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s'immerger

On se connaît peu soi-même si l'on n'a jamais senti une excitation sur la peau en entrant dans la mer, puis le lent accord avec l'eau, si l'on ne sait pas ce que c'est qu'accepter de lui appartenir, et se laisser aller, en flottant. Notre corps découvre un monde quand il accepte de se confier sans peur au mouvement du ressac, quand nous contemplons le ciel étendu sur la mer et plongeons nos oreilles dans son ventre sonore, en acceptant de nous donner à elle avec une confiance filiale. Dans cet exercice, dans cette familiarité avec la grammaire de l'eau réside une sagesse ancienne, qui suggère la possibilité d'un temps autre. Sans l'infini de la mer, nous coulons à pic, entraînés dans le tourbillon de notre anthropomorphisme.

Auteur: Cassano Franco

Info: La pensée méridienne

[ océanique ]

 

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naissance

Cette île, Ambahy, est de tous les regrets. À mes lèvres, j'ai porté le sel de ses plages et j'ai revu de mes yeux médusés la mère que l'on nous raconte née des lumières se donner à l'océan. Elle a ouvert son ventre et l'ombre en elle s'est engouffrée. Chante comme en une veillée de légendes : "L'ombre a enflé le ventre de la mère et nous a créés noirs et miséreux." Chante encore : " Dans le noir, nous retournerons. Dans le noir, nous retomberons. Dans le noir du ventre. Dans le noir de la tombe. " La mère s'est effacée comme une onde sur les dunes et je me demande encore si je n'ai pas rêvé. Silence. Le vent entrouvert vomit des silences. Cette île est de tous les regrets.

Auteur: Raharimanana Jean-Luc

Info: Nour, 1947

[ Madagascar ] [ obscurité ] [ océanique ]

 

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littérature

La nuit est tombée au moment où je sors du cinéma. J'ai quitté un monde aux arbres dorés sous un ciel d'un bleu éclatant et j'en regagne un tout autre. Des néons grimacent. Des gens apparaissent dans la lumière des réverbères avant de disparaître à nouveau.
En attendant le bus, je marche le long de la berge et observe l'eau noire en contrebas. Elle semble morte, mais, de temps à autre, une vague scintillante vient respirer à la surface, en entraînant d'autres dans son sillage. Elles se montrent parfois l'espace d'une seconde avant de replonger. Un guidon de vélo parfaitement immobile émerge des vagues dans le halo projeté par l'éclairage du pont. Un animal qui s'est noyé, tels les crânes des vaches à grandes cornes qu'on voit dépasser du sable dans les westerns.

Auteur: Pettersson Torsten

Info: Donne-moi tes yeux

[ ville ] [ obscurité ] [ océan ] [ crépuscule ]

 

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gravitation

- La marée? c'est quoi?
- C'est quand la mer s'en va.
-La mer s'en va?
- Ouais. Des fois. Comme une femme qu'aurait des envies d'aller voir ailleurs. Sauf que la mer... elle revient toujours.
- Alors pourquoi elle s'en va?
- A cause de la lune. Un type m'a dit que, toutes les deux, elles s'attirent. Comme des aimants. La lune est là. Elle passe au dessus de la mer et la mer la suit. Elle essaie même de la rejoindre.
- Dans les étoiles?
- Ouais. Elle se tend vers le ciel. Comme ça. Elle voudrait la toucher, mais elle peut pas. Elle est trop lourde. Et, petit à petit, la lune s'éloigne. Elle finit par disparaître de l'autre côté du monde. Alors la mer revient.
- Sur ses petites pattes?

Auteur: Hautière Régis

Info: Abélard, Tome 2 : Une brève histoire de poussière et de cendre

[ reflux ] [ océan ]

 

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mot

Titre de mon prochain ouvrage : du Mississipi à Madagascar.
Où serait contée la naissance d'un grand fleuve, depuis sa source qui part d'un lac (Itasca Lake). Ce dernier, désirant un jour explorer le vaste monde, laisserait une partie de son esprit liquide s'échapper par une déclivité. Ce filet d'eau deviendrait de fil en aiguille une "grande rivière" (en indien ojibwa "misi-ziibi"), puis un fleuve. Une fois libéré au large des côtes de la Louisiane, le Mississipi se transformerait en de multiples courants qui se mettraient à parcourir les océans du monde. Grand karma aquatique, qui, une fois le tour du globe accompli dans toutes les directions, se rassemblerait autour d'une immense ile exotique, située aux antipodes de l'embouchure du fleuve, Madagascar.
Appétence toute personnelle pour la cadence et la sonorité de ces deux noms propres.

Auteur: Mg

Info: 7 mai 2012

[ voyelles ] [ rythme ] [ canevas ] [ océanique ]

 

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crépuscule

Le jour achevait de baisser, et un calme presque sinistre régnait sur cette plage déserte. Le mouvement de la mer s'élevant et s'abaissant au large sur le banc s'opérait sans bruit ; et dans l'espace qui était le plus rapproché de nous, l'eau gisait silencieuse, obscure, et sans un souffle de vent pour l'animer, des masses de varech à l'aspect verdâtre flottaient à la surface des flaques d'eau ; l'écume stagnante apparaissait de loin en loin, éclairée par les dernières lueurs du jour, qui s'éteignaient sur les grandes pointes de rochers, sortant hors de l'eau, au nord et au sud.
Nous étions à l'heure de la marée ; pendant que je regardais ainsi vaguement et dans l'attente, la face roussâtre des affreux Sables-Tremblants commença à frissonner et à s'agiter, seul et lugubre indice du mouvement dans ce lieu désolé.

Auteur: Collins William Wilkie

Info: Pierre de lune

[ couchant ] [ océan ]

 

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marée

La mer, dit-on, monte comme un cheval au galop : ce n'est pas vrai à l'ordinaire.
Elle ne galope qu'en remontant le Couesnon, quand elle a bien lutté contre le courant et qu'elle le vainc enfin.
Oui, alors elle court et sautelle, formant soudain un curieux fleuve sonore qui retourne en torrent vers sa source.
Mais sur la grève, elle s'insinue, rampe, se multiplie, s'approfondit dans un complet silence ; sans même ce glissement satiné, ce mouvement de langue et de bave qui lèche et farfouille un peu plus loin, à chaque coup.
Le flot prend position sur l'étendue comme s'il sortait des sables, du dessous.
La flaque devient mare et la mare étang, et, sans que rien vous ait prévenu, à la réfraction solide des sables mouillés, succède une indécision houblonneuse : c'est la mer.
Elle est venue grâce à des dénivellations insensibles, par des dépressions insoupçonnables...

Auteur: Varende Jean de La

Info: Le Mont Saint Michel

[ Océan ]

 

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plénitude

Ils nagèrent tous les trois vers le large. Couchés au ras de l’eau, ils voyaient accourir de l’horizon le poids régulier des vagues, et dans un capiteux vertige il leur semblait qu’il tombât tout entier sur leurs épaules et dût les écraser, — avant de se faire au-dessous d’eux un flux de silence et de douceur qui les élevait paresseusement sur un dos liquide, avec une sensation exquise de légèreté. Tantôt la crête d’une vague projetait une ombre brusque sur le visage de Heide et tantôt reparaissait l’étincellement salin de ses joues lavées. Il leur sembla que leurs muscles participaient peu à peu du pouvoir dissolvant de l’élément qui les portait : leur chair parut perdre de sa densité et s’identifier par une osmose obscure aux filets liquides qui les enserraient. Ils sentaient naître en eux une pureté, une liberté sans égales — ils souriaient tous les trois d’un sourire inconnu aux hommes en affrontant l’horizon incalculable.

Auteur: Gracq Julien

Info: Au chateau d'Argol

[ proprioception ] [ sentiment océanique ] [ amnios ] [ nage symbiose ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

crépuscule

La voûte du ciel se mirait dans ce jardin prodigieux, dont l'ardeur du soleil n'embrasait pas les profondeurs, car l'astre du jour, épuisé par sa course, allait au fond de l'abîme chercher le repos et, dans ses forges marines, aiguiser ses rayons émoussés. La lune envoyait sa clarté d'argent jusqu'aux confins de cette immense étendue, et se baignait avec volupté dans ses courants. Les Pléiades, avec une exquise et virginale pudeur, scintillaient jusque dans ses gouffres inexplorés, qu'elles traversaient comme des sondes lancées pour en mesurer la profondeur, pour en toucher le fond.
On entendait mille bruits résonner dans les grottes et les rochers qui entouraient cette surface immaculée - des gémissement de plaisir amoureux aussi bien que des fracas guerriers amplifiés par l'écho. Des sensations suaves, des parfums légers s'exhalaient de toutes parts et embaumaient les brises. Les embruns, le feu du soleil, colorant et durcissant les chairs, hâlaient les visages et leur donnaient un air viril.

Auteur: Papadiamándis Aléxandros

Info: L'ile d'Ouranitsa

[ océan ]

 

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effroi

J'ai basculé en une fraction de seconde. Je suis dans l'eau. Il fait nuit noire. Je suis seule. Je tourne la tête en tous sens, instinctivement. Je vois mon bateau qui s'éloigne. Je cherche un repère. Une lueur. Un objet. Un signe de vie. Rien. Je suis absolument seule. Isolée dans l'immense masse sombre et mouvante de la mer. Dans quelques instants, la mer, ma raison de vivre, va devenir mon tombeau. Effacer toute trace de mon existence. M'engloutir. Je pense à ma fille Marie. (...) Dans les ténèbres liquides, l'effroi prend peu à peu possession de moi. (...)

Au silence du grand large, au silence de la nuit, vient se joindre, effrayant, insupportable, cauchemardesque, ce silence de l'effroi, il se dresse devant moi telle une muraille infranchissable, un mur glacé qui signifie que je vais mourir. Je vais donc rejoindre le ciel. Ce ciel peuplé de milliard d'étoiles, de galaxies inconnues, d'amour, de bonheur et d'éternité.

Auteur: Arthaud Florence

Info: Cette nuit, la mer est noire

[ océan ] [ nocturne ] [ accident ]

 

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