Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 100
Temps de recherche: 0.0676s

nature humaine

Selon une idée gobée par tout le monde, au fond de chacun de nous se cache une bête sauvage, un animal fantasque et dangereux que la civilisation parvient tout juste à juguler. C’est l’excuse dont se servent les gouvernements pour justifier leur contrôle, prétextant qu’il faut nous régenter à cause de la créature sauvage, du loup intérieur. Rien n’est plus faux. Comme toujours, on retourne la vérité sens dessus dessous. Le monstre, c’est notre enveloppe extérieure qui se promène dans un rêve, oublieuse de sa vraie nature. C’est notre animal intérieur qui nous sauve, conclut-elle en portant une main à sa poitrine.

Auteur: Wharton Thomas

Info: La messagère

[ bon sens ] [ auto-discipline ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

dégoût

Personnellement, je n'ai rien contre les cimetières, je m'y promène assez volontiers, plus volontiers qu'ailleurs, je crois, quand je suis obligé de sortir. L'odeur des cadavres, que je perçois nettement sous celle de l'herbe et de l'humus, ne m'est pas désagréable. Un peu trop sucrée peut-être, un peu entêtante, mais combien préférable à celle des vivants, des aisselles, des pieds, des culs, des prépuces cireux et des ovules désappointés. Et quand les restes de mon père y collaborent, aussi modestement que ce soit, il s'en faut de peu que je n'ai la larme à l'oeil. Ils ont beau se laver, les vivants, beau se parfumer, ils puent.

Auteur: Beckett Samuel

Info: Premier Amour, Les Editions de Minuit, p.8

[ vie ] [ mort ]

 

Commentaires: 0

métropole

À la fenêtre, sous les cadences heurtées
le brouhaha chaotique de Paris chante.
Quand je l’écoute dans sa fureur triomphale
Je sens battre le cœur de la terre.

La cité dantesque m’a vaincu
comme le soldat est vaincu par la fatigue.
Voyageur ébloui par des flammes impensables
je promène en leur sein mon humble effacement.

Désormais, je suis le captif de l’altière métropole
sans cesse en mon âme je sens croître le bruit
qui cerne les coupoles d’or.

Mais les nuits quand les molles ombres fléchissent sur la terre
et quand autour de moi la Babylone hurle
je me revois chez nous, au village, dans la maison.

Auteur: Goga Octavian

Info: Paris. Traduit par Emmanuel Galliéro in Éloge du village roumain, Éditions de l’Aube, 1990, p. 164.

[ poème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

défense

Quand il marche dans la rue, Stéphane se compose une tête qui n'est pas celle qu'on lui connaît dans l'intimité. Il fait une tête molle. Si on l'aborde, il fait une voix toute neutre, et surtout il fait des yeux ! Des yeux qui ne sont plus que des organes. Au milieu de l'agitation, Stéphane se promène comme s'il était seul.
- C'est ma barrière de protection face aux inconnus. Sinon, t'es trop vulnérable.
- Ton regard n'accroche jamais quelque chose ? T'es pas aveugle !
- Je mets une distance.
- À quoi ça sert ?
- À ne pas avoir le nez collé dans la merde. Ça me laisse le temps de réfléchir.

Auteur: Testud Sylvie

Info: Gamines

[ rapports humains ] [ apparence ]

 

Commentaires: 0

analogie

Il observait les poissonniers ouvrir les bêtes d'un coup vif, plonger les mains entre les tripes et les viscères, en retirer des morceaux, en couper d'autres, emballer les uns, jeter les autres... un vertige le prit. Il n'aurait pas pu dire si c'était la vue ou l'odeur de cette boucherie qui lui soulevait le cœur ou si cette nausée profonde naissait d'une épiphanie étrange, d'un parallélisme choquant entre le travail de ces hommes et son propre métier de chercheur. Depuis des semaines à présent il évidait des archives, éventrait des manuscrits moisis pour qu'ils lui fournissent quelque chose de comestible. Il se sentit soudain bien humble au milieu de cette fête foraine de nageoires et d'écailles.

Auteur: Sadler Mélanie

Info: Comment les grands de ce monde se promènent en bateau

[ méthode ] [ illumination ] [ prédation ]

 

Commentaires: 0

mise en abyme

Un murmure du vent dans le creux de l'oreille. Puis tout s'est précipité. Il faisait jour à Paris. Un écrivain qui m'a rappelé Álvaro Mutis marchait rue du Bac en compagnie d'une femme et s'arrêtait devant le numéro 120. Un immeuble élégant. Au-dessus de la grande porte cochère, une plaque rappelait que René Chateaubriand y était mort en 1848.

"Le vicomte a passé ici les années de sa vieillesse", disait d'un air pénétré l'homme qui ressemblait à Álvaro Mutis. "Chaque fois que je me promène dans Paris, je m'arrête devant ces fenêtres et j'imagine Chateaubriand vieux, presque oublié, pauvre. Il marchait dans ce quartier avec ses cheveux blancs en bataille, son visage de personnage romantique, comme s'il sortait de ses propres romans".

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: Docteur Pasavento

[ littérature ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

poème

Souviens-toi toujours de la mort
Souviens-toi, non pas pour pleurer
Mais, - pour que tu saches -
Tout ce qu'il reste encore ... à rire
Et... pour te réjouir.

Souviens-toi toujours de la mort
Non pas pour trouver insensé
Ce que tu dois faire,
Mais te dépêcher,
Puisqu'il y a du travail sous ce ciel.

Et ne te promène pas
Désoeuvré et abruti,
Dans ces pièces que... tu crois à toi.
Demain,
Dans la petite ou la grande,
Toi aussi, tu te coucheras... sur la table
Dans le cercueil tout neuf,
Pour... devenir poussière,
Et être évoqué seulement
Dans les avis de décès,
Les entretiens et les discours...

Souviens-toi toujours de la mort
Pour te rappeler pourquoi
Et ce que tu veux faire dans le monde.

Auteur: Emine Kevork

Info: Souviens-toi toujours de la mort, Trad. Louise Kiffer

[ conscience ]

 

Commentaires: 0

lucidité

Maman dit que chacun d'entre nous porte un voile qui le sépare du reste du monde - comme une mariée le jour de son mariage, sauf qu'il ne se voit pas. On se promène tranquillement avec le visage couvert de ce voile invisible qui rend les choses un peu floues, et ça nous arrange.
Mais quelques fois, le voile se soulève l'espace de quelques minutes, comme s'il y avait un coup de vent. Et dans ces moments-là, on découvre le monde tel qu'il est, juste quelques secondes, le temps que le voile retombe. On voit toute la beauté et la cruauté, et la tristesse, et l'amour. Mais en général, on préfère ne pas les voir. Seules quelques personnes apprennent à soulever leur voile toutes seules, et n'ont plus à compter sur le vent.

Auteur: Stead Rebecca

Info: Hier tu comprendras

[ clairvoyance ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0

crachin

Il tombe une pluie si fine qu'on ne la voit pas, à moins de lancer le regard vers les pins, au fond de l'horizon, ou sur le mur du hangar, et alors on aperçoit comme une neige de fines perles, oblique et continue, un voilage qui glisse, luisant, tout ajouré et que promène à son gré le vent qui ne nous quitte plus. Il décoche, sur l'eau du lac, tranquille et noire comme du thé, des rafales de flèches invisibles, qui font frissonner le miroir où les herbes réfléchies s'embrouillent, se mêlent aux nuages et aux sapins, et ce n'est plus qu'une simagrée remuante de vert, de paille et d'argent, semblable à ce grouillement chamarré, à cette bouillie de couleurs et de lumière qu'aperçoivent tout d'abord, parait-il, les aveugles qui recouvrent la vue.

Auteur: Lalonde Robert

Info: Le monde sur le flanc de la truite

[ nature ] [ giboulées ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

épouvantes

Il y a 3 types de terreur. Le dégoût : vision d'une tête coupée qui dégringole des escaliers, ou, alors que la lumière diminue et que quelque chose de vert et visqueux t'éclabousse le bras. L'horreur : ce qui est contre nature, des araignées de la taille d'un ours, des morts qui se réveillent et se promènent, ou quand les lumières s'éteignent et qu'un truc avec des griffes t'attrapes le bras. La dernière sorte c'est la pire : La terreur ; quand tu rentres chez toi et que tu remarques que tout ce que tu possèdes a été enlevé et remplacé par un substitut exact... Et puis, après avoir éteint, tu sens quelque chose derrière toi, tu l'entends, tu sens son souffle contre ton oreille, mais quand tu allumes et te retournes, il n'y a rien...

Auteur: King Stephen

Info:

[ hiérarchie ] [ frousses ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel