Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 25
Temps de recherche: 0.0438s

visionnaire

Les réformateurs et les grands génies religieux étaient des hérétiques. C'est là que vous trouvez la trace du St-Esprit, et personne ne le demande ou le prend sans avoir à payer très cher. Il coûte tellement cher que personne n'oserait suggérer qu'il possède le St-Esprit ou qu'il en soit possédé, aujourd'hui on serait un peu trop près de la clinique psychiatrique. Le danger de se rendre ridicule est très réel, pour ne pas parler du risque d'offenser notre vrai dieu : la respectabilité.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Le Divin dans l'homme. Lettres sur les religions

[ dissident ] [ voyant ] [ subversif ]

 

Commentaires: 0

relativisme

Qui oserait encore prétendre, aujourd’hui, que sa colère soit vraiment la sienne, quand tant de gens se mêlent de lui en parler et de s’y retrouver mieux que lui-même ? Il s’est constitué un monde de qualités sans homme, d’expériences vécues sans personne pour les vivre ; on en viendrait presque à penser que l’homme, dans le cas idéal, finira par ne plus pouvoir disposer d’une expérience privée et que le doux fardeau de la responsabilité personnelle se dissoudra dans l’algèbre des significations possibles. 

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 234

[ psychologisme ] [ hors-sol ] [ virtualisation ] [ dissolution grégaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

contempler

Il m'arrive, parfois, de traîner en ville, adossé à la devanture d'un magasin, mon chapeau repoussé en arrière, une botte passée derrière la cheville de l'autre jambe - ma foi, vous m'avez sans doute vu si vos pas vous ont mené dans cette direction -, et, de rester comme ça, avec la tête d'un gars gentil, sympa, stupide, un type qui n'oserait jamais pisser dans un pantalon si celui-ci prenait feu. Et pendant tout ce temps où je reste là, intérieurement, je hurle de rire - rien qu'en regardant passer les gens.

Auteur: Thompson Jim

Info: L'assassin qui est en moi

[ littérature ]

 

Commentaires: 0

opinion

Je pense qu'on ne connaît jamais personne, qu'on ne sait jamais ce qu'il y a, ce qui se passe au profond intime d'une créature humaine. Il peut y avoir des richesses de tendresse, de dévouement, de pitié qu'on ne soupçonne pas, qui ne se montrent que dans certaines circonstances rares. Juger autrui ! Ah ! on devrait toujours s'en garder. Est-ce qu'on sait, est-ce qu'on est sûr. Tel qui rit, qui est tout en boutades, en brusqueries, en indifférence, est peut-être le plus sensible secrètement. Tenez, si on pensait à tout cela, on n'oserait plus écrire, porter un jugement sur quelqu'un.

Auteur: Léautaud Paul

Info: <15 avril 1914 I p.936>

 

Commentaires: 0

paix

Dans la société de consommation, la denrée que l'homme consomme le plus, c'est l'optimisme. Depuis le temps que la planète était bourrée de tout ce qu'il fallait pour la détruire - et avec elle, au besoin, les planètes les plus proches -, on avait fini par dormir tranquille. Chose bizarre, l'excès même des armes terrifiantes et le nombre grandissant des nations qui les détenaient apparaissaient comme un facteur rassurant. De ce qu'aucune, depuis 1945, n'avait encore été utilisée, on augurait qu'on n'oserait et qu'il ne se passerait rien. On avait même trouvé un nom et l'apparence d'une haute stratégie à cette fausse sécurité où nous vivions. On l'appelait "l'équilibre de la terreur".

Auteur: Merle Robert

Info: Malevil

[ bombe atomique ]

 

Commentaires: 0

maman

Il est facile de souligner l'erreur de quelqu'un d'autre, plus difficile de reconnaître la sienne. Surtout parce que la plupart des gens - sauf quelques chanceux comme nous - sont forcés de vivre avec leurs erreurs. Ils apprennent donc à les justifier, à bâtir sur elles, jusqu'à ce qu'ils puissent regarder en arrière et se convaincre que cette erreur était tout à fait inévitable, un bon choix finalement. Rétrospectivement une mère adolescente célibataire peut regarder affectueusement sa grossesse imprévue six ans auparavant, alors que l'enfant n'est plus dans ses pattes parce qu'à l'école toute la journée. Elle n'oserait plus revenir en arrière pour éviter cette erreur parce que celle-ci est devenue partie de sa vie.

Auteur: Lochen Andrea

Info: l'année de la répétition

[ non désiré ] [ gamin ] [ intempestif ]

 

Commentaires: 0

curiosité malsaine

Le coeur humain a dans ses cavernes des sentiments qu'on n'oserait trop analyser.
- Un jour, à une représentation de l'Hippodrome, où on parlait de la banalité des ascensions aérostatiques, j'ai entendu un monsieur dire avec naïveté : " Je ne comprends pas que les Parisiens soient toujours pris à ce spectacle : on se figure toujours que les aéronautes vont tomber, et ils ne tombent jamais. "
- Au dompteur Van Amburg, qui lui disait qu'il manoeuvrait les bêtes féroces de manière à inspirer toute sécurité au public, Harel, le directeur de la Porte Saint-Martin, répliquait : "N'abusez pas de la sécurité, et laissez l'espoir que vous pourrez être mangé un jour; autrement, nous n'aurons personne".

Auteur: Villemot Auguste

Info: La vie à Paris

[ schadenfreude ]

 

Commentaires: 0

introspection

À part ces rêves banals, hontes quotidiennes des bas-fonds de l'âme, que personne n'oserait avouer et qui hantent nos veilles comme des fantômes sordides, abcès gras et visqueux de notre sensibilité réprimée — que de choses ridicules, effarantes et indicibles l'âme peut encore, et au prix de quels efforts, reconnaître au tréfonds d'elle-même !
L'âme humaine est un asile de fous, peuplé de caricatures. Si une âme pouvait se révéler dans toute sa vérité, et s'il n'existait pas une pudeur plus profonde que toutes les hontes connues et étiquetées — elle serait, comme on dit de la vérité, un puits, mais un puits lugubre hanté de bruits vagues, peuplé de vies ignobles, de viscosités sans vie, larves dépourvues d'être, bave de notre subjectivité.

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité, Texte n° 242

[ pessimisme ]

 

Commentaires: 0

éloge

Sa prétention à une érudition profonde et obscure, ses entreprises gaffeuses en pseudo-humour guindé et travaillé, ses éclats et préjugés critiques, souvent au vitriol, doivent tous être reconnus et pardonnés. Par-dessus et au-delà, les rapetissant jusqu'à l'insignifiance, il y avait une vision maîtresse de la terreur qui nous oppresse de l'intérieur et de l'extérieur, du ver qui se tord et bave dans ces abîmes si hideusement proches. Pénétrant toutes les horreurs purulentes de cette gaie et moqueuse toile nommée existence, cette solennelle mascarade des sentiments de la pensée humaine, cette vision eut le pouvoir de se transmuter et se projeter en de noires cristallisations magiques, jusqu'à ce qu'elles fleurissent dans la stérile Amérique des années mille huit cent trente et quarante, comme de ces jardins nourris par la lune, tapissés de magnifiques champignons vénéneux dont même la plus sombre et profonde pente de Saturne n'oserait se vanter.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Eldritch Tales, A Miscellany of the Macabre, à propos d'Edgar Allan Poe. Trad. Mg

[ ténébreux ] [ sinistre ] [ lugubre ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0

humanité

Personne, littéralement personne, ne peut jouer le rôle impossible de l'Anthropocène, et c'est là tout l'intérêt de la notion. Parler de l'origine anthropique du réchauffement climatique global n'a aucun sens, en effet, si l'on entend par "anthropique" quelque chose comme "l'espèce humaine". Qui peut prétendre parler de l'humain en général, sans susciter aussitôt mille protestations ? Des voix indignées vont s'élever pour dire qu'elles ne s'estiment en aucune manière responsables de ces actions à l'échelle géologique - et elles auront raison ! Les nations indiennes au coeur de la forêt amazonienne n'ont rien à voir avec "l'origine anthropique" du changement climatique - du moins tant que des politiciens en campagne électorale ne leur ont pas distribué des tronçonneuses. Pas plus que les pauvres des bidonvilles de Bombay qui ne peuvent que rêver d'avoir une empreinte carbone plus importante que celle laissée par la suie émise par leurs foyers de fortune. Pas plus que l'ouvrière obligée de faire de longs trajets en voiture parce qu'elle n'a pas pu trouver un logement abordable près de l'usine où elle travaille: qui oserait lui faire honte de sa trace carbone ? C'est pourquoi l'Anthropocène, malgré son nom, n'est pas une extension immodérée de l'anthropocentrisme. [...] C'est bien plutôt l'humain comme agent unifié, comme simple entité politique virtuelle, comme concept universel, qui doit être décomposé en plusieurs peuples distincts, dotés d'intérêts contradictoires, et convoqués sous les auspices d'entités en guerre - pour ne pas dire de divinités en guerre. L'anthropos de l'anthropocène ? C'est Babel après la chute de la tour géante. Enfin l'humain n'est plus unifiable ! Enfin il n'est plus hors-sol ! Enfin il n'est plus hors de l'histoire terrestre !

Auteur: Latour Bruno

Info: Face à Gaïa. Huit conférences sur le nouveau régime climatique

[ calorifère ] [ civilisation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel