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priméité

La phrase, récurrente dans 'Hamlet' : "I humbly thank you", le plus souvent traduite selon les habitudes grammaticales du français par "Je vous remercie humblement", est à la fois moins exacte et moins théâtrale que "Humblement je vous remercie", tout aussi naturelle, mais porteuse de jeu, appelant l'inclination du buste. Shakespeare écrit pour la scène, et le spectateur, emporté par le mouvement précipité de la parole et de l'action, est plus sensible aux formes qu'au contenu. La perception des rythmes et des sons prime la saisie intellectuelle ; ou plutôt, la seconde ne s'effectue qu'à travers la première.

Auteur: Déprats Jean-Michel

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[ contextualisation ] [ réalité source ] [ transposition linguistique ] [ théâtre ]

 
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priméité

Prenons l'exemple du cerveau humain vivant, doté d'un esprit et d'une pensée. Le physicien apporte ses outils et commence une exploration systématique. Tout ce qu'il découvre, c'est un ensemble d'atomes, d'électrons et de champs de force disposés dans l'espace et le temps, apparemment semblables à ceux que l'on trouve dans les objets inorganiques. Il peut retrouver d'autres caractéristiques physiques, l'énergie, la température, l'entropie. Aucune d'entre elles n'est identique à la pensée... Comment cette collection d'atomes ordinaires peut-elle être une machine à penser ? Le physicien victorien pensait savoir exactement de quoi il parlait lorsqu'il utilisait des termes tels que matière et atomes... Mais aujourd'hui, nous nous rendons compte que la science n'a rien à dire sur la nature intrinsèque de l'atome. L'atome physique est, comme tout ce qui existe en physique, un système de déchiffrage lettre par lettre pour enfant de 5 ans.

Auteur: Eddington Sir Arthur

Info: Extrait d'une conférence Gifford, Université d'Édimbourg (1927), publié dans "Pointer Readings : Limites de la connaissance physique", The Nature of the Physical World (1929), 258-259.

[ observateur observé ]

 

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priméité

Les équations de la dynamique expriment complètement les lois de la méthode historique appliquées à la matière, mais l'application de ces équations implique une connaissance parfaite de toutes les données. Or, la plus petite portion de matière que nous puissions soumettre à l'expérience est constituée de millions d'atomes, dont aucun ne nous est jamais perceptible individuellement. Nous ne pouvons donc pas déterminer le mouvement réel de n'importe laquelle de ces particules ; nous sommes donc obligés d'abandonner la méthode historique stricte et d'adopter la méthode statistique pour traiter les grands groupes d'atomes... Ainsi, la science atomique nous enseigne que nos expériences ne peuvent jamais nous donner plus que des informations statistiques et qu'aucune loi dérivée ne peut prétendre à une précision absolue. Mais lorsque nous passons de la contemplation de nos expériences à celle des atomes eux-mêmes, nous quittons un monde de hasard et de changement pour entrer dans une région où tout est certain et immuable. 


Auteur: Maxwell James Clerk

Info:

[ mathématisée ] [ science dure ]

 

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priméité

Un jour des années 1950, à la sortie d’un cours de Roland Barthes, j’ai noté ceci : “Mon matériau, le seul possible, c’est mon présent. Le présent, c’est ce qui colle à moi. Le nez sur le miroir”. Mais il faut s’entendre sur ce qu’on entend par “présent” ou “actualité”. A la source de mon travail, il y a aussi cette photographie qui montre deux objets préhistoriques trouvés en région souabe, près du Danube, et qui seraient vieux de 30 000 ans. Ce sont de petits objets, une tête de cheval, un oiseau, et je me dis qu’on n’a jamais fait mieux dans le rapport à l’actualité que ces artistes-là : ils donnaient une figuration à ce qui les entourait dans l’immédiat de leur vie.

En même temps, ce ne sont pas un cheval et un oiseau : ce sont des objets d’art, c’est-à-dire des formes. Il y a là une concentration de ce qui est à la fois le mystère et le défi de la représentation. C’est le passage de l’informe à la forme qui m’intéresse. Quelle est la relation de l’événement actuel, immédiat, avec la forme que doit prendre un écrit et notamment un écrit de théâtre ? Je n’ai pas la réponse, mais c’est ce après quoi je cours depuis toujours.

Auteur: Vinaver Michel Grinberg

Info:

[ sculptures ] [ fond-forme ] [ question ]

 

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priméité

Lorsque s’élevant par la force de l’intelligence, on renonce à considérer les choses de la façon vulgaire ; lorsqu’on cesse de rechercher à la lumière des différentes expressions du principe de raison, les seules relations des objets entre eux, relations qui se réduisent toujours, en dernière analyse, à la relation des objets avec notre volonté propre, c’est-à-dire lorsqu’on ne considère plus ni le lieu, ni le temps, ni le pourquoi, ni l’à-quoi-bon des choses, mais purement et simplement leur nature ; lorsqu’en outre on ne permet plus ni à la pensée abstraite, ni aux principes de la raison, d’occuper la conscience, mais qu’au lieu de tout cela, on tourne toute la puissance de son esprit vers l’intuition ; lorsqu’on s’y plonge tout entier et que l’on remplit toute sa conscience de la contemplation paisible d’un objet naturel actuellement présent, paysage, arbre, rocher, édifice ou tout autre ; du moment qu’on s’abîme dans cet objet, qu’on s’y perd, comme disent avec profondeur les Allemands, c’est-à-dire du moment qu’on oublie son individu sa volonté et qu’on ne subsiste que comme sujet pur, comme clair miroir de l’objet, de telle façon que tout se passe comme si l’objet existait seul, sans personne qui le perçoive, qu’il soit impossible de distinguer le sujet de l’intuition elle-même et que celle-ci comme celui-là se confondent en un seul être, en une seule conscience entièrement occupée et remplie par une vision unique et intuitive ; lorsque enfin l’objet s’affranchit de toute relation avec ce qui n’est pas lui et le sujet, de toute relation avec la volonté ; alors, ce qui est ainsi connu, ce n’est plus la chose particulière en tant que particulière, c’est l’Idée, la forme éternelle, l’objectité immédiate de la volonté ; à ce degré, par suite, celui qui est ravi dans cette contemplation n’est plus un individu (car l’individu s’est anéanti dans cette contemplation même), c’est le sujet connaissant pur, affranchi de la volonté, de la douleur et du temps.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Le monde comme volonté et comme représentation

[ secondéité ] [ fusionnement ]

 

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