Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 16
Temps de recherche: 0.0327s

écrivain-sur-écrivaine

Flannery O’Connor. La voilà, regardons-la sur la photo où elle apparaît en pied dans la torpeur du Sud américain. Elle a l’air d’osciller sur le perron, appuyée à ses béquilles comme sur deux élytres fragiles retournées. Elle vit encore, pas pour longtemps, un peu en oblique sur l’image, dans la poussière étouffante du coton. Milledgeville, Géorgie. Glycines. Lianes emmêlées. Marais. Champs de maïs. La plaie encore ouverte de la guerre de Sécession. Les Noirs, la brousse sombres, les Blancs racistes… Approchons-nous des dernières marches. La bouche stylisée en cœur. Les yeux brillés sur l’objectif. C’est un coléoptère extraordinaire, avec ses cannes mandibules branchues. Un lucane qui vient de tomber dans la chaleur d’une nuit d’été. Tout au bord de sa propre mort, on dirait la Parque inflexible du Sud qu’un Goya aurait fait le voyage pour lui tirer le portrait.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 199

[ évocations ] [ ambiance ]

 
Commentaires: 7
Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Elle est folle, se dit Pemberton, et il se rappela leur premier soir à Boston, le trajet à pied le long des rues pavées jusqu'à la demeure de Serena, le bruit creux de leurs pas. Il se rappela le moment où il était resté sur la marche la plus haute, la plus verglacée, pendant que Serena ouvrait la porte et entrait, allumant au passage la lumière dans la pièce de devant. Même après qu'elle se fut retournée en souriant, il avait hésité. Un trouble indistinct, presque viscéral, l'avait cloué là, sur le perron, dans le froid, du mauvais côté de la porte. Il se rappelait qu'il avait ôté ses gants, les fourrant dans la poche de son pardessus, qu'il avait brossé quelques traces de neige sur ses épaules et retardé son entrée d'encore quelques instants. Puis il était entré, avançant ainsi de quelques pas vers la pièce où il se trouvait maintenant, vers le moment qu'il vivait.

Auteur: Rash Ron

Info: Serena

[ rencontre ] [ femmes-hommes ]

 

Commentaires: 0

communauté

La canicule transforma la vie des citadins. Elle créa un sentiment de calvaire partagé et suscita des échanges entre inconnus. Pour une fois, il y avait un sujet de conversation commun à tout le monde. Le quotidien prit des allures communautaires qu'on avait presque oubliées. Les gens s'asseyaient sur leur perron. Les barbiers installaient des fauteuils à l'extérieur et rasaient leurs clients à l'ombre d'un arbre ou d'un store. Partout les fenêtres étaient grandes ouvertes, celles des bureaux, des appartements, des hôtels, des bibliothèques, des hôpitaux, des écoles, si bien que les bruits de la ville circulaient partout librement. Le mugissement lointain du flot des voitures, les cris ponctuant les jeux des enfants, une dispute dans l'immeuble voisin - tous ces sons et mille autres encore vous parvenaient tandis que vous travailliez, lisiez ou essayiez de trouver le sommeil. Aujourd'hui, on rentre chez soi pour échapper au vacarme urbain ; dans les années 20, il pénétrait en grande partie avec vous à l'intérieur.

Auteur: Bryson Bill

Info: L'été où tout arriva

[ torride ] [ tropical ]

 

Commentaires: 0

motivation

Cela fait sans doute longtemps que j'ai envie de réaliser un tel film. Une colère terrible en est à l'origine. Je peux toucher du doigt le moment exact. Il était 9 heures du soir, le 4 avril 1968. Vous connaissez sans doute cette chanson du groupe U2, In The Name of Love [Michael Moore se met à en fredonner quelques paroles - ndlr]. C'était un jeudi saint. Nous étions à la messe en famille. A la fin de l'office, comme à chaque fois, les pères étaient déjà sortis pour allumer les moteurs des voitures garées en face et écouter la radio. Et, brusquement, celles-ci interrompent leurs programmes pour diffuser un bulletin spécial: "Martin Luther King a été tué à Memphis." Et un de ces hommes de reprendre l'information et la crier vers l'assemblée qui quittait l'église: "Martin Luther King a été tué!" Et alors, tous, sur le perron, autour de moi, ils se mettent à siffler, à applaudir, de joie. J'avais treize ans. Voilà précisément où commence mon film.

Auteur: Moore Michael

Info: à propos de son film Bowling for Columbine, L'Humanité 9 octobre 2002

 

Commentaires: 0

écriture

Les contes sont des personnes assises sur le seuil de la maison de mon esprit. Il fait froid dehors et elles attendent. Je les regarde par la fenêtre. Les contes ont les mains froides, elles sont gelées. Une courte histoire bien construite surgit et agite les bras. Son nez est rouge elle a deux dents en or. Et il y a cette vieille anecdote féminine mi-allongée, recroquevillée dans un manteau. De nombreuses histoires viennent se poser quelques instants sur le pas de la porte avant de s'en aller. Il fait trop froid pour elles à l'extérieur. La rue devant la demeure de mon esprit est emplie de contes. Ils murmurent et crient, ils meurent de froid et de faim. Je suis un homme démuni - mes mains tremblent. Je devrais m'asseoir sur un banc comme un tailleur et savoir tisser quelque habit chaud à partir des fils de la pensée. Ces contes devraient être couverts et protégés. Ils sont en train de geler sur le perron de la maison de mon esprit. Je suis un homme sans défense... mes mains tremblent. Je sais être dans l'obscurité mais je ne trouve pas la poignée de la porte. Je regarde par la fenêtre. Beaucoup d'histoires meurent dans la rue devant la demeure de mon esprit. 

Auteur: Anderson Sherwood

Info: Triumph Of The Egg And Other Stories. Trad Mg

[ inspiration ] [ introspection ] [ imagination ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

sociologie urbaine

Une rue de ville équipée pour accueillir des étrangers et faire de leur présence un atout de sécurité en soi, comme le font toutes les rues des quartiers prospères des cités, doit présenter trois caractéristiques principales :

Primo, il doit y avoir une démarcation claire entre espace public et espace privé. Ils ne peuvent pas se mélanger comme c'est souvent le cas dans les banlieues ou certains quartiers.

Secundo il doit y avoir des yeux sur la rue, des yeux appartenant à ceux que l'on pourrait appeler les propriétaires naturels de la rue. Les bâtiments situés dans une rue et équipés pour accueillir des étrangers et assurer la sécurité des résidents et des étrangers doivent être orientés vers la rue. Ils ne peuvent pas lui tourner le dos ou lui laisser un côté vide et le laisser aveugle.

Et tertio, les trottoirs doivent être si possible fréquentés de manière continue, à la fois pour augmenter le nombre d'yeux effectifs sur la rue et pour inciter les personnes qui se trouvent dans les bâtiments le long de la rue à regarder les trottoirs en nombre suffisant. Personne n'aime s'asseoir sur un perron ou regarder par la fenêtre une rue vide. Quasi personne ne fait pareille chose. Beaucoup de gens se distraient à un moment ou un autre en regardant l'activité de la rue.

Auteur: Jacobs Jane

Info: The Death and Life of Great American Cities

[ surveillance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel