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mélancolie

Je pleure sur ceux
Qui m’ont fait goûter la saveur
De leur affection,
Puis, dès qu’ils m’eurent
Eveillé au désir, se sont
Assoupis.

Ils m’ont engagé à me tenir
Debout,
Et lorsque je me fus levé,
Portant avec courage le fardeau
Que leur affection
M’a imposé,
Ils se sont empressés
De s’asseoir.

Je sortirai donc de ce monde,
Et votre amour
Toujours vivant, dans cette poitrine,
Sous mes côtes décharnées,
Personne jamais
N’en sortira la présence.

Entre la tristesse
Et moi-même
J’ai noué de longues relations,
Qui ne cesseront plus jamais,
A moins que ne cesse un jour
L’éternité

Auteur: Ibn Bourd Bachar

Info: Jeux cruels

[ déception ] [ poème ]

 

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destin

[...] le sujet avec qui vous dialoguez dans l’analyse et que vous guérissez par l’art de la parole, sa réalité essentielle se tient à la jonction de la réalité et de l’apparition des tables de présence. Cela ne veut pas dire que ce soit lui qui les crée toutes. Ce que je me tue à vous dire est que, justement, elles sont déjà faites. Le jeu est déjà joué, les dés sont déjà jetés. Ils sont déjà jetés, à part ceci, que nous pouvons les reprendre en main, et les jeter encore. Il y a longtemps que la partie est engagée.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", "Le moi dans la théorie de Freud", page 299

[ libre-arbitre ] [ psychanalyse ] [ répétition-reprise ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

contemplation

Nu Nu étudiait intensément la silhouette des bananiers, des papayers au crépuscule, la forme des volutes de fumée qui montaient du feu et la configuration des nuages. Passant beaucoup d'heures à contempler le ciel, elle observait leur formation et cherchait à leur donner un sens. Elle était fascinée par la fugacité de leur présence. Ils changeaient constamment de forme, moulés par quelques mains invisible, avant de disparaitre au bout d'un instant dans l'infini d'où il avait surgi.
Elle ressentait de la pitié pour ceux qui ne voyaient là que des nuages porteurs de rien d'autre que d'un temps clément ou d'un orage.

Auteur: Sendker Jan-Philipp

Info: Un coeur bien accordé

[ ciel ]

 

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géologie

Le démembrement du globe terrestre, ce dont nous sommes témoins,  a sans doute commencé il y a longtemps, et la brièveté de la vie humaine nous permet de le contempler sans effroi. Ce n'est pas seulement dans les grandes chaînes de montagnes que l'on trouve les traces de ce processus. De grands segments de l'écorce terrestre se sont enfoncés à des centaines, voire des milliers de pieds de profondeur, alors que pas la moindre inégalité à la surface ne subsiste pour nous en indiquer la fracture ; la nature différente des roches et les découvertes faites dans les mines révèlent seules sa présence. Le temps a tout nivelé.

Auteur: Suess Eduard

Info: La face de la Terre.  Das Antlitz Der Erde, 1904

[ tectonique des plaques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès

Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui mais pour toutes les formes de vie supérieure qui s’étaient jusqu’alors accommodées de sa présence. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’œuf. La seule vraie question qui se pose n’est pas de savoir s’il sera supportable une fois né mais si, oui ou non, son avortement provoquera notre mort.

Auteur: Fournier Pierre

Info: Hara-Kiri Hebdo n°13, le 28 avril 1969

[ divertissement ] [ suicide prométhéen ] [ diatribe ] [ naturien ] [ pollution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

administration

Il s'agit tout simplement de rester là, dans ce bureau, une dizaine d'heures par jour... Cela peut sembler inutile, mais sans cela, la terre s'arrêterait de tourner... Eh oui, ça doit servir à quelque chose de se tourner les puces ! Peut-être qu'il suffirait de deux personnes pour faire tout le travail de l'administration. Mais s'il n'y avait pas toute cette foule de fonctionnaires, ça serait le chaos. Ce n'est pas le travail qu'ils font qui compte mais simplement leur présence. Évidemment, à chaque fois que tu te trouveras dans ce bureau poussiéreux tu vas te dire : "A quoi je sers ici ?" Erreur ! ... Dès lors que tu es entré dans la fonction publique, tu deviens indispensable.

Auteur: Sabahattin Ali

Info: Youssouf le taciturne

[ inutile ] [ utile ]

 

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posthume

L’autre jour, je me suis mis à réfléchir à un monde débarrassé de ma présence. A l’évidence, il continuerait de tourner. Sans moi. Tout à fait irréel. J’ai pensé à la benne à ordures, elle passerait, mais ce ne serait plus moi qui descendrait les poubelles. Ou encore au journal qu’on jetterait sur le perron sans que je sois là pour ouvrir la porte et le récupérer. Insupportable. Qui pis est, à peine serais-je mort qu’on commencerait à faire grand cas de mes livres. Tous ceux qui me craignaient ou me haïssaient de mon vivant me couvriraient soudain de fleurs. On me citerait à tout propos. Clubs et associations réhabiliteraient ma mémoire. De quoi se retourner dans sa tombe.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau", trad. Gérard Guégan, pages 164-165

[ imagination ] [ jours inconnus ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

monologue intérieur

Avant la mort de son père, Jennett ne s'était pas doutée qu'il lui manquerait à ce point... Quelle surprise alors de voir son père transfiguré par la mort, devenu une vraie présence. Elle le sentait sur son épaule, qui la regardait au travail, la jugeait comme il l'avait toujours fait, avec une bienveillante sévérité. Il était constamment dans son champ de vision. Et pourtant sa présence n'était pas un réconfort. C'était un reproche, un avertissement, un rappel du peu de temps imparti à chaque vie, et de celui qui se perd dans la solitude... La mort de son père fut une révélation, et c'est sa voix qu'elle entendit lui ordonner d'agir, de sauver ce qu'elle avait avant qu'il ne fût trop tard.

Auteur: Kay Francesca

Info: Saison de lumière

[ papa ] [ absence ] [ deuil ] [ remords ] [ conscience ]

 

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parler

La phrase dite a sombré dans le néant, le temps est passé, il n’y a pas de parole gelée qui puisse se faire réentendre. Le temps ne revient pas. La parole n’a aucune permanence. Et lorsque j’entends une phrase, je suis dans son présent, j’ai accroché, mémorisé, inscrit son commencement qui est, lui, passé, et par lui je plonge dans le passé, et je suis suspendu à la fin, j’attends ce complément qui éclairera tout le sens, je suis tendu vers ce futur porté par la parole. Il faut donc pour qu’il y ait parole qu’il y ait à la fois la durée, deux vivants, le parlant, l’écoutant, vivant dans la même durée, et le recueillement dans un triomphe sur l’abolition du passé. Ainsi la parole est essentiellement présence.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 28

[ énonciation ] [ temps ] [ évanescente ] [ hapax ] [ dialogue ] [ lecture ] [ contact-lien ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

temps suspendu

Dans ce climat, dans le ciel, si on peut dire, de cette relation sans faille, entre tous et chacun, plus délicieuse paraît, en sa tendre chair blanche, la baudroie. Plus proche de vous et rayonnante et gaie, innocente même, la chère mayonnaise, remontée de notre enfance. Et ce vin blanc, qu'on a versé délicatement, brille lui aussi, dans les verres, d'un éclat particulier. Alors, tout en mangeant avec un très grand plaisir — un plaisir tout intérieur, infiniment subtil —, on mâche avec lenteur et retenue. Comme pour ne pas déranger l'ordre du silence qui se fait par moments. Ne pas perturber cette grâce, comment dire autrement, qui est venue, non s'installer — une grâce jamais ne s'installe — mais vous visite. Une présence. Qui, l'instant d'après, peut s'évanouir.

Auteur: Haldas Georges

Info: Le repas du soir

[ instant de grâce ] [ souper ]

 

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Ajouté à la BD par miguel