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introspection

Dieu multiplie l'intelligence, qui se communique comme le feu, à l'infini. Allumez mille flambeaux à un flambeau, sa flamme demeure toujours la même. Dieu n'aurait-il fait la vie humaine que pour en contempler le cours, en considérer les cascades, le jeu et les variétés, ou pour se donner le spectacle de mains toujours en mouvement, qui se transmettent un flambeau ? Non, Dieu ne fait rien que pour l'éternité. Notre immortalité nous est révélée d'une révélation innée et infuse dans notre esprit. Dieu lui-même, en le créant, y dépose cette parole, y grave cette vérité, dont les traits et le son demeurent indestructibles. Mais, en ceci, Dieu nous parle tout bas et nous illumine en secret. Il faut, pour l'entendre, du silence intérieur ; il faut, pour apercevoir sa lumière, fermer nos sens et ne regarder que dans nous.

Auteur: Joubert Joseph

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[ conscience ] [ miroir ]

 

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éducation

La lecture des classiques - comme l'accordera tout esprit cultivé - est, telle qu'elle est pratiquée partout, un procédé monstrueux : elle se fait devant des jeunes gens qui, à aucun égard, ne sont mûrs pour elle, par des maîtres dont chaque parole, dont souvent l'aspect seul met une couche de poussière sur un bon auteur. Mais voici où réside l'utilité que d'ordinaire on méconnaît - c'est que ces maîtres parlent la langue abstraite de la haute culture, lourde et difficile à comprendre, mais qui est une gymnastique supérieure du cerveau ; c'est que dans leur langage apparaissent continuellement des idées, des expressions, des méthodes, des allusions que les jeunes gens n'entendent presque jamais dans la conversation de leurs parents et dans la rue. Quand les écoliers ne feraient qu'entendre, leur intelligence subit bon gré mal gré une formation préalable à une manière scientifique de concevoir.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain 1878-1879/Laffont, Bouquins1990, 266 p.584

[ . ]

 

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exorcisme

Jésus, étant parti de là, s’en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon. Il entra dans une maison, désirant que personne ne le sût ; mais il ne put rester caché. Car une femme, dont la fille était possédée d’un esprit impur, entendit parler de lui, et vint se jeter à ses pieds. Cette femme était grecque, syro-phénicienne d’origine. Elle le pria de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui dit : Laisse d’abord les enfants se rassasier ; car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants. Alors il lui dit : A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille. Et quand elle rentra dans sa maison, elle trouva l’enfant couchée sur le lit, le démon étant sorti.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Évangile de Marc, 7, 24-30

[ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vérité incarnée

La parole dans la Bible est intégrée à la personne. Elle est vraie si la personne est vraie. Les paroles de Jésus n’ont aucune espèce de valeur ni d’intérêt si elles sont séparées de la personne de Jésus. Il y a en lui parfaite unité du vécu, de l’action, de la parole, de la relation, de la connaissance. La rupture actuelle entre le parlant et la parole dépouille la parole mais bientôt celle-ci reprend une valeur. Mais où ? forcément dans le non-humain, et sa valeur sera référence à la raison, à la science, à une doxa, à un courant social, à une conception du beau ou du vrai. Une conception. Et non point la beauté du vécu en accord avec soi-même, la vérité de l’unité d’une personne. A partir de ce moment la parole est livrée à tous les vents, à tous les changements, elle perd tout poids et toute signification. Elle devient instrument.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 247

[ rencontre ] [ dévaluation ] [ réaliste-abstraite ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

beaux-arts

La musique n'est pas dans l'histoire, un fait exceptionnel ou intermittent, un auxiliaire donné par hasard aux cérémonies religieuses, une expression passagère de la joie, de la tristesse ou de la rêverie, ou encore un art de luxe, un divertissement imaginé par des hommes de loisir. Elle est un fait naturel et universel comme le langage, caractérisée d'abord, comme lui, par d'incohérentes ébauches, mais apparaissant partout où il y a des hommes, et pouvant être rattachée, si l'on considère les formes où elle se réalise, aux lois profondes et permanentes de la vie sociale. Il y a des peuples plus ou moins bien doués pour le chant, comme il y en a qui sont plus ou moins artistes, plus ou moins guerriers, mais il n'y en a point qui, sauvage ou civilisé, ne connaisse le chant et le rythme en même temps que la parole, ne fit-il usage que de quelques notes de la gamme.

Auteur: Combarieu Jules

Info: La Musique, Ses Lois, son Évolution

[ source ] [ émersion ] [ sociologique ] [ native ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

résistance politique

Et cette présence du Tout-Autre est une des nécessités les plus fondamentales de notre société, de notre temps, en fonction des totalitarismes multiples, des fermetures des relations humaines, de la glaciation, qui caractérisent ce monde technicien étatisé. Si notre société récupératrice est totalitaire, seule la proclamation d’un Tout Autre radical, et au travers de cette proclamation l’intervention de ce Tout Autre, inassimilable, incommensurable, inutilisable peuvent produire une ouverture, une débâcle de la banquise, un jeu dans les rouages, un espace non comblé. Mais ceci ne peut pas provenir d’une quelconque force interne, intrinsèque au système : elle serait aussitôt réintégrée. Et ceci ne peut s’effectuer qu’au travers d’une parole car seule la parole est libre. Mais une parole vive, non pas la langue de plomb, et la parole ne peut rester vive que si elle est écho, retour, réponse, question, de l’autre Parole, qui est par nature essence et vérité, indépendance et genèse, autoproductrice – autocéphale – autonome.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 174-175

[ Éternel ] [ logos ] [ dieu ] [ liberté ] [ parole pleine-parole vide ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

injonction biblique

Dominez sur tout animal… Combien n’a-t-on pas déliré au sujet de ce texte, dans ces dernières décennies, trouvant frénétiquement ici le fondement de la technique, de toute l’entreprise technicienne (moderne) et la légitimation de ce que fait l’homme, glorieusement qualifié de démiurge. Mais on oublie très précisément ce parallélisme des deux textes d’une part, et surtout que Dieu ne donne pas à l’homme un pouvoir incohérent, illimité, totalitaire. Il n’est pas dit qu’il peut utiliser le monde à son gré. Et très particulièrement du moment que cet homme est l’image de Dieu, il a à diriger la terre comme Dieu dirige la création. Il a à dominer sur les animaux comme Dieu domine sur les hommes. […] Et très spécifiquement, si Dieu crée et gouverne par sa parole, si l’homme est l’image de Dieu, s’il est appelé par Dieu à assujettir (gouverner) et dominer (ordonner), cela ne peut être que par le même moyen, à savoir la parole.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 107-108

[ ordre symbolique ] [ mauvaise interprétation ] [ transformation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éloquence

Rien qu'un écho sonore, un redondant, un rhéteur, un verbeux diront ses ennemis. Une intelligence, une âme qui sait de souche que, dans la vie, il faut avoir envie de parler aux gens ; qui dit nos mots avec ses mots quand on l'écoute et qu'on l'entend, rétorqueront ses amis et même nombre de ses adversaires. Cette vocation oratoire, nous n'en avons hélas aucune preuve d'archives puisque sa voix, apparemment, n'a jamais été enregistrée. Mais les témoignages concordent, les souvenirs ont convergé : non seulement Jaurès ne fut vraiment Jaurès qu'en parole, mais il est resté de ceux, trop rares, qui ont osé dire que la politique c'est du vif et du noble criés haut et fort. Et qu'il faut proclamer partout, pour tous les publics, en visant le coeur et l'intelligence, la passion et la raison. Car "le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire". En bref : moins tenter de séduire que de convaincre, à enjôler qu'à enrôler.

Auteur: Rioux Jean-Pierre

Info: Jean Jaurès

[ Gaule ]

 

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anima

Déjà il jouissait seul de sa pensée
ce miroir heureux, et moi je goûtais
la mienne, en mêlant la douceur à l’amertume ;

et la dame qui m’amenait à Dieu
dit : “Change de pensée ; pense que je suis
auprès de Celui qui allège tous les torts.”

Je me tournai vers le son amoureux
de mon réconfort : et l’amour que je vis
alors dans les yeux saints, je renonce à le dire ;

non que je me défie de ma parole,
mais parce que la mémoire ne peut se retourner
aussi loin sur elle-même, si autrui ne la guide.

De cet instant je peux seulement redire
que, la contemplant, mon affection
fut libérée de tout autre désir,

tant que le plaisir éternel, qui rayonnait
directement en Béatrice, me contentait
par le reflet venu du beau visage.

En me vainquant par la lumière d’un sourire,
elle me dit : “Tourne-toi et écoute ;
le paradis n’est pas tout dans mes yeux.”

Auteur: Dante Alighieri

Info: La Divine Comédie, "Paradis", chant XVIII (trad. Jacqueline Risset)

[ absoluité ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

libre-arbitre

Un lascar sera celui qui, ayant su préciser parmi les lobes du cerveau la case de la Volonté, la fécondera, la développera par un procédé à lui ; car l'homme ne meurt pas que d'urémie, de pleurésie ou de congestion, mais aussi de son impuissance à avoir raison de lui-même, de la souffrance aiguë qu'il endure à rompre avec des habitudes sur la malfaisance desquelles il ne s'illusionne même pas. Il meurt de s'attarder à jouer le poker dans le nuage d'une salle de café enfumée et de répéter tous les soirs : - Ma parole, on n'a pas idée de se coucher à des heures pareilles ! C'est la dernière fois ! À qui de faire ? Il meurt de s'écrier : - J'ai bu huit bocks ! C'est trop. Encore un, garçon ! C'est le dernier. Il meurt de constater :
- Comment, je n'ai plus de tabac ! J'en fume pour vingt sous par jour ; c'est ridicule ! Qui est-ce qui me donne une cigarette ? C'est la dernière.

Auteur: Courteline Georges

Info: Philosophie, oeuvres, Robert Laffont, Bouquins 1990 <p.816>

[ autodestruction ] [ conscience ]

 

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