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déclaration d'amour
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur!
Auteur:
Baudelaire Charles
Années: 1820 - 1867
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète, écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le Serpent qui danse, les fleurs du mal 28
[
poème
]
fuite
Est-ce que ça avait un sens ? La pierre, la rose,
l'obscurité, le bois, le vent, la flamme, le violon.
L'homme habile, le monde visible,
la pivoine peinte, la mer, la sauvagerie
du cellophane, mon dernier mot, mon message froissé
à un ami ? Est-ce que je cherchais quelque chose,
des outils peut-être, ou des graines, car de nombreuses choses
sont entreposées sous nos excès de pensée.
Commençons par parler des choses,
des noms qu'on devrait leur donner,
et s'il sera nécessaire
de dessiner l'une quelconque d'entre elles.
Le bruit d'une bouilloire -
c'était la chose la plus terrifiante au monde.
Quelquefois c'était un loup, et quelquefois
un homme ou une femme, qu'importe ce que ça évoquait,
même des pétales de cerisiers, tombant, et toujours
ça pouvait te faire sortir, et c'était le cas,
et la pièce restait aussi impressionnante
qu'une grotte inexplorée.
Auteur:
Ruefle Mary
Années: 1952 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: Poétesse
Continent – Pays: Amérique du Nord - USA
Info:
"Platonic", in "Dunce" - éd. Wave Books - p.75 - ma traduction
[
quête
]
[
incertitude
]
[
peur irraisonnée
]
[
représentation
]
[
poème
]
amitié
Les vrais amis sont comme les arbres
Ils ont hâte de te voir
Mais restent imperturbables
Si tu ne passes pas dire bonsoir
Même après une longue absence
Tu peux renouer avec eux
Il n’y a pas d’intermittence
Te revoir les rend heureux
Les vrais amis sont comme les arbres
Plantés très loin ou bien tout près
Sans jalousie et sans alarme
Ils croissent, c’est leur métier
Les vrais amis sont comme les arbres
Ils tendent leurs bras, ne plient pas
Ils grimpent vers la lumière
C’est ce qui les met en joie
Les vrais amis sont comme les arbres
L’univers est dans leur peau
Qu’il fasse pluie, glace ou bourrasque
Ils parfument et tiennent chaud
Les vrais amis quand ils trépassent
N’en finissent pas de fleurir
Dans nos mémoires opiniâtres
Même coupés les arbres prient
Auteur:
Beaucarne Julos
Années: 1936 - 2021
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: chanteur, musicien
Continent – Pays: Europe - Belgique
Info:
[
poème
]
ignorance
Quel grand bonheur
de ne pas savoir
dans quel monde on vit.
Il aurait fallu
exister longtemps
assurément plus longtemps
qu’il n’existe lui-même.
Juste pour comparer,
connaître d’autres mondes.
Se soulever au dessus du corps
qui ne sait rien mieux faire
que limiter
et dresser des obstacles.
Pour le bien de la recherche,
pour la clarté de l’image
au nom des conclusions dernières,
s’envoler au dessus du temps
au fond duquel tout cela virevolte et cavalcade.
Depuis cette perspective,
adieu à jamais
détails et épisodes.
Compter les jours de la semaine
apparaîtrait assez vite
dépourvu de sens.
Jeter une lettre dans la boîte –
une erreur de jeunesse sans cervelle.
L’écriteau : "Ne pas marcher sur la pelouse" –
pure folie.
Auteur:
Szymborska Wislawa
Années: 1923 - 2012
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: poétesse, écrivaine
Continent – Pays: Europe - Pologne
Info:
Quel grand bonheur
[
protection
]
[
incarnation mystère
]
[
poème
]
déclaration d'amour
Nous nous étions connus tout petits à l'école.
Comme son père était de mon père voisin,
Nous partions tous les deux sac au dos le matin
Nos têtes s'encadraient d'une même auréole.
Dans la rose candeur du sourire enfantin,
Nous étions bons amis. Quand les flots du Pactole
Roulaient chez l'un de nous, par hasard, une obole,
Nous divisions toujours en deux parts le festin.
Souvent, aux lendemains de mes fainéantises,
Me laissant consulter en route son devoir,
Elle sut m'épargner l'horreur du cachot noir.
Moi, je grimpais pour elle à l'arbre des cerises,
Pour elle je pillais la vigne et le pommier,
Et je la défendais comme un bon chevalier.
II
Plus tard, à l'âge d'or où dans notre poitrine
Vibre l'enchantement des frissons amoureux,
A l'âge où l'on s'égare au fond des rêves bleus,
Sans songer à demain et ce qu'il nous destine,
Sous les érables du grand parc, à la sourdine,
Nous nous cachions, loin des oreilles et des yeux,
Et, son front virginal penché sur mes cheveux,
Ensemble nous lisions le divin.
Auteur:
Lamartine Alphonse de
Années: 1790 - 1869
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Premier amour I
[
poème
]
déclaration d'amour
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien q'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a toutes ces morts que j'ai franchies sur la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
Auteur:
Eluard Paul
Années: 1895 - 1952
Epoque – Courant religieux: Industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Derniers poèmes d'amour, 1963, Je t'aime
[
poème
]
amour
Ton corps muet au bord des nuits, c’est candeur –
tes cheveux quand ils infusent dans les bassines de
lait pleine lune, alors la nacre – tes clavicules trop
fines – tes jambes à peine cuites – J’y veille et
j’affleure... Car quand tu te montres le jour, alors
les fleurs : béates.
Les alvéoles de ta peau, c’est dentelle, personne ne
le sait – tes cils emmêlés, c’est l’empire de tes
larmes, je l’ai vu.
J’ai cherché la beauté des autres, rien du tout.
Puisse ton odeur être celle du foin frais, car tes
lèvres, elles, me criaient déjà d’autres vendanges.
Sur ta nuque j’avais trouvé les effluves d’un autre
possible.
Ta voix brune quand tu dis bonsoir, c’est cantique
des cantiques et tes yeux clair de lune tous me l’ont
dit c’est l’éclipse mi-mars... Car quand tu te montres
la nuit, alors les étoiles : béates.
Auteur:
Rouyau Mathilde
Années: 2001
Epoque – Courant religieux: postmodernité
Sexe: F
Profession et précisions:
Continent – Pays: Europe - France
Info:
[
poème
]
délire
Au son de l’orgue de Barbarie, le fiacre allait prendre son tour derrière la file de ses congénères, pour se nourrir et s’abreuver contre un arbre perfectionné, qui contenait un insecte du genre carabe, certains disent un staphylin, dont le ventre s’ornait de caroncules argentées.
Pendant que le cheval épelait son avoine en fourrant sa tête entre les pages, l’insecte se soulageait, dans son arbre, d’un liquide simple, heureusement filtré par l’aubier, et qui sautait en torsade violente, par un sexe de cuivre assez bas sur pattes, avec un bruit bleu longuement modulé, dans un seau de fer battu ou de toile, où le cheval faisait deux petits pas pour aller le boire, et l’uriner presque en même temps par un énorme clou de girofle, en regardant tristement ses souliers.
Ces soins rendus, le cocher nageait vers le traiteur, où on lui servait un pavé de santé de miroton ou de bœuf bourguignon, une entrepèse de grosse miche, un barodet, du piccolo, du fromage, un petit noir avec petit verre, deux dominos de sucre et un crapulo.
Auteur:
Fargue Léon-Paul
Années: 1876 - 1947
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
D'après Paris
[
entomologie
]
[
festin
]
[
poème
]
déclaration d'amour
Personne, personne ne nous désunit.
Sur la même terre, sous le même ciel sans fin
Ta chair et la mienne ne font qu’un
Dans la vie, dans la mort aussi
Et au-delà, au-delà, beaucoup plus loin.
Personne, non, ne peut nous partager
En deux : tous deux sommes unis,
Sommes un seul et même être, aussi
Longtemps que la lune ira rouler
Son visage entre le nord et le midi.
Os du même os, pensée de la même pensée,
De mes mains le sang toujours et encore
Passe en tes mains, tantôt brûlant, tantôt glacé.
En nous deux un seul loup affamé
Dans une cage enfermé
Mord,
De vie affamé.
Qui tenterait de dérober
Tes épaules aux miennes collées ?
Les mêmes blancs pigeons
Volettent au-dessus de la même forêt
Et sous la même hache, d’un coup, tomberont.
Si l’on pouvait de nouveau
Séparer la terre des eaux !
Mes yeux sont sous tes paupières à toi,
Ma poitrine pour toi respire, cueille pour toi,
L’ange de la mort lui-même ne nous déliera.
Ni le pâle, ni l’épouvantable ange de la mort…
Auteur:
Stancu Zaharia
Années: 1902 - 1974
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète, romancier, directeur de théâtre, journaliste, académicien
Continent – Pays: Europe - Roumanie
Info:
Personne, personne..., traduction française d'Aurel George Boeșteanu
[
poème
]
amour
J'allai jusqu'au bois de noisetier
Poussé par un feu dans mon coeur
Je taillai une ligne de noisetier
Et pendis une baie à mon fil
Et quand les phalènes reprirent leur vol
Et les étoiles filantes leurs sauts
Je plongeai la baie dans le torrent
Jusqu'à y prendre une truite d'argent
Quand je l'eus posée là par terre
J'allai pour remettre le feu en flammes
Mais quelque chose bruissait là par terre
Et quelqu'un appela mon nom :
Ce fut soudain une pétillante fille
Des fleurs de pommier aux cheveux
Qui appela mon nom puis s'en fut
Disparut dans les brumes de l'aube
Or bien que vieilli de voyages
Par basses terres et hautes terres
Je trouverai où elle se cache
J'aurai ses lèvres prendrai ses mains
Et j'irai le long des longues herbes mures
Cueillant jusqu'au bout du temps et des temps
Les pommes d'argent de la lune
Les pommes dorées du soleil
Auteur:
Yeats William Butler
Années: 1865 - 1939
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - Irlande
Info:
La Chanson du Voyageur Aengus, Traduction Christian Tanguy - alias Xian
[
poème
]
[
nature
]
[
quête du bonheur
]
[
furtive rencontre
]