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libération

Si un prisonnier devait être libéré de ses liens, autorisé à se retourner et à observer ce qui l'entoure, il aurait un véritable choc. En fait, il croirait probablement que ce qu'il a connu auparavant était la vérité, et que ceci est une sorte d'hérésie. Progressivement, il réalisera que ce qu'il pensait être un homme était en fait l'ombre de la statue d'un homme. Un plus grand choc encore serait de sortir les prisonniers de la grotte, à la lumière du soleil. Le premier effet serait l'aveuglement. Doucement, ils pourraient s'adapter à ce nouveau monde... commençant par distinguer ce qu'ils connaissent - les ombres - ... ensuite, ils pourraient examiner le ciel, mais seulement de nuit. L'étape finale serait la possibilité d'observer le ciel de jour... de regarder en face la lumière du soleil.

Auteur: Thompson Craig

Info: Blankets manteau de neige

[ voir ] [ clarté ] [ incompréhension ]

 

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guerre

La bataille navale de l'amiral anglais Rodney contre Laugara, quoique perdue par les Espagnols, fut néanmoins très honorable pour ces derniers, puisque leur amiral, avec huit vaisseaux, fut obligé de combattre vingt-deux vaisseaux anglais. D'ailleurs plusieurs Espagnols, dans cette action, se signalèrent par des traits de bravoure et d'héroïsme. Un des vaisseaux dont l'amiral Rodney s'était emparé devant Gibraltar, trop faible d'équipage pour manoeuvrer par un gros temps, se voyait sur le point d'échouer ou de périr; les Anglais voulurent forcer les prisonniers espagnols qu'ils avaient renfermés à fond de cale, à les aider à sauver le vaisseau. Ces prisonniers répondirent tous qu'ils étaient prêts à mourir avec leurs vainqueurs, mais qu'il ne leur donneraient aucune assistance, à moins qu'ils n'eussent la liberté de conduire le vaisseau dans un port d'Espagne. La nécessité ayant forcé les Anglais d'y consentir, les Espagnols amenèrent leurs vainqueurs prisonniers à Cadix.

Auteur: Internet

Info: in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard, Anecdotes militaires, Prisonniers vainqueurs

[ anecdote ] [ inversion ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Ainsi Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski avait l’air d’un ouvrier robuste ; en outre, on sentait nettement en lui le dressage militaire. Cependant, sous le coup du destin cruel qui, inexorablement, l’avait frappé, il semblait pétrifié de chagrin ; au demeurant, maladroit, lourdaud et silencieux. Son visage pâle, hâve, terreux, parsemé de taches rouge foncé, ne s’éclairait jamais d’un sourire. Et il n’ouvrait la bouche que pour de brèves phrases à propos d’une chose précise. Un bonnet enfoncé jusqu’aux sourcil accentuait le regard morose, fixe et malveillant. Du reste, le plus souvent, la tête restait penchée en avant et les yeux baissés. Les prisonniers ne l’aimaient guère. Tout en reconnaissant son autorité morale, ils évitaient de lui adresser la parole et le regardaient d’un œil presque haineux. S’en rendant compte, il se tenait à l’écart de tout le monde. Rares étaient les occasions où, la tristesse devenant insupportable, il engageait la conversation avec quelque prisonnier.

Auteur: Martyanov P. K.

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 97

[ portrait ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

camp de concentration

Le camp de Buchenwald était un camp polyvalent camp d'extermination et camp de travail et au moment de leur arrivée on tatouait aux prisonniers un numéro sur l'avant-bras [...]. Et dans les premiers mois de la guerre on distribuait aux prisonniers des camps de concentrations des cartes postales avec texte pré-imprimé à envoyer à leurs familles : L'HÉBERGEMENT EST DE QUALITÉ. NOUS TRAVAILLONS SUR PLACE. NOUS SOMMES TRAITÉS CORRECTEMENT ET ON S'OCCUPE BIEN DE NOUS. Et quand les familles recevaient la carte postale et qu'elles se languissaient de son expéditeur elles allaient se déclarer aux autorités allemandes et demandaient à rejoindre leur parent dans tel ou tel camp. Et un prisonnier grec à Buchenwald envoya une carte à son père à Naxos et trois mois plus tard son père le rejoignait et dès la descente du train le fils se jeta sur lui et l'étrangla avant que les Allemands n'aient le temps de le fusiller.

Auteur: Ourednik Patrik

Info: Europeana : Une brève histoire du XXe siècle

[ père-fils ] [ amour filial ]

 

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homosexuel

les bonnes choses sont sous ton nez

il suffit d’ouvrir les yeux.

je me souviens de cette fois dans le camp de prisonniers allemand

on s’était retrouvé avec un pédé sur les bras

ils peuvent s’avérer utiles en l’absence de femmes

alors on a commencé par le tabasser

avant de se le refiler les uns les autres

et puis on l’a fait sucer la queue d’un type

pendant qu’un type lui bourrait le fion

et même un des gardes allemandes a débarqué

et s’en est payé une tranche – quelle nuit !

et cette tante n’a pas pu marcher pendant un mois

un jour il s’est fait tirer dessus et il est mort

en essayant de passer les barbelés

et je me souviens d’Harry gémissant

pendant qu’ils emportaient le corps du pédé

avec ses deux trous dans la tête :

"c’était le meilleur coup que j’ai jamais

eu !"

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, "tant pis"

[ ultraviolence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

colonialisme

Oget, qui a longtemps opéré en Kabylie, écrit : "La journée a été bonne : nous avions fait une centaine de prisonniers, tué cent cinquante hommes à l'ennemi et enlevé six mille têtes de bétail. Le résultat moral était au moins aussi satisfaisant : hier encore, [...] les Maknassas levaient insolemment la tête et tiraient bravement sur nos colonnes ; aujourd'hui, honteux, découragés, traqués de montagne en montagne, ils abandonnaient le pays [...]. Nous avions incendié leurs villages, détruit leurs moissons, enlevé leurs troupeaux [...] ; la consternation était à son comble; ils se souviendront de la leçon." En 1959, dans le cadre du plan élaboré par Challe pour anéantir le FLN et ses bases arrière, l'armée française eut recours à des procédés semblables. Bourgades incendiées, troupeaux abattus et déplacements forcés des populations suivis de leur regroupement, tels furent les moyens employés par les militaires, qui agissaient avec le soutien du gouvernement de la Cinquième République et du chef de l’État, le général de Gaulle.

Auteur: Le Cour Grandmaison Olivier

Info: Coloniser, Exterminer : Sur la guerre et l'Etat colonial, pp. 147-149

[ atrocités ] [ sauvagerie ] [ oppression ]

 
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fuite

Je croyais que mon âme m'avait quitté pour jouir des beautés du monde, de la lumière de la lune sur la crête orange d'un nuage, et de la goutte de rosée qui tremble au-dessus d'une rose. Mais quand j'étais petit je croyais toujours que la vie me réservait un événement sublime et beau. Cependant, à mesure que j'examinais la vie des autres hommes, je découvrais qu'ils vivaient dans l'ennui, comme s'ils avaient habité un pays toujours pluvieux où les filets de la pluie leur laissaient au fond des pupilles des cloisons d'eau déformant leur vision des choses. Et je compris que les âmes s'agitaient sur la terre comme les poissons prisonniers dans un aquarium. De l'autre côté des vitres verdâtres, il y avait la belle vie chantante et très haute où tout aurait été différent, multiple et fort, et où les êtres nouveaux d'une création plus parfaite auraient bondi avec leurs beaux corps dans une atmosphère élastique. Alors je me disais : "C'est inutile, je dois fuir la terre."

Auteur: Arlt Roberto

Info: Les Sept fous

[ libération ] [ élévation ] [ littérature ]

 

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oppression

Il faudrait d'abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l'abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu'il y a au Vietnam une tête coupée et un oeil crevé et qu'en France on accepte, une fillette violée et qu'en France on accepte, un Malgache supplicié et qu'en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s'opère, une gangrène qui s'installe, un foyer d'infection qui s'étend et qu'au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. De tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l'Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l'ensauvagement du continent.

Auteur: Césaire Aimé

Info: Discours sur le colonialisme

[ colonialisme ]

 
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transcendance

Je crois que tout ce qui est dans un film est ce qu'on n'y a pas mis. Il faut arriver à mettre des choses sans les mettre, c'est-à-dire qu'il faut que tout ce qui est important n'y soit pas au départ et y soit à l'arrivée. Alors, ce que vous venez d'appeler mysticisme doit venir de ce que, moi, je sens dans une prison, c'est-à-dire, comme le second titre Le Vent souffle où il veut l'indique, ces courants extraordinaires, la présence de quelque chose ou de quelqu'un, appelez cela comme vous voudrez, qui fait qu'il y a une main qui dirige tout. Les prisonniers sont très sensibles à cette atmosphère curieuse, qui n'est d'ailleurs pas du tout une atmosphère dramatique : cela se passe à un niveau plus haut. Il n'y a pas de drame dans une prison : on entend fusiller les gens, mais on ne fait pas de grimaces pour cela : c'est normal, cela fait partie de la vie de la prison. Tout le drame est à l'intérieur.

Auteur: Bresson Robert

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°75, oct. 1957 (à propos de "Un condamné à mort s'est échappé") - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 752

[ cinéma ] [ paradoxe ] [ confinement ] [ pénitencier ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

têtes brûlées

Je le comparerais peut-être à un gentleman du passé, dont notre société conserve certains souvenirs légendaires. On disait, par exemple, du décembriste Lunin, qu'il avait recherché le danger toute sa vie, qu'il s'en était délecté, qu'il en avait fait un élément nécessaire de sa nature. Dans sa jeunesse, il se battait en duel sans raison. En Sibérie, il s'attaquait à un ours avec un simple couteau, et dans les forêts sibériennes, il aimait rencontrer des prisonniers évadés, qui, je le note en passant, étaient plus terrifiants que n'importe quel ours. Il ne fait aucun doute que ces gentlemen légendaires étaient capables d'éprouver, et peut-être même à un haut degré, un sentiment de peur ; sinon, ils auraient été beaucoup plus calmes, et le sens du danger ne serait pas devenu un élément nécessaire de leur nature. Mais vaincre la lâcheté en soi, c'est bien sûr ce qui s'est avéré si séduisant. La satisfaction constante de la victoire et la conscience que personne ne peut vous vaincre, voilà ce qui les attirait.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les démons

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste