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femmes-par-homme

Ce qui asservit les hommes : leur mépris de la femme, qu’ils ne s’avouent pas à eux-mêmes ; de là pour eux l’obligation de glorifier et de s’aveugler ; quand la réalité les éclaire, ils courent à la suivante, comme si la suivante n’était pas une femme aussi et ils ne peuvent se passer de leur rêve… Ce qu’on méprise : leur passivité, leur coquetterie même là où il s’agit de tout autre chose, la permanence de leur attitude de femme-à-homme, toutes leurs autres préoccupations se révèlent prétextes ou camouflages ou intermèdes, leur soif inétanchable d’amour, leur habitude de se faire servir (allumettes) et d’avoir toujours le droit d’être déçues, en général leur penchant aux reproches (le reproche doit d’ailleurs être deviné), leur pouvoir de silence, elles veulent et peuvent rester opaques à elles-mêmes, leur capacité à tout supporter, leur truc d’être la victime, en outre leur effrayante facilité à être consolées à tout moment, leur aptitude au flirt en plein bonheur, toujours prêtes dans leur ruse à laisser à l’homme la responsabilité de ce qui arrive, et quand l’homme, pour pouvoir agir, voudrait savoir où il en est, de leur art de laisser les portes ouvertes, elles lui abandonnent la décision et du même coup la responsabilité dès le départ, leur fragilité en général, leur besoin de protection et de sécurité, et avec cela leur versatilité fantastique, bref, leur charme… L’homme accentue d’autant plus son attitude chevaleresque qu’il a plus de mépris à dissimuler…

Auteur: Frisch Max

Info: Dans "Le désert des miroirs", page 222

[ différences ] [ personnalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Qu'en est-il si le sens-de-la-vie n'a rien à voir avec la création et l'expansion d'un territoire sous contrôle ? Que se passe-t-il si le but n'est pas de tenir à distance tous ces gens, objets, êtres et émotions que nous craignons si inutilement ? Quoi alors si le but est de ne plus se soucier de ce contrôle ? Qu'en est-il si le sens de la vie, la principale raison de l'existence, est de se coucher nu avec le partenaire de son choix dans un jardin ombragé d'arbres ? Le but n'est-il pas de goûter mutuellement notre sueur et de sentir la délicate pression d'un doigt sur la poitrine, la cuisse sur la cuisse, la lèvre sur la joue? Que se passe-t-il si le but est de s'arrêter, et alors, avec de lents mouvements mutuels, de pouvoir écouter le chant des oiseaux, de regarder les libellules planer, de contempler le visage de l'autre, et ensuite les faces inférieures des feuilles agitées par la brise? Qu'en est-il si le sens est d'inviter les autres dans son mouvement, d'amener les arbres, le vent, l'herbe, les libellules dans sa famille et de ce fait d'abandonner toute tentative de contrôle ? Quoi alors si, dès l'origine, le sens n'est que de s'entendre, d'échanger, d'expérimenter les choses telles qu'elles sont ? De ressentir de la joie quand on est joyeux, de l'amour quand on aime, de la colère lorsqu'on est fâché, d'être pensif lorsqu'on est plein d'idées ? Le point de départ n'est-il pas de simplement d'être ?

Auteur: Jensen Derrick

Info: A Language Older Than Words

[ lâcher-prise ]

 

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vieillard

J’ai connu un homme, un simple fermier, père de cinq fils,

A leur tour pères de fils, pères de fils à leur tour.



C’était un homme d’une vigueur, d’une beauté, d’une sérénité merveilleuses,

Le profil de son visage, le jaune pâlissant de ses cheveux, des poils de sa barbe, l’infinie profondeur de ses yeux noirs, la générosité affectueuse de son commerce

Etaient les buts de ma visite en allant le voir, et puis il avait la sagesse,

Cet homme de quatre-vingt ans, haut de six pieds, que ses fils costauds, barbus, soignés, hâlés, bien faits,

Ainsi que ses filles adoraient, d’ailleurs tout le monde l’adorait,

Ne l’adorait pas par obligeance mais d’un engagement personnel,

Il ne buvait que de l’eau, le sang pigmentait d’écarlate le cuivre clair de son teint,

Maniait fréquemment le fusil, la canne à pêche, il pilotait aussi son propre bateau, splendide voilier à lui offert en cadeau par un charpentier, et d’autres amis lui avaient fait présent de ses canardières,

Quand vous le voyiez partir chasser au milieu de ses cinq fils et sa horde de petits fils c’était sans conteste lui dont on remarquait en premier la beauté et la vigueur,

Ah quel immense plaisir de pouvoir marcher longtemps à ses côtés, de pouvoir s’asseoir dans le bateau et d’être en contact physique vous avec lui !

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Descendance d'Adam, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002

[ portrait ] [ admiration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

matérialisme

Beaucoup de gens ne savent pas ce qu'ils cherchent. La plupart des gens traversent la vie comme des somnambules. Ils veulent posséder, gagner de l'argent, consommer sans cesse. Les gens sont tellement grisés par l'accessoire qu'ils en oublient l'essentiel. Ils veulent une nouvelle voiture, une plus grande maison, des vêtements plus chic. Ils veulent perdre du poids, retrouver leur jeunesse, et rêvent d'impressionner les autres. Il respira profondément, pour retrouver son souffle, et regarda son fils.
- Sais-tu pourquoi ?
- Non, pourquoi ?
- Parce qu'ils ont faim d'amour (de sentiments, de tendresse). Ils ont faim d'amour et ne le trouvent pas. C'est pour cela qu'ils se tournent vers l'accessoire. Les voitures, les maisons, les vêtements, les bijoux... toutes ces choses ne sont que des dérivatifs. Ils manquent d'amour et cherchent des substituts. Mais ça ne marche pas. L'argent, le pouvoir, la possession... Rien ne remplace l'amour. C'est pourquoi, lorsqu'ils achètent une voiture, une maison, un vêtement, leur satisfaction est éphémère. Et à peine les ont-ils achetés qu'ils cherchent déjà une nouvelle voiture, une nouvelle maison, un nouveau vêtement. Aucune de ces choses ne procure une satisfaction durable parce qu'aucune d'elles n'est vraiment importante. Ils se démènent tous pour s'approprier quelque chose qui se dérobe. Quand ils achètent ce qu'ils désirent, ils sentent en eux un vide. C'est parce qu'ils désiraient autre chose que ce qu'ils ont acheté. Ils veulent de l'amour, pas des objets. Ceux-ci ne sont que des ersatz, des accessoires qui masquent l'essentiel.

Auteur: Rodrigues dos Santos José

Info: La formule de Dieu, p.545,546

[ cul-de-sac ]

 

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construction

Je n’ai pas commencé [ce travail] comme philosophe, et je ne désire pas particulièrement écrire à propos de philosophie ou sur la nature des choses. Ce n’est pas mon métier. Une seule question m’intéresse par dessus tout - comment créer de beaux bâtiments. Je ne m’intéresse seulement qu’à la beauté réelle. Je n’ai jamais eu l’envie de concevoir du bâti lisse que les architectes de mon temps ont généralement conçu. Nombre d’entre eux ont abandonné le travail du beau, et par ricochet abandonné ce travail en tant qu’idéal atteignable. Cela est peut être compréhensible. Construire à un degré de beauté qui pouvait être commun aux XIIème ou XVème siècle en Europe et dans des centaines d’autres cultures à presque toutes les ères de l’histoire humaine à l’exception de la notre nous est très ardu. Cela était spécifiquement dur pour nous en cette fin de XXème siècle et continuera de l’être alors que nous entrons dans le vingt-et-unième. Pour différentes raison - pas entièrement claires pour moi il y a trente cinq ans - cette difficulté est telle que les architectes ont presque abandonné. Cela je ne l’ai jamais accepté. Je n’ai jamais accepté le pis-aller, ou l’idée idiote de la "bonne architecture" avec laquelle certains architectes du XXème baratinent le public. Je voulais être capable de réaliser le vrai et pour cela je devais comprendre quel était ce vrai. La raison n’était pas curiosité intellectuelle, mais une raison pratique, je voulais pouvoir le faire moi même.

Auteur: Christopher Alexander

Info:

[ ordre ] [ expérimentation pratique ]

 
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Ajouté à la BD par Patate

pouvoir

Niki, la compagne du sculpteur (Tinguely), me montra son atelier, avec une foison d'ébauches de ses "Nanas", des femmes plantureuses et colorées en grillage, papier mâché et polyester. Nippée dans une blouse blanche bâchée, avec des petites bottes rouges trouées, elle m'avoua, rieuse :
- Je suis un peu folle. Je suis comme mes œuvres, éphémère ! Ma peinture calme le chaos qui agite mon âme. C'est une façon de domestiquer les dragons qui m'assaillent dans mon travail.
Elle voyait que j'étais un peu perdu, comme une sorte de Huron au Palais-Royal. Elle me parla avec un brin de tendresse mais en vérité :
- Cher monsieur le ministre, vous n'avez guère de chance de vous en tirer...
- De m'en tirer ?
- Oui, car vous n'êtes ni juif, ni homosexuel, ni du milieu.
- De quel milieu ?
- Le milieu des artistes. Ce sont eux les véritables secrétaires d'État du ministre. Ce sont eux qui adoubent. Vous êtes un... provincial... aristo...
- On met quand même à mon actif le Puy du Fou, une œuvre reconnue dans le milieu des spectacles vivants...
Non, c'est la province. Ce qui vous manque, c'est une accointance parisienne de galeriste, une parenté avec un moderne, un Duchamp ou un Dubuffet...
- Je n'en connais pas. À part mon ancien voisin, Gaston Chaissac, qui a dessiné mon faire-part de baptême'.
- Quoi ? Chaissac ? Vraiment ? Mais c'est extraordinaire ! Un vrai fou. Comme nous. Pourquoi ne le criez-vous pas ? Ça changerait tout.

Auteur: Saint Phalle Niki de

Info: In Philippe de Villiers, Le moment est venu de dire ce que j'ai vu

[ parisianisme ] [ prestige mondain ] [ créateurs influents ] [ post-aristocratie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spiritualité

Nous ne possédons rien au monde - car le hasard peut tout nous ôter - sinon le pouvoir de dire je. C'est cela qu'il faut donner à Dieu, c'est-à-dire détruire. Il n'y a absolument aucun autre acte libre qui nous soit permis, sinon la destruction du je.

Offrande : on ne peut pas offrir autre chose que le je, et tout ce qu'on nomme offrande n'est pas autre chose qu'une étiquette posée sur une revanche du je.

Rien au monde ne peut nous enlever le pouvoir de dire je. Rien, sauf l'extrême malheur. Rien n'est pire que l'extrême malheur qui du dehors détruit le je, puisque dès lors on ne peut plus le détruire soi-même. Qu'arrive-t-il à ceux dont le malheur a détruit du dehors le je ? On ne peut se représenter pour eux que l'anéantissement à la manière de la conception athée ou matérialiste.

Qu'ils aient perdu le je, cela ne veut pas dire qu'ils n'aient plus d'égoïsme. Au contraire. Certes, cela arrive quelquefois, quand il se produit un dévouement de chien. Mais d'autres fois l'être est au contraire réduit à l'égoïsme nu, végétatif. Un égoïsme sans je.

Pour peu qu'on ait commencé le processus de destruction du je, on peut empêcher qu'aucun malheur fasse du mal. Car le je n'est pas détruit par la pression extérieure sans une extrême révolte. Si on se refuse à cette révolte par amour pour Dieu, alors la destruction du je ne se produit pas du dehors, mais du dedans.

Auteur: Weil Simone

Info: La pesanteur et la grâce, p.35, Pocket-Agora no99

[ ego ] [ abandon ]

 
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contrariété

N'ayez pas peur du mécontentement, mais nourrissez-le jusqu'à ce que l'étincelle devienne une flamme et que vous soyez perpétuellement mécontent de tout - de votre travail, de votre famille, de la traditionnelle course à l'argent, à la situation, au pouvoir - de sorte que vous vous mettiez vraiment à penser, à découvrir. Or, en vieillissant, vous vous rendrez compte qu'il est très difficile de maintenir cet esprit de mécontentement. Vous avez des enfants à nourrir, et les exigences de votre travail à prendre en compte, l'opinion de vos voisins, de la société qui se referme sur vous, et très vite vous commencez à perdre cette flamme ardente du mécontentement. Quand vous êtes mécontent, vous allumez la radio, vous allez voir un gourou, vous récitez la puja, vous vous inscrivez à un club, vous buvez, vous courez les femmes - tout est bon pour étouffer la flamme. Or, voyez-vous, sans cette flamme du mécontentement, vous n'aurez jamais l'initiative qui est le commencement de la créativité. Pour découvrir la vérité, vous devez être en révolte contre l'ordre établi. […]
La créativité ne consiste pas simplement à peindre des tableaux et à écrire des poèmes - ce qui est bien, mais reste minime en soi. L'important est d'être mécontent de fond en comble car ce mécontentement global est le début de l'initiative qui devient créative à mesure qu'elle mûrit ; et c'est la seule manière de découvrir ce qu'est la vérité, ce qu'est Dieu, car Dieu n'est autre que l'état créatif.

Auteur: Krishnamurti Jiddu

Info: Le sens du bonheur

[ irritation ] [ moteur ]

 

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lecture

Tracy me demanda ce que j'aimais chez King. Je lui expliquais qu'il m'apportait non pas la vie, mais une espèce de pouvoir surnaturel, celui d'avoir des émotions réelles en lisant des situations fictives. Elle avait dû mal à capter comment on pouvait à ce point se plonger dans un livre, de King ou de quiconque. Pour elle, la vie n'avait aucun concurrent sérieux pour ce qui était de ressentir les choses.
- Tu comprends, il suffit de regarder autour de soi, de lire le journal, de regarder la télé, ou simplement de se souvenir du passé pour ressentir des choses vraies. La vie, les sentiments, c'est ça, c'est pas les histoires débiles d'un écrivain psychopathe !
- Mais non, mais pour quelqu'un comme moi qui n'a rien vécu d'exceptionnel, ça représente beaucoup, une source de réflexion, un concentré d'émotions pures ! Je commence un livre en me régalant d'avance de tout ce que je vais lire. Parce que je sais d'avance ce que je vais trouver chez King.
- Quelles émotions ? La peur ? La frayeur ? On a vraiment besoin de ça pour se sentir vivant ?
- De ça et du reste, évidemment ! N'oublions pas l'humour. Mais tu as raison, lire ce genre de livre, ce n'est rien d'autre que faire un tour de grand huit, se sentir mourir pendant quinze mètres de chute à pic, et remonter en rigolant. Des sensations presque physiques. C'est devenu une drogue. Je ne peux pas me passer de ce genre d'histoires.

Auteur: Azel Bury

Info: La Femme qui tua Stephen King

[ voyage ] [ plaisir ]

 

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numérique

Le fait qu’un metteur en scène tel que G. Lucas ait nommé sa société de production "Industrial Light and Magic" montre en effet comment la technologie vient au secours d’un psychisme occidental avide des prodiges qu’il ne trouve plus dans son existence, ternie par l’industrie et la mécanisation. Cette "matérialisation" de l’imaginaire, envisagée comme porte de sortie du monde, vise à concrétiser un désir double : celui de pouvoir "créer" l’être et, disions-nous, celui de remplacer le merveilleux manquant. La complexité croissante des "effets spéciaux", qu’ils recherchent l’horreur ou l’esthétisme, simule en fait le rite magique traditionnel des métamorphoses. Les toutes récentes théories de l’art intermédiaire, conférant à l’image une "quasi-vie", sinon une vitalité autonome, illustrent bien ce que vise ici la culture informatique. L’apparition, également récente, des images virtuelles prouve effectivement que l’un des projets les plus pernicieux qu’ait engendrés l’invention de l’ordinateur consiste en la possibilité d’"entrer", pour ainsi dire, dans l’image afin de pouvoir intervenir de façon interactive, en tant que personnage du film. Il serait donc envisageable de "pénétrer" à l’intérieur de paysages totalement synthétiques et artificiels, d’entretenir des "relations" envers des anthropoïdes tout aussi irréels. "L’existence médiatique" deviendrait par conséquent l’existence véritable. Mais cette consommation d’images fantasmatiques enfermerait l’individu dans une "existence autre que la sienne", qui lui ferait atteindre en quelque sorte le comble de l’illusion. L’ordinateur, comme machine à vision contemporaine, chercherait donc à singer un "au-delà" du monde en essayant de recomposer par l’image les structures vivantes de l’univers.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 83

[ imitation parodique ] [ virtualisation ] [ contre-initiation ] [ réels factices ] [ dématérialisation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson