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prospective

L'évolution nous a dotés d'intuition uniquement pour les aspects de la physique qui avaient une valeur de survie chez nos lointains ancêtres, comme les orbites paraboliques des cailloux volants (ce qui explique notre penchant pour le baseball). Une femme des cavernes qui réfléchirait trop à la composition de la matière pourrait ne pas remarquer le tigre qui se faufile derrière elle et se faire éliminer du patrimoine génétique. La théorie de Darwin prédit de fait que chaque fois que nous féveloppons de la technologie pour entrevoir la réalité au-delà de l'échelle humaine, notre intuition évoluée devrait s'effondrer.

Cette prédiction a donc été mainte fois vérifiée et les résultats soutiennent massivement Darwin. Einstein se rendit compte qu'à grande vitesse le temps ralentissait, et les grincheux du comité Nobel suédois trouvèrent ça si étrange qu'ils refusèrent de lui attribuer le prix Nobel pour sa théorie de la relativité. À basse température, l'hélium liquide peut s'écouler vers le haut. À haute température, les particules qui entrent en collision changent d'identité ; pour moi le fait qu'un électron qui entre en collision avec un positron se transforme en un boson Z est aussi intuitif que deux voitures qui entrent en collision se transforment en bateau de croisière. À l'échelle microscopique, les particules apparaissent schizophréniquement à deux endroits à la fois, ce qui conduit aux énigmes quantiques mentionnées ci-dessus. À l'échelle astronomique... la bizarrerie frappe à nouveau : si vous comprenez intuitivement tous les aspects des trous noirs, alors vous devriez immédiatement poser ce livre et publier vos découvertes dans l'espoir que quelqu'un ne vous décerne le prix Nobel de la gravité quantique...

En bref la principale théorie sur ce qui s'est passé dans l'univers primitif suggère que l'espace n'est pas seulement très très grand, mais en fait sans début ni fin, et qu'il contient une infinité d'exactes copies de vous, et bien plus encore de quasi-copies qui vivent toutes les variantes possibles de votre existence dans deux types différents d'univers parallèles.

Auteur: Tegmark Max

Info: Our Mathematical Universe: My Quest for the Ultimate Nature of Reality (2014)

[ outils aliénants ] [ intellectualisation ] [ éloignement ] [ élargissement ] [ moi supérieur ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Islam

L'âme bédouine est essentiellement mélomane ; ses aspirations, ses mouvements, ses élans, se traduisent dans une expression musicale rythmée : le vers arabe dont le mètre sera le pas précipité ou long du chameau. La prosodie arabe est elle-même d'essence bédouine et le génie littéraire arabe trouvera naturellement son expression dans la poésie.
(...)
Cette langue mélodieuse, à travers laquelle fusent les hennissements des coursiers, se répercute le cliquetis des armes "en acier hindou", et où tonne, ici et là, le cri de guerre des Futyân, exprimera surtout l'exaltation épique d'un Antar ou l'ivresse lyrique d'un Imrou' El-Qays.
(...)
Elle n'exprime aucune hantise mystique ou métaphysique. Elle ignore les subtilités de la dialectique et les abstractions de la pensée philosophique, scientifique ou religieuse. Sa terminologie est celle qui correspond aux besoins simples de la vie extérieure et intérieure d'un Bédouin, non pas d'un sédentaire.
(...)
Tels sont les caractères généraux de cette langue djahilienne*, idolâtre, nomade et continentale, que le Coran va plier néanmoins à son génie propre pour exprimer une pensée universelle. Et d'abord, il adoptera pour l'expression de cette pensée une forme nouvelle : la phrase. Le verset coranique va reléguer le vers bédouin ; mais le rythme va y subsister quand même : il s'est libéré seulement du mètre, il s'est amplifié.
(...)
Naturellement, cette langue arabe, qui n'avait exprimé jusque-là que le génie des primitifs du désert, doit notablement s'enrichir pour répondre aux exigences d'un esprit placé désormais - et d'un seul coup - devant les problèmes métaphysique, juridique, social et même scientifique.
(...)
Or, un tel phénomène physiologique est unique dans l'histoire des langues : il n'y a pas eu pour la langue arabe une évolution progressive, mais quelque chose comme une explosion révolutionnaire aussi soudaine que l'était le phénomène coranique. La langue arabe est passée d'un seul bond du stade dialectal primitif à celui d'une langue techniquement organisée pour véhiculer la pensée d'une nouvelle culture et d'une nouvelle civilisation.

Auteur: Bennabi Malek

Info: pp. 217-219,*de l'époque pre-coranique

[ sémantique ] [ évolution ] [ désert ] [ littérature ]

 

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amour obsessionnel

Strindberg tout seul dans son délire transforme toutes les régions éparses de l’occulte moderne en méthode de masturbation. Son Journal occulte est un formidable mémento des nuits très secouées qu’il traverse. A cause d’Harriett : l’enfer avec elle dure de 1901 à 1908. A peine vient-il de faire sa connaissance qu’il la tient chaque soir dans ses bras, qu’il lui fait l’amour, qu’elle revient. Il est le premier à se taquiner et se tripoter, à ma connaissance, sur l’air de la nouvelle liturgie. Résistance formidable, exemplaire, à la nullité cachée sous toute jouissance. S’il lui faut absolument le spectre d’Harriett pour se masturber, c’est qu’il n’est pas question qu’il accepte la réalité du néant de ses masturbations. De ses possessions télépathiques, comme il dit… Il finit tout de même par l’épouser. Un peu plus tard, elle est enceinte. Emancipée, elle veut que l’enfant porte son propre nom et pas celui de son mari. Drames, colères. Et tout de suite un prodige : "Ce soir, une boule de feu a traversé la constellation du Cocher." Harriett s’en va, revient, repart. Il sent sa présence dans sa bouche comme un goût de violettes mâchonnées. Elle est loin maintenant, ils ont divorcé, elle s’est même fiancée avec un autre. Ça n’empêche pas les coïts avec son zombi consentant. Comme il dit, leurs affaires sexuelles sont passées "sur le plan astral"… Il inscrit presque tous les jours deux ou trois "X" dans son journal. Parfois plus, parfois moins. C’est le comptage des baises médiumniques. 18 avril 1908 : "La nuit dernière : à 11 heures et demie, elle m’a cherché, gentiment, amoureusement, X X X X . A 3 heures, idem. A 7 heures idem. Six fois !" Et ainsi de suite jour après jour pendant qu’elle se remarie, qu’elle s’apprête à avoir d’autres enfants. Qui seront de lui, bien entendu, il préfère l’en avertir tout de suite dans une lettre : il va les lui faire par conception immaculée et par voie télépathique…

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 272-273

[ psychose ]

 

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juridiction

[...] les études juridiques étaient accrochées jusque vers la décennie 1950 à la conscience d’un Arbre de traditions dont la racine principale est romaine : la distinction privé/public, au sein du vaste ensemble dénommé "Droit Civil des Romains", l’adjectif "civil" ayant le sens des règles constitutives de la Cité antique. Pour les ressortissants de l’État centraliste à la française, "droit civil" signifie autre chose : une sorte de régiment de textes alignés au cordeau par le Code Napoléon de 1804, illustre produit non seulement des transformations dues à la Révolution, mais d’un écheveau complexe d’élaborations mûries sous l’Ancien Régime.

De ce Monument de règles, l’armature logique était claire : les leçons du droit romain antique, enseigné comme une initiation à tous les étudiants... mais selon une vision strictement nationale, conforme à l’aversion des gens des Lumières pour l’ancienne Scolastique, transformant ainsi le creuset médiéval de la Modernité en "trou noir" : enjambant les siècles jugés obscurantistes, l’enseignement de concepts oublieux du labeur médiéval s’engouffrait allègrement dans le légalisme napoléonien, proposé aux juges sur le mode du raisonnement déductif, aux antipodes de la justice britannique travaillant à la romaine, à partir des cas, c’est-à-dire sur le mode inductif, en harmonie avec l’ancien esprit du « Droit commun » agencé par le Moyen Age.

En passant, notons un autre "trou noir" : la méconnaissance généralisée en Europe d’un élément politique essentiel de la transmission. En raison de l’effondrement de Rome, à l’ouest, au Ve siècle, c’est dans la partie orientale de l’Empire que fut conservé le vivier des concepts juridiques romains. C’est à l’empereur romain byzantin Justinien Ier (VIe siècle) qu’est due la rédaction de l’immense compilation de droit romain connue en Occident à partir du XIIe siècle seulement et d’abord "récupérée" par la papauté – une papauté en rivalité avec l’Orthodoxie byzantine. Passé sous silence, cet événement considérable, aux origines de la normativité occidentale, montre la profondeur du conflit de représentation transmis jusqu’à nous et qui sépare deux mondes : l’Occident de l’Orient.

