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femmes-par-femme

On touche ici au problème crucial de l'érotisme féminin : au début de sa vie érotique, l'abdication de la femme n'est pas compensée par une jouissance violente et sûre. Elle sacrifierait bien plus facilement pudeur et orgueil si elle s'ouvrait ainsi les portes d'un paradis. Mais on a vu que la défloration n'est pas un heureux accomplissement de l'érotisme juvénile ; c'est au contraire un phénomène insolite ; le plaisir vaginal ne se déclenche pas tout de suite ; selon les statistiques de Stekel - que quantité de sexologues et psychanalystes confirment - à peine 4% des femmes ont du plaisir dès le premier coït ; 50% n'atteignent pas le plaisir vaginal avant des semaines, des mois, ou même des années. Les facteurs psychiques jouent ici un rôle essentiel. Le corps de la femme est singulièrement "hystérique" en ce sens qu'il n'y a souvent chez elle aucune distance entre les faits conscients et leur expression organique ; ses résistances morales empêchent l'apparition du plaisir ; n'étant compensées par rien, souvent elles se perpétuent et forment un barrage de plus en plus puissant.

Auteur: Beauvoir Simone de

Info: Le Deuxième Sexe, tome II, première partie "Formation", chapitre III "L'initiation sexuelle"

[ libido ] [ sexuelles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

circonlocutions

Un cabinet était voisin, tout embaumé d'herbes odorantes, et dont la principale décoration était une série de petites affiches flottantes, à portée de la main. Emile Deschamps (*) a fort bien décrit, dans une pièce célèbre,

Ce lieu solitaire et secret

Que le parfum du sacrifice

Révèle au pèlerin discret.

Et il ajoute, pour qu'on n'en ignore :

Là, sous un bosquet de lavande,

Chaque jour, vient quelque mortel

Déposer sa timide offrande,

Qui fume et se perd sous l'autel.

Ce qui suit n'est-il pas délicieux encore :

Là, déployant avec mystère

Un billet qu'elle ne lit pas,

La belle, douce et solitaire,

Dévoile un moment ses appas.

Elle en sort, confuse et légère.

Elle en sort pour y revenir,

Et jamais, princesse ou bergère,

Sans y laisser un souvenir.

Ma foi, maintenant que j'ai chargé la Muse chaste d'un aimable poète de vous fourrer le nez dedans, je m'en lave copieusement les mains.

Auteur: Silvestre Armand

Info: in "Histoires belles et honnêtes" - disponible sur archive.org - Emile Deschamps (1791-1871), poète, fondateur, avec Hugo, de La Muse Française

[ citation ] [ pudeur ] [ chiottes ] [ WC ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

subconscient

Affectif n'est pas la même chose qu'affectueux. Ce qu'il faut entendre sous le mot, c'est une liaison plus étroite des pensées avec les sources de la vie ; cette liaison s'observe chez tous les malades, quel que soit le sexe ; mais elle est normalement plus étroite chez la femme, par la prédominance naturelle des fonctions de grossesse et d'allaitement, et de tout ce qui s'y rattache. D'où des changements d'humeur dont les causes sont naturelles, mais dont les effets donnent souvent l'apparence de la fantaisie, de l'incohérence, de l'obstination. Sans aucune hypocrisie ; car il faut une profonde sagesse, et fort rare dans le fait, pour expliquer un mouvement d'humeur par ses véritables causes, attendu que la vraie cause change aussi nos motifs. Si une fatigue à peine sentie m'enlève le goût de la promenade, elle me fait trouver aussi des raisons de rester chez moi. On entend souvent sous le nom de pudeur une dissimulation des vraies causes ; je crois que c'est plutôt une ignorance des vraies causes et comme une transposition naturelle et presque inévitable des choses du corps en langage d'âme.

Auteur: Alain

Info: Propos II, la Pléiade, nrf Gallimard 1970 <14 décembre 1912, p.283>

 

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pensée-de-femme

Sarah plongea dans l'évier la poêle qui avait servi à faire des oeufs et regarda le blanc pâlir et se détacher. Jane se débrouillait bien avec les hommes, avec les gentlemen. L'un d'eux lui avait même écrit des poèmes. Comment obtenait-on cela d'un homme ?
Dans ce genre d'occasion, Jane s'asseyait avec distinction, souriait, écoutait la tête savamment inclinée, répondait poliment lorsqu'on s'adressait à elle, et donnait toujours le sentiment d'être contente de converser et de danser quand on l'invitait. Mais Jane était réellement ravissante, une beauté disait-on - et elle avait affaire à des gentlemen, pas à des hommes. Une fille ordinaire comme elle, songea Sarah, prendrait des risques si elle appliquait ce genre d'approche - elle redressa les épaules, sourit, inclina la tête - à un homme ordinaire. Seuls les gentlemen avaient du temps et le loisir de consacrer de longues heures à vaincre la pudeur d'une femme.
Sarah baissa les yeux sur ses mains abîmées qui sentaient la graisse, les oignons et le savon de cuisine, puis sur sa robe couleur de bile qui pendouillait. Voilà, ce devait être ça son odeur, où qu'elle aille, quand ce n'était pas pire.

Auteur: Baker Jo

Info: Une saison à Longbourn

[ monologue-intérieur ] [ littérature ]

 

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adaptation cinématographique

D’abord, il faut vous dire que je lisais beaucoup. Les Américains comme Hammett et Chandler. Des Français comme Jean Cocteau et, surtout, Louis-Ferdinand Céline. J’admets que Jean-Paul Sartre m’intéressait pour son importance historique, mais il m’apportait peu d’émotion. Je préférais Céline. Je pense que la confession de Jack Kerouac était honnête. Il a dit que Voyage au bout de la nuit était le seul roman qui l’ait vraiment influencé. Je le crois. Céline vous marque jusqu’à la mort. J’ai souvent pensé en faire un film. Mais je ne sais pas s’il serait raisonnable de toucher à un tel chef-d’œuvre. Quand j’aime autant un auteur, j’étouffe d’un sentiment de pudeur. Je suis aussi un auteur, en tant que cinéaste. Spontanément, je trahirais l’œuvre de base de Céline. J’en ferais quelque chose d’autre. Et je ne sais pas s’il faut le faire. […] Céline, c’est la réalité: le constat magistral de la vie moderne. On peut y toucher, j'aimerais le faire […] (Malraux a fait L'Espoir), cinquante ans après cela ne va plus. Le Voyage au bout de la nuit n'a pas ce handicap. C’est la lutte contre l’idiotie. C’est toujours d’actualité. Il y a fort à craindre que ça le restera.

Auteur: Leone Sergio

Info: Conversation avec Noël Simsolo (Petite Bibliothèque des Cahiers du Cinéma, pp. 77-79 et p. 161)

[ source d'inspiration ] [ éloge ] [ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

érotisme

Lorsqu'il ne s'agit pas de la partie charnue de la paume de la main située entre la ligne de vie et la base du pouce, ce morceau de choix de la géographie du Tendre se nomme encore pubis en raison de la pilosité qui l'honore à partir de la puberté. Couvert d'une fourrure de martre fauve ou d'astrakan, d'un manteau de laine rousse ou d'un duvet blond aux fins poils électriques, le pubis possède idéalement la forme d'un triangle équilatéral bombé dont le galbe attire à la fois l'oeil et la main de l'homme bien né. Ainsi le Mont de Vénus cher aux chiromanciennes épouse-t-il le Mont de Vénus pelvien, moussu qui se courbe amoureusement tandis que le ventre se creuse. La lisière supérieure du triangle renversé sépare le ventre montrable du sexe tabou. C'est pourquoi le slip du bikini s'y ajuste très précisément. La main posée sur le renflement soyeux laisse naturellement le doigt inquisiteur se perdre dans la nuit intercrurale. Là, la pulpe du médius perçoit une chaleur d'autant plus exaltante qu'elle se révèle humide. Y plonger derechef et sans ambages serait une faute de goût. Il faudra espérer l'ouverture proche et imperceptible des cuisses qui sont comme le baromètre de la pudeur.

Auteur: Debray Michel

Info: Le mont de vénus

[ littérature ]

 

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instrumentalisation

En fait, les besoins de notre corps – et corrélativement nos devoirs à son égard – se réduisent à peu de choses : de l’air, une nourriture saine, un exercice modéré, un temps de repos et de sommeil.

Au lieu de cela, que font les matérialistes ? Ils traitent ce malheureux corps comme un vulgaire instrument de rendement, de plaisir et de vanité.

De rendement. Ils le surmènent par un travail excessif (gagner de l’argent étant le nerf de la civilisation utilitaire) et par un usage des loisirs aussi trépidant que le travail. [...]

De plaisir. Disons plutôt de distractions frelatées qui n’ont presque aucun rapport avec le sain plaisir des sens. On force le corps à manger quand il n’a pas faim, à boire quand il n’a pas soif, à veiller quand il tombe de sommeil ;on l’enfume quand il a besoin d’air pur, etc. [...]

De vanité. Ici, la liste des exemples est inépuisable. Ce corps ; on l’exhibe sans pudeur comme une marchandise à l’étalage. Ou bien on le martyrise pour obéir à des modes saugrenues. [...]

Et voilà où nous conduit le matérialisme ! L’oubli de l’âme entraîne le mépris du corps. On néglige, dans la mesure où l’on en fait une idole, les attentions élémentaires qu’on doit à un serviteur.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, pages 197-199

[ dissociation ] [ étranger ] [ souffrances inutiles ] [ chair-esprit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gauche-droite

Jubilation. Les vrais amateurs de traditions sont ceux qui ne les prennent pas au sérieux et se marrent en marchant au casse-pipe, parce qu'ils savent qu'ils vont mourir pour quelque chose d'impalpable jailli de leurs fantasmes, à mi-chemin entre l'humour et le radotage. Peut-être est-ce un peu plus subtil : le fantasme cache une pudeur d'homme bien né qui ne veut pas se donner le ridicule de se battre pour une idée, alors il l’habille de sonneries déchirantes, de mots creux, de dorures inutiles, et se permet la joie suprême d'un sacrifice pour carnaval. C'est ce que la Gauche n'a jamais compris et c'est pourquoi elle n'est que dérision haineuse. Quand elle crache sur le drapeau, pisse sur la flamme du souvenir, ricane au passage des vieux chnoques à béret et crie "woman's lib !" à la sortie des mariages en blanc, pour ne citer que des actions élémentaires, elle le fait d'une façon épouvantablement sérieuse, "conne" dirait-elle si elle pouvait se juger. La vraie Droite n'est pas sérieuse. C'est pourquoi la Gauche la hait, un peu comme un bourreau haïrait un supplicié qui rit et se moque avant de mourir. La Gauche est un incendie qui dévore et consume sombrement. En dépit des apparences, ses fêtes sont aussi sinistres qu'un défilé de pantins à Nuremberg ou Pékin. La Droite est une flamme instable qui danse gaiement, feu follet dans la ténébreuse forêt calcinée.

Auteur: Raspail Jean

Info: Le Camp des saints

[ pensée de droite ]

 

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père-fils

Je ne m’aime pas. Je n’éprouve que peu de sympathie, encore moins d’estime pour moi-même ; de plus, je ne m’intéresse pas beaucoup. Je connais mes caractéristiques principales depuis longtemps, et j’ai fini par m’en dégoûter. Adolescent, encore jeune homme, je parlais de moi, je pensais à moi, j’étais comme empli de ma propre personne ; ce n’est plus le cas. Je me suis absenté de mes pensées, et la seule perspective d’avoir à raconter une anecdote personnelle me plonge dans un ennui voisin de la catalepsie. Lorsque j’y suis absolument obligé, je mens.

Paradoxalement, pourtant, je n’ai jamais regretté de m’être reproduit. On peut même dire que j’aime mon fils, et que je l’aime davantage à chaque fois que je reconnais en lui la trace de mes propres défauts. Je les vois se manifester dans le temps, avec un déterminisme implacable, et je m’en réjouis. Je me réjouis sans pudeur de voir se répéter, et par là même s’éterniser, des caractéristiques personnelles qui n’ont rien de spécialement estimable ; qui sont même, assez souvent, méprisables ; qui n’ont, en réalité, d’autre mérité que d’être les miennes. D’ailleurs, ce ne sont pas exactement les miennes ; je me rends bien compte que certains sont recopiées telles quelles sur la personnalité de mon père, ce con ignoble ; mais, chose étrange, cela n’enlève rien à ma joie. Cette joie est plus que de l’égoïsme : elle est plus profonde, plus indiscutable.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, page 87

[ ressemblances ] [ répétition ] [ fatalité familiale ] [ transmission ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

désir

Nous savons aujourd'hui que la sexualité humaine n'est pas innée : elle est apprise et construite par les images que nous propose la société. Même chez nos cousins les primates, qui vivent en milieu naturel, la sexualité s'apprend par l'expérience : les jeunes singes assistent à la séduction et aux ébats des adultes. La nécessité du modèle s'impose ; un jeune chimpanzé, isolé de ses congénères, est paradoxalement incapable, à l'âge adulte, de s'accoupler.
Or, différence fondamentale, par le phénomène de la pudeur, l'amour des humains se fait toujours à l'écart du groupe. C'est l'une des grandes difficultés de la sexualité : d'une part elle a besoin d'éducation, d'autre part la culture et les religions censurent tout modèle et souvent toute éducation sexuelle. [...]
Une véritable éducation à la sexualité devrait prendre en compte les aspects biopsychologiques, émotionnels et sociaux de la sexualité ; permettre de comprendre la différence des sexes, les relations interpersonnelles, de développer le sens critique, l'ouverture d'esprit et le respect de l'autre. [...]
En l'absence d'une véritable éducation à la sexualité, le jeune ado va chercher des informations auprès de ses pairs et du seul modèle iconographique de la sexualité : le porno. C'est bien évidemment le plus mauvais modèle et la raison pour laquelle un solide accompagnement serait indispensable, depuis le primaire jusqu'à la fin des études. A l'âge de 11 ans, un adolescent sur deux a déjà vu une scène pornographique.

Auteur: Brenot Philippe

Info: Sex story, p. 191

[ fesse ] [ historique ]

 

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