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rapports humains

Pour ma part je préfère être carrément un grossier personnage plutôt qu'un plaignant. Les plus grossiers sont tout aussi bien les plus fins, bien souvent. Les plaignants sentent cela et ne pardonnent pas aux grossiers le solide emballage qui protège le trésor de leur délicatesse. Les raffinés recouvrent leurs grossièretés d'une couche de finesse. L'habit des grossiers se laisse moins facilement transpercer, il est mieux cousu, il tient plus longtemps, mais finalement cela revient au même, et il est peut-être permis de se dire qu'en fait de grossièreté et de finesse, éducation et milieu mis à part, nous nous ressemblons diablement. Mais il faut d'abord avoir fait pour cela l'expérience de la dispute, cela me semble être le point essentiel dans cette histoire de grossièreté et de finesse. Le brigand aimait bien les gens grossiers. Les finesses le poussaient aux grossièretés et à l'égard des grossiers il savait être charmant, conventionnel et à l'aise, et par conséquent très fin. Il avait le don de s'adapter et un certain besoin d'équilibre. Avait-il affaire à un délicat, il sentait aussitôt qu'il n'avait pas de surcroît à l'être lui-même, sans quoi ce serait vraiment trop pareil...

Auteur: Walser Robert

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[ types psychologiques ] [ interactions ] [ paradoxes ] [ caractères ] [ adaptation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

Dieu se dit que, s'Il avait su, Il aurait commencé par créer la lumière. Ce qui prouve qu'Il avait encore beaucoup à apprendre. Or Dieu, étant omniscient, ne peut rien apprendre qu'Il ne sache déjà. A moins naturellement qu'Il n'ait décidé, dans Sa toute-puissance, de ne plus savoir telle ou telle chose, c'est-à-dire de n'être plus omniscient. C'est-à-dire de n'être plus Dieu. Car Dieu peut tout, même cesser d'être Dieu. Même Se supprimer Lui-même. Ce qui est un peu gênant, car alors Dieu n'est pas éternel. Car s'Il est éternel, Il ne peut pas mourir, même s'Il en a décidé ainsi, et alors Il n'est pas tout-puissant. Dieu a donc le choix : ou bien pas éternel, ou bien pas tout-puissant. Et dans les deux cas : pas Dieu. Ceci est un problème insoluble. Un problème insoluble est un problème qui n'a pas de solution. S'il n'a pas de solution, personne ne peut la trouver, pas même Dieu. Donc, un problème insoluble est plus fort que Dieu. Mais les problèmes insolubles, comme toutes les choses, ont été créés par Dieu. (Pourtant, Il ne se rappelait pas avoir créé celle-là...) La créature ne peut pas être au-dessus de son Créateur. Tout ça donne à penser.

Auteur: Cavanna François

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[ religion ] [ paradoxe ]

 

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parité

Confusion des ordres : - Malgré certaines affirmations, ce n'est pas la science qui détermine la politique, mais la politique qui déforme la science et en mésuse pour y trouver justification et alibi. Par une singulière équivoque, on cherche à confondre deux notions pourtant bien distinctes : l'identité et l'égalité. L'une réfère aux qualités physiques ou mentales des individus ; l'autre à leurs droits sociaux et juridiques. La première relève de la biologie et de l'éducation ; la seconde de la morale et de la politique. L'égalité n'est pas un concept biologique. On ne dit pas que deux molécules ou deux cellules sont égales. Ni même deux animaux ; comme l'a rappelé George Orwell. C'est bien sûr l'aspect social et politique qui est l'enjeu de ce débat, soit qu'on veuille fonder l'égalité sur l'identité, soit que, préférant l'inégalité, on veuille la justifier par la diversité. Comme si l'égalité n'avait pas été inventée précisément parce que les êtres humains ne sont pas identiques. S'ils étaient tous aussi semblables que des jumeaux univitellins, la notion d'égalité n'aurait aucun intérêt. Ce qui lui donne sa valeur et son importance, c'est la diversité des individus ; ce sont leurs différences dans les domaines les plus variés. La diversité est l'une des grandes règles du jeu biologique.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles, Fayard 1981, p.127-128

[ gauche-droite ] [ paradoxe ]

 

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rupture épistémique

[…] le lien établi entre les concepts de fréquence et d’énergie était totalement inconnu dans la physique classique et lui aurait semblé irrationnel. (Je me rappelle encore très bien le choc émotionnel qu’ont provoqué en moi cette découverte et ses conséquences alors que j’étais encore étudiant. Il en a été de même pour la plupart des physiciens de ma génération et de la génération antérieure.) La science a eu besoin de pas moins de 27 ans pour élaborer un système conceptuel adapté à cette réalité paradoxale et cependant non contradictoire. Il s’est révélé que la source des contradictions auxquelles on se retrouve confronté quand on établit un lien entre l’énergie et la fréquence sans avoir aucunement recours à des images concrètes réside dans l’hypothèse suivante : l’énergie aurait à chaque instant précis une valeur bien déterminée. En fait, il est visiblement absurde de parler de la valeur d’une période temporelle en liaison avec une durée qui est elle-même inférieure à la période. Plus la durée disponible pour définir une période est longue, plus sa valeur est définie précisément. Une période parfaitement définie correspond au cas limite de sa validité au cours d’un intervalle de temps infiniment long. La découverte de la physique quantique est de monter qu’il en est exactement de même pour l’énergie.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: "Appendice 3 : essai non publié de Pauli" in "Correspondance 1932-1958", trad. Françoise Périgaut, éd. Michel Albin, Paris, 2000, page 267

[ résumé ] [ implications ] [ paradoxe source ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

On ne sait jamais qui a raison ou qui a tort. C'est difficile de juger. Moi, j'ai longtemps donné raison à tout le monde. Jusqu'au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient tort ! Donc j'avais raison ! Par conséquent, j'avais tort ! Tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu'ils avaient raison. C'est-à-dire que moi qui n'avais pas tort, je n'avais aucune raison de ne pas donner tort à des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu'ils avaient tort. J'ai raison, non ? Puisqu'ils avaient tort ! Et sans raison, encore ! Là, j'insiste, parce que... moi aussi, il arrive que j'aie tort. Mais quand j'ai tort, j'ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts ! ! ! J'ai raison, non ? Remarquez... il m'arrive aussi de donner raison à des gens qui ont raison aussi. Mais, là encore, c'est un tort. C'est comme si je donnais tort à des gens qui ont tort. Il n'y a pas de raison ! En résumé, je crois qu'on a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort ! À tort ou à raison :

Auteur: Devos Raymond

Info: Sens dessus dessous, sketches, Stock 1976 LdP5102 p.123

[ paradoxe ] [ éristique ]

 

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narration

William Blake aurait été le premier à comprendre que n'importe quelle biographie devrait en fait commencer par les mots : "Au commencement Dieu créa le ciel et la terre." Si nous racontons l'histoire de Mr. Jean de la Ville du Kent, des siècles seront nécessaires pour l'expliquer. Nous ne pouvons pas même comprendre le nom "Jean", avant d'avoir réalisé que son ordinarité n'est pas l'ordinarité des choses vulgaires, mais des divines ; car son ordinarité est un écho de l'adoration de St Jean le Divin. Le toponyme "Kent", en tant qu'indication géographique, est une sorte de mystère ; mais le mot Kent n'est pas aussi mystérieux que l'effroyable et impénétrable mot : "ville". Nous aurons arraché les racines de l'humanité préhistorique et vu les dernières révolutions de la société moderne avant de vraiment comprendre le sens du mot "ville". Ainsi chaque mot que nous utilisons vient à nous coloré de toutes ses aventures au cours de l'histoire, dont chaque phase a produit au moins une minime altération. La seule bonne manière de raconter une histoire est de commencer au commencement - au commencement du monde. Donc, tous les livres doivent commencer de la mauvaise manière, par souci de brièveté. Si Blake écrivait la vie de Blake, le début n'aurait rien à voir avec sa naissance ou son lignage.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Début de "William Blake" - ma traduction

[ paradoxes ] [ méthode ] [ origines ] [ langage ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

contrintuitif

On s'empêtre donc dans des contradictions si l'on parle de la position probable de l'électron sans tenir compte de l'expérience utilisée pour la déterminer... Il faut également souligner que le caractère statistique de la relation dépend du fait que l'influence de l'appareil de mesure est traitée d'une manière différente que l'interaction des différentes parties du système les unes sur les autres. Cette dernière interaction entraîne également des changements dans la direction du vecteur représentant le système dans l'espace de Hilbert, mais ceux-ci sont complètement déterminés. Si l'on considérait l'appareil de mesure comme une partie du système - ce qui nécessiterait une extension de l'espace de Hilbert - alors les changements considérés ci-dessus comme indéterminés apparaîtraient déterminés. Mais cette déterminité ne pourrait être utilisée que si notre observation de l'appareil de mesure était exempte d'indétermination. Pour ces observations, cependant, les mêmes considérations sont valables que celles données ci-dessus, et nous devrions être obligés, par exemple, d'inclure nos propres yeux dans le système, et ainsi de suite. L'enchaînement des causes et des effets ne pourrait être vérifié quantitativement que si l'univers entier était considéré comme un système unique - mais alors la physique disparait et il ne reste qu'un schéma mathématique. La partition du monde en système d'observation et système observé empêche une formulation précise de la loi de cause à effet. (Le système d'observation ne doit pas toujours être un humain ; il peut également s'agir d'un appareil inanimé, tel qu'une plaque photographique).

Auteur: Heisenberg Werner Karl

Info: Les principes physiques de la théorie quantique, trad. Carl Eckart et Frank C. Hoyt (1949), 58.

[ machines humaines tiercités ] [ contre-intuitif ] [ paradoxe ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

hermétisme

D’une part, l’alchimiste prétend qu’il dissimule intentionnellement la vérité, de façon à empêcher les gens malintentionnés ou stupides d’obtenir de l’or et, par là, de provoquer une catastrophe. Mais, d’autre part, le même auteur nous assurera que l’or qu’il cherche n’est pas – comme le supposent les gens stupides – l’or ordinaire (aurum vulgi,or du vulgaire), mais l’or philosophique ou même la pierre merveilleuse, le lapis invisibilitatis (la pierre d’invisibilité) ou le lapis aethereus (la pierre éthérée) ou enfin l’inimaginable rebis hermaphrodite, et il terminera en disant que toutes les recettes, sans exception, doivent être méprisées. Cependant, pour des raisons psychologiques, il est hautement invraisemblable que le motif qui incitait l’alchimiste au mystère ait été le respect de l’humanité. Chaque fois que quelque chose de réel était découvert, on l’annonçait par une sonnerie de trompettes. Le fait est que les alchimistes avaient peu de chose ou rien à révéler dans le domaine de la chimie, et surtout pas le secret de la fabrication de l’or. Le fait de rester mystérieux peut n’être qu’un bluff, dans le but évident d’exploiter les gens crédules. Mais toute tentative d’explication de l’ensemble de l’alchimie sous cet angle entre, à mon avis, en contradiction avec le fait qu’un assez grand nombre de traités savants, rédigés avec conscience, furent écrits et imprimés anonymement et, par suite, ne purent être d’aucun avantage illégitime à qui que ce soit. A part cela il y a, sans aucun doute, un grand nombre de productions trompeuses et charlatanesques.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie et alchimie", éd. Buchet-Chastel, 2014, trad. par Henry Pernet et Roland Cahen, pages 340-342

[ paradoxes ] [ brouillage de piste ] [ interprétation historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

physique quantique

Nous proposons donc l'idée suivante: sans apport d'informations externes, un univers se transforme en une infinité d'univers virtuels (Multivers) qui représentent autant de possibilités d'évolutions potentielles d'un seul univers. Par contre, avec un apport d'informations externes, le nombre de possibilités peut parfaitement se réduire à quelque chose de concevable qui peut se résumer à un ensemble réduit de possibilités d'évolution dégagées par notre libre arbitre, par l'intermédiaire de notre conscience.

Le phénomène de la conscience apparaîtrait ainsi clairement comme étant la fonction d'interface qui ferait entrer dans notre univers ou bloc d'espace-temps 4D des informations issues de l'extérieur, ce qui peut être décrit mathématiquement au moyen de dimensions supplémentaires. Une cinquième dimension pouvant suffire, il convient bien de qualifier le Multivers que nous proposons ainsi de Multivers de type V, à la suite des quatre premiers. Cela reste bien un Multivers dans la mesure où le nombre de possibilités d'évolution dégagées par le libre arbitre de notre collectif de conscience peut être énorme, à moins que nous autres terriens soyons tous complètement conditionnés. Il est alors intéressant de remarquer que la différence entre les Multivers de type III et V est que dans le V nous n'aurions pas de milliards de milliards .... de doubles conscients et que nous n'en aurions même aucun, puisqu'un seul univers accueillerait la conscience: celui que nous avons construit tous ensemble en passant sans cesse collectivement d'un univers à l'autre.

Il importe ainsi de bien différencier la notion de vécu et la notion de réalité physique (un seul vécu contre un grand nombre de réalités potentiellement à vivre), ce que nous apprend déjà la mécanique quantique avec ses superpositions d'états. La physique décrit ainsi déjà la co-existence de possibilités virtuelles qui n'attendent que notre observation - notre vécu - pour passer à l'état réel.

Auteur: Guillemant Philippe

Info: http://guillemant.net/index.php?cate=articles&part=physique_information&page=Des_realites_paralleles.htm

[ idéalisme quantique ] [ paradoxe de l'oeuf et de la poule ] [ spéculations ]

 

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société de surveillance

Depuis la chute de l’URSS, au fur et à mesure que les frontières des nations disparaissaient, les libertés coutumières se sont rétrécies. Or ce sont les libertés de détail qui font le charme de l’existence, pas uniquement les intentions abstraites. "Aimer, boire et chanter", comme on disait dans la Vienne de Strauss, devient difficile. Les administrations politiques, ne protégeant plus leurs nations, se sont attachées à nous protéger de nous-mêmes. Traduction physique : abolition des frontières territoriales, mais digicodes partout. Fin des patrouilles aux marches du pays, mais vigiles à l’entrée des épiceries et soldats déployés devant les églises. Levée des barrières aux limites du territoire, mais barricade de granit autour de la Préfecture de police de Paris.

On trouve affreux que Victor Orban grillage sa frontière, mais on trouve normal de passer sous des portiques de contrôle pour entrer au musée. C’est la transposition dans la sphère privée de la limitation politique qui a été abolie dans l’espace public. L’idéologie a levé les barrières, la réalité les a replacées là où elle le pouvait : dans le domestique, l’intérieur, le familier. Ouverture du global, quadrillage de l’intime ! Les thuriféraires de la planète sympa avaient des intentions nobles. C’est joli, les Smarties. Mais ils ont négligé une double permanence : "Qui se ressemble s’assemble" et "Le plus énergique s’accapare le terrain." Nous nous sommes laissés enfermer dans l’esprit d’ouverture. [...]

Les directives gouvernementales s’abattent sur nous. Elles rétrécissent la piste de danse. Prions pour qu’on n’entende jamais : "N’ouvrez pas ce livre" (le pictogramme doit déjà exister). En France, la censure gagne du terrain. Pour l’instant, elle n’a pas triomphé. Heureusement que les pères la morale des réseaux sociaux n’ont pas le temps de lire. Dans Saint-Exupéry, dans Flaubert, dans Baudelaire, ils trouveraient des choses abominables ! Mais pour cela, il leur faudrait quitter leur miroir, leur écran. La paresse des pères fouettards en djellaba et des excités du touite est une chance pour la littérature.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Entretien, Figarovox, 2 novembre 2020

[ compensation ] [ progrès-régrès ] [ paradoxe ] [ repli ] [ capitalisme ]

 
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