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souvenirs

Il faut commencer à perdre la mémoire, ne serait-ce que par bribes, pour se rendre compte que cette mémoire est ce qui fait notre vie.
Une vie sans mémoire ne serait pas une vie (...) Notre mémoire est notre cohérence, notre raison, notre sentiment, et même notre action. Sans elle, nous ne sommes rien (...) (Je ne peux qu'attendre l'amnésie finale, celle qui effacera une vie entière, comme cela s'est passé pour ma mère... In : Luis Bunuel, "Mon dernier soupir", Paris, R. Laffont, 1982)
Ce passage effrayant et émouvant tiré des Mémoires de Bunuel pose des question fondamentales, qui sont de nature à la fois clinique, pratique, existentielle et philosophique : quelle sorte de vie (si l'on peut parler de vie), quelle sorte de monde, de soi, peuvent être préservés chez un homme qui a perdu une grande part de sa mémoire et, avec elle, son passé et son ancrage dans le temps ?

Auteur: Sacks Oliver

Info: L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et autres récits cliniques

[ personnalité ] [ deuil ]

 

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hommes-par-hommes

Nos parents comme nos petits-enfants se marient tous trop tôt, pour leur plus grand malheur. C’est dès la jeunesse et sans perdre de temps qu’il faut se consacrer à l’étude (du Tao) car si l’on a goûté trop tôt au mariage, l’on ne songe plus à progresser, c’est la première cause de dégradation du cerveau. Les hommes riches ont en plus de leur femme légitime une concubine et ne savent pas réfréner leurs désirs sexuels, c’est là la deuxième cause de dégradation du cerveau. En plus de leur femme et de leur concubine, bien souvent ils entretiennent d’autres femmes à l’extérieur, c’est là la troisième cause. Parfois même ils vont dans les maisons closes, c’est là la quatrième cause. Non contents de tout cela, certains se font masturber par de jeunes garçons ou se font faire toutes sortes de choses inimaginables, c’est là la cinquième cause. Jour et nuit ils sont épuisés par ces cinq sortes d’activités.

Auteur: Zhao Bichen

Info: Dans le "Traité d'alchimie et de physiologie taoïste" traduit par Catherine Despeux, page 114

[ appétit sexuel ] [ amplification ] [ obsédés ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

folie

Du temps que Lée le poète était renfermé à Bedlarn un de ses amis alla le voir et comme le nourrisson du Pinde avait des moments lucides, l'autre s'imagina qu'il était absolument guéri, et se promena avec lui dans l'enceinte de cette maison. Ils montèrent même ensemble jusqu'à la coupole du bâtiment. Comme ils en regardaient tous les deux la hauteur prodigieuse, Lée saisit son ami par le bras, et lui dit : immortalisons... et sautons du parapet à terre. - Tout le monde peut sauter en bas, et nous ne nous immortaliserons pas par-là, reprit celui-ci, d'un grand sang-froid, mais descendons et essayons de sauter de bas en haut. Le fou, flatté d'une idée qui lui présentait un saut plus étonnant que celui qu'il avait proposé, accepta la proposition et son ami, en le voyant descendre l'escalier, s'applaudit du nouveau projet qui roulait dans la tête du malheureux, auquel le goût de l'immortalité avait fait perdre l'esprit.

Auteur: Internet

Info: in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard

[ anecdote ] [ autodéfense ]

 

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intégration psychique

On ne peut naturellement pas se libérer de l’enfance sans y consacrer beaucoup d’efforts ; nous le savons depuis longtemps grâce aux recherches de Freud. De plus, cette libération ne peut être accomplie par une connaissance purement intellectuelle ; seul est efficace le souvenir qui fait en même temps revivre l’expérience passée. Le fil rapide des ans, le flot tumultueux des impressions du monde fraîchement découvert laisse derrière lui une masse d’expériences en suspens. On ne s’en libère pas ; on ne fait que s’en éloigner. De sorte que, lorsque, plus tard, nous nous remémorons nos souvenirs d’enfance, nous y trouvons des éléments encore vivants de notre personnalité, qui nous saisissent, nous étreignent et nous remplissent du sentiment des années passées. Ces fragments sont encore à l’état où l’enfant les avait laissés ; ils sont, par conséquent, puissants et immédiats. Ce n’est que lorsqu’ils seront réunis à la conscience de l’adulte qu’ils pourront perdre leur aspect infantile et être corrigés.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie et alchimie", éd. Buchet-Chastel, 2014, trad. par Henry Pernet et Roland Cahen, page 106

[ inconscient personnel ] [ éléments-alpha ] [ croissance des pensées ]

 
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écrivain-sur-écrivain

- Faites-moi donc la grâce de me dire ce que vous pensez d’Anna Karénine, lui ai-je demandé à nouveau.

- Je vous jure que je n’ai pas envie d’en parler, répondit Dostoïevski. Tous ces personnages sont à tel point stupides, plats et mesquins qu’il est absolument incompréhensible que Tolstoï les considère comme dignes de notre attention. Alors que tant de problèmes authentiques, primordiaux, révoltants nous sollicitent, et que tant de questions nous ramènent à celle – essentielle – d’ "être ou de ne pas être", voici qu’l nous demande de perdre notre temps à propos d’un officier du nom de Vronski, qui tombe amoureux d’une mondaine, et pour qui il faudrait penser aux imbroglios qui en sont résultés. Nous étouffons déjà sans cela chaque jour dans cet air de salon, où l’on se heurte à chaque instant à des nullités, où triomphent la platitude et la banalité ! Or, voici que dans une œuvre du meilleur romancier russe nous retrouvons la même chose !

Auteur: Altchevskaïa Ch.

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 432

[ critique ] [ superficiel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

manque de temps

Et je ne regrette pas d’avoir proposé ailleurs, comme une des définitions possibles de la culture, "la claire conscience de la préciosité du temps". L’homme cultivé n’a jamais trop de temps, il n’en a même jamais assez pour tout ce qu’il y a lire, à voir, à entendre, à connaître, à apprendre, à comprendre et à aimer. L’intelligible, par son énormité, est incommensurable à son intelligence. L’existant, par son immensité, est sans rapport de proportions avec sa soif de connaissance et les possibilités de sa mémoire. L’aimable, par son infinitude, outrepasse de toute part son amour. À tout moment il doit faire des choix, c’est-à-dire renoncer à des chemins, à des livres, à des études et à des distractions. Et ce qu’il est, autant que par ce qu’il lit, par ce qu’il entend et par ce qu’il étudie, il l’est par ce qu’il ne lit pas, ce qu’il ne fréquente pas, ce à quoi il refuse de perdre son temps, ce temps que la culture rend précieux. 

Auteur: Camus Renaud

Info: La grande déculturation, éditions Fayard, 2008

[ . ]

 

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homophobie

Chère Christine,
Ma fille, tu me déçois. Tu as raison quand tu dis qu'il y a une " honte dans la famille", mais tu te trompes de honte.
Avoir mis Chad à la porte juste parce qu'il t'a avoué être gay, c'est cela, la véritable "abomination". Un parent qui renie son enfant, c'est cela qui est "contre-nature".
La seule chose intelligente que je t'ai entendue dire à ce propos est que tu n'as "pas élevé ton fils pour qu'il soit gay". Bien sûr que non. Il est né ainsi et ne l'a pas plus choisi que le fait d'être gaucher. Toi en revanche, tu as fait le choix d'être blessante, étroite d'esprit et rétrograde. Alors, puisqu'il s'agit de renier nos enfants, je pense que je vais en profiter pour te dire au revoir.
Désormais, j'ai un fabuleux (comme disent les homosexuels) petit-fils à élever, et je n'ai pas de temps à perdre avec une salope de fille, sans-coeur.
Si tu retrouves du coeur, appelle-nous. Papa.

Auteur: Anonyme USA

Info:

[ homosexualité ] [ grand-père ] [ famille ] [ père-fille ] [ râteau ]

 

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censure

On ne saurait trop conseiller à ce garde des Sceaux de ne pas perdre son temps à modifier la loi de 1881 sur la liberté d’expression mais de la supprimer sans façon, car très bientôt elle ne servira plus à rien dans la mesure où, par la grâce des sanctions qu’il prépare, c’est l’expression en soi, toute possibilité d’expression quelle qu’elle soit, et non pas seulement ses "abus" comme par le passé, qui va disparaître. Et nul ne s’en alarmera puisque, une fois de plus, "dans le silence de l’abjection", l’on n’entendra "retentir que la chaîne de l’esclave et la voix du délateur". Sauf que le délateur, aujourd’hui, loin de raser les murs, couvert de crachats et de honte, tient sous le nom jamais tout à fait revendiqué de communautariste le haut du pavé, dicte ses volontés au ministre de la Justice et déploie son hystérie sans limites sous forme de lois imposées, via les médias amplificateurs, au nom de la tolérance et de la liberté.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1574

[ interdits ] [ police de la pensée ] [ politiquement correct ]

 

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maison de retraite

C'est difficile d’être une bonne droguée, peu de gens y parviennent. Les bons drogués, comme les bons buveurs, sont ceux qui savent gérer leur consommation. C'est un point d’équilibre difficile à trouver - maîtriser la substance qu'on aime parce qu'elle vous fait perdre la tête. Elle faisait partie de cette élite. Mais à trente ans, elle a réalisé qu'une bonne gestion ne suffirait pas : elle vieillirait plus vite que les autres. Elle a décroché. Quinze ans plus tard, elle rêve encore de petites cuillères, de dealers en retard et de sommes en liquide. Elle verra, pour la ménopause. Si c’est si difficile qu'on le dit, elle envisage de se remettre aux drogues dures - maintenant que Lancelot est parti, et puisque de toutes façons sa beauté se débine -, pourquoi ne pas prendre du bon temps. Elle a toujours rêvé de maisons du troisième âge dans lesquelles on pourrait choisir sa médecine -MDMA cocaïne haschisch morphine ou crack... puisque c'est foutu, pourquoi ne s éclaterait-on pas ?

Auteur: Despentes Virginie

Info: Vernon Subutex, tome 1

[ rock and roll ] [ plaisir ] [ défonce consciente et organisée ]

 

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constitution européenne

Des Oui-Oui magnifiques, dorés sur tranche, on vient d’en voir toute une meute rassemblée par Jack Lang dans un superbe comité de soutien comique du oui au oui. "Femmes et hommes de culture, de science, de recherche et de sport attachés depuis toujours à la construction européenne" comme ils se présentent eux-mêmes avec cette modestie qui les caractérise. Tous ces écrivains audiovisuels, ces acteurs mûris en studio et ces penseurs de synthèse, toutes ces vedettes cuites au micro-ondes, toutes ces élites pour Soleil vert ne nous dissuadent pas seulement d’être tentés par le non ; ils nous avertissent d’arrêter de faire joujou avec l’idée grotesque qu’on pourrait dire oui ou dire non. Chez Oui-Oui, on ne peut voter que oui ou oui. [...]

Dans ces conditions, pourquoi perdre son temps à imprimer des bulletins non ? Le jour du référendum, l’électeur ne devrait avoir à se décider qu’entre deux piles de oui : ainsi ne saurait-il faire d’autre choix que le seul. Ainsi saurait-il également ce qu’à l’avenir, en Europe, signifiera le mot choix.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1757

[ parodie de démocratie ] [ lavage de cerveau ]

 

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