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réflexivité

- En quoi Abhinavagupta et ses pairs  peuvent-ils nous intéresser ?

- Ils nous invitent à une aventure libératrice : aller vers l’essence du réel qu’ils nomment tour à tour cœur, conscience absolue, vibration suprême. Le jaillissement d’un sens nouveau (le sens, en sanskrit, se dit aussi shakti, énergie) au détour d’une phrase apporte à l’être un surcroît d’énergie, l’ouverture d’un espace plus vaste. L’éclosion du sens se dit aussi sphota qui signifie l’éclosion d’un bourgeon. Tout est déjà là en nous, mais il nous faut procéder à cette éclosion sinon le sens restera enfermé en lui-même : se souvenir de cette dimension oubliée au coeur de l’être permet de remédier à la "déconnexion" intérieure, source de souffrance et d’aveuglement. Connaître sa vraie nature c’est être et accéder à la libération du flux des existences, le samsâra.

Auteur: Poggi Colette

Info: Interviewée à propos de son ouvrage "Le miroir de la conscience" qui présente une traduction et un commentaire de quinze stances laudatives en hommage à Shiva, composées par Abhinavagupta en commentaire à la "Reconnaissance du Seigneur "(Isvara-pratyabhijñâ-Vimarsinî).

[ libération ] [ comprendre ] [ ouvrir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conscience

La vérité palpite, subjuguée et silencieuse. Dissimulée dans les recoins les plus sombres de son esprit, oubliée dans d'anciennes archives judiciaires, recouverte par les confus rapports oraculaires ou simplement prisonnière de la répression ou de l'ignorance, comme s'il s'agissait de l'un de ces animaux qui hibernent longtemps sans se manifester, mais qui même dans cet état restent vivants. (...)
La vérité. Cette chose si désirée et en même temps si redoutée. Parfois par méchanceté, d'autres fois par douleur ou simplement parce que le temps a étendu dessus son voile fatal pour la dissimuler, elle gît, opprimée, d'autant plus forte qu'elle est cachée. Parce qu'elle ne sait pas mourir. Elle a beau pouvoir être réduite au silence, dissimulée ou oubliée, elle n'en crie pas moins, à sa façon, pour se faire remarquer, pour rappeler son existence.

Auteur: Rolon Gabriel

Info: La maison des belles personnes

[ exactitude ]

 

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subconscient séculaire

Ce sont des âmes d’ancêtres qui nous occupent, substituant leur drame éternisé à notre juvénile attente, à notre patience d’orphelins ligotés à leur ombre de plus en plus pâle, cette ombre impossible à boire ou à déraciner, -l’ombre des pères, des juges, des guides que nous suivons à la trace, en dépit de notre chemin, sans jamais savoir où ils sont, et s’ils ne vont pas brusquement déplacer la lumière, nous prendre par les flancs, ressusciter sans sortir de la terre ni revêtir leurs silhouettes oubliées, ressusciter rien qu’en soufflant sur les cendres chaudes, les vents de sable qui nous imposeront la marche et la soif, jusqu’à l’hécatombe où gît leur vieil échec, chargé de gloire, celui qu’il faudra prendre à notre compte, alors que nous étions faits pour l’inconscience, la légèreté, la vie tout court…

Auteur: Kateb Yacine

Info: Nedjma

[ préconscient ancestral ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Bien sûr, c'était drôle d'imaginer une bande de types qui regardent un film ['un peu chaud'], déclenchent une bagarre, puis sautent sur leur vélo pour parcourir un peu plus de trente kilomètres à seule fin de parler à une fille. C'était peut-être drôle, mais triste aussi, parce que les camarades aviateurs de Frankie avaient beau se battre, s'égosiller, pédaler comme des fous et s'abrutir d'alcool, la plupart n'avaient jamais été avec une femme ni avec qui que ce soit. Et si jamais ils l'avaient été, ce n'était tout au plus qu'une passade trop vite oubliée. Aussi, quand ils parlaient 'cul', c'était en réalité pour laisser entendre qu'ils espéraient trouver une occasion. Une occasion d'étreindre. D'étreindre et d'être étreint, longtemps, longtemps, longtemps. C'était sans doute ce qu'on appelait l'amour, présumait Frankie. Ou du moins, une version de l'amour.

Auteur: Treuer David

Info: Et la vie nous emportera, p. 184

[ apprentissage ] [ jeunesse ] [ armée ]

 

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temps

Instructions pour remonter une montre.
Là-bas au fond il y a la mort, mais n'ayez pas peur. Tenez la montre d'une main, prenez le remontoir entre deux doigts, tournez-le doucement. Alors s'ouvre un nouveau sursis, les arbres déplient leurs feuilles, les voiliers courent des régates, le temps comme un éventail s'emplit de lui-même et il en jaillit l'air, les brises de la terre, l'ombre d'une femme, le parfum du pain.
Que voulez-vous de plus? Attachez-la vite à votre poignet, laissez-la battre en liberté, imitez-la avec ardeur. La peur rouille l'ancre, toute chose qui eût pu s'accomplir et fut oubliée ronge les veines de la montre, gangrène le sang glacé de ses rubis. Et là-bas dans le fond, il y a la mort si nous ne courons pas et n'arrivons avant et ne comprenons pas que cela n'a plus d'importance.

Auteur: Cortazar Julio

Info: Cronopes et Fameux

[ durée ] [ littérature ] [ allégorie ] [ sursis ]

 

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liberté

Comme si avoir commis l'adultère avec une paroissienne n'était pas assez grave, le pasteur, au lieu de se faire le plus discret possible et de s'éclipser afin de subir une forme de rééducation, ou d'aller prendre en charge une paroisse oubliée au fin fond de l'arrière-pays, avait apparemment choisi d'affronter l'opprobre du haut de la chaire. Il était allé au-delà de la confession. Tout n'avait été que grimaces, disait-il. Sa bouche avait formé les paroles de l'Évangile et les commandements auxquels il ne croyait pas tout à fait, et la plupart de ce qu'il avait prêché concernant l'amour et la sexualité, ses recommandations évasives, timides et convenues : grimaces que tout cela. Il était à présent un homme libre, libre de leur dire le soulagement que c'était de célébrer la vie du corps en même temps que celle de l'esprit.

Auteur: Munro Alice

Info: Rien que la Vie, Quitter Maverley

[ proclamée ] [ fierté ]

 

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barbarie

Un des aspects particulièrement cruels de cette guerre oubliée est l'usage des mines antipersonnel. Les rebelles en utilisent dans le cadre de leur campagne de terreur contre la population. En effet, là encore, ce ne sont pas les militaires qui sont les premières victimes. Car la LRA pose ses mines antipersonnel à proximité des points d'eau, des écoles, des habitations, dans les champs et sur les sentiers de brousse. Ce sont donc principalement les paysans et leurs enfants qui sont atteints. Bien des femmes ont sauté sur des mines en allant puiser de l'eau ou ramasser du bois mort. Nombres d'enfants ont été tués ou mutilés en marchant sur des mines dissimulées à proximité de leur école. On ne compte plus les paysans victimes de ces engins alors qu'ils tentaient, envers et contre tout, de cultiver leur petit morceau de terre.

Auteur: Cheuzeville Hervé

Info: Kadogo, enfants des guerres d'Afrique centrale, Soudan, Ouganda, Rwanda, Congo

[ conflit ] [ bêtise ]

 

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bovins

La berge, le jardin, les palissades sont pour l’instant oubliées... Et même les vaches et les veaux ; je ne vois plus ces braves créatures que de temps à autre. Mais comme ces animaux sont sensibles !! Leur instinct maternel, par exemple, est étonnant ! Comme elles aiment tendrement leurs enfants, comme elles souffrent quand elles sont séparées, comme leurs larmes et leurs gémissements sont touchants et avec quel profond soupir de joie elles les retrouvent !! En outre, elles ont un instinct particulier quand il s’agit du sang de leurs semblables. Là où un veau avait été égorgé, alors que le sang avait déjà été recouvert de terre, tout le troupeau s’est arrêté net, terrifié, les vaches ont reniflé l’endroit, frémissant, labourant le sol de leurs sabots et ont reculé sans vouloir rien entendre. Ensuite, levant le museau, elles ont poussé d’étranges meuglements sourds...

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre à Tatiana Tolstoï, 10 août 1892, trad. Laure Troubetzkoy, "Lettres à Tolstoï et à sa famille", éditions Vendémiaire, 2021

[ bétail ] [ admiration ] [ observation ] [ instinct maternel ] [ sensibilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

poème

Le plus beau des océans
est celui que l'on n'a pas encore traversé.
Le plus beau des enfants
n'a pas encore grandi.
Les plus beaux de nos jours
sont ceux que nous n'avons pas encore vécus.
Et les plus beaux des poèmes que je veux te dire
sont ceux que je ne t'ai pas encore dits.

Que c'est beau de penser à toi :
à travers les rumeurs de morts et de victoire
en prison
alors que j'ai passé la quarantaine...

Que c'est beau de penser à toi :
ta main oubliée sur un tissu bleu
et dans tes cheveux
la fière douceur de ma terre bien-aimée d'Istanbul...
C'est comme un second être en moi
que le bonheur de t'aimer...
le parfum de la feuille de géranium au bout de mes doigts,
une quiétude ensoleillée
et l'invite de la chair :
striée d'écarlate
l'obscurité
chaude
dense...

Auteur: Hikmet Nazim

Info: 24 septembre 1945

[ déclaration d'amour ]

 

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passion pour le verbe

Le langage c'est ma pute, ma salope, ma maîtresse, ma femme, ma muse, ma caissière préférée du supermarché. Il est comme un chiffon de nettoyage humide et parfumé au citron, ou une lingette rafraîchissante. Le langage est est le souffle de Dieu, la rosée sur une pomme fraîche, c'est la douce pluie de poussière révélée par un rayon de soleil matinal alors que tu redécouvre une autobiographie érotique oubliée ; le langage, c'est une légère odeur d'urine sur un caleçon, c'est une fête d'anniversaire d'enfance dont on se souvient à moitié, un grincement dans l'escalier, une allumette qui craque sur une vitre givrée, le contact chaud, humide et confiant d'une couche qui fuit, la carcasse d'un Panzer carbonisé, le dessous d'un rocher de granit, le premier duvet sur la lèvre supérieure d'une jeune méditerranéenne, de vieilles toiles d'araignées que recouvre depuis perpète une vieille botte Wellington.

Auteur: Fry Stephen

Info:

[ lecture volupté ] [ écriture refuge ] [ littérature plaisir ] [ déclaration d'amour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel