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aube nordique

Doucement, doucement, le jour d'hiver ouvre son oeil nordique. A partir du moment où il soulève ses lourdes paupières pour la première fois jusqu'à ce qu'il les ait ouvertes complètement, ce ne sont pas seulement des heures qui s'écoulent, non, les âges se succèdent à travers les insondables étendues du matin, monde après monde, comme dans les visions d'un aveugle, réalité après réalité, puis elles n'existent plus – le jour se lève.

Auteur: Laxness Halldór Kiljan

Info: "Gens indépendants" ("Sjalfstaett folk"), 1934-1935, traduit par Régis Boyer pour la Librairie Arthème Fayard, 497 pages, 2004 – Deuxième partie : "Libre de dettes", chapitre XXIV : "MATIN D'HIVER", page 151

[ circadien progressif ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prison

Comment appeler le long trajet qui le ramenait chez lui, les paupières closes et l'oreille percevant désormais autrement les bavardages ambiants, cet hymne aux convenances, ce chant qui célébrait le travail et la famille, ce consensus sur l'importance des enfants, des écoles, des chances qu'il fallait leur donner? Qui aurait pu ne pas être d'accord? C'était le fondement même de la civilisation .

Alors comment comprendre que tout cela le rendait désormais fou de rage?

Auteur: Thompson Ted

Info: Une étonnante retraite

[ ennui ] [ routine ]

 

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seppuku

Isao aspira profondément et ferma les yeux en se caressant doucement l’estomac de la main gauche. Saisissant le couteau de la droite, il en appuya la pointe contre son corps et la guida vers le bon endroit du bout des doigts de l’autre main. Puis, d’un coup puissant du bras, il se plongea le couteau dans l’estomac.

À l’instant où la lame tranchait dans les chairs, le disque éclatant du soleil qui montait explosa derrière ses paupières.  

Auteur: Mishima Yukio

Info: Chevaux échappés, 1969, trad. Tanguy Kenec’hdu, éditions Gallimard 1980, coll. Quarto, 2004

[ autodestruction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gamberge

L'insomnie est une variante du syndrome de Tourette - le cerveau qui veille court, échantillonne le monde disparu, le touche de partout, refuse de se fixer, de se joindre à l'assoupissement collectif. Il est aussi une sorte de théoricien de la conspiration terroriste, trop imbu de sa propre importance paranoïaque - comme si le temps de cligner des paupières et somnoler un peu, le monde pouvait être envahi par quelque calamité intrusive, que ses méditations obsessionnelles empêchent en quelque sorte.

Auteur: Lethem Jonathan

Info: Motherless Brooklyn

[ nocturne ]

 

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émotion

Quelque chose trembla en lui qu'il ne connaissait pas, qu'il n'avait jamais ressenti et qui le débordait. Ça hérissait ses poils jusqu'à la racine de ses cheveux. Les larmes inondèrent ses yeux noirs en même temps qu'il s'avouait son admiration pour son gamin. C'était effrayant. [ ..] In extremis, il réussit il réussit à ravaler ses pleurs sous ses paupières et à les manger dans ses yeux. Ça le brûlait tellement qu'au moment où il les rouvrit, il crut avoir perdu la vue.

Auteur: Seigle Jean-Luc

Info: En vieillissant les hommes pleurent

[ hommes-par-hommes ]

 

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art du comédien

Une erreur assez répandue consiste à considérer les yeux comme la partie la plus expressive du visage... Or, les yeux ne bougent pas... Dans la majorité des cas, ils demeurent immobiles, de même nuance, de même éclat... On peut les ouvrir très grands ou les fermer à demi... jeux de paupières, de sourcils... C'est tout... la prunelle reste identique... Toute l'expression d'une physionomie est donnée par la bouche... La bouche est flexible, souple, mobile... On la forme et on la reforme sans cesse...

Auteur: Tourjansky Victore

Info: In "Cinémonde, n°136, 28 mai 1931 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 389

[ cinéma ] [ localisation de l'attention ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

dépaysement

Je ne quitte jamais un endroit avec plus d'une valise. J'emporte des livres avec moi. Le reste ne réussit jamais à devenir véritablement mien. Je dors aussi bien dans le lit d'un hôtel, d'une chambre d'amis ou d'un inconnu que dans mon propre lit. En fait je suis toujours heureuse de déménager, ainsi j'ai l'occasion de délaisser mes biens, de délaisser certains objets afin que ma mémoire puisse devenir réellement sélective, qu'elle puisse se souvenir uniquement des images qui restent lumineuses derrière les paupières fermées.

Auteur: Kim Thuy

Info: Ru

[ détachement ] [ indépendance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

portrait

Tout, dans son apparence, contredisait sa réputation d’excellence : son visage hâve, ses cheveux clairsemés, ses paupières creuses, sa petite taille, ses épaules tombantes, son ventre mou et rond comme un ballon, ses éternels pulls de goitreux, surmontés de bretelles qui maintenaient comme un vieux cabas ses pantalons élimés et trop larges. Sa façon de s’asseoir à l’extrême bord des fauteuils profonds, buste penché en avant et mains à plat sur ses genoux serrés, ainsi que ses yeux globuleux qui semblaient boire ses interlocuteurs davantage que les regarder.

Auteur: Lombard David A.

Info: La tamanoir

 

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Ajouté à la BD par miguel

automate

Nous sommes des sacs.
À l'intérieur sont entassés tant bien que mal des machines molles qui nous organisent. Cette machinerie nous autorise à bouger, à cligner des paupières ou à marcher, elle s'arrange pour qu'à aucun moment nous n'oubliions de respirer, elle nous permet de reprendre conscience après le sommeil, et elle nous oblige à persister coûte que coûte et quelles que soient les circonstances, même si les circonstances sont ignoblement insupportables. Elle nous oblige à persister coûte que coûte jusqu'à ce que sonne l'heure de la mort.

Auteur: Volodine Antoine

Info: Les aigles puent

[ être humain ] [ pessimisme ]

 

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obscurité

Il descendit parmi les ombres; celles qui erraient n'étaient pas les moins aimables; les immobiles, il s'en détournait avec effroi; ombres entre les coudriers, phantasmes derrière les aulnes; une d'elles portait une aigrette de feu, ses paupières baissées paraissaient intérieurement illuminées; elle ne bougeait pas. A peine un tressaillement des lèvres, parfois, comme un qui va pleurer et fait encore un dernier effort qui se prolonge mais c'en est trop soudain. Il vit bientôt que les larmes libératrices ne pouvaient pas naître et qu'éternellement ces lèvres trembleraient d'un impossible sanglot.

Auteur: Kowalski Roger

Info: Poésies complètes, Les ombres

[ poésie ] [ inquiétude ] [ imagination ]

 

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