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parole

Mes amis, je ne les ai jamais vus comme moi, la langue pendante, et l’esprit horriblement en arrêt.

Auteur: Artaud Antonin

Info: Dans "L'ombilic des limbes"

[ bloquée ] [ fixation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

famille

Les quatre enfants atteints d'idiotie du couple Mazzini-Ferraz passaient la journée entière assis sur un banc dans la cour. La langue pendante, les yeux stupides, ils hochaient la tête, la bouche ouverte.

Auteur: Quiroga Horacio

Info: Le Spectre. La Poule égorgée

[ fratrie ] [ handicapés ]

 

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science-fiction

Lewis aimait pêcher dans l'espace. Oui je sais qu'il n'y a pas de poisson dans l'espace, mais attraper du poisson n'est pas du tout le principal intérêt de la chose. Quatre-vingt dix pour cent de cette activité consiste à être assis avec une canne et un moulinet tout simplement à méditer. Lewis passa des heures dans son costume spatial, assis au sommet du Ray, ligne pendante, contemplant la pure beauté de l'Univers.

Auteur: Idle Eric

Info: The Road to Mars: A Post-Modem Novel 1999

[ voyage ] [ occupation ]

 

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impatience

Toutes les femmes étaient maintenant pressées autour de la fontaine. On tenait à bout de bras quelque récipient, on renouait un pagne, on redressait sur son dos un bébé qui avait glissé ; tout cela la bouche ouverte, les lèvres pendantes et les yeux fixés sur une goutte d’eau qui venait d’apparaître à la pointe du robinet, comme une perle au bec d’un oiseau. A l’intérieur de la fontaine on entendait comme un va-et-vient d’air ou d’eau ?...un bruit de succion, puis le silence.

Auteur: Ousmane Sembène

Info: Les bouts de bois de Dieu

[ citerne ] [ mouvement ] [ afrique ]

 

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abdiquation

La résignation chrétienne est une vertu virile, qui suppose un choix raisonné entre le refus et l’acceptation de l’injustice. Elle me semble donc bien loin d’être à la portée de tout le monde. On rencontre le plus souvent à sa place une espèce d’indifférence hébétée à ce malheur des autres. La résignation chrétienne, il y a des siècles, allait partout la tête haute, les yeux ardents, les mains sagement croisées sur son cœur, vers les échafauds et les bûchers. Elle est assise aujourd’hui les mains pendantes, les yeux vagues au coin d’un feu qui ne la réchauffe pas.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 114

[ différences ] [ amollissement moderne ] [ confort ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sondage

À moins qu'elles ne viennent en aide à cette haute probité du savant qui s'appuie sur la conviction et sur les idées, on fait dire à peu près tout ce qu'on veut aux statistiques. Je n'en citerai qu'un exemple et qui, bien entendu, ne sera point emprunté à la discussion actuellement pendante devant la Chambre. Il y a quelque temps, un calculateur supputa qu'en dix ans, de 1829 à 1838, il avait comparu devant les assises 33 avocats et 33 prêtres, et il en conclut que la criminalité était identiquement la même pour les prêtres et les avocats. Cette opinion eut cours jusqu'au moment où survint un redresseur de chiffres qui dit : pardon : il y a 40 447 prêtres et 8 993 avocats. - Ce petit détail avait été oublié.

Auteur: Hugo Victor

Info: Choses vues, Histoire, OEuvres complètes, Laffont-Bouquins 1987 <p.948>

 

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apparences

RUBEK : Non, te dis-je, ce ne sont pas de vrais portraits.

MAJA : Qu'est-ce donc ?

RUBEK : Il y a dans ces bustes et derrière ces bustes quelque chose de suspect… quelque chose qui s'y dérobe, qui s'y cache sournoisement, et que les hommes ne peuvent distinguer.

MAJA : Vraiment ?

RUBEK : Je suis seul à le voir. Et je m'en amuse en secret. Extérieurement, on y remarque cette "ressemblance frappante" dont les gens s'ébahissent, s'émerveillent… Mais là, bien au fond, se dissimule tantôt une brave et honnête moue de cheval, tantôt le mufle d'un âne entêté, ou une tête de chien au front plat, aux oreilles pendantes, ou bien encore un groin de porc bouffi, parfois aussi l'image d'un taureau stupide et brutal.

MAJA : En un mot, tous nos bons animaux domestiques.

RUBEK : Oui, Maja, rien que nos bons animaux domestiques… ceux que les hommes ont défigurés et qui les ont défigurés à leur tour.

Auteur: Ibsen Henrik

Info: Quand nous nous réveillons d'entre les morts. Acte I.

[ entourloupettes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

amitié

Banga, la langue pendante et la respiration courte, se coucha aux pieds de son maître. La joie qui brillait dans ses yeux signifiait que l'orage - la seule chose au monde que craignit l'animal intrépide - était fini, et aussi qu'il était de nouveau là, près de cet homme qu'il aimait, respectait et considérait comme l'homme le plus puissant de la terre, grâce à quoi le chien concluait qu'il devrait être lui-même un être extraordinaire, supérieur et privilégié. Cependant, alors qu’il ne regardait même pas son maître, mais le jardin qui s’estompait dans le soir, le chien sentit tout de suite que l’homme était malheureux. Aussi, changeant de position, il se leva, se plaça à côté, et posa ses pattes de devant et sa tête sur les genoux du procurateur, maculant légèrement de sable mouillé les pans du manteau. Cette attitude de Banga signifiait sans doute qu’il voulait consoler son maître, et qu’il était prêt à partager son malheur. Il essaya également d’exprimer cela par ses yeux, levés vers le visage de son maître, et par le frémissement de ses oreilles dressées. Et c’est ainsi que tous deux, l’homme et le chien, pleins d’amour l’un pour l’autre, accueillirent la nuit de fête, sous le péristyle.

Auteur: Boulgakov Mikhaïl

Info: Dans "Le Maître et Marguerite", trad. Claude Ligny, Editions Laffont, Paris, 1968, page 422

[ langage muet ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

stratégie du capitalisme

Le cul est devenu une silhouette. Et quelle silhouette ! Celle de l'archétype Hollywoodien. Les jeans à l'origine tenue de travail, permettent de camoufler cette promotion mondaine, du derrière. La tenue de vulgarisation Hollywoodienne pourra même être proposé comme mépris de toute sophistication mondaine (constante inversion des significations de la réalité par les signifiants mondains). Hollywood est descendu dans la rue, et les idéologies diront que la jeunesse tourne le dos au passé, qu'elle méprise les modes ! Promotion du derrière : il est devenu enfin une silhouette et celle-ci est celle de la mode. Une matière a pris forme. Ce qui était en puissance est devenu en acte. La sexualité a revêtu la mode. Quelle séduction ! Quel triomphe narcissique ! L'objet lourd, gros, obscène, la femme encombrée de son derrière, culpabilité secrète, pesante, pendante au dos (étalée sur la poitrine) s'efface et devient la silhouette longue, fine, souple, galbée, élégante "sans le vouloir", nonchalante, décontractée. Libre, l'unisexe. Pour revendiquer l'identité, (laquelle ?).

Le couturier vous faisait porter la toilette : toute une civilisation. Et celle-ci s'avérait non seulement incapable de résoudre le problème mais aussi de le poser. Que faire d'un derrière qui révèle, dans le moindre geste, à travers la sexualité, la maternité ? Cet élargissement du bassin, cette disposition de l'os iliaque, qui proclame la fonction de l'espèce en même temps que le désir de la créature ?

Le couturier ne savait comment s'y prendre : le cacher ou le révéler, le révéler en le cachant ? Ce qui s'avérait alors c'est l'ambiguïté du statut de la femme : objet de désir et moyen de reproduction, et à mesure que la bourgeoisie accède à la société civile - à la sphère des besoins - l'idéologie du désir se développe de telle manière que le derrière, moyen de reproduction est de trop (de Rubens, Fragonard, Delacroix, Renoir à Van Dongen et Modigliani)

Le nouveau bourgeois devenu le parfait consommateur ne veut que d'un derrière objet de désir. Le derrière de la pondeuse doit s'effacer pour ne plus être que la silhouette inventée par la libido capitaliste.

Cette opération est réalisée par les blue-jeans. L'eurêka de la mondanité : l'uniforme du désir, l'objectivation de la phallocratie. Voici le nouveau corps prêt à porter, le corps du désir. Les couturiers peuvent aller se rhabiller. Les modélistes doivent se soumettre au modèle. Certes, déjà la mode était descendue dans la rue. L'élégance des modélistes était devenue celle du prêt-à-porter. L'imitation de Chanel pour un dernier combat d'arrière-garde, une banalisation chère. Alors la femme pauvre élégante. La toilette de la femme qui ne peut la porter. Quel style : la prétention petite-bourgeoise de sa maman, affichée, proclamée. La copie de la copie comme bonne tenue respectueuse. Le blue-jeans permet de franchir d'un bond barrières et niveau de l'étiquette bourgeoise, pour revêtir le corps idéal, celui qu'Hollywood a mis si longtemps à forger dans son usine à rêver. Les jeans permettent de passer de la robe modèle au corps modèle. La toilette était valorisante du couturier de la mode. Elle revêtait le corps. Alors que les jeans donnent forme - parfaite - au corps. Le corps réinventé ! Une autre peau. La forme culturelle, d'abord prototype de l'usine à rêver, est reproduite en série. C'est le modèle parfait qui devient prêt-à-porter. Il suffit de l'endosser pour se l'approprier.

Blue-jeans, rêve de femme ! À la portée de toutes, corps parfait revêtu en masse. Enfin une féminité désencombrée de la maternité, le sexe sans la reproduction, le désir sans le mariage et le mariage avec le divorce. Le corps libre, naturel, spontané ! Le corps sans la toilette ! Le corps sans la mode !

C'est toute l'idéologie de la libéralisation qui est endossée avec les jeans. Idéologie sans laquelle ces jeans ne seraient qu'un banal instrument de mode.

Auteur: Clouscard Michel

Info: Le capitalisme de la séduction (1981, 340 p., éditions delga, 2006, p.49, 50, 51)

[ évolution vestimentaire ] [ féminisme ] [ masculinisation vestimentaire ]

 

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