Auteur: Legendre Pierre

Info: Dans "Leçons X, Dogma : Instituer l'animal humain", Librairie Arthème Fayard, 2017, pages 53-54

[ orient-occident ] [ pluralité sémantique ] [ forclusion ] [ historique ]

 
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antisémitisme

Mais jamais je ne pus délivrer un Juif de sa façon de voir.
J'étais alors encore assez naïf pour vouloir les éclairer sur l'absurdité de leur doctrine ; dans mon petit cercle, je parlais à en avoir la langue écorchée et la gorge enrouée, et je m'imaginais que je parviendrais à les convaincre du danger des folies marxistes. J'obtenais le résultat opposé. Il semblait que les effets désastreux, fruit évident des théories social-démocrates et de leur application, ne servaient qu'à renforcer leur détermination.
Plus je discutais avec eux, mieux j'apprenais à connaître leur dialectique. Ils comptaient d'abord sur la sottise de leur adversaire et, quand ils ne trouvaient plus d'échappatoire, ils se donnaient à eux-mêmes l'air d'être des sots. Etait-ce sans effet, ils ne comprenaient plus ou, mis au pied du mur, ils passaient d'un bond sur un autre terrain ; ils mettaient en ligne des truismes dont, sitôt admis, ils tiraient argument pour des questions entièrement différentes ; les acculait-on encore, ils vous glissaient des mains et on ne pouvait leur arracher de réponse précise. Quand on voulait saisir un de ces apôtres, la main ne prenait qu'une matière visqueuse et gluante qui vous filait entre les doigts pour se reformer le moment d'après. Si l'on portait à l'un d'entre eux un coup si décisif qu'il ne pouvait, en présence des assistants, que se ranger à votre avis et quand on croyait avoir au moins fait un pas en avant, on se trouvait bien étonné le jour
suivant. Le Juif ne savait plus du tout ce qui s'était passé la veille ; il recommençait à divaguer comme auparavant, comme si de rien n'était, et lorsque, indigné, on le sommait de s'expliquer, il feignait l'étonnement, ne se souvenait absolument de rien, sinon qu'il avait déjà prouvé la veille le bien-fondé de ses dires.
J'en demeurai souvent pétrifié.
On ne savait pas ce qu'on devait le plus admirer : l'abondance de leur verbiage ou leur art du mensonge.
Je finis par les haïr.

Auteur: Hitler Adolf

Info: Mein Kampf

[ source ]

 

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irrationnel

La différence entre ce qui marche et ce qui ne marche pas, c’est que la première chose, c’est le monde, le monde va, il tourne rond, c’est sa fonction de monde ; pour s’apercevoir qu’il n’y a pas de monde, à savoir qu’il y a des choses que seuls les imbéciles croient être dans le monde, il suffit de remarquer qu’il y a des choses qui font que le monde est immonde, si je puis m’exprimer ainsi ; c’est de ça que s’occupent les analystes ; de sorte que, contrairement à ce qu’on croit, ils sont beaucoup plus affrontés au réel même que les savants ; ils ne s’occupent que de ça.
Et comme le réel, c’est ce qui ne marche pas, ils sont en plus forcés de le subir, c’est-à-dire forcés tout le temps de tendre le dos.
Il faut pour ça qu’ils soient vachement cuirassés contre l’angoisse.
C’est déjà quelque chose qu’au moins ils puissent, de l’angoisse, en parler.
J’en ai parlé un peu à un moment. ça a fait un peu d’effet ; ça a fait un peu tourbillon.
Il y a un type qui est venu me voir à la suite de ça, un de mes élèves, quelqu’un qui avait suivi le séminaire sur l’angoisse pendant toute une année, qui est venu, il était absolument enthousiasmé, c’était justement l’année où s’est passée, dans la psychanalyse française (enfin ce qu’on appelle comme ça) la deuxième scission ; il était si enthousiasmé qu’il a pensé qu’il fallait me mettre dans un sac et me noyer ; il m’aimait tellement que c’était la seule conclusion qui lui paraissait possible.
Je l’ai engueulé ; je l’ai même foutu dehors, avec des mots injurieux. ça ne l’a pas empêché de survivre, et même de se rallier à mon école finalement.
Vous voyez comment sont les choses.
Les choses sont faites de drôleries.
C’est comme ça peut-être ce qu’on peut espérer d’un avenir de la psychanalyse, c’est si elle se voue suffisamment à la drôlerie.

Auteur: Lacan Jacques

Info:

[ dérision ] [ objectif ] [ anecdote ]

 

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femmes-hommes

On a retrouvé en de mains endroits du proche orient des amulettes et autres supports, dont les origines remontent au moins jusqu'au 10e millénaire av. J.-C, qui représentent l'aigle et le serpent de la légende d'Etana. Un des mythes fondateurs de l'humanité. "L'aigle et le serpent vivaient dans le même arbre. Un jour l'aigle et son fils eurent de mauvaises pensées et mangèrent les oeufs du serpent. Le serpent alla alors demander conseil au chef des dieux qui l'autorisa à se venger. Le serpent revint alors pour se cacher dans le cadavre d'un animal. Quand, à son retour, l'aigle se posa pour manger la carcasse, le serpent se dressa, l'attrapa et l'enferma dans un trou. Etana, premier roi de l'humanité, nommé par les dieux, ne pouvait avoir d'enfants. Il alla alors vers l'aigle enfermé et ils lui proposa un pacte. Il le libérait si celui ci était d'accord de l'aider et de le transporter jusqu'à la grande Déesse du Ciel. Ce qui fut fait et assura à Etana une fécondité dont il était privé jusqu'alors et lui permit d'établir une dynastie." Au Turkménistan les fouilles sur le site de Karakoum - haut lieu d'une civilisation pré-sumérienne des oasis vieille de plus de 5000 ans - confirment l'existence d'un peuple urbain très avancé et offrent des indices clairs sur les modes de vie et les croyances des habitants. Raffinés, ils attachaient une grande importance à la beauté et les femmes jouissaient d'un grand prestige. La mise au jour de statuettes féminines confirme même qu'il s'agissait d'une société fondée sur le matriarcat (les sceaux de commandements découverts sont féminins). Pourtant, la découverte de toute une série d'amulettes racontant l'histoire d'Etana permet d'identifier ce qui aurait été une rupture dans cette civilisation des oasis. Elle aurait progressivement passé d'un âge de la pierre, matriarcal, à un âge de l'agriculture, patriarcal, simultanément, à la prolifération de la légende d'Ethana. Ce mythe, très répandu dans la pré antiquité symboliserait donc la prise du pouvoir par les mâles.

Auteur: Sur Arte TV

Info: 9 octobre 2004, émission Les secrets du Karakoum sur les recherches dirigées par l'archéologue italien Gabriele Rossi-Osmida

[ historique ] [ civilisation ] [ mésopotamie ] [ inversion ]

 

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sérendipité

Suisse : le mystère des "trous" dans le fromage enfin élucidé
L'institut des sciences en denrées alimentaires Agroscope, basé à Berne, vient de trouver l'explication scientifique aux "trous" dans certains fromages suisses. Et les bactéries, longtemps soupçonnées, n'y sont pour rien...
Qui ne s'est jamais demandé pourquoi l'Emmental ou encore l'Appenzell étaient criblés de trous ? ... A l'origine de l'apparition de ces cratères de toutes formes qui amusent tant les enfants, il n'y a pas d'intervention humaine, ni aucune petite souris qui serait passée par là... Alors depuis des décennies, la Suisse, pour qui le fromage est une affaire tout a fait sérieuse, tente de percer le mystère. Et c'est chose faire.
L'institut des sciences en denrées alimentaires Agroscope, basé à Berne, vient de découvrir le pot-au-roses. Les "trous" dans le fromage sont en fait provoqué par des gaz qui se dégagent pendant la fermentation. Et ces gaz sont eux-même engendrés par de petites particules de foin qui tombent dans le lait pendant la traite des vaches. "C'est une découverte qui a été faite complètement par accident, comme toutes les grandes découvertes", se réjouit l'institut scientifique.
Rien que du naturel donc et pourtant, ce sont les techniques modernes qui ont permis de faire cette découverte. Les chercheurs, qui avaient bien remarqué qu'il y avait de moins en moins de trous dans le fromage depuis ces dernières années, ont en effet constaté qu'ils avaient tendance à disparaître quand le lait était extrait avec des techniques plus modernes et "aseptisées" que celles des fromagers d'antan...
Et c'est là, la révélation ! "C'est la disparition du seau traditionnel", placé sous le pis de l'animal, et dans lequel les fameuses particules de foin pouvaient flotter à loisir, qui est à l'origine de la disparition des "trous", explique un porte-parole de Agroscope.
Cette découverte pourrait permettre au fromager de varier le nombre de "trous" désirés dans ses meules en jouant sur le dosage des microparticules de foin, et aux enfants de de continuer à s'amuser de ces drôles de cratères.

Auteur: France-info

Info: vendredi 29 mai 2015 06:52

[ gruyère ]

 

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vie ramollie

Revenons à la télévision. Elle est utile pour les gens qui ne sortent pas, pour ma femme par exemple. J'ai un poste, au premier étage, mais je ne monte jamais. C'est un prodigieux moyen de propagande. C'est aussi, hélas ! un élément d'abêtissement, en ce sens que les gens se fient à ce qu'on leur montre. Ils n'imaginent plus. Ils voient. Ils perdent la notion de jugement, et ils se prêtent gentiment à la fainéantise.
La TV est dangereuse pour les hommes.
L'alcoolisme, le bavardage et la politique en font déjà des abrutis. Était-il nécessaire d'ajouter encore quelque chose ?
Mais il faut bien l'admettre. On ne réagit pas contre le progrès. Vous arriverait-il d'essayer de remonter les chutes du Niagara à la nage ? Non. Personne ne pourra empêcher la marche en avant de la TV. Elle changera bientôt tous les modes de raisonnement. Elle est un instrument idéal pour la masse. Elle remplace tout, elle élimine l'effort, elle accorde une grande tranquillité aux parents. Les enfants sont passionnés par ce phénomène.
Il y a un drame aujourd'hui : on pense sans effort.
On savait bien mieux le latin lorsqu'il n'y avait pas de grammaire latine. Si vous simplifiez l'effort, le cerveau travaille moins. Le cerveau, c'est un muscle : il devient flasque.
Un exemple, les femmes avaient du mollet sous l'Occupation. Elles marchaient. Aujourd'hui, c'est le triomphe de la mécanique, nous sommes au royaume des belles voitures. Les femmes n'ont plus de jambes, elles sont affreusement laides. Les hommes ont du ventre.
C'est toute la civilisation du monde qui est condamnée par le côté raisonnable de la vie. On vit d'optimisme. La vie commence à cinquante ans et tout le drame est là, car c'est alors un débordement de passions. A cet âge, l'homme court après les petites filles, il s'habille plus jeune, il va au thé dansant, il boit, car l'alcool donne une illusion de force. Il se soûle de tout.
Comprendra-t-il un jour que, passé la trentaine, il s'en va vers sa fin ?

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Entretien avec Jacques Chancel paru dans le numéro 117 de Télé Magazine daté du 11 janvier 1958

[ paresse ] [ facilité ] [ lénifiant ]

 
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insistance

L’inconscient, c’est-à-dire le "refoulé", n’oppose aux efforts de la cure [psychanalytique] aucune espèce de résistance ; en fait il ne tend même à rien d’autre qu’à vaincre la pression qui pèse sur lui pour se frayer un chemin vers la conscience ou vers la décharge par l’action réelle. La résistance dans la cure provient des mêmes couches et systèmes supérieurs de la vie psychique qui avaient produit le refoulement en son temps. [...] Nous échapperons à l’obscurité en opposant non pas le conscient et l’inconscient mais le moi, avec sa cohésion, et le refoulé. Il est certain qu’une grande part du moi est elle-même inconsciente, précisément ce que l’on peut nommer le noyau du moi ; le terme de préconscient ne recouvre qu’une petite partie du moi. [...] la résistance de l’analysé provient de son moi et nous saisissons du coup que la compulsion de répétition doit être attribuée au refoulé inconscient. [...]

Il n’est pas douteux que la résistance du moi conscient et préconscient est au service du principe de plaisir ; elle veut éviter le déplaisir que provoquerait la libération du refoulé tandis que nos efforts tendent à obtenir que ce déplaisir soit admis, en faisant appel au principe de réalité. Mais la compulsion de répétition, cette manifestation de force du refoulé, quel est donc son rapport au principe de plaisir ? Il est clair que la majeure partie des expériences que la compulsion de répétition fait revivre ne peut qu’apporter du déplaisir au moi puisque cette compulsion fait se manifester et s’actualiser des motions pulsionnelles refoulées ; mais il s’agit d’un déplaisir qui, nous l’avons déjà montré, ne contredit pas le principe de plaisir, déplaisir pour un système et en même temps satisfaction pour l’autre. Mais le fait nouveau et remarquable qu’il nous faut maintenant décrire tient en ceci : la compulsion de répétition ramène aussi des expériences du passé qui ne comportent aucune possibilité de plaisir et qui même en leur temps n’ont pu apporter satisfaction, pas même aux motions pulsionnelles ultérieurement refoulées.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 61 à 64

[ essai d'instanciation symbolique ] [ problèmes ]

 
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