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art pictural

Mais le meilleur maître du temps est un homme tout différent de l'Albane, un peu plus jeune que lui, pauvre, inégal, de son vivant fort contesté, en demeurant la figure la plus sympathique de l'école. Ce nouveau venu s'appelait Dominico Zampieri. C'était le fils d'un cordonnier. Il naquit à Bologne en 1581. Il était court et gros. Ses camarades lui donnèrent le diminutif de Meniechino. Il paraissait peu doué; on le baptisa le Bœuf. Ce tâcheron muet, obstiné, gauche, ce candide qui avait l'audace de s'exprimer comme il sentait, qui se cherchait anxieusement et ne se trouvait pas toujours, modeste, replié, humble, en butte à la critique, disgracié en ménage, devait se voir fatalement sacrifié aux faiseurs, aux improvisateurs, à l'effronterie d'un Lanfrane. Même illustre, il resta toujours le "petit Dominique", Dominiquin.

C'était une âme charmante, un original, un rêveur, un homme qui s'est longuement assimilé les maîtres, mais qui sentait aussi vivement la beauté, là où elle se rencontre, à l'improviste, au coin d'une rue, et qui la recueillait toute fraîche, à la volée, dans une note furtive prise sur un calepin, sous son manteau.

Auteur: Gillet Louis

Info: La Peinture en Europe au XVIIe siècle - Manuels d'Histoire de l'Art. Le Dominiquin

[ portrait ] [ peintre baroque ]

 

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tours du destin

Un vieillard craintif avait un fils unique plein de courage et passionné pour la chasse ; il le vit en songe périr sous la griffe d’un lion. Craignant que le songe ne fût véritable et ne se réalisât, il fit aménager un appartement élevé et magnifique, et il y garda son fils. Il avait fait peindre, pour le distraire, des animaux de toute sorte, parmi lesquels figurait aussi un lion. Mais la vue de toutes ces peintures ne faisait qu’augmenter l’ennui du jeune homme. Un jour s’approchant du lion : "Mauvaise bête, s’écria-t-il, c’est à cause de toi et du songe menteur de mon père qu’on m’a enfermé dans cette prison pour femmes. Que pourrais-je bien te faire ?" A ces mots, il asséna sa main sur le mur, pour crever l’œil du lion. Mais une pointe s’enfonça sous son ongle et lui causa une douleur aiguë et une inflammation qui aboutit à une tumeur. La fièvre s’étant allumée là-dessus le fit bientôt passer de vie à trépas. Le lion, pour n’être qu’un lion en peinture, n’en tua pas moins le jeune homme, à qui l’artifice de son père ne servit de rien.

Auteur: Ésope

Info: Fable "Le fils et le lion peint"

[ oracle ] [ ironie ] [ rêve ]

 
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musique

C’est une maison bleue, accrochée à la colline

On y vient à pied, on ne frappe pas,

ceux qui vivent là ont jeté la clef.

Le chanteur avait découvert la demeure en 1971. Il s’y était installé, avec sa sœur, durant un mois, au sein d’une communauté hippie. Une fois de retour en France, il avait écrit "San Francisco" pour rendre hommage à la maison. Le titre, passé inaperçu, est ensuite devenu un véritable succès populaire.

Construite en 1886 et de style victorien, la bâtisse s’étend sur 237 m². 4 chambres, 2 Salles de bain. Elle avait déjà été vendue en 2007 pour la somme de deux millions de dollars. Repeinte en vert en entre temps, elle avait eu le droit à un ravalement de façade pour lui redonner sa couleur d’origine en 2011. Maxime Le Forestier s’y était alors rendu afin d’y donner le dernier coup de pinceau de peinture bleue.

Sur la maison, une plaque a d’ailleurs été installée avec le visage de Maxime Le Forestier. Elle a été offerte aux anciens propriétaires par le consulat de France.

Auteur: Internet

Info:

[ chanson ] [ france-usa ]

 
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star-système

Comment se fabriquent, je vous demande, les idoles dont se peuplent tous les rêves des générations d'aujourd'hui ? Comment le plus infime crétin, le canard le plus rebutant, la plus désespérante donzelle, peuvent-ils se muer en dieux ?... déesse ? recueillir plus d'âmes en un jour que Jésus-Christ en deux mille ans ? ... Publicité ! que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l'or et devant la merde !... Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n'eut jamais dans toutes les pires antiquités... Du coup, on la gave, elle en crève... Et plus nulle, plus insignifiante est l'idole choisie au départ, plus elle a de chances de triompher dans le cœur des foules... mieux la publicité s'accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l'idolâtrie... Ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture. On fabrique un Joseph Staline comme une Joan Crawford, même procédé, même culot, même escroquerie. Les malheurs du pauvre exploité, du calicot de chez Bader, du forçat de chez Citroën, Chaplin comme il peut s'en foutre, lui, plein de milliards... Vive l'excellente jérémiade ! Vivent les temps modernes !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Bagatelles pour un massacre

[ leurre ] [ lutte des classes ] [ abrutissement ] [ vedettariat ] [ médiatisation ]

 

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peintre

 L’Origine*  exprime l’impasse, le cul-de-sac, de la peinture réaliste traditionnelle dont l’objet n’est jamais totalement montré sans pour autant cesser d’en constituer une visée, une présence comparable à un point de référence sous-jacent, au moins depuis la Verweisung d’Albrecht Dürer. L’objet dernier de la peinture réaliste traditionnelle n’aura, en somme, jamais été autre chose que le corps nu et sexualisé de la femme en tant qu’objet ultime du désir et du regard masculin.

[...] C’est un geste de désublimation radicale qu’accomplit là Courbet. Prenant le risque d’aller tout simplement au bout de cette logique, il a représenté directement ce que l’art réaliste antérieur n’avait fait que suggérer comme point de référence implicite. Le résultat de cette opération, si nous reprenons les termes de Julia Kristeva, fut bien sûr l’inversion de l’objet sublime en un objet abject, en une substance visqueuse, excrémentielle, nauséeuse et répugnante. [...] Le geste de Courbet représente donc une impasse, l’impasse de la peinture réaliste traditionnelle, et c’est en tant que tel qu’il fonctionne comme un "médiateur" nécessaire entre l’art traditionnel et l’art moderne. Il représente le geste qui devait être accompli pour qu’advienne l’art moderne et "abstrait".

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 57 à 59 * L'origine du monde

[ rupture ] [ moment historique ] [ art pictural ]

 
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illumination

Elle voyait intensément tout ce qui l'entourait, les yeux clairs d'un petit enfant transporté dans un kangourou à hauteur de son visage à elle, la texture de la peau d'une vieille femme, la peinture écaillée autour du bouton du feu pour les piétons. Tous les bruits de la ville, la circulation, les voix, une sirène, et, au-dessus de tout cela, la douceur du ciel. Et ce fut alors que cela se produisit : mais qu'était cela ? Tous les bruits disparurent, tout mouvement cessa, comme si le monde ralentissait sur son axe, comme si le temps lui-même était suspendu. Et elle, au coeur de la cité, était au centre d'une immobilité et d'un silence absolus. C'était, pensa-t-elle après coup, comme si elle avait été transportée derrière le ciel. Comme si elle ne participait pas seulement au moment présent -- celui-ci, ici, maintenant -- mais qu'elle le voyait de très loin, dans le temps et dans l'espace. Tout ce qui l'entourait n'existait plus, avait cessé d'exister des milliers d'années plus tôt. Ce qu'elle voyait était une ombre ancienne ; l'immensité implacable de la ville n'était rien de plus qu'une étincelle. Quelque chose l'avait autorisée à jeter un regard derrière la réalité.

Auteur: Madden Deirdre

Info: Authenticité, p.327

[ littérature ]

 

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spéculation financière

Le voilà parti, il emporte le tableau dans sa voiture, il le promène chez ses amateurs, parmi lesquels il a répandu la nouvelle qu’il venait de découvrir un peintre extraordinaire. Un de ceux-ci finit par mordre et demande le prix. - Cinq mille. - Comment ! cinq mille ! le tableau d’un inconnu, vous vous moquez de moi ! — Écoutez, je vous propose une affaire : je vous le vends cinq mille et je vous signe l’engagement de le reprendre à six mille dans un an, s’il a cessé de vous plaire. — Du coup, l’amateur est tenté : que risque-t-il ? bon placement au fond, et il achète. Alors, Naudet ne perd pas de temps, il en case de la sorte neuf ou dix dans l’année. La vanité se mêle à l’espoir du gain, les prix montent, une cote s’établit, si bien que, lorsqu’il retourne chez son amateur, celui-ci, au lieu de rendre le tableau, en paie un autre huit mille. Et la hausse va toujours son train, et la peinture n’est plus qu’un terrain louche, des mines d’or aux buttes Montmartre, lancées par des banquiers, et autour desquelles on se bat à coups de billets de banque !

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 14 : L'Oeuvre

[ beaux-arts ] [ mécanisme ]

 

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rapidité

La vitesse tue la forme. D'un paysage vu à cinq cents à l'heure, que reste t-il ? Rien ; les premiers et les seconds plans sont supprimés ; au delà du 300éme de seconde, les appareils photographiques eux-mêmes défaillent. Notre oeil ne prend pas plaisir à la trajectoire d'un obus puisqu'il ne la voit plus. Le mouvement ne "déplace pas les lignes", il les anéantit. La terre perd sa variété ; en avion, il n'y a plus, sous nos pieds, de peupliers ou de châtaigniers ; il y a l'arbre... La vitesse pour les Orientaux, équivaut à la démocratie. La très grande vitesse ressemble au communisme en ce qu'elle tue l'individuel. Elle appelle et exige l'anonymat. Nous parvenons au règne du symbole. La vitesse habitue l'esprit, par la succession infinie des images, à des nouvelles synthèses. Le sociologue s'en réjouira peut-être, mais non l'artiste. L'artiste est un aristocrate , (même quand il croit faire de l'art pour le peuple) il travaille lentement. La vitesse tue la couleur : le gyroscope, quand il tourne au plus vite, fait du gris ! Regardons la peinture moderne : gris, vert-de-gris, gris-noir, Barque, Picasso, Juan Gris, Derain, Vlaminck : couleurs de torpilleur, de trains de blindé, de châssis.

Auteur: Morand Paul

Info: éloge du repos (1937, 125 p., éditions Arléa) p.118, 119

[ vélocité néfaste ] [ progrès ] [ modernité ] [ esthétique ] [ transition nocive ]

 
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art pictural

Atmosphère monochrome, dilution du contour des formes, cadrages singuliers et géométrisation de l'espace définissent l'état nocturne du langage pictural mis en oeuvre par Degouve. Certes, ces principes peuvent apparaître comme des artifices. Mais qu'est-ce qu'un artifice sinon une prise de distance à l'égard de la réalité ? En cela, le paysage n'est pas seulement une enclave intemporelle, un ciel immuable, il est aussi l'agent d'une médiation avec l'univers : la représentation de la nature est un écran où chaque détail est le signe d'une réalité transcendante. Une maison, un paon immobile dans la nuit, un arbre, un coin de prairie, un morceau de parc, un bras de rivière, sont les fragments d'une globalité où se tient ce que Maeterlinck appelle le "chant mystérieux de l'infini". Sans doute est-ce ici la principale contribution de Degouve au symbolisme : la peinture, dans ce schéma, perd son devoir traditionnel de représentation pour s'inscrire en tension avec ce qui échappe au regard. Ouvrant, à l'instar de la poésie, "les grandes routes qui mènent de ce qu'on voit à ce qu'on ne voit pas", elle n'est pas la représentation claire de ce que l'entendement permet de connaître, mais l'apparition confuse, nocturne, de ce qui échappe à l'intelligence des hommes.

Auteur: Laoureux Denis

Info: William Degouve de Nuncques, maître du mystère

[ analyse ]

 
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beaux-arts

La peinture est le moins exigeant, le plus commode de tous les arts : le moins exigeant, parce qu'en raison des moyens qu'elle emploie et de l'objet qu'elle représente, lors même qu'elle n'est qu'une oeuvre manuelle, et à peine un art, elle se fait encore bien venir et nous plaît ; ensuite, parce qu'une exécution technique, bien que dépourvue de talent, excite l'admiration des hommes d'un esprit cultivé comme des ignorants, de sorte qu'il suffit d'approcher jusqu'à un certain point de l'art pour être bien accueilli dans une sphère supérieure. La vérité dans les couleurs, dans le dessin, dans la perspective, nous fait déjà plaisir ; et comme l'oeil d'ailleurs est habitué à tout voir, il n'est pas blessé par une forme laide ou même par une image hideuse, comme l'oreille est choquée par un son faux. On tolère les plus mauvaises peintures parce qu'on est accoutumé à voir des objets plus difformes encore. Il suffit donc au peintre d'être artiste seulement jusqu'à un certain degré, pour trouver un public plus nombreux que le musicien qui a un talent égal. Au moins, le peintre médiocre peut toujours travailler seul, au lieu que le musicien faible est obligé de s'associer à d'autres musiciens pour produire quelque effet par l'ensemble.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

Info: Maximes et réflexions, Première partie, trad. Sigismond Sklower, p.12, Brockhaus et Avenarius, 1842

[ art pictural ]

 

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