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perdants

Une armée clandestine, lorsqu'elle s'est battue pour une cause qui a triomphé, devient régulière et ses troupes sont portées en triomphe. Une armée qui s'est battue pour une cause perdue ne connaît que l'opprobre: "Tant il est vrai, dit le cardinal de Retz, que le bon ou le mauvais événement est la règle ordinaire des louanges ou du blâme que l'on donne aux actions extraordinaires." La Fronde a été vaincue. La Vendée aussi : il aura fallu près de deux siècles pour que le courage des Vendéens soit célébré.

Faudra-t-il attendre aussi longtemps pour que soit reconnue la valeur d'hommes qui se sont engagés dans des guerres modernes aux causes diverses, aujourd'hui dépassées. Si les temps et les motivations ne sont pas les mêmes, les hommes, eux, ne changent pas. Il y a toujours des courageux et des lâches, des vainqueurs et des vaincus. Franklin n'est pas un traître. Chateaubriand, La Rouërie ne sont pas non plus des traîtres. Ne peut-on rendre son honneur au courage malheureux ?

Auteur: Mohrt Michel

Info: Tombeau de La Rouërie

[ question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

damnatio memoriae

La mémoire d’Antoine fut condamnée par un sénatus-consulte que Dion situe en 31 et Plutarque en 30. Si les discussions peuvent porter sur la définition exacte de la date à laquelle une telle mesure fut décidée, elles ne semblent pas concerner la réalité de la mesure juridique d’abolition de la mémoire. La condamnation de la mémoire d’Antoine a été préparée par une succession de déclarations d’hostis publicus entre 43 et 32 av. J.-C., déclarations dont Marc Antoine fut loin d’avoir l’exclusivité. Mais, après la victoire des troupes d’Octave sur celles de Cléopâtre et Marc Antoine, des mesures furent prises pour atteindre la mémoire d’Antoine. Les textes historiques sont très clairs sur ce point. A deux reprises, l’historien Plutarque évoque les atteintes portées, entre autres, aux statues de Marc Antoine, dans la Vie de Cicéron d’abord, et dans la Vie d’Antoine (Plutarque) ensuite. Au 3ème siècle ap. J.-C., l’historien Dion Cassius mentionne quant à lui le caractère systématique de ces mesures, sans véritablement rentrer dans les détails toutefois.

Auteur: Ferriès Marie-Claire

Info: Le sort des partisans d’Antoine : damnatio memoriae ou clementia ?, dans S. Benoist et A. Daguet-Gagey (éds), Mémoire et histoire. Les procédures de condamnation dans l’Antiquité Romaine, Metz, 2007, p. 54.

[ manipulation ] [ historique ] [ bannissement des anales ] [ archives truquées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

évolution

Réponse à la question d'un fils à son père : Quel monde avez-vous transmis, vous : les gens de ta génération ?

- La biologie s’est jouée de nous. Elle pratique la "dépendance de chemin" à grande échelle : ce qui est arrivé est irréversible et ne va aucunement en arrière. D’où le risque de nombreux excès, cataclysmes, épidémies, extinctions, etc.
Ce qui fonctionne dans le vivant réel, 99% du temps, ce sont des "compromis" qui stabilisent le système "malgré" ses risques de grands emportements. Exemple de base : seuls les virus les "moins" virulents font des épidémies, les plus virulents ont le bon goût de tuer les malades trop tôt et sont au finish (modulo les déplacements des humains) moins contagieux.
L’idée d’un "monde qu’on transmet" à nos enfants ne donne donc pas plus de choix que ceux de notre libre arbitre quotidien, toutes les actions ont des portées peu évidentes et des intrications qui modifient sans cesse la portée que nous leur attribuerions si nous pensions en terme de conséquence unique.

Auteur: Timiota

Info: Bog de Paul Jorion, 18 NOVEMBRE 2018 À 21 H 09 MIN

[ complexité ] [ hystérésis ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Les feuilles d'automne, portées par le vent chaud, montaient jusqu'au balcon, traînant, derrière les volets, comme le pas d'un inconnu; une persienne battait de temps à autre. C'était le sirocco d'automne. A cette heure, le ciel doit être bas, se mit à penser Leonardo; les trottoirs pleins de gens marchant lentement, mains dans les poches, ouvrant la bouche devant les miroirs des boutiques, pour se regarder la langue ou simplement pour bâiller; l'avocat De Marchi doit être assis à une table de la Brasserie, qu'il ne quittera pas avant minuit; les cafés remplis d'hommes, comme des casernes; les jeunes gens, réunis par groupes de dix ou vingt, ont dû commencer à échanger de ces bourrades qui envoient les plus maigres cogner contre le mur; sur les étals des marchés de quartier, éclairés au gaz, sont apparues de longues files de poissons, froids comme des couteaux, et des gamins pieds nus insultent les minuscules passants à chapeaux mous qui n'ont pas voulu acquérir ces grands poissons couleur de métal. Oui, c'était le Sud. Et ce vent, qui faisait claquer les persiennes, arrivait d'Afrique.

Auteur: Brancati Vitaliano

Info: Les années perdues

[ méditerranée ] [ ville ]

 

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presse

Je n'arrive toujours pas à m'abstenir de lire les journaux, bien qu'il y ait des périodes de plus en plus longues où je n'en lis plus un seul ou me contente d'en extraire un du débarras où de vieux numéros sont empilés à côté de nos valises, considérant la date avec stupeur : 3 juillet 1958. Quelle prétention ! Ce jour-là qui est révolu depuis belle lurette, on nous a inutilement drogués à force de nouvelles, de commentaires sur l'actualité, d'informations sur les tremblements de terre, les accidents d'avion, les scandales politiques et les faux pas diplomatiques. Si je regarde aujourd'hui l'édition du 3 juillet 1958 j'essaie de croire à cette date et à un jour ayant réellement existé, or je ne trouve rien dans mon agenda, pas la moindre abréviation du genre "15 h R ! 17 appelé B, ce soir Gosser conférence K." - toutes indications portées à la date du 4 et non du 3, dont la page est resté vide. Un jour peut-être sans mystère, sûrement sans migraine encore, sans souvenirs intolérables sinon quelques-uns, remontés d'époques diverses (...)

Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: Malina (1971, 288 p.)

[ propagande ] [ médias ] [ temps ] [ manipulation ] [ réalité discutable ]

 

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écrivain-sur-écrivain

[...] [Alexandre] Jardin nous entraîne sur une île idiote peuplée d’enfants qui n’ont ni passé ni avenir et qui ne jouissent que du présent ; et il entreprend de nous faire croire que cette utopie est ailleurs qu’ici, maintenant et partout. Ce qui n’aurait rien de grave s’il ne voulait en même temps nous persuader qu’il tente un pari fou, tout en courant des risques incroyables, et que personne avant lui n’avait encore jamais pensé à faire une chose pareille.

[...] C’est la montée des puérils.

C’est le cauchemar de la vie comme elle va, cet empire toujours plus onirique de l’innovation obligatoire. C’est l’ennui des changements précipités, de la croissance qui s’accroît et des avancées qui avancent au milieu du champ de ruines du principe de réalité. C’est l’espièglerie, la créativité sans entraves, la liberté d’expression et toutes les autres valeurs pétulantes de notre modernité inepte portées en triomphe vers l’avenir glorieux sur le char de la violence marchande qui déloge le passé de partout, sauf quand il s’agit de le jeter en vrac, avec les arts prétendument "vivants", dans les réacteurs nucléaires de la tuante "culture".

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1501

[ critique ] [ galériens de la fantaisie ] [ rebelle conformiste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cadavre

Ainsi, portées par l'obéissance extrême que leur imposent les phéromones, dans le terrain vague de la rue Ortega y Gasset, sous une température de quarante-deux degrés, se meuvent des milliers de fourmis en quête des traces laissées par leurs camarades évacuées avec le corps de Dionisio Grandes Guimerâ. Elles tissent un réseau mobile toujours plus ample, elles marchent sur un sol surchauffé, évitent les morceaux de plastique ramollis par le soleil, avancent parmi des gravats aux proportions gigantesques, les mauvaises herbes, les forêts incendiées, les fragments et les debris de bâtiments d'une autre civilisation. Une archéologie composée d'agglomérats de béton, de grumeaux de plâtre, de mégots desséchés, de bouts de verre, de canettes de soda, d'aluminium écrasé où s'étalent les restes déteints d'un étrange abécédaire sur sa vieille carcasse de navire échoué. Elles pullulent, elles montent, descendent, pistent, communiquent entre elles et au plus profond de leurs connexions nerveuses souffrent obscurément de ce qui ressemble à de la frustration et à de l'inquiétude. Cet aliment pour plusieurs années, cette réserve inépuisable qu'était le corps de Dioniso Grandes Guimerâ, s'est évaporé et, telles les cellules d'un organisme unique, elles cherchent une réparation à cette tromperie, le retour à la vie de ce mirage.

Auteur: Soler Antonio

Info: Sud

[ insectes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

tourments internes

Elle a couru derriere moi, la folie... tant et plus pendant vingt-deux ans. C’est coquet. Elle a essayé quinze cents bruits, un vacarme immense, mais j’ai déliré plus vite qu’elle, je 1’ai baisée, je 1’ai possédée au "finish". Voila ! Je déconne, je la charme, je la force a m’oublier. Ma grande rivale c’est la musique, elle est coincée, elle se détériore dans le fond de mon esgourde... Elle en finit pas d’agonir... Elle m’ahurit a coups de trombone, elle se défend jour et nuit. J’ai tous les bruits de la nature, de la flüte au Niagara... Je promène le tambour et une avalanche de trombones... Je joue du triangle des semaines entières... Je ne crains personne au clairon. Je possède encore moi tout seul une volière compléte de trois mille cinq cent vingt-sept petits oiseaux qui ne se calmeront jamais... C’est moi les orgues de 1’Univers... J’ai tout fourni, la bidoche, 1’esprit et le soufflé... Souvent j’ai 1’air épuisé. Les idéés trébuchent et se vautrent. Je suis pas commode avec elles. Je

fabrique 1’Opéra du déluge. Au moment oü le rideau tombe c’est le train de minuit qui entre en gare... La verrière d’en haut fracasse et s’écroule... La vapeur s’échappe par vingt-quatre soupapes... les chaïnes bondissent jusqu’au troisième... Dans les wagons grands ouverts trois cents musiciens bien vinasseux déchirent 1’atmosphère à quarante-cinq portées dun coup...

Depuis vingt-deux ans, chaque soir elle veut m’emporter... a minuit exactement... Mais moi aussi je sais me défendre... avec douze pures symphonies de cymbales, deux cataractes de rossignols... un troupeau complet de phoques qu’on brüle a feux doux... Voila du travail pour célibataire... Rien a redire. C’est ma vie seconde. Elle me regarde.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Mort à credit.

[ autofiction ] [ délire ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

nature

Le rôle écologique des espèces rares est unique
De nombreuses espèces rares jouent un rôle écologique unique, et sont, de ce fait, irremplaçables, même dans les écosystèmes les plus diversifiés de la planète. C'est ce que vient de montrer une équipe internationale menée par des chercheurs du CNRS, de l'Université Montpellier 2, de l'INRA, de l'EPHE et de l'IRD. À partir de données issues de trois écosystèmes très différents (récifs coralliens, prairies alpines et forêts tropicales), les scientifiques ont découvert que les fonctions écologiques uniques (comme une résilience exceptionnelle au feu et à la sécheresse) sont majoritairement portées par les espèces rares et sont donc particulièrement vulnérables à l'érosion de la biodiversité. Ces fonctions pourraient s'avérer cruciales pour le fonctionnement des écosystèmes en cas de changements environnementaux majeurs. Publiés le 28 mai 2013 dans la revue Plos Biology, ces travaux montrent que la sauvegarde de la biodiversité dans son ensemble est capitale pour la résilience et la survie des écosystèmes.
Les milieux où la biodiversité est élevée sont caractérisés par un grand nombre d'espèces rares, c'est-à-dire qui présentent une faible abondance locale ou une aire de distribution limitée. Leur importance fonctionnelle est souvent perçue comme secondaire: elles sont considérées comme ayant une influence mineure sur le fonctionnement des écosystèmes et comme n'offrant qu'une "assurance" écologique en cas de disparition d'espèces plus communes. Les travaux publiés dans Plos Biology viennent réfuter cette idée.
Les chercheurs se sont intéressés aux traits fonctionnels d'un très grand nombre d'espèces d'animaux et de plantes. Ces traits permettent, en écologie, de décrire une espèce: est-ce un animal carnivore ou herbivore, diurne ou nocturne, fouisseur ou volant ? Est-ce une plante résistante ou non à la sécheresse, cherchant ou pas la lumière directe, préférant les sols acides ou basiques ? L'ensemble des traits fonctionnels d'une espèce sous-tendent sa fonction écologique.
Les scientifiques ont ensuite testé l'hypothèse selon laquelle les espèces rares assureraient des fonctions originales dans les écosystèmes. Pour cela, ils ont croisé les informations biologiques et biogéographiques de 846 espèces de poissons de récifs coralliens, 2 979 espèces de plantes alpines et 662 espèces d'arbres tropicaux originaires de Guyane. Leur hypothèse s'est révélée juste: les espèces qui présentent des combinaisons exceptionnelles de traits fonctionnels et qui, par conséquent, jouent un rôle écologique unique, sont majoritairement des espèces rares.
Trois exemples permettent d'illustrer leurs résultats: la murène géante javanaise (Gymnothorax javanicus) se nourrit la nuit de poissons et invertébrés cachés dans les labyrinthes coralliens. Elle permet ainsi l'élimination de proies, souvent fragilisées, inaccessibles aux autres prédateurs. Le saxifrage pyramidal (Saxifraga cotyledon), une plante alpine, constitue quant à lui une ressource unique pour les pollinisateurs des parois rocheuses. La sapotacée Pouteria maxima, arbre massif de la forêt tropicale de Guyane, présente une exceptionnelle résilience au feu et à la sécheresse, ce qui permet la recolonisation par la forêt d'espaces dévastés par le feu. Ces espèces rares n'ont que peu d'équivalents fonctionnels dans leurs écosystèmes respectifs.
Portées par des espèces vulnérables, les fonctions uniques pourraient disparaître alors qu'elles peuvent s'avérer importantes pour le fonctionnement des écosystèmes en cas de changements environnementaux majeurs et déterminer leur résistance aux perturbations. Ainsi, ce travail souligne l'importance de la conservation des espèces rares et la nécessité de mener de nouvelles expérimentations permettant de tester explicitement l'influence de la rareté sur les processus écologiques.

Auteur: http://www.techno-science.net

Info: 30 mai 2013

[ survie ] [ harmonie ] [ sciences ] [ niches ]

 

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moyen âge

Or, au cours du XIIe siècle, et plus encore au XIIIe siècle, il s’est produit un événement d’une portée incalculable et dont les conséquences n’ont pas fini de se faire sentir ; il s’agit de l’arrivée en Occident des écrits d’Aristote.

Ce qui était connu d’Aristote avant le XIIe siècle, c’est ce qu’on a appelé la Logique ancienne, c’est-à-dire les deux traités des Catégories et de L’Interprétation, communiqués aux Latins par Boèce, philosophe et homme politique mort martyr en 525. Tout le reste est inconnu. La philosophie avec laquelle s’est élaborée la pensée chrétienne, dès les origines, c’est le platonisme dont le représentant le plus éminent en Occident est S. Augustin, auquel il faut joindre Denys l’Aréopagite. C’est Platon qui a régné à peu près sans partage sur la pensée chrétienne durant douze cent ans. Mais c’est un Platon dont les œuvres sont ignorées. On ne connaît à cette époque que le Phédon et le Ménon, et une petite partie du Timée dont la cosmogonie inspirera l’Ecole de Chartres. Platon n’est pas une œuvre ou des textes, c’est une doctrine, une vision du monde et de Dieu qui enseigne une certaine idée de la création du monde, d’un Dieu-Providence et de l’immortalité de l’âme.

L’arrivée d’Aristote en Europe chrétienne est toute différente : c’est l’arrivée de textes. La thèse la plus répandue soutient que les œuvres d’Aristote, la Métaphysique, l’Ethique, la Physique, le Traité de l’âme, les Traités de sciences naturelles, etc., sont arrivés par l’intermédiaire des Arabes qui avaient traduit ces œuvres du grec en arabe, mais aussi du syriaque, traductions d’ailleurs exécutées à la demande des autorités musulmanes, par des savants chrétiens orientaux. Les chrétiens d’Occident entrent en contact avec cette littérature en Espagne, lors des débuts de la Reconquista, principalement à Tolède où, à l’instigation de l’archevêque Raymond et de Dominique de Gonsalvi, est créé un collège de traducteurs où collaborent les juifs, les arabes musulmans et les chrétiens. [...] L’arrivée des textes d’Aristote en Europe chrétienne provoqua une crise culturelle majeure qui concerne toute la civilisation européenne, et pas seulement le monde restreint des philosophes. Voici pourquoi.

Aristote révélait aux chrétiens l’existence d’un mode de pensée dont ils n’avaient eu jusqu’alors aucune expérience et qu’on peut désigner d’un mot : un mode de pensée scientifique. Autant qu’un métaphysicien, Aristote est apparu – et est en réalité – un physicien, un philosophe de la physis, de la nature. Comme l’ont reconnu les historiens de la science, la physique d’Aristote est un des chefs-d’œuvre de l’esprit humain : c’est une admirable construction rationnelle. Or, la puissance de conviction de la raison est peu résistible. Ce qu’on a appelé la "crue aristotélicienne" faillit tout emporter et même la foi chrétienne. C’est qu’en effet [...] cette philosophie d’Aristote mettait en question trois dogmes fondamentaux de la révélation : le monde n’est pas créé, mais il existe depuis toujours ; Dieu n’est pas provident, il ignore le monde et ne connaît que lui-même ; enfin l’âme n’est pas immortelle, semble-t-il – car les textes d’Aristote à ce sujet sont ambigus. [...] C’est pourquoi l’Eglise ne pouvait accepter l’aristotélisme. A l’exception de la logique, tous les textes d’Aristote furent interdits de lecture à Paris en 1210, en 1215 puis, de la part de la papauté, en 1231, 1241, 1261, jusqu’à la condamnation du 7 mars 1277 [...]. Six ou sept condamnations portées au long du XIIIe siècle par l’autorité suprême, mais leur réitération même prouve leur inefficacité.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 191-192

[ remise en question ] [ découverte ] [ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson