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question

Dans l'ombre d'Ibsen, une question a pris beaucoup d'importance : est-ce que le suicide ne serait pas une très bonne chose ? De graves auteurs modernes nous ont dit que nous ne devions même pas parler de "pauvre garçon" à propos d'un homme qui s'était fait sauter la cervelle. Ne s'agissait-il pas d'une personne enviable, et n'étais-ce pas la qualité exceptionnelle de sa cervelle qui l'avait amené à se la faire sauter ? M. William Archer a même avancé l'idée que dans l'âge d'or à venir il y aurait des distributeurs automatiques qui permettraient de se suicider pour deux sous.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Orthodoxie

[ autodestruction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

maître spirituel

Ainsi, qu’est-ce donc qu’un staretz ? Le staretz est celui qui prend votre âme, votre volonté dans son âme et sa volonté à lui. Ayant élu un staretz, vous abdiquez votre propre volonté et la lui remettez en obéissance complète, avec un renoncement total de vous-même. Cette épreuve, ce dur apprentissage de la vie, celui qui s’y voue l’accepte volontairement, dans l’espoir de se vaincre après une longue période probatoire, de se rendre maître de soi-même, au point de pouvoir enfin à travers l’obéissance de toute une vie, parvenir à la liberté cette fois totale, c’est-à-dire à la liberté envers soi-même.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 35

[ orthodoxie ] [ défini ] [ starets ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

indicible

Nous avons tous lu, dans des livres scientifiques ou, bien sûr, dans des romans de toutes sortes, l’histoire de l’homme qui avait oublié son nom. Cet homme parcourt les rues, il peut tout voir et tout apprendre, mais il ne peut se souvenir de ce qu’il est. Chacun de nous est l’homme de cette histoire. Chacun de nous a oublié qui il est. On peut comprendre l’univers entier, mais pas notre propre moi ; on est plus éloigné de soi-même que de l’étoile la plus lointaine. […] Nous sommes tous frappés par le même fléau spirituel, nous avons tous oublié notre nom.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: In Orthodoxie, p. 110-111

[ incarnation masque ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

oubli

Ceux d'entre nous qui ont vécu la Grande Crise trouvent encore presque incompréhensible que les orthodoxies du marché pur, si clairement discréditées, aient pu de nouveau présider à une période de crise mondiale à la fin des années 1980 et dans les années 1990, qu'elles furent une fois de plus incapables de comprendre et de traiter. Reste que cet étrange phénomène devrait nous remettre en mémoire, parce qu'il illustre cette grande caractéristique de l'histoire: la mémoire incroyablement courte des théoriciens et des praticiens de l'économie. Il montre aussi avec éclat combien la société a besoin d'historiens, ces professionnels de la mémoire faits pour rappeler à leurs concitoyens ce qu'ils souhaitent oublier.

Auteur: Hobsbawm Eric

Info: L'Age des extrêmes : Le court Xxe siècle, 1914-1991

[ impuissance ] [ bêtise ] [ science économique ]

 

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orthodoxie

Il y aurait à réfléchir sur le moralisme des gens de télévision : souvent cyniques, ils tiennent des propos d'un conformisme moral absolument prodigieux. Nos présentateurs de journaux télévisés, nos animateurs de débats, nos commentateurs sportifs sont devenus des petits directeurs de conscience qui se font, sans trop avoir à se forcer, les porte-parole d'une morale typiquement petite-bourgeoise, qui disent "ce qu'il faut penser" de ce qu'ils appellent "les problèmes de société", les agressions dans les banlieues ou la violence à l'école. La même chose est vraie dans le domaine de l'art et de la littérature : les émissions dites littéraires les plus connues servent - et de manière de plus en plus servile - les valeurs établies, le conformisme et l'académisme, ou les valeurs du marché.

Auteur: Bourdieu Pierre

Info: Sur la télévision

[ médias ] [ larbins ]

 

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dogmes

La science moderne, pas plus que la religion antique, ne croit en une pensée entièrement libre. La théologie condamne certaines pensées en les taxant de blasphèmes. La science condamne certaines pensées en les qualifiant de morbides. Des sociétés religieuses ont, par exemple, plus ou moins dissuadé les hommes de penser à la sexualité. La nouvelle société scientifique dissuade catégoriquement les hommes de penser à la mort : la mort est un fait, mais on le considère comme morbide. Et dès qu'elle s'occupe d'individus dont la santé mentale avoisine la folie, la science moderne se soucie beaucoup moins de la logique pure qu'un derviche tourneur. Dans ces cas-là, il ne suffit pas que le malheureux souhaite connaître la vérité ; il faut qu'il désire la santé. Rien ne peut le sauver qu'une soif aveugle de normalité, pareille à celle d'une bête.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Orthodoxie, p.35

[ peur de la mort ] [ médecine ] [ tabous ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

immanence

L'essence de tout panthéisme, évolutionnisme, religion cosmique moderne est incluse dans cette proposition : la Nature est notre mère. Malheureusement, si vous considérez la Nature comme une mère, vous découvrirez qu'elle est une belle-mère. La position principale du christianisme est : la Nature n'est pas notre mère ; la Nature est notre sœur. Nous sommes fiers de sa beauté, puisque nous avons le même père ; mais elle n'a aucune autorité sur nous ; nous devons l'admirer, mais non l'imiter. Cela donne au plaisir que le chrétien goûte sur cette terre une touche étrange de légèreté, presque de frivolité. La Nature était une mère noble pour les adorateurs d'Isis ou Cybèle. [...] Pour saint François d'Assise, la Nature est une sœur et même une sœur cadette : une petite sœur dansante, dont on peut rire et que l'on peut aimer.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Orthodoxie, trad. Anne Joba, Paris, Gallimard, coll "Idées", 1984, p. 170-171.

[ indifférenciation ] [ vision du monde ] [ anthropocentrisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

protestantisme

Le déplacement du centre de gravité qu’opère le calvinisme en mettant l’accent sur le caractère pécheur du monde conduit à représenter la vie terrestre de l’homme comme un pèlerinage à travers un monde conçu plus ou moins nettement comme un pays ennemi. Le "salut" des Églises "populaires" en prend un caractère dramatique qui dénature la véritable portée du salut, en même temps que le monde foncièrement pécheur est considéré toujours davantage comme un objet d’exploitation, et cette tendance se renforce à mesure que la sécularisation s’accentue. Ce n’est certes pas par hasard que les pays anglo-saxons marqués par le calvinisme ont pris la tête du développement industriel. Il ne faut pas s’étonner de voir une "pérégrination" apparemment humble et d’une orthodoxie puritaine devenir en même temps une exploitation des ressources de la nature, exploitation qui porte la marque de l’orgueil spirituel.

Auteur: Lindbom Tage

Info: Dans "L'ivraie et le bon grain", trad. du suédois par Roger Du Pasquier, éditions Archè, Milan, 1976, page 27

[ exploitation des ressources ] [ dualisme ] [ dénigrement terrestre ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

valeurs morales

Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie. Elles ont viré à la folie parce qu’on les a isolées les unes des autres et qu’elles errent indépendamment dans la solitude. Ainsi des scientifiques se passionnent-ils pour la vérité, et leur vérité est impitoyable. Ainsi des "humanitaires" ne se soucient-ils que de la pitié, mais leur pitié (je regrette de le dire) est souvent mensongère.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Orthodoxie (1908), trad. Lucien d’Azay, éd. Flammarion, collection Climats, 2010, p. 50

[ manque de discernement ] [ jugement individuel ] [ anarchie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

fanatisme

Ce jeune musulman, élève de Massignon, qui vint un matin me parler et que j'envoyai à Marcel de Coppet : avec des larmes, des sanglots dans la voix, il racontait sa conviction profonde : l'Islam seul était en possession de la vérité qui pouvait apporter la paix au monde, résoudre les problèmes sociaux, concilier les plus irréductibles antagonismes des nations... Berdiaev réserve ce rôle à l'orthodoxie grecque. De même le catholique ou le juif, chacun à sa religion propre. C'est au nom de Dieu qu'on se battra. Et comment en serait-il autrement, du moment que chaque religion prétend au monopole de la vérité révélée ? Car il ne s'agit plus ici de morale ; mais bien de révélation. C'est ainsi que les religions, chacune prétendant unir tous les hommes, les divisent. Chacune prétend être la seule à posséder la Vérité. La raison est commune à tous les hommes, et s'oppose à la religion, aux religions.

Auteur: Gide André

Info: 14 avril 1933, p.1169

[ terrorisme ]

 

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