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libido marchandisée

Là où le sexe est mis en relief, il est naturel que la femme, sa dispensatrice et son objet, prenne le pas, et c’est ce que l’on constate, à bien des égards, aujourd’hui : à cette sorte de "démonie", d’intoxication sexuelle chronique qui est le propre de l’époque actuelle et se manifeste de mille façons dans la vie publique et dans les mœurs, répond une gynocratie virtuelle, une tendance, sexuellement orientée, à la prééminence de la femme, prééminence qui, à son tour, est en relation directe avec l’involution matérialiste et utilitaire du sexe masculin ; il en résulte que le phénomène est surtout manifeste dans les pays où, comme aux États-Unis, cette involution est particulièrement poussée, grâce au "progrès". 

Auteur: Evola Julius

Info: Chevaucher le tigre (Cavalcare la tigre), 1961

[ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ouverture

Il y a une fissure dans ma vision, dans mon corps, dans mes délires, une fissure immuable, et la folie fera sans cesse des aller retour, aller retour. Les livres sont noyés, les pages se plissent ; le lit grince ; chaque pyramide de perfection est anéantie sous la poussée du sang. Les efforts que je fais pour délimiter, ciseler, séparer, simplifier, sont idiots. Je dois me laisser couler dans plusieurs directions à la fois. J’ai appris au moins une chose importante : réfléchir, oui, mais pas trop, de façon à ne pas dresser un barrage aux événements avant qu’ils ne se produisent, à ne pas gêner le mouvement de la vie par trop de critique préalable.

Auteur: Nin Anaïs

Info: Journal de l’Amour

[ éparpillement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beauté

Par la fenêtre je regarde la nuit tomber. Le ciel devient soudain plus clair que la terre. La nuit ici a ses façons "qui ne sont pas les nôtres". De son neuvième étage jusqu'au mont des moineaux, on voit Moscou, ville concentrique où l'étranger tourne en rond comme dans un coeur russe : gratte ciel, coupoles d'or, croix grecques, chargées de chaînes, et la Moskowa, dont les enfants, de leurs patins, biseautent la glace. Les doubles fenêtres mastiquées, bourrées de ouate, ne laissent passer aucun courant d'air, mais la neige est poussée horizontalement par un vent de Sibérie. Elle se colle aux arbres, aux façades et les double d'un trait blanc. Je suis bien. Il fait chaud comme au fond d'un lit.

Auteur: Morand Paul

Info: L'Europe galante (1925, 250 p., Grasset, les cahiers rouges) p 180

[ atmosphère ] [ dimension nocturne ] [ paysage ] [ poésie naturelle ]

 

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psychanalyse

Par l’intermédiaire de l’E.M.I., proposée et reçue comme récit mythique moderne, l’espace transitionnel peut devenir plus vaste. Par cette notion d’espace transitionnel, on désigne un territoire psychique intermédiaire entre la psyché et la réalité objective. Les objets qui le peuplent proviennent du monde extérieur mais ils ont reçu un investissement affectif particulier qui leur permet progressivement de jouer le rôle d’éclaireur pour une exploration plus poussée du monde extérieur. Winnicott, qui est à l’origine de cette notion, parle du doudou de l’enfant comme du premier objet transitionnel d’importance pour le développement de la psyché dans la prise en compte du principe de réalité. L’objet qui prend forme dans l’espace transitionnel peut aussi être un rituel, une idée, un lieu.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de mort imminente, l'approche jungienne, p. 111. *

[ divinisation ] [ réconfort ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

visionnaires

J'imagine le monde spirituel (non pas le spiritualisme fade des professeurs de philosophie) comme un paysage pouvant être perçu par les sens – mais un paysage torturé pas des fièvres, faisant éclater les lignes comme des cris, synthétisant les couleurs en une nouvelle couleur, inconnue, brûlant le regard et s'offrant à lui comme une cuisse dénudée au sens de la procréation.

[…] naquit l'art de cet étrange Urmuz. Lui et [Mihai] Eminescu, par leurs tourments et par leur fin tragique, par l'acharnement à ne trouver aucun confort dans l'existence, sont les seuls chez nous à avoir élevé les pulsations de la littérature au niveau où les aura poussées Edgar Poe outre-Atlantique et en France le panoptique bizarre des poètes maudits.

Auteur: Bogza Géo

Info: In Urmuz le précurseur, 1930, traduit du roumain par Șerban Cristovici

[ génies incompris ] [ écrivains ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

complétude

Je suis guetté par l’impression qu’au croisement du désir et de son accomplissement se rencontrent et se conjuguent mon passé, mon présent, mon futur. C’est un endroit du temps hors du temps où mes incertitudes m’invitent à restaurer mon équilibre émotionnel afin que, me tenant au centre de mes paysages intérieurs, le corps me pense et la pensée prenne corps.

Quelque chose agit alors de son propre mouvement en moi et hors de moi. Il l’emporte de vitesse sur la réflexion et s’affirme avec une si apaisante conviction que j’aurais le sentiment de me nuire en y contrevenant.

Je crée, en quelque sorte, une force d’inertie qui, à l’inverse de la poussée qu’exerce la survie, m’abandonne à la vie qui m’entraîne, presque à mon insu.

Auteur: Vaneigem Raoul

Info: Journal Imaginaire – Tout être humain est un chant et un champ de résonances

[ chair-esprit ] [ réalisation instinctive ] [ essence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

C'est donc sans surprise qu'en plein cœur d'une réflexion sur le salut en ce lieu nommé sanatorium, on trouve mentionné pour la première fois le nom de Blecher dans un carnet de Minet : "À Berck, divers moyens de se sauver. Et d'abord, se sauver de quoi ? - De l'ambiance, de l'ample promiscuité. Il me semble que la première perte que l'on fait en arrivant ici est celle de soi-même. Du moins rapidement a-t-on [en marge : ou moi, Blecher, d'autres sûrement] le sens de s'être perdu, de ne se retrouver plus. Après (après que l'on s'est assimilé l'ambiance) l'on s'efforce de se retrouver, justement. On sent que le salut est en soi. D'où la recherche de ce "soi", difficile et trop violemment poussée pour être constante."

 

Auteur: Blecher Max

Info: Lettres à Pierre Minet, pp 92-93

[ refuge ] [ quête ] [ hôpital ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Le bootstrap* est aussi le secret de beaucoup d'artistes et des créateurs en général.

Il faut n'avoir jamais tenu un pinceau en main pour croire que l'artiste sait par principe ce qu'il va peindre avant de peindre. C'est souvent une interaction subtile entre l'intention et la matière qui va causer l'apparition de ce qui n'existait pas auparavant, ni dans le monde, ni dans la tête de l'artiste.

A chaque instant, une foule de propositions émergent, des poussées élémentaires qui habitent le vide. Une série de sélections s'opère de façon plus ou moins consciente, par lesquelles l'artiste retient certaines propositions et en ignore d'autres, exploite ce qu'il voit au moment où il le voit. C'est une co-création entre son esprit, la matière et le temps.

Auteur: Brune Elisa

Info: *défi de faire quelque chose à partir de rien

[ peinture ] [ technique ] [ méthode ] [ intraduisible ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

A bien y réfléchir, on rencontre quelque chose de très suisse chez cet écrivain [Robert Walser] : la pudeur. On raconte l'histoire suivante à propos d'Arnold Böcklin, de son fils Carlo et de Gottfried Keller : un jour, ils étaient, comme souvent, au cabaret. Leur table d'habitués était depuis très longtemps célèbre en raison du caractère taciturne et renfermé de ses buveurs. Cette fois encore, la tablée restait silencieuse. C'est alors, au bout d'un long moment, que le jeune Böcklin fit remarquer : "Fait chaud" ; un quart d'heure plus tard, le vieux renchérit : "Pas un souffle". Keller, de son côté, attendit un moment, puis se leva en disant : "Je ne boirai pas avec des bavards". La pudeur paysanne à l'égard du langage, ici poussée jusqu'à l'excentricité, c'est tout Walser.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Oeuvres", tome II

[ taiseux ] [ silence ] [ humour ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

crépuscule

Vingt heures. Venu du sud, comme un insecte noir rampant sur une nappe bleue froissée, un vieux cargo fatigué se frayait un passage dans la houle des Caraïbes, vers l'entrée du port de Santiago à Cuba. La fumée de son unique cheminée s'envolait dans une brume bleutée, poussée par un vent d'est, tandis que le soleil s'enfonçait sous la ligne d'horizon, ne formant plus qu'une énorme balle orange magnifiée par l'atmosphère terrestre. C'était l'un de ces derniers cargos qui traversaient les océans à la demande, en direction de ports exotiques aux quatre coins du monde, sans suivre d'itinéraire fixe. Leurs horaires dépendaient des exigences du fret et de ses propriétaires, et ainsi les destinations changeaient à chaque port. Ils accostaient, déchargeaient leur cargaison et repartaient au loin comme des spectres dans la nuit.

Auteur: Cussler Clive

Info: Bouddha

[ mer ] [ bateau ]

 

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