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divertissement

Tinou ne retrouvait un peu d'entrain que les jours où elle accompagnait son père à la plage d'Audresselles. Et même si elle pouvait enlever ses chaussures pour enfoncer ses orteils, comme elle le faisait jadis, dans le sable humide et les débris de coquillages, elle aimait voir la barque tirée par une cordée d'hommes Avec un pincement au coeur elle attendait l'instant où l'on déchargeait les produits de la pêche. Alors, pieds nus, elle tendait son sac en plastique à celui qui distribuait les parts. Le poisson vivait encore et elle sentait contre sa jambe nue le sac secoué par les frémissements des nageoires.

Auteur: Adamek André-Marcel

Info: La grande nuit

[ enfance ]

 

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question

Je vois ces effroyables espaces de l’univers qui m’enferment, et je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue, sans que je sache pourquoi je suis plutôt placé en ce lieu qu’en un autre, ni pourquoi ce peu de temps qui m’est donné à vivre m’est assigné à ce point plutôt qu’à un autre de toute l’éternité qui m’a précédé et de toute celle qui me suit. Je ne vois que des infinités de toutes parts, qui m’enferment comme un atome et comme une ombre qui ne dure qu’un instant sans retour. Tout ce que je connais est que je dois bientôt mourir.

Auteur: Pascal Blaise

Info:

[ angoisse ] [ absurde ] [ arbitraire ] [ point de singularité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

[...] il y a chez Keats ce miracle que, surpassant toujours la justesse stricte [...], toujours il rencontre ce que l'on pourrait appeler la justesse idéale. [...] Chez Shakespeare, il semble qu'on soit en présence de la cosse qui éclate magnifiquement, de la grenade entrouverte qui répand son jus de toutes parts : il y a chez lui comme de larges taches qui seraient les souillures splendides opérées par quelque soleil : chez Shakespeare, toujours élément éclatement et élément surprenant ; chez Keats, il n'y a d'autre surprise - et c'est là beaucoup moins une surprise qu'une satisfaction - que celle d'une attente qui s'ignorait, et se voit tout à coup comblée.

Auteur: Du Bos Charles

Info: Journal 1920-1925, Buchet-Chastel, p. 335

[ comparaison ]

 

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souffrance

J’étais tranquille, et il m’a secoué,

Il m’a saisi par la nuque et m’a brisé,

Il a tiré sur moi comme à un but,

Ses traits m’environnent de toutes parts ;

Il me perce les reins sans pitié,

Il répand ma bile sur la terre.

Il me fait brèche sur brèche,

Il fond sur moi comme un guerrier.

J’ai cousu un sac sur ma peau ;

J’ai roulé ma tête dans la poussière.

Les pleurs ont altéré mon visage ;

L’ombre de la mort est sur mes paupières.

Je n’ai pourtant commis aucune violence.

Et ma prière fut toujours pure.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Job, 16, 12-17

[ incompréhension ] [ injustice ] [ créature-créateur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

projet psychanalytique

L’homme contemporain entretient une certaine idée de lui-même, qui se situe à un niveau mi-naïf, mi-élaboré. La croyance qu’il a d’être constitué comme ci et comme ça participe d’un certain médium de notions diffuses, culturellement admises. Il peut s’imaginer qu’elle est issue d’un penchant naturel, alors que de fait elle lui est enseignée de toutes parts dans l’état actuel de la civilisation. Ma thèse est que la technique de Freud, dans son origine, transcende cette illusion qui, concrètement, a prise sur la subjectivité des individus. La question est donc de savoir si la psychanalyse se laissera aller tout doucement à abandonner ce qui a été un instant entrouvert, ou si au contraire elle en manifestera de nouveau, et de façon à le renouveler, le relief.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 12

[ retrait des projections ] [ avenir de la psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Tu m'as rendu la vue, Amour, je le confesse
De grâce que c'estoit à peine je sçavoy,
Et or toute la grâce en un monceau je voy,
De toutes parts luisant en ma grande maîtresse.

Or de voir et revoir ce trésor je ne cesse,
Comme un maçon qui a quelque riche paroi
Creusé d'un pic heureux qui recèle sous soi
Des avares ayeux la secrète richesse.

Or j'ay de tout le bien la connaissance entière,
Honteux de voir si tard la plaisante lumière :
Mais que gagne je, Amour, que ma vue est plus claire,

Que tu m'ouvres les yeux, et m'affines les sens ?
Et plus je vois de bien, et plus de maux je sens :
Car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire.

Auteur: La Boétie Etienne de

Info: Recueil : Vers françois

[ poème ]

 

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révolution

De ce qu'un petit-fils d'Adam venu au monde sans malice est juste bon à rincer des bouteilles ou à balayer les lieux, il ne s'ensuit pas logiquement qu'on doive le laisser crever de faim toute sa vie. C'est à l'homme à réparer, lorsque ses moyens le lui permettent, les petites injustices du bon Dieu. Si la pitié le lui conseille, son intérêt le lui commande, car plus un être est près de la bête, plus ses représailles sont à redouter, le jour - fatal - où lui parvient enfin la notion de l'iniquité dont il est l'innocente victime et où ses yeux viennent à s'ouvrir sur la disproportion des parts. Payer ce qu'on doit est le meilleur moyen de ne pas s'exposer à payer un jour plus que son dû.

Auteur: Courteline Georges

Info: Philosophie, Robert Laffont Bouquins 1990 <p.811-812>

 

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vivre

Je vais très bien. Je suis dans une merveilleuse disposition de l'âme. Tout ce que je vois, en attendant ma fin ferme le cercle. Tu sais, il y avait un célèbre maître zen à qui on demanda un jour : "Quel est le sens de tout cela ?" Et le maître zen prit un pinceau chinois, le plongea dans l'encre et dessina un cercle. J'ai moi aussi ce rêve. C'est beau, non ? Fermer le cercle.
Je me porte merveilleusement bien. Je ris tout le temps. Mais mon je se liquéfie de toutes parts et commence à pourrir. C'est pour cela que, ces trois ou quatre dernières années, je me suis exercé à me détacher de mon propre corps, à le laisser ici et à m'en aller.
Le laisser ici !
Il rit.

Auteur: Terzani Tiziano

Info: Le grand voyage de la vie : Un père raconte à son fils

[ cycle ] [ mourir ] [ initiatique ]

 

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écriture

Cher Jean,

Non, le texte n’est toujours pas prêt. Que j’y travaille ou seulement y réfléchisse le travail est également lent.

Passer du “je” et du récit, au “cela” et aux autres (les aliénés) est une profonde métamorphose. Le têtard se défend avec des armes secrètes et n’a pas encore tout à fait succombé, quoique la grenouille lui vienne déjà de toutes parts.

Mais ce qui est proprement la “trouvaille” n’a plus guère de variations à subir.

Si je connaissais mieux la biologie des idées, je saurais dire le temps nécessaire pour le développement de celle-ci. Deux mois apparemment, peut-être trois encore.

J’espère qu’il en faudra moins à ton cœur pour revenir guéri. Bonnes vacances,

Henri

Mais tu ne regretteras pas ta patience. C’est toute la psychiatrie redigérée que tu recevras7.

Auteur: Michaux Henri

Info: Lettre à Jean Paulhan du 15 juillet 1959, à propos de son travail en vue de l'édition de "Connaissance par les gouffres" après ses expérimentations avec les drogues psychotropes comme la mescaline, le LSD et la psilocybine

[ création ] [ épistole ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

évolution individuelle

La pluralité des existences peut seule expliquer la diversité des caractères, la variété des aptitudes, la disproportion des qualités morales, en un mot toutes les inégalités qui frappent nos regards. En dehors de cette loi, on se demanderait en vain pourquoi certains hommes possèdent le talent, de nobles sentiments, des aspirations élevées, alors que tant d’autres n’ont en partage que sottise, passions viles et instincts grossiers. Que penser d’un Dieu qui, en nous assignant une seule vie corporelle, nous aurait fait des parts aussi inégales et, du sauvage au civilisé, aurait réservé aux hommes des biens si peu assortis et un niveau moral si différent ? Sans la loi des réincarnations, c’est l’iniquité qui gouverne le monde… Toutes ces obscurités se dissipent devant la doctrine des existences multiples. Les êtres qui se distinguent par leur puissance intellectuelle ou leurs vertus ont plus vécu, travaillé davantage, acquis une expérience et des aptitudes plus étendues.

Auteur: Denis Léon

Info: Après la mort, pages 164-166

[ justification ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson