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architecture

Si la civilisation française fut durable, c'est à la pierre qu'elle le dut : le bois d'Europe nordique, le stuc italien, la brique anglaise ou flamande, le béton soviétique sont des matériaux fragiles dont la vieillesse sans patine est précoce et dont les ruines informes auront depuis longtemps disparu que nos édifices seront encore debout. Issus des carrières molles ou dures, roches, marbres, monolithes ou agglomérés forment de surprenantes variétés. Lorsqu'il est question d'une de nos villes, lorsqu'on nous parle d'une de nos provinces, nous pensons d'abord à leur visage de pierre. Truffeau des villages troglodytes de la Loire, murs tendres où la renaissance sculpta ses motifs italiens, murs de l'Anjou et de Touraine, verdâtres comme le teint des héroïnes Balzaciennes. Craies ponctuées de noirs silex, riverains de la Seine, plongeant sous la Manche pour reparaître à Douvres. Doux calcaires du Valois et du Soissonnais. Enfin les produits des vieux massifs cristallins, sombres villages de l'Armorique, noirs étables du Massif central, couleur de pierre à aiguiser. Plaques de schiste des toits d'Auvergne. Mica des entablements alpins scintillants au soleil, gâlets roulés des maisons du Rhône, orgues et tables de lave de la Limagne débités en murs d'enceinte, en donjons incurvés, en abbayes verticales. 

L'histoire de notre art ne s'explique que par là, depuis les maladroits alignements d'Armor jusqu'aux pierres de belle hache, débitées à la scie lisse, de cette île de France qui exportait sa chair pour bâtir les cathédrales anglaises ou les résidences américaines. (Les carrières Buttes Chaumont où les voyous d'Eugène Sue ne se nomment-elles pas les carrières d'Amérique ?) Les noms de leurs pierres sont bien de chez nous : le vergelet, la lamarde, le saint-leu, le conflans.

La France, coin de l'Europe. Pierre d'encoignure, pierre d'attente, pierre de touche. La France, ossature et squelette de l'extrême occident. C'est pourquoi notre fonds national est rude, avare, de grain serré, d'un génie enclin à la résistance et à la pétrification. Matériau résistant au feuilletage superficiel des gelées, pierre éprouvée qui a fait son unité, qui a jeté son eau, comme disent les carriers. Chair bien jointoyée et équarrie.

Profitons de la disette actuelle de ciment, de l'absence de cette hideuse boue durcie, de cette substance plastique sans forme, couleur ni nationalité qu'est le béton.

Auteur: Morand Paul

Info: Chroniques 1931-1954 (2001, 651 p., Grasset, p.371)

[ géographie hexagonale ] [ beauté ] [ type de construction ]

 
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christianisme

La formule "immaculée conception" en français remonte au moins à 1525. Elle s’impose peu à peu. Au début du XIXe siècle, elle est courante dans l’Église de France.

Cependant, ce n’est qu’en 1854 que le pape Pie IX promulgue ce dogme comme une vérité infaillible. Le dogme déclare : Marie, en vertu des mérites de Jésus-Christ, a été, dès le premier instant de sa conception, préservée de la tâche du péché originel. Dogme difficile à recevoir pour beaucoup de chrétiens catholiques ou non-catholiques, la foi les obligeant à croire que tous les êtres humains ont été marqués du péché originel et que seul le sacrifice du Christ, accompli sur la Croix, et dont la grâce est communiquée par le baptême, nous en a délivrés. Or, Marie n’a pas été baptisée et le sacrifice de la Croix n’était pas accompli au moment de sa naissance. Ces raisons de refuser le dogme continuent de valoir auprès de beaucoup de protestants et d’orthodoxes.

Mais le dogme de 1854 ne les ignore pas. il affirme au contraire que c’est en rapport au sacrifice du Christ que Marie dans sa conception a été préventivement préservée. Cette vérité est inscrite implicitement dans les paroles de l’Ange qui salue en Marie la "pleine de grâce". [...] Le privilège de Marie signifie que, dans son être le plus profond, elle est au contraire, et par elle-même, dans un état d’Alliance avec Dieu. Et c’est pourquoi Marie est nommée l’Arche d’Alliance.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En 1858, quatre ans après la proclamation de 1854, se produisit à Lourdes un événement inattendu et peut-être unique dans l’histoire de l’Église : la Vierge elle-même vient confirmer la déclaration romaine, confiant son message à une jeune fille illettrée, enfant d’un pauvre boulanger. [...]

Cette mystérieuse déclaration se répand alors dans le monde entier, plongeant les théologiens et les saints dans un abîme de réflexion, car elle ouvre une fenêtre sur le mystère de la sainte Trinité. Ce fut en particulier l’œuvre d’un prêtre polonais, franciscain, le Père Maximilien Kolbe, missionnaire au Japon. Il fonde à Nagasaki un ordre des Chevaliers de l’Immaculée Conception et construit une chapelle dédiée à l’Immaculée... Ce sera la seule construction qui échappera miraculeusement à la bombe atomique.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 111 à 113

[ historique ] [ réfutation ] [ miracles ]

 

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femmes-par-hommes

Maintenant, réfléchissant dans le noir à leur passé, il s'apercevait qu'il ne pouvait y avoir qu'une raison à la façon acrobatique et distante que Nora avait de faire l'amour : comme les prostituées qui vendent leur corps, mais non leur plaisir, Nora, simplement, ne l'aimait pas. Toutefois cette explication ne lui sembla pas satisfaisante : Nora répétait constamment qu'elle l'aimait dans les occasions les plus intimes et les plus désintéressées et il n'avait pas de raison d'en douter. Mais alors ? Il se dit que son manque de participation à l'amour ne pouvait s'expliquer que s'il l'entendait au-delà des limites du rapport sexuel. En réalité, pensa-t-il, la manière qu'avait Nora de faire l'amour sous-entendait une attitude psychologique analogue : aux démonstrations amoureuses de Lorenzo elle répondait, en fait, par l'immobilité, l'indifférence, carrément par l'agacement et la répulsion. Maintenant, à y bien repenser, il se rappela que Nora n'aimait pas être caressée sur le visage, alors que c'est une des caresses les plus affectueuses ; dès qu'il ébauchait ce geste, elle ne pouvait s'empêcher de détourner la tête. Qu'est-ce que cela signifiait ? Comment cela pouvait-il être compatible avec l'affirmation obstinée et sincère de Nora qui prétendait l'aimer ? Lorenzo se souvint du comportement analogue d'un de ses chats, chez ses parents, sauvage et méfiant, habitué à vivre à la maison le jour et sur les toits la nuit, il se dérobait à la caresse ou se retournait et faisait mine de le griffer. Lorenzo avait demandé à sa mère pourquoi l'animal ne voulait pas être caressé. Elle avait répondu :
- Parce que tu ne lui plais pas.
- Mais nous lui donnons une maison, de la nourriture, il devrait au moins se laisser caresser.
- Il est égoïste, il veut recevoir et non pas donner. Ou plutôt, si tu réfléchis un peu, il y a quelque chose qu'il nous donne.
- Quoi ?
- Sa beauté. Il est beau. Il se laisse contempler, il ne veut pas donner davantage.
Maintenant, en repensant aux mots de sa mère, il crut pouvoir expliquer l'attitude de Nora dans l'amour. Comme le chat de sa mère, Nora était simplement égoïste : tout en acceptant son amour, elle ne ressentait pas le besoin d'y répondre, elle se contentait de vivre sous ses yeux, de se laisser regarder.

Auteur: Moravia Alberto

Info: La femme léopard

[ distantes ] [ froides ]

 

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préconscient

Nous ne trouverons pas, dans l’inconscient d’Erickson, les données classiques des autres Ecoles. C’est davantage en terme de non conscient qu’il en parle, le conscient étant définit comme ce qui est directement accessible à notre système de pensée rationnelle et discursive parfois appelé "la raison". Il lui attribue des qualités particulières. Les processus inconscients ne sont pas perturbateurs (opposition complète à la psychanalyse), ce sont les processus conscients qui sont perturbateurs, l’inconscient aide au quotidien. "C’est un grand magasin de solutions et de ressources" dans lequel l’individu va pouvoir puiser pour résoudre ses difficultés. Il est ce que nous ne savons pas que nous savons. Ce sont les règles sociales et culturelles que nous utilisons spontanément, dans toutes nos relations et que nous serions bien en peine d’énoncer. Ce sont les expériences passées que nous pensons avoir oublié, les sentiments et émotions qui les accompagnaient dont une empreinte fidèle est conservée, comme les expérimentations en état d’hypnose l’ont prouvé. Ce sont nos gestes, actes, comportements automatiques s’ils ont d’abord été volontairement appris puis, engrammés pour qu’ils puissent être effectués sans occuper la conscience. C’est encore l’essentiel du langage non-verbal qui est un appareil de communication complet pouvant se suffire à lui-même ou accompagner le langage verbal et qui est au coeur de toutes nos relations.

L’inconscient se manifeste davantage dans l’action que dans la pensée (Lacan semble penser l’inverse, pour lui l’inconscient c’est le discours de l’autre, il est structuré comme un langage). Ce qui a fait le succès de la psychanalyse c’est une conception très intellectuelle de l’inconscient, pour Erickson il n’est justement pas intellectuel, c’est par l’action qu’il se construit.

L’inconscient n’a de sens que dans l’interaction, l’inconscient solipsiste, limité à lui-même est une conception nulle pour Erickson. L’inconscient ne se limite pas et ne se ferme pas à l’individu. Il protège la personne activement : "je pense qu’il faut que vous vous rendiez compte que l’inconscient de l’être humain est quelque chose d’assez compréhensif... L’histoire biologique de la race humaine nous révèle qu’un grand nombre de comportements humains ne viennent jamais à la conscience, pourtant ils sont largement utilisés pour gouverner les personnes". C’est pourquoi, en état d’hypnose, c’est une réponse inconsciente qui est recherchée car pertinente pour le sujet dans sa totalité.

Auteur: Internet

Info: www.interpsychonet.fr. Constructivisme. Milton Erickson. Auteur POUPPY. Mars 2002. Texte synthèse à partir d'entretiens entre Erickson et Ernest Rossl dans les années 70 et publiés dans l'ouvrage "Healing In Hypnosis" 1982

[ subconscient ] [ sous-jacent ]

 

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symbole

De même que la lumière et la chaleur, dans la manifestation physique du feu, se séparent l’une de l’autre, le sentiment n’est véritablement qu’une chaleur sans lumière (et c’est pourquoi les anciens représentaient l’amour comme aveugle) ; on peut aussi trouver dans l’homme une lumière sans chaleur, celle de la raison, qui n’est qu’une lumière réfléchie, froide comme la lumière lunaire qui la symbolise. Dans l’ordre des principes, au contraire, les deux aspects se rejoignent et s’unissent indissolublement, puisqu’ils sont constitutifs d’une même nature essentielle ; le feu qui est au centre de l’être est donc bien à la fois lumière et chaleur, c’est-à-dire intelligence et amour ; mais l’amour dont il s’agit alors diffère tout autant du sentiment auquel on donne le même nom que l’intelligence pure diffère de la raison.



On peut comprendre maintenant que le Verbe divin, qui est le "Cœur du Monde", soit à la fois Intelligence et Amour ; mais, si le Sacré-Cœur n’était pas Intelligence aussi bien qu’Amour, si même il n’était pas Intelligence avant tout, il ne serait pas vraiment le Verbe. D’ailleurs, si l’Intelligence n’était attribuée réellement au Cœur du Christ, nous ne voyons pas en quel sens il serait possible d’interpréter cette invocation des litanies : "Cor Jesu, in quo sunt omnes thesauri sapientiæ et scientiæ absconditi", sur laquelle nous nous permettons d’attirer spécialement l’attention de tous ceux qui ne veulent voir dans le Sacré-Cœur que l’objet d’une simple dévotion sentimentale.



Ce qui est fort remarquable, c’est que les deux aspects dont nous venons de parler ont l’un et l’autre leur représentation très nette dans l’iconographie du Sacré Cœur, sous les formes respectives du Cœur rayonnant et du Cœur enflammé. Le rayonnement figure la lumière, c’est-à-dire l’Intelligence (et c’est là, disons-le en passant, ce qui, pour nous, donne au titre de la Société du Rayonnement intellectuel du Sacré-Cœur toute sa signification). De même, les flammes figurent la chaleur, c’est-à-dire l’Amour ; on sait d’ailleurs que l’amour, même au sens ordinaire et humain, a été fréquemment représenté par l’emblème d’un cœur enflammé. L’existence de ces deux genres de représentations, pour le Sacré-Cœur, est donc parfaitement justifié : on se servira de l’un ou de l’autre, non pas indifféremment, mais selon qu’on voudra mettre spécialement en relief l’aspect de l’Intelligence ou celui de l’Amour. 

Auteur: Guénon René

Info: "Le coeur rayonnant et le coeur enflammé". Ecrits pour Regnabit, éd. Archè, Nino Aragno Editore, 1999, pp. 66-67

[ christianisme ] [ dévotion ]

 

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introspection

Des siècles de nombrilisme. Millénaires de masturbation. De Platon à Descartes à Dawkins à Rhanda. Âmes, agents zombies et qualia*. Complexités de Kolmogorov. La conscience comme étincelle divine. L'esprit comme un champ électromagnétique. La conscience en tant que groupe fonctionnel.

J'ai tout exploré.

Wegner la pensait comme un résumé. Penrose l'imaginait telle le chant d'électrons captifs. Tor Nørretranders prétend que c'est une fraude ; Kazim a parlé de fuites provenant d'un univers parallèle. Metzinger ne voulait même pas admettre son existence. Les IA  pensaient l'avoir mis au jour, puis ont annoncé qu'elles ne pouvaient pas nous l'expliquer. Gödel avait raison après tout : aucun système ne peut se comprendre entièrement lui-même.

Même les meilleurs synthésistes n'avaient su en faire quelque chose. Les murs porteurs ne supportaient simplement pas cette charge.

J'ai commencé à réaliser qu'ils avaient tous raté le coche. Toutes ces théories, tous ces rêves de médications, toutes ces expériences et tous ces modèles essayant de prouver ce qu'elle était : aucun pour expliquer à quoi elle servait. Pas besoin : de toute évidence, la conscience fait de nous ce que nous sommes. Elle nous permet de voir la beauté et la laideur. Elle nous élève vers le royaume exalté du spirituel. 

Oh, quelques outsiders - Dawkins, Keogh, écrivain de pacotille qui atteignait à peine l'obscurité - se sont brièvement interrogés sur le pourquoi de la chose : pourquoi pas de simples ordinateurs, rien de plus ? Pourquoi les systèmes non-sensibles devraient-ils être intrinsèquement inférieurs ? Mais leurs voix ne se sont jamais élevées au-dessus de la foule. La valeur de ce que nous sommes était trop trivialement évidente pour être sérieusement remise en question.

Pourtant, les questions persistent, dans l'esprit des chercheurs, à travers l'angoisse de tous les jeunes excités de quinze ans de la planète. Ne suis-je rien d'autre qu'une étincelle chimique ? Suis-je un aimant dans l'éther ? Je suis plus que mes yeux, mes oreilles, ma langue ; je suis la petite chose derrière ces choses, la chose qui regarde de l'intérieur. Mais qui regarde par ses yeux ? A quoi se réduit-il ? Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ?

Bonjour la question de merde. J'aurais pu y répondre en une seconde, si Sarasti ne m'avait pas obligé à la comprendre d'abord.

Auteur: Watts Peter

Info: Blindsight. *conscience phénoménale, contenu subjectif de l'expérience d'un état mental.

[ moi ] [ ego ] [ subjectivité ] [ tour d'horizon ]

 
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langages

À Hambourg, où jamais elle ne prenait le train urbain sans avoir un auteur français avec elle, jamais Yuna ne serait posé la question de savoir pourquoi elle ne voulait pas apprendre le français. Cette vieille interrogation dont Yuna ne s'était jamais souciée se présenta à elle en gare de Bruxelles. Bruxelles, ce n'était pas le but de son trajet, ce n'était qu'un point d'interrogation sur le trajet. Elle avait une correspondance à y prendre et cette question à se poser : pourquoi n'ai-je pas voulu apprendre cette langue et pourquoi ne me suis-je jamais demandé à quoi cela tenait? Yuna regarda sa montre-bracelet comme si les chiffres du cadran pouvaient lui livrer réponse. Il restait encore du temps avant que n'arrive le train par lequel elle poursuivait son voyage jusqu'à Bordeaux. Elle alla dans un café à tables hautes de la gare et commanda un express. Elle s'y trouva environnée de voix parlant un français dont la mélodie lui sembla plus violemment étrangère que jamais. Fais attention! Quelque chose d'inconnu, peut-être même de dangereux, t'y attend. Cette mise en garde la secoua, son coeur battit plus nettement qu'auparavant, son sang circula plus vite, elle se mit à avoir chaud. Elle respira plus profondément, plus vite, se mit sans arrêt à changer de posture. Sa nervosité ressemblait à une sensation de bonheur. Peu après, un couple d'un certain âge se plaça près de Yuna, il parlait en néerlandais. Elle se sentit apaisée par la sonorité de cette langue qui lui donnait la sensation de ne pas être encore bien loin de chez elle. Bruxelles, est-ce loin ou près? Qui donc sait répondre à cette question embrouillée? Tour coeur est pris dans au moins un -sinon plusieurs- conflit de langues. Chaque tête contient une carte déformée de l'Europe. Sur la carte de Yuna, Bruxelles était partout sauf là où elle aurait dû se trouver. Il n'y avait qu'un trou. Un nom depuis longtemps oublié lui revint à l'esprit : Viviane. Au même instant, Yuna déchire si maladroitement le bâtonnet de sucre que de la poudre blanche se répandit sur le sol noir en ardoise. Elle essaya de balayer discrètement avec ses chaussures mais n'osa pas aller ensuite reprendre un sachet de sucre à la caisse. Le goût amer de l'express fit revenir Viviane, elle se tenait devant Yuna.

Auteur: Tawada Yoko

Info: Le voyage à Bordeaux

[ vieux continent ] [ idiomes ] [ sonorités ]

 
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corruption

L'étrange cabinet privé McKinsey était auditionné par le Sénat il y a quelques jours. La rapporteur a posé des questions au représentant du cabinet à propos des centaines de milliers d'euros dont ce cabinet est régulièrement arrosé pour... pour quoi d'ailleurs ? Justement, on ne sait pas. La rapporteur a posé des questions pour en savoir plus, le type de McKinsey n'a su fournir que des réponses évasives, troubles, incompréhensibles, en fait des successions d'éléments de langage passe-partout qui ne disent rien.

Depuis cette audition catastrophique, la presse autorisée se penche sur ce cabinet étonnant à qui la macronie confie beaucoup trop souvent des missions pour que ce ne soit pas louche.

À ce stade, personne n'est capable de dire pourquoi ce cabinet est si souvent sollicité, pourquoi il est à ce point arrosé d'argent public pour des résultats inexistants. Mais en réalité, on commence à le comprendre lorsqu'on s'intéresse aux liens qui existent entre Macron et McKinsey. Et là, accrochez-vous :

On découvre par exemple que ce cabinet américain privé domicilié dans un paradis fiscal a contribué à la... création d'En Marche et à la campagne présidentielle de Macron en 2017. Mais les liens sont antérieurs, et là encore accrochez-vous... je cite La dépêche du 5 février 2021 :

"Une fois Emmanuel Macron élu en 2017, de jeunes consultants de McKinsey rejoignent le pouvoir : directeur adjoint du cabinet du secrétaire d'Etat au Numérique, chef du "pôle projets" de la République en Marche, directeur général de la République en Marche. Éric Labaye, le dirigeant de McKinsey qu'Emmanuel Macron avait rencontré en 2007, a été nommé président de Polytechnique par Emmanuel Macron en août 2018. De son côté, l'ancien patron des Jeunes avec Macron, Martin Bohmert, a rejoint le cabinet McKinsey en 2020."

L'un des associés de McKinsey n'est autre que le fils de Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel qui trouve sympa le passe vaccinal vendu à Macron par... McKinsey.

Liens troubles, intérêts opaques, renvois d’ascenseurs, consanguinité des réseaux, argent public utilisé en guise de remerciements pour services rendus à Macron, conflits d'intérêt entre l'autorité constitutionnelle et le cabinet chargé de la stratégie vaccinale en France, etc., etc. En somme leur République est rongée, corrompue, pourrie de l'intérieur jusqu'aux plus hauts sommets du pouvoir exécutif et juridictionnel.

Auteur: Sturel Jonathan

Info: Publication facebook du 23.01.2022

[ lobbying ]

 

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enterrement spectacle

Une dizaine de mois auparavant, Marchenoir avait vu Paris enterrer un homme fameux qui avait déclaré la guerre à tous les religieux de la France et qui devait exterminer le christianisme en combat singulier. Ce personnage, parti de bas, n’avait presque pas eu besoin de s’élever pour que ses pieds de cyclope révolutionnaire fussent exactement au niveau de la plupart des têtes contemporaines.

Pendant plus de dix ans, Léon Gambetta, continuant les jeux de sa charmante enfance, put se maintenir à califourchon sur les épaules de la Fille aînée de l’Église, qui reçut ainsi le salaire de ses apostasies et qui but la honte des hontes, — en attendant la dernière ivresse, qui sera vraisemblablement "ce que l’œil n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu et ce que le cœur de l’homme ne saurait comprendre", en sens inverse de ce que Dieu réserve à ceux qui l’aiment. C’est pourquoi Paris lui a fait les obsèques d’un roi. Jamais, peut-être, dans aucun pays d’Occident, un faste plus énorme n’avait été déployé sur les restes pitoyables d’aucun homme…

Marchenoir se souvenait des trois cent mille têtes de bétail humain, accompagnant à sa demeure souterraine le Xerxès putrescent de la majorité, pendant que roulaient les chars de parade et les innombrables discours funèbres [...]. [...]

Il est vrai que les funérailles de Gambetta furent, elles-mêmes, une bien piètre solennité en comparaison de l’apothéose de Victor Hugo, que Marchenoir était appelé à contempler, deux ans plus tard.

Cette fois, ce ne fut plus seulement Paris, ni même la France, ce fut le globe entier, semble-t-il, qui se rua sur la piste suprême du Cosmopolite décédé. Le monde moderne, las du Dieu vivant, s’agenouille de plus en plus devant les charognes et nous gravitons vers de telles idolâtries funèbres que, bientôt, les nouveau-nés s’en iront vagir dans le rentrant des sépulcres fameux où blanchira, désormais, le lait de leurs mères. Le patriotisme aura tant d’illustres pourritures à déplorer que ce ne sera presque plus la peine de déménager des nécropoles. Ce sera comme un nouveau culte national, sagement tempéré par le dépotoir final où seront transférés sans pavois, — pour faire place à d’autres, — les carcasses de libérateurs et les résidus d’apôtres, au fur et à mesure de leur successive dépopularisation.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 145-146

[ tartufferie ] [ gloire injustifiée ]

 

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robustesse

La soie de ces araignées est cinq fois plus solide que l'acier, et nous savons maintenant pourquoi
En analysant la soie de recluse brune, une araignée commune en Amérique du Nord, les chercheurs ont fait une découverte inattendue. Son fil serait en réalité un câble.
La soie d'araignée est connue comme l'un des matériaux naturels les plus solides au monde : elle serait jusqu'à cinq fois plus résistante qu'un câble d'acier du même poids. D'où tire-t-elle cette impressionnante solidité ? Grâce à un microscope particulièrement puissant, Hannes Schniepp et ses collègues en ont appris davantage. Ils ont réussi à percer les secrets de la soie de la recluse brune, ou Loxosceles reclusa.
"Nous nous attendions à ce que la fibre soit d'un seul bloc", confie Dr. Schniepp. "Mais nous avons découvert qu'il s'agissait en réalité d'une sorte de minuscule câble." Grâce à l'utilisation du microscope à force atomique, il s'est aperçu de la présence de boucles à l'intérieur de la structure du fil. Les conclusions de son étude, qui se base sur de précédents résultats obtenus en 2017, ont été publiées dans la revue ACS Macro Letters.
"Il s'avère que la fibre est constituée d'une multitude de nano-brins", explique le chercheur. "Chaque nano-brin est un mince fil constitué de protéines, d'un diamètre de moins d'un millionième de centimètre." Chaque fibre de soie de recluse brune serait constituée de pas moins de 2.500 nano-brins, arrangés parallèlement les uns aux autres pour former une sorte de ruban (le fil d'araignée est en réalité plus plat que cylindrique) plusieurs milliers de fois plus fin qu'un cheveu.
De nombreux modèles ont été proposés pour tenter d'expliquer l'organisation structurelle d'un fil d'araignée et les raisons de son incomparable force. Selon Schniepp, la structure décrite dans ce nouvel article constitue le plus simple et le plus élégant des principaux modèles. "Nous pensons que le secret de la soie de recluse brune repose principalement dans ces nano-brins individuels."
"Comprendre les propriétés de la soie de recluse brune au niveau moléculaire nous fournit non seulement une meilleure connaissance de l'un des matériaux les plus résistants de la nature, mais encore une trajectoire pour la confection d'autres matériaux synthétiques", souligne Mohan Srinivasarao. La soie synthétique est en effet depuis des années un Graal pour les scientifiques, qui tentent d'analyser au plus près les techniques de fabrication des araignées.

Auteur: Hollen Emma

Info: https://www.maxisciences.com, 2 décembre 2018

[ mécanique ]

 

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