Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 403
Temps de recherche: 0.0399s

origine

La thèse selon laquelle la philosophie est un bien qui "vient de Dieu" ne se rencontre pas seulement chez les penseurs chrétiens. On la trouve déjà au IIe siècle av. J.-C. chez des écrivains juifs d’Alexandrie, tel Aristobule, philosophe péripatéticien, "auteur d’une exposition allégorique du Pentateuque" où il prétend montrer – à l’aide de citations parfois inventées – que les philosophes grecs ont puisé une grande partie de leurs enseignements dans Moïse. [...] Cette thèse du "larcin des Grecs", dont Aristobule est bien l’un des premiers témoins, est présente également, mais sous une forme plus sérieuse et plus nuancée, chez Philon d’Alexandrie. [...] Il n’est pas jusqu’à certains philosophes païens qui n’hésitent pas à adopter la thèse judéo-alexandrine, tel Numénius, néo-platonicien du IIe siècle, qui déclare : "Qu’est-ce que Platon, sinon Moïse qui parle grec ?".

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 64-65

[ source divine ] [ historique ] [ occident ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

songe

J'ordonnai à mon esclave de surveiller la face du désert. Saïd et moi, exténués, dormîmes. Cette nuit, je rêvai que j'étais prisonnier d'un filet de serpents. Je me réveillai épouvanté. L'aube venait. À côté de moi dormait Saïd. Le contact d'une toile d'araignée sur ma peau m'avait fait rêver ce songe. Je fus fâché que Saïd, qui était lâche, dormît avec une si parfaite tranquillité. [p. 157]
[...]
- Oui, il ne m'étonnerait pas que la toile d'araignée, j'entends la forme universelle de la toile d'araignée, ou pour parler clairement, la toile d'araignée de Platon, eût suggéré son crime à l'assassin (parce qu'il y a un assassin). Tu te souviens qu'el Bokhari rêva dans un tombeau d'un réseau de serpents et qu'il découvrit à son réveil qu'une toile d'araignée lui avait suggéré ce songe. [p. 164]

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Abenhacan el Bokhar i

 

Commentaires: 0

sémiotique

Le signe signifie quelque chose, son objet. Il représente cet objet, non pas sous tous ses aspects, mais en référence à une sorte d'idée, que j'ai parfois appelée le terrain des signes (representamen). "L'idée" doit être comprise ici dans une sorte de sens platonicien, très familier dans le langage courant. Je veux dire dans ce sens où nous disons qu'un homme attrape l'idée d'un autre homme, où nous dirons que lorsqu'un homme se souvient de ce à quoi il pensait à un moment antérieur, il se rappelle la même idée, et où lorsqu'un homme continue à penser quelque chose, disons pendant un dixième de seconde, et dans la mesure où sa pensée reste en accord avec elle même durant ce temps, maintenant un contenu similaire, c'est la même idée et non à chaque intervalle un nouveau concept.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Manuscrit, On Signs [R]. 1897. From the Robin Catalogue

[ vocabulaire ] [ notion ] [ mot ] [ vitesse de l'esprit ] [ concept ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

fondement ultime

Si […] on prend comme essence de la Métaphysique la séparation entre un monde suprasensible et un monde sensible, et que celui-là passe pour le vraiment étant en face de celui-ci comme n’étant qu’en apparence, alors la Métaphysique commence avec Socrate et Platon. Or, ce qui commence avec leur pensée n’est qu’une interprétation spécialement orientée de cette initiale ambiguïté dans l’étant. Avec elle commence la défaillance (Unwesen) de la Métaphysique. Ceux qui sont venus après mésinterprètent jusqu’à nos jours, à partir de cette défaillance, la véritable essence de la Métaphysique. Cependant, la défaillance à penser ici n’est rien de négatif, si nous méditons que, dès le début du déploiement de la Métaphysique, la différence qui règne dans l’ambiguïté de l’étant reste impensée, et cela précisément de telle sorte que ce rester impensé constitue l’essence même de la Métaphysique.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "Hegel et son concept de l'expérience" in Chemins qui ne mènent nulle part, pages 215-216

[ problème ] [ caractéristique ] [ histoire de la philosophie ] [ au-delà ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

éloge

Une fois le silène ouvert, avez-vous une idée de toute la sagesse dont il regorge, ô buveurs mes amis ? Sachez-le : qu’on soit beau ne l’intéresse pas, il méprise cela à un point incroyable, comme aussi de savoir si l’on est riche ou si l’on possède tel avantage que la plupart jugent enviable. Pour lui, tous ces biens n’ont aucune valeur, et nous ne sommes rien à ses yeux, je vous l’assure. Il passe toute sa vie à faire le naïf, à plaisanter avec les gens. Mais quand il est sérieux et que le silène s’ouvre, je ne sais si quelqu’un a vu les images fascinantes qu’il contient. Moi, je les ai vues déjà, et elles m’ont paru si divines, et précieuses, et parfaitement belles, et extraordinaires, qu’il me fallait en un mot exécuter toutes les volontés de Socrate.

Auteur: Platon

Info: Discours d'Alcibiade à propos de Soscrate dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, 216 e

[ portrait ] [ fascination ] [ détachement matériel ] [ pouvoir ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

triade

Lakshmî est la Shakti de Vishnu ; Saraswatî ou Vâch est celle de Brahmâ ; Pârvatî est celle de Shiva. Pârvatî est aussi appelée Durgâ, c’est-à-dire "Celle qu’on approche difficilement". — Il est remarquable qu’on trouve la correspondance de ces trois Shaktis jusque dans des traditions occidentales : ainsi, dans le symbolisme maçonnique, les "trois principaux piliers du Temple" sont "Sagesse, Force, Beauté" ; ici, la Sagesse est Saraswatî, la Force est Pârvatî et la Beauté est Lakshmî. De même, Leibnitz, qui avait reçu quelques enseignements ésotériques (assez élémentaires d’ailleurs) de source rosicrucienne, désigne les trois principaux attributs divins comme "Sagesse, Puissance, Bonté", ce qui est exactement la même chose, car "Beauté" et "Bonté" ne sont au fond (comme on le voit chez les Grecs et notamment chez Platon) que deux aspects d’une idée unique, qui est précisément celle d’"Harmonie".

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'homme et son devenir selon le Védânta" page 243

[ correspondances ] [ orient-occident ] [ spiritualité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

Car cette connaissance aura pour résultat, chez ceux qui l’auront acquise, de rendre leurs âmes oublieuses, parce qu’ils cesseront d’exercer leur mémoire : mettant en effet leur confiance dans l’écrit, c’est du dehors grâce à des empreintes étrangères, non du dedans et grâce à eux-mêmes, qu’ils se remémoreront les choses. Ce n’est donc pas pour la mémoire, c’est pour la remémoration que tu as découvert un remède. Quant à l’instruction, c’en est la semblance que tu procures à tes élèves, et non point la réalité : lorsqu’en effet avec ton aide ils regorgeront de connaissances sans avoir reçu d’enseignement, ils sembleront être bons à juger de mille choses, au lieu que la plupart du temps ils sont dénués de tout jugement ; et ils seront en outre insupportables, parce qu’ils seront des semblants d’hommes instruits, au lieu d’être des hommes instruits !

Auteur: Platon

Info: Le Banquet / Phèdre

[ externalisation de l'esprit ] [ béquille ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

concept

Le signe représente quelque chose, son objet. Il incarne cet objet, non pas à tous égards, mais en référence à une sorte d'idée, que j'ai parfois appelée le champ (ground) des représentations (representamen). L'"idée" est à comprendre ici dans une sorte de sens platonicien, très familier dans le langage courant ; c'est à dire dans ce sens où l'on dit qu'un homme reprend l'idée d'un autre homme, où l'on dit que lorsqu'un homme se rappelle ce à quoi il pensait à un moment antérieur, il se rappelle la même idée, et où lorsqu'un homme continue à penser quelque chose, disons pendant un dixième de seconde, dans la mesure où la pensée continue à s'accorder avec elle-même pendant ce temps, c'est à dire à avoir un contenu semblable, c'est la même idée, et ce n'est pas à chaque instant de l'intervalle une nouvelle idée.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: On Signs [R]. MS [R] 798. 1897

[ sémiotique ] [ entité ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

modernité

[...] le Christianisme se présente, par la force des choses d’ailleurs, comme une nouveauté ; ce caractère d’innovation, tout en étant légitime sur son plan, comporte néanmoins un danger de déséquilibre et d’infidélité, qui en fait s’est actualisé dans le monde chrétien sous la forme d’un progressisme de plus en plus marqué, surtout à partir de la Renaissance, mouvement mondain, extériorisant et individualiste s’il en fut, avec ses abus de l’intelligence sur le plan des arts aussi bien que sur celui des sciences, et malgré l’intérêt que suscita à cette époque, dans certains milieux, la pensée platonicienne. [...] Ici aussi, l’Islam apparaît comme un correctif divin ou un rétablissement d’équilibre du fait qu’il exclut a priori le culte du nouveau ; comme le Mosaïsme*, et plus expressément encore, il réduit la civilisation à la religion et par là-même, en quelque sorte, le temps humain à l’espace religieux.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Christianisme/Islam", éditions Archè Milano, 1981, pages 88-89. *doctrines et institutions religieuses que les Juifs reçurent de Moïse

[ possibilités hérétiques ] [ comparaison ] [ particularité ] [ monothéismes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

clé de lecture

Parce que, en dernière analyse, […] on ne peut pas penser avoir totalement compris un dialogue quelconque de Platon si l’on n’a pas compris tous les dialogues. […] il n’y aura pas d’autres dialogues – le Phèdre, l’Euthydème, les Lois, etc. – dont il faudra examiner les points cruciaux pour comprendre n’importe quel autre dialogue, et par conséquent le Banquet en particulier. De cette manière, les dialogues de Platon sont véritablement une imitation de ce que nous appelons la réalité. Le dialogue platonicien imite l’énigme de la réalité. […] cette énigme, Platon l’imite en écrivant de nombreux dialogues, chacun apportant une certaine formulation d’une partie. Mais même la formulation la plus ample possible de n’importe quelle partie ne peut apporter davantage qu’une vérité partielle, et cela veut dire, bien entendu, une vérité partielle sur la partie même examinée dans ce dialogue, et par conséquent, il faudra encore continuer.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, pages 323-324

[ correspondances ] [ fragmentaire ] [ quête infinie ] [ intertextualité ] [ maïeutique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson