Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 717
Temps de recherche: 0.0459s

condition humaine

Je ressentis soudain quelque chose comme de la tendresse pour cet homme, cette tendresse que l'on ressent pour la commune médiocrité de l'humanité, pour le quotidien banal du chef de famille qui se rend à son travail, pour son humble et joyeux foyer, pour les petites joies et petites misères dont se compose forcément son existence, pour son innocence à vivre sans analyser -bref, pour le naturel tout animal de ce dos habillé. [...]



Or, le dos de cet homme dort. Cet être qui marche devant moi, d'un pas égal au mien, dort intégralement. Il marche, inconscient. Il vit, inconscient. Il dort, parce que nous dormons tous. La vie tout entière est sommeil. Nul ne sait ce qu'il fait, nul ne sait ce qu'il veut, nul ne sait ce qu'il sait. Nous dormons la vie, éternels enfants du Destin. C'est pourquoi je ressens, si je pense avec cette sensation, une tendresse immense et informe pour cette humanité infantile, pour cette vie sociale endormie, pour tous et pour tout.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ vanité ] [ compassion ] [ ignorance ] [ fraternité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

fonctionnaire

Le passage du bourreau indépendant au bourreau professionnel à plein temps, comme l'évolution de la justice criminelle allemande, se fit sur plusieurs générations et n'était pas encore achevé quand Frantz Schmidt naquit en 1554. Dans certains régions, les officiels continuèrent de payer le bourreau pour chaque exécution jusqu'au dix-huitième siècle. Beaucoup de juridictions plus petites ne pouvaient payer un bourreau à plein temps, et d'autres suivaient la tradition médiévale : confier à un jeune homme de la communauté la tâche odieuse de l'exécution judiciaire ; ce scénario était bien connu de la famille Schmidt. Quelques localités plus isolées continuaient la coutume encore plus ancienne de confier l'administration de la justice finale à un membre de la famille de la victime. Dans la majorité des territoires allemands qui employaient un bourreau salarié au seizième siècle, la poursuite et la punition du crime n'étaient qu'une partie d'un poste qui comprenait aussi d'autres tâches disgracieuses, allant de la supervision des bordels au ramassage des ordures en passant par la crémation des corps des suicidés.

Auteur: Harrington Joel F.

Info: L'honneur du bourreau

[ exécutant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Peut-être devrais-je vous rappeler, avant d'argumenter plus loin, que la matière se caractérise par un aspect ondulatoire, de même que n'importe quelle particule, et possède, par conséquent, une potentialité à se conduire de manière probabiliste. Au final, ce n'est que la petitesse de la valeur de la constante de Planck - régissant le passage du monde des quantas au monde courant - qui occulte à notre échelle ses propriétés ondulatoires. Il suffirait que cette unité augmente pour qu'il en aille tout autrement. Selon nos déductions, les objets macroscopiques prisonniers d'une zone d'influence de forte intensité troqueraient leurs longueurs d'onde, très petites, pour des longueurs d'onde très grandes, s'apparentant à celles des particules. Le processus de réduction, également baptisé "décohérence" - qui intervient lorsque les particules, entrées en résonance avec l'environnement, perdent leur nature indéterminée pour revêtir celle d'objets concrets - , s'en trouve ainsi résolument entravé. C'est comme si nous nous retrouvions dans un gigantesque système quantique, un espace de Hilbert grandeur nature, dans lequel les ondes de matière exploreraient l'infinité des probables.

Auteur: Suhner Laurence

Info: QuanTika, Tome 1 : Vestiges P 272

 

Commentaires: 0

traumatisme

J'ai le double de ton âge quand tu es mort. Je suis une vieille dame aujourd'hui. Je n'ai pas peur de mourir, je ne panique pas. Je ne crois pas en Dieu, ni à quoi que ce soit après la mort. Je suis l'une des 160 qui vivent encore sur les 2 500 qui sont revenus. Nous étions 76 500 juifs de France partis pour Auschwitz-Birkenau. Six millions sont morts dans les camps. Je dîne une fois par mois avec des amis survivants, nous savons rire ensemble et même du camp à notre façon. Et je retrouve aussi Simone. Je l'ai vue prendre des petites cuillères dans les cafés et les restaurants, les glisser dans son sac, elle a été ministre, une femme importante en France, une grande figure, mais elle stocke encore les petites cuillères sans valeur pour ne pas avoir à laper la mauvaise soupe de Birkenau. S'ils savaient, tous autant qu'ils sont, la permanence du camp en nous. Nous l'avons tous dans la tête et ce jusqu'à la mort.

Auteur: Loridan-Ivens Marceline Rosenberg

Info: Et tu n'es pas revenu

[ camp de concentration ]

 

Commentaires: 0

gaspillage

Nous possédons, avec la volonté, une force de pétrissage, de réfection, de refonte organique dont nous ne soupçonnons pas encore l'importance. J'appelle application de la volonté non le fait de répéter : - Je veux... en serrant les dents et les poings, mais l'exercice quotidien appuyé, précis, portant au même endroit, de la faculté qui meut toute notre machine. L'assiduité et l'attention sont deux rebouteuses de premier ordre. Chacun de nous, s'il se guette avec clairvoyance et s'il a le courage de se prendre en main, a en soi le docteur idéal, le docteur passionné pour son client, le docteur toujours prêt, dont rêvent les pauvres neurasthéniques et les vieilles dames couvertes de petites lésions. L'homme ignore les trois quarts de ses ressources et il meurt sans les avoir employées, comme il meurt sans avoir joué de la centième partie des combinaisons intellectuelles que lui permettrait la souplesse infinie de son cerveau. Nous sommes comparables à des laboureurs qui vivraient sur un hectare de culture, abandonnant cinq cents hectares à la friche.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs

[ détermination ]

 

Commentaires: 0

rapports humains

Même dans un entretien non hypnotique, ou dans les événements de vie quotidienne, le thérapeute apprendra à observer les signes de comportements minimaux chez une personne entrant dans une transe commune* [...]. C'est dans de tels moments que la plupart d'entre nous recevons beaucoup de notre conditionnement inconscient, pendant que nous sommes en contact avec le monde environnant, en lui répondant d'une manière semi-automatique. Nous avons fréquemment de petites amnésies pour ces périodes de transe légère tout au long de la journée (correspondant à un cycle nycthéméral de quatre-vingt dix à cent-vingt minutes et c'est ce qui fait que nous ne pouvons pas comprendre ensuite comment nous avons pu faire ou dire telle ou telle chose. Ce facteur apparaît particulièrement important dans la compréhension des relations inter-personnelles. Les parents et les enfants, les professeurs et les étudiants, les hommes et les femmes, pourraient tous développer énormément leurs interactions grâce à une attention plus soigneuse l'un pour l'autre, lors de ces périodes de conscience externe émoussée et de sensibilité exacerbée au monde intérieur.

Auteur: Rossi Ernest Lawrence

Info: Commentaire dans L'hypnose thérapeutique de Milton Erickson. *Aussitôt que notre attention se déplace en dehors de l' "ici et maintenant", nous sommes dans un état de "transe commune" très similaire à celui de l'hypnose.

[ phénomène physiologique naturel ] [ inattention ] [ rêverie ] [ lecture immersion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

suggestion

Tout le monde connaît la fameuse scène où tous, à force de dire à Basile "Vous êtes pâle à faire peur", finissent par lui faire croire qu'il est malade. Cette scène me revient à l'esprit toutes les fois que je me trouve au milieu d'une famille étroitement unie, où chacun surveille la santé des autres. Malheur à celui qui est un peu pâle ou un peu rouge ; toute la famille l'interroge avec un commencement d'anxiété : "Tu as bien dormi ?", "Qu'as-tu mangé hier ?", "Tu travailles trop", et autres propos réconfortants. Viennent ensuite des récits de maladies "qui n'ont pas été prises assez tôt". Je plains l'homme sensible et un peu poltron qui est aimé, choyé, couvé, soigné de cette manière-là. Les petites misères de chaque jour, coliques, toux, éternuements, bâillements, névralgies, seront bientôt pour lui d'effroyables symptômes, dont il suivra le progrès, avec l'aide de sa famille, et sous l'oeil indifférent du médecin, qui ne va pas, vous pensez bien, s'obstiner à rassurer tous ces gens-là au risque de passer pour un âne.

Auteur: Alain

Info: 30 mai 1907

[ rapports humains ] [ miroirs ]

 

Commentaires: 0

injustice

Parfois, les circonstances jettent des hommes dans des situations si terribles, entraînent ces petites choses si près des brûlants projeteurs de l'Histoire que ces hommes, ou leur ombre réfléchie dans l'esprit de la foule, deviennent d'immenses symboles. Sacco et Vanzetti sont tous les immigrants qui, par leur sueur et leur sang, ont bâti l'industrie de cette nation, et n'ont eu en retour que le plus petit salaire imaginable, serfs sous le joug de l'ordre social imposé par des hommes au col de chemise amidonné. Ce sont tous les Ritals, les métèques, les ploucs d'Europe centrale, chair à usine que la faim pousse dans les moulins de l'industrie américaine après qu'ils sont passés par le douloureux tamis d'Ellis Island. Ils sont le rêve d'un meilleur ordre social, fait par ceux qui ne supportent pas la loi de la jungle. Ce petit tribunal est le lieu où se concentre l'agitation d'une époque faite de traditions, le centre des regards du monde entier. Sacco et Vanzetti projettent leurs ombres immenses sur les murs de la salle d'audience.

Auteur: Dos Passos John

Info: Devant la chaise électrique : Sacco et Vanzetti : histoire de l'américanisation de deux travailleurs étrangers

[ prolétariat ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

lecture

Et j’ai appris quelle merveille il y avait dans les mots. Que ces petits traits et ces petites marques sur une page pouvaient me faire pleurer, me mettre en colère ou me donner envie d’attraper Jem Mason pour l’embrasser et faire courir mes mains sur ses muscles durs. De simples marques sur une page sont capables de faire ça et des marques sur une page peuvent aussi vous faire sentir que votre esprit tout entier s’ouvre et explose en lumières célestes. M. Wordsworth disait qu’on naissait et qu’on était faits par Dieu, traînant des nuages de gloire, qu’on était au paradis à notre naissance mais qu’ensuite tout disparaissait. Dans ce poème, c’était un jeune homme plein de regrets et de tristesse. Comme tous les poètes dont j’ai lu les œuvres, alors je me demandais si on pouvait écrire un poème sans le rendre triste et beau comme eux le faisaient. Les poèmes, c’est de la tristesse et de la douceur dans les mêmes mots : c’est deux choses en une seule comme les fleurs et les épines.

Auteur: Kitson Mick

Info: Poids plume

[ poésie ] [ émotion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

diffraction

Le verre, qu'il s'agisse de hanaps vénitiens ou d'un simple carreau, est un matériau merveilleux possédant des qualités uniques. Il est là et il n'est pas là. Il laisse passer la lumière mais la réfléchit aussi. Il est possible au même moment de promener son regard dans l'intérieur obscur et sur les reflets du ciel, des arbres et des bâtiments qui se trouvent derrière soi. On aperçoit le calendrier accroché dans la pièce, et le groupe d'oies migratrices qui passe dans le ciel.Les images réfléchies trahissent la présence de la vitre lisse, dure et fragile, de même que le sable, la poussière et les autres saletés apportées par le vent, qui adhèrent à la surface en formant des configurations intéressantes : fils, petites bulles, rayures et toiles d'araignée. Parfois on y trouve des insectes, c'est assez drôle. Fissures, étoiles et impacts de balles donnent à la vitre une triste apparence.Le verre filtre, brise, déforme et vibre; tout en cloisonnant l'espace d'une manière parfaitement plate, il n'en est pas moins une source de profondeur et de rêves.

Auteur: Valens Anton

Info: Homme de ménage

[ déflexion ] [ miroir ] [ minéral ] [ reflets ]

 

Commentaires: 0