est des milliers d'autres femmes qui seraient capables, vis-à-vis de leur enfant aveugle, du même don et de la même intelligence. Il suffirait, pour qu'il en fût ainsi, qu'elles sachent que l'adaptation est possible, et mieux que l'adaptation : l'alignement de la vie de leur enfant sur la vie des autres. Il suffirait qu'elles aient plus souvent entendu parler des richesses de la cécité, qu'elles aient confiance. Et c'est pourquoi je raconte si volontiers mon histoire accidentellement heureuse. Il n'est rien que je désire tant que de ne pas être une exception.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Et la lumière fut, p 46-47

[ mère-fils ] [ gratitude ] [ handicap ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

effleurements

Silhouettes hautes et fines semblant chevaucher des girafes, visibles malgré l'obscurité, ils étaient aspirés par des espaces successifs, de plus en plus lointains, et s'infiltraient dans les interstices gris de tout ce noir. L'écho de leur galop les précédait et leur revenait en les prévenant des obstacles. En cela, ils ressemblaient aux chauve-souris. Mais ils ne se contentaient pas de leur ressembler, ils les frôlaient, car c'était l'heure où les chauve-souris, qui pullulaient sur ces coteaux, sortaient de leurs grottes. Il est très rare de sentir le frôlement d'une chauve-souris, vu que ces petites bêtes sont dotées d'un mécanisme antichoc infaillible. Mais le frôlement n'est pas un choc, et dans de telles occasions, c'est la vitesse qui est en cause. Ce fut ce qui arriva à Rugendas. Une chauve-souris qui venait en sens inverse lui caressa le front. A peine un centième de seconde ; on aurait pu la confondre avec le souffle d'une brise ou avec l'excitation ponctuelle d'une cellule. Mais la légèreté était suprême ; rien ne pouvait lui être comparé, en raison de la mécanique qui la produisait, et surtout de la matière sur laquelle elle s'exerçait : un front dont toutes les ramifications nerveuses étaient déconnectées. Que rêver de plus doux, de plus subtil ?

Auteur: César Aira

Info: Un épisode dans la vie du peintre voyageur, p 80

[ nuit ] [ imperceptible ] [ littérature ]

 

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traducteur

Retraité depuis quatre ans, il vit en Dordogne et "tous les jours, il ne fait que ça : traduire !" L'ordinateur et le logiciel Word ont succédé aux cahiers à petits carreaux. La méthode n'a par contre pas changé : "On ne traduit pas que du sens, on traduit quelque chose qui est de l'ordre de l'émotion ", explique F. Michalski, très attaché à respecter l'étrangeté, la rythmique, la musique des auteurs. Même avec une parfaite connaissance de l'anglais, de l'américain, le traducteur est confronté à moult obstacles : l'argot des marines ou des flics, les vocabulaires cajun ou Navajo, sans oublier les jeux de mots, les métaphores. "Il faut trouver des clés, téléphoner aux auteurs parfois mais il n'y a jamais de solution absolue. " Et finalement le traducteur fait ce qu'il veut d'un livre, il se l'approprie... "C'est un bien ou c'est un danger, confie Freddy. Une traduction plaît ou déplaît. J'ai été encensé et en même temps complètement descendu ! " Alors finalement, on ne lit pas du Ellroy mais du Michalski ? "Je ne suis pas un auteur. L'idéal c'est bien sûr de lire en version originale. La traduction est un plaisir solitaire et égoïste. " Plaisir de donner une nouvelle peau à un corps. Et peu importe sa couleur, même si Freddy Michalski préfère le... noir.

Auteur: Michalski Freddy

Info:

[ transposeur ]

 

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