Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 39
Temps de recherche: 0.0554s

rêvasser

L'espace libre et le temps libre ne sont plus que des souvenirs. Le temps libre dont il s'agit n'est pas le loisir tel qu'on l'entend d'habitude. [... ] Mais je dis que le loisir intérieur, qui est tout autre chose que le loisir chronométrique, se perd. Nous perdons cette paix essentielle des profondeurs de l'être, cette absence sans prix, pendant laquelle les éléments les plus délicats de la vie se rafraîchissent et se réconfortent, pendant laquelle l'être, en quelque sorte, se lave du passé, du futur, de la conscience présente, des obligations suspendues et des attentes embusquées.

Auteur: Valéry Paul

Info: Le Bilan de l'intelligence, éd. Allia, 2011 ISBN 978-2-84485-375-2, p. 29

[ paresse ] [ laisser-aller ] [ tranquillité ]

 

Commentaires: 0

quête

Nous demandons seulement un peu d'ordre pour nous protéger du chaos. Rien n'est plus douloureux, plus angoissant qu'une pensée qui s'échappe à elle-même, des idées qui fuient, qui disparaissent à peine ébauchées,... Nous perdons sans cesse nos idées. C'est pourquoi nous voulons tant nous accrocher à des opinions arrêtées... Mais l'art, la science, la philosophie exigent davantage : ils tirent des plans sur le chaos. Ces trois disciplines ne sont pas comme les religions qui invoquent des dynasties de dieux, ou l'épiphanie d'un seul dieu pour peindre sur l'ombrelle un firmament d'où dériveraient nos opinions. La philosophie, la science et l'art veulent que nous déchirions le firmament et que nous plongions dans le chaos. Nous ne le vaincrons qu'à ce prix.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Qu'est-ce que la philosophie ?

[ oser ] [ triade ] [ beaux-arts ] [ culture ] [ dépassement ]

 

Commentaires: 0

introspection

Être coupé de sa propre auto-compassion naturelle est l'une des plus grandes déficiences que l'on puisse subir. Parallèlement à notre capacité à ressentir notre propre douleur, nous perdons nos meilleurs espoirs de rétablissement, de dignité et d'amour. Ce qui semble non adaptatif et autodestructeur dans le présent fut, à un moment donné de notre vie, une adaptation pour nous aider à supporter ce que nous avons ensuite dû traverser. Si certains sont dépendants de comportements d'auto-apaisement, c'est uniquement parce que, dans leurs jeunes années, ils n'ont pas reçu l'adoucicement dont ils avaient besoin. La compréhension de ce phénomène permet de supprimer les auto-jugements négatifs sur le passé et favorise la responsabilité pour le présent. D'où la nécessité d'une enquête compatissante sur soi-même.

Auteur: Mate Gabor

Info: In the Realm of Hungry Ghosts: Close Encounters with Addiction

[ acceptation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

tolérance

Une réponse possible à cette source profonde de neuro-résistance me semble résider très précisément dans la littérature et dans la culture entendues comme univers de représentations du monde et de nous-mêmes qui nous permettent de continuer à fonctionner avec nos fictions, tout en ne les prenant pas pour ce qu'elles ne sont pas et ne seront jamais : des paroles absolument exactes interdisant le jeu social et la liberté de pensée. Si ce que je crois et pense est nécessairement exact, il n'y a pas de place pour d'autres idées ni pour d'autres individus porteurs de pensées contradictoires. Je peux donc apprendre à savoir que ce que je pense est à la fois fictionnel et vital pour moi, sans que cela remette en cause qui je suis et qui sont les autres.

Auteur: Naccache Lionel

Info: Perdons-nous connaissance ? De la mythologie à la neurologie

[ recul sur soi ] [ rapports humains ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

psychothérapie

Les secrets de famille peuvent se transmettre sur plusieurs générations. Que ce soit un suicide, un homicide, de l'inceste, un avortement, des problèmes d'addiction, un déshonneur public ou une tragédie financière, etc. Tous ces secrets sont mis en scène. C'est le pouvoir de la honte toxique. Cette souffrance génère des défenses automatiques et inconscientes. Freud les désignait sous différents noms : déni, idéalisation des parents, répression des émotions ou dissociation des émotions. Ce qu'il est important de noter, c'est que nous ne pouvons pas savoir ce que nous ne savons pas. Déni, idéalisation, répression et dissociation sont des mécanismes de survie inconscients. Parce qu'ils sont inconscients, nous perdons le contact avec cette honte, la souffrance et le mal qu'elle dissimule. Nous ne pouvons guérir de ce que nous ne pouvons ressentir. Ainsi, sans guérison, cette nocivité peut se propager sur des générations.

Auteur: Bradshaw John

Info: Healing the Shame that Binds You

[ transgénérationnelle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

massacre

- Il ne faut pleurer sur aucune des choses qui arrivent aujourd’hui. 

- Il ne faut pas pleurer ?

- Non, petite. Pas sur le sang qui est répandu aujourd’hui.

- Il ne faut pas pleurer à cause de l’offense ? Il ne faut pas pleurer de douleur ?

- Si nous pleurons, nous acceptons. Il ne faut pas accepter.

- Les hommes sont tués, et il ne faut pas pleurer ?

- Si nous les pleurons, nous les perdons. Il ne faut pas les perdre.

- Et il ne faut pas pleurer ?

- Bien sûr que non ! Que faisons-nous, si nous pleurons ? Nous rendons inutile tout ce qui a été.

Était-ce cela, pleurer ?

Rendre inutile tout ce qui avait été ? Et quoi encore ? Effacer le sang répandu ? Rendre inutile la douleur même ? Était-ce cela ?

Auteur: Vittorini Elio

Info: Dans "Les hommes et les autres", éd. Gallimard, Paris, 1947, pages 121-122

[ aveu de défaite ] [ résistance ] [ viatique moral ] [ défini ] [ question ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

deuil

Ainsi, à la question : Qu'est-ce que nous perdons quand que nous perdons la personne de l'être que nous aimons ? nous répondons : en perdant le corps vivant de l'autre, nous perdons l'une des sources qui nourrit la force du désir sans pour autant perdre cette force qui, elle, perdure, indestructible et inépuisable, tant que la vie est en nous. Nous perdons aussi la silhouette animée qui, comme un étai, soutenait le miroir intérieur qui réfléchissait nos images. Mais en perdant la personne de l'aimé, nous perdons encore le rythme sous lequel vibre la force réelle du désir. Perdre le rythme, c'est perdre "l'autre symbolique", la limite qui rend consistant l'inconscient. Bref, en perdant celui que nous aimons, nous perdons une source nourricière, l'objet de nos projections imaginaires et le rythme de notre désir commun. C'est à dire que nous perdons la cohésion et la texture d'un fantasme indispensable à notre structure.

Auteur: Nasio Juan David

Info: Le livre de la douleur et de l'amour

[ psychanalyse ] [ absence ] [ couple ]

 

Commentaires: 0

peur

Ceci seulement. Pyrrho le Philosophe, se trouvant un jour de grande tourmente dans un bateau, montrait ceux qu'il voyait les plus effrayés autour de lui, et les encourageait par l'exemple d'un pourceau, qui y était, nullement soucieux de cet orage. Oserons-nous donc dire que cet avantage de la raison, de quoi nous faisons tant de fête, et pour le respect duquel nous nous tenons maîtres et empereurs du reste des créatures, ait été mis en nous pour notre tourment ? A quoi faire la connaissance des choses, si nous en perdons le repos et la tranquillité, où nous serions sans cela, et si elle nous rend de pire condition que le pourceau de Pyrrho ? L'intelligence qui nous a été donnée pour notre plus grand bien, l'emploierons nous à notre ruine, combattant le dessein de nature, et l'universel ordre des choses, qui porte que chacun use de ses outils et moyens pour sa commodité ?

Auteur: Montaigne Michel Eyquem de

Info: Essais, Garnier 1962, t.1 p.51 livre I chap.XIV

[ maîtrise ]

 

Commentaires: 0

diversion

L’homme mûr s’absorbe dans son métier, la mère s’engloutit dans l’éducation de ses enfants ; mais cette "vie de sacrifice" n’est que le sacrifice d’une vie : un suicide, parfois presque conscient. En obéissant au "devoir" nous cédons souvent à la facilité, car l’être social est le fond de l’homme. Nous refusons l’impératif le plus dur : l’existence personnelle. Mais avec elle nous perdons la vertu qui les crée toutes : l’aptitude à se dépasser soi-même. La morale par excellence, celle qui ne va pas de soi, c’est d’accepter d’être seul. Ce n’est pas de donner mais de donner seul : quand tous donnent c’est parfois ne pas donner.

L’homme vertueux est sauvé par ses œuvres. Mais elles seront de plus en plus faciles, s’il est vrai que leur raison est dans le déchirement qu’elles nous évitent. La vertu dégénère en moralisme, mais le rite est encore plus commode : un simple geste et voici exorcisée l’angoisse de vivre.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 235

[ moralité refuge ] [ par-delà le bien et le mal ] [ souffrance ] [ solitude ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

corps

(...) chacun possède son labyrinthe intime, ce gouffre de terreurs et de désirs qui nous attire et nous désoriente. Nous nous y perdons, parce que nous sommes tous victimes de nos illusions et que nous nous égarons dans les entrelacs ténébreux de notre vie intérieure.
S'il existe des labyrinthes où le héros engage son corps, il en est d'autres, innombrables, où il engage sa pensée. Chaque fois que nous songeons à la vie et à la mort, à l'instant et à l'éternel, à la barbarie et à la civilisation, au visible et à l'invisible, à l'humain et au divin, nous entrons dans des labyrinthes spirituels où chaque idée renvoie à son contraire, où tout se dédouble et se démultiplie, où tout n'est que reflets, allusions, possibilités vertigineuses, réflexions infinies. Dès l'instant où l'on pense, on entre dans un labyrinthe d'où nous ne sortirons jamais, car la pensée n'a d'autre issue que notre propre mort. A ce moment nous connaîtrons ce que nous avons toujours cherché. Aussi longtemps que nous vivons, nous errons dans le labyrinthe de notre corps où nos désirs s'opposent à nos pensées. Le labyrinthe est l'emblème de notre existence terrestre.

Auteur: Schneider Marcel

Info: Le Labyrinthe de l'Arioste : Essai sur l'allégorique, le légendaire et le stupéfiant

[ prison ] [ chair-esprit ] [ résignation ]

 

Commentaires: 